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Ils ont été des héros dans un autre temps, cette bande dessinée présente la confrontation de l'univers des super-héros des années 50, années d'après guerre encore bercée de patriotisme, de nationalisme, de notions d'honneur, de courage, face à la désillusion actuelle. Au lieu de flashbacks, les auteurs ont eu la géniale idée de présenter le passé sous forme de vieux comics ou de faux journaux, cela accentue la différence de perception. Ils vivent désormais retirés dans une ferme perdue d'un village rural des Etats-Unis, loin de l'effervescence citadine, une retraite forcée, et doivent faire illusion, passer pour des gens normaux. J'ai eu peur, au départ de ma lecture, de tomber encore sur une pseudo-psychanalyse du super-héros, dérive actuelle de cet univers qui me gonfle totalement. Jeff Lemire parvient à être bien plus subtil que cela, proposant une réflexion sur la différence, avec d'un autre côté, tout une histoire autour du destin, de cette notion d'héroïsme, c'est juste une histoire de relation, de famille recomposée, c'est bourré de tergiversations, de décalages, ça devient complètement fou, totalement schizophrène, et ça, ça me plait vraiment. C'est le Comics américain classique mais après le mot “fin”. Ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants, non, c'est bien moins idyllique. Ils cultivent des légumes, conduisent un pick-up alors qu'ils pourraient voler, et s'engueulent à longueur de journée…
Le graphisme s'accorde au style des époques où se déroulent les scènes, rétro pour les années 50, plus sombre et agressif pour les années 80. Je n'aime pas trop la colorisation faite de dégradés brunâtres, un défaut assez récurrent dans la bande dessinée américaine selon mes goûts. Mais le fait de dater le graphisme influe aussi sur notre lecture.
J'ai aimé cet aspect iconoclaste, on se moque des gentils, on les trouve quand même touchants, on se moque du concept de super-héros, mais ça reste pour autant une histoire de super-héros. Jeffe Lemire est un excellent jongleur.
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Bon autant vous le dire tout de suite, ce comics est un énorme coup de coeur ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas accroché à ce point à un comics dès le premier tome. Pourtant, ce titre ne me tentait pas vraiment, et je l'ai acheté parce que Urban Comics a eu la bonne idée de faire un prix de lancement à seulement dix euros !

L'auteur n'est autre que Jeff Lemire, que j'aime bien mais que je trouve parfois inégal. Par exemple je n'aime pas ce qu'il fait sur Extraordinay X-Men, mais j'aime bien son travail sur Old Man Logan version All-new All-different. Je sais qu'il est également connu pour avoir fait des récits indépendants comme Descender ou Sweet Tooth mais je ne les ai jamais lus. Aux dessins j'ai découvert Dean Ormston qui est vraiment très bon, même s'il a un souci avec certains visages, qui ont l'air un peu trop bouffis, mais j'y reviendrait plus tard.

L'histoire de Black Hammer nous plonge dans un petit bled où tout le monde se connait, et dans lequel réside un petit groupe d'anciens Super-Héros. Vivant dans une ferme, ils se font plutôt discrets et cachent leur vraie nature aux autres habitants de la ville. Ce que l'on va rapidement découvrir, c'est que cela fait déjà dix ans qu'ils sont ici et qu'ils ne peuvent pas quitter cet endroit !

Le rythme de ce comics est assez lent, il ne s'y passe pas grand chose au départ et pourtant, on dévore les chapitres avec une incroyable facilité. D'ailleurs, chaque chapitre nous fait découvrir un personnage et développe un peu plus le background. On s'aperçoit rapidement que s'ils sont coincés ici, c'est qu'il y a une bonne raison.

La force de ce comics vient de sa palette de personnage qui sont tous très attachants. Il y a Abraham, le patriarche de la famille qui semble plutôt bien accepter leur situation, ce qui n'est pas le cas de Madame Dragonfly qui est assez flippante, ou encore la jeune Gail qui est coincée dans un corps de petite fille, alors qu'elle a la bonne cinquantaine. Il y a également d'autres personnages, et tous font semblant d'être de la même famille et vivent sur le même terrain qui est une grande ferme qu'Abraham prend plaisir à entretenir. Mais derrière cette image de petite famille tranquille se trouvent en réalité des individus qui souffrent de leur situation.

Mais ce qui est encore plus réussi dans ce comics, ce sont les nombreux clins d'oeil et référence aux comics de Super-héros issus de chez Marvel ou DC Comics. On peut par exemple voir des similitudes avec Captain America, La créature des marais, le limier Martien ou encore Zatanna. Pour chaque personnage, Jeff Lemire s'est inspiré de Super-Héros connus mais n'a jamais plagié car très vite il adapte le tout à sa façon, ce qui est plutôt bien vu. de plus, lorsque l'on découvre le passé de tout ce petit monde, on a l'impression de revenir de nombreuses années en arrière, à l'époque de l'âge d'or des comics.

Et c'est la que tout le talent du dessinateur Dean Ormston entre en jeu. Tout d'abord, il s'en sort parfaitement bien dans le présent. Ces dessins sont clairs, efficaces, il n'en fait jamais trop. Mais dès qu'il raconte le passé de l'un des personnage, on a l'impression de se retrouver avec un comics Old-School, tant le dessins et les couleurs utilisées semblent d'époque. Honnêtement, hormis le petit soucis sur certain visages, surtout en début de tome, je trouve les dessins vraiment super !

Urban Comics a donc eu une excellente idée de nous proposer ce titre dans la collection Urban Indies. de plus, il y a beaucoup de bonus, tels que les nombreuses couvertures (qui sont vraiment magnifiques), des crayonnés, mais également une post-face de Jeff Lemire qui nous raconte comment son projet à pris vie ainsi qu'une galerie détaillée des personnages tels qu'ils devaient être au départ. On remarquera qu'ils ont bien changé ^^

Si je n'avais qu'un comics à vous conseiller, ce serait sans hésitation celui-ci. C'est accessible mais avec un scénario qui se développe énormément (surtout dans les deux derniers chapitres), les dessins sont super, l'édition est impeccable et comme tout bon comics indépendant, vous pouvez le lire dès le tome 1 sans aucun soucis de continuité. Et en plus, il ne coute que 10€ ! Allez, foncez, vous ne serez pas déçu 😉

Lien : https://chezxander.wordpress..
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Quel beau premier plat ! J'achète.
Le colosse, sur la couverture, est un parmi les nombreux monstres, semblables à des dieux antiques en malveillants et auxquels se confrontent des justiciers, lors de flashbacks un peu pauvres : ce sont des ennemis simples et faciles d'aspect et de genèse, voire grotesque (une pieuvre géante, ...)
Mais ce qui manque là, l'auteur le compense ici, dans la réunion de ces supers-héros atypiques dans une même demeure ; déclassés et fortement bridés par une réclusion forcée. Si Charles fait se rencontrer les x-mens dans son manoir au début de leur aventure, ici, ce serait plus la retraite.
Cette histoire attachante nous parle de la tolérance à travers les liens de famille, amoureux, amicaux ; par des destins croisés ou capricieux et au sein d'univers parallèles... bien qu'elle ait pour théâtre principal la terre - et plus précisément les states.
Tiens, une sorcière. Tiens, un ent ! Tiens, un pacte faustien...
Il faut croire que l'auteur s'abreuve à de nombreuses références / influences.
(Fantastique)

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

"Je voulais que Black Hammer, plutôt que de se fondre dans la masse des titres de super-héros, s'en détache pour mieux les commenter et les critiquer."
- Jeff Lemire, Postface
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Dean Ormston, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart, et un lettrage effectué par Todd Klein. Ce tome se termine avec une dizaine de pages d'études graphiques, des pages de Who's who, et une postface de 4 pages rédigée par Jeff Lemire.

Quelque part dans une région rurale des États-Unis, non loin d'une petite ville, Abraham Slam, un fermier, nourrit ses cochons, trait ses vaches, rentre le foin, tout en se parlant à lui-même à haute voix, rabâchant que cela fait 10 ans que ça dure, suite à un événement catastrophique non explicite. le travail étant terminé, il rentre vers le bâtiment d'habitation de la ferme. Assise sur le porche, Gail, une femme dans le corps d'une fillette de 9 ans, est en train de s'en griller une. Elle le salue avec quelques propos grossiers, et s'envole dans le ciel pour ne plus avoir à subir ses remarques. Abraham Slam pénètre dans la maison et enlève ses souliers crottés. Il salue Talky Walky dans la cuisine, une sorte de robot anthropoïde en train de préparer le repas. Barbalien (un être anthropoïde avec une peau rouge et crevassée) fait des remarques sèches et cassantes, pendant que Colonel Weird flotte tel un spectre à travers la table.

Barbalien sort de la cuisine et va rejoindre Gail sur le toit pour broyer du noir avec elle, évoquer le bon vieux temps quand ils étaient des superhéros à Spiral City. Talky Walky sort pour se rendre la grange. Il y est rejoint par Colonel Weird qui tient des propos décousus pendant que Talky Walky travaille à achever sa nouvelle sonde. Abraham Slam décide de se rendre en ville dans un vieux pick-up. Il est accompagné par Gail et Mark Marz (Barbalien). Abraham va prendre un café au diner du coin, et papoter avec Tammy, la propriétaire de l'établissement et serveuse. Mark Marz va se promener du côté de la paroisse et échanger quelques mots avec le père Quinn. Gail est ramené au diner par le shérif Redd Trueheart qui l'a surprise en train de voler un paquet de clopes. le petit groupe prend congé du shérif et rentre à la ferme. Abraham va se recueillir sur un marteau déposé un peu à l'écart de la ferme, et il y est rejoint par les autres.

Dans la postface Jeff Lemire indique que cette série est un projet qui a longtemps mûri, depuis 2007, et qu'il l'avait déjà proposé à Dark Horse des années de cela, mais que finalement il avait réalisé d'autres projets. Il explique également qu'il a lui-même choisi Dean Ormston comme artiste, faute de pouvoir dessiner la série lui-même, et parce qu'il voulait absolument un artiste qui ne dessine pas à la manière des comics de superhéros traditionnels. Enfin, il indique qu'à l'origine cette série devait lui permettre de mettre en scène des superhéros, à une époque où il pensait qu'il ne pourrait jamais écrire ceux de DC ou de Marvel. Il s'est bien rattrapé depuis. le lecteur se retrouve donc à la fois en terrain familier, et à la fois devant des superhéros à nul autre pareil.

À l'évidence, un superhéros qui manie un marteau, c'est Thor, de préférence la version Marvel, sauf qu'il n'apparaît que dans quelque case, qu'il ne porte pas du tout le costume de Thor (même pas de cape), et qu'en plus son marteau est noir. Mais en fait ces personnages ne se comportent pas en superhéros. Ils évoquent un passé révolu depuis 10 ans, des combats contre des supercriminels dan une ville fictive, un peu comme Metropolis ou Central City dans l'univers partagé DC. Ils sont sous le coup d'une forme d'exil qu'ils subissent, dans un recoin intemporel des États-Unis. L'un d'entre eux n'est pas loin de s'y faire, mais les autres souffrent de leur apparence ou de leurs pouvoirs, se retrouvant totalement inadaptés et inutiles. Effectivement, les dessins de Dean Ormston ne magnifient pas la force physique des superhéros, ou leurs superpouvoirs spectaculaires. Gail a l'apparence d'une enfant aigrie. Barbalien semble souffrir d'une vilaine maladie de peau. le corps robotique de Talky Walky semble tout droit sorti d'un film de science-fiction des années 1950, aussi obsolète que malhabile. Madame Dragonfly n'est qu'une vieille femme avec une teinte verdâtre.

Les personnages se résignent donc à une situation qu'ils doivent subir, sans grand espoir de pouvoir retrouver leur vie d'avant. le récit comprend quelques retours en arrière, montrant ces superhéros du temps de leur activité avec utilisation de leurs superpouvoirs, mais Jeff Lemire ne présente pas cette époque révolue, sous une forme parée de gloire. C'était déjà des combats à l'époque, avec au mieux une reconnaissance professionnelle pour le colonel Weird, au pire des pouvoirs déjà aliénants (pour Madame Dragonfly), et des combats contre le mal qui se succédaient. La mise en couleurs participe à ce ressenti. Dave Stewart rehausse discrètement les ambiances lumineuses, et le relief des surfaces, en utilisant une palette assez terne. Cela renforce la sensation crépusculaire du temps présent, ainsi que l'aspect révolu d'un âge d'or passé, mais qui n'était pas si riant que ça puisque ses couleurs se sont également ternies.

Précédemment, Dean Ormston avait essentiellement travaillé avec Mike Carey sur la série Lucifer, avec déjà une apparence très particulière de ses dessins. Il trace des traits de contours assez fins, sans arrondi pour polir les formes. Il marque les visages de petits traits secs (les yeux cernés de Gail), ainsi que certains éléments du décor, et ses traits ne sont pas toujours bien droits. Cela confère à la fois une impression d'usure, de surfaces marquées par le temps, et d'une réalité râpeuse. En fonction de ce qu'il représente, il utilise également des aplats de noir aux formes elles aussi irrégulières, que ce soit pour marquer le visage de Madame Dragonfly (lui donnant un petit air sinistre), ou pour figurer les ombres portées. Il a l'adresse nécessaire pour donner une apparence spécifique à chaque personnage, y compris les humains normaux, à la fois ordinaire et vivante. Il les rend très expressif, parfois en exagérant légèrement un détail, comme la toute petite bouche de madame Roundtree la directrice de l'école, le menton carré d'Abraham Slam ou les petits yeux perçants du shérif Redd Trueheart.

Dean Ormston représente les arrière-plans avec une bonne régularité, augmentant le niveau de détails fréquemment. le lecteur se rend compte qu'il peut laisser son regard faire le tour de la cuisine pour y voir les équipements, qu'il ne manque pas une tuile au toit, que la grand rue de la petite ville présente un urbanisme réaliste, que la vue du ciel des gratte-ciels de Spiral City coupe le souffle, qu'il ne manque pas une seule planche à la façade de l'église, et que la chambre Gail est complètement aménagée. En y prêtant attention, il constate que Dean Ormston représente ces éléments sans mettre en avant les symptômes de la modernité. A contrario, l'artiste insiste plus sur les maques de la nostalgie pour les séquences dans le passé. Il y a donc la forme du robot Talky Walky, mais aussi l'architecture art déco de Spiral City, ou encore la forme de la fusée du colonel Weird qui rappelle la science-fiction des années 1950. Ce choix de représentation est en phase avec la nature du récit.

Sans prendre en compte les références à DC ou Marvel, le lecteur découvre l'histoire de superhéros extraits de leur milieu naturel et mis sur la touche. Il fait plus ample connaissance avec eux à l'occasion des retours en arrière, avec leurs origines secrètes (c'est indiqué dans le titre) vaguement stéréotypées. Il ressent rapidement une réelle empathie pour leur situation, que ce soit l'adulte prisonnière d'un corps d'enfant, l'homme d'âge mur se voyant bien s'installer dans ce coin tranquille, le pauvre colonel à l'esprit dérangé ou encore Mark Marz, plus introverti et tiraillé par l'envie de passer outre ses appréhensions. Jeff Lemire utilise bien les conventions les plus ridicules des récits de superhéros, mais dans le même temps il raconte une histoire mettant en scène des adultes, en proie au regret, au doute, mais aussi incapables d'abandonner tout espoir.

En prenant en compte les références à DC ou Marvel, le récit acquiert une autre dimension pour un lecteur familier des superhéros. Avec l'origine d'Abraham Slam, il reconnaît de suite le modèle original : l'histoire de Steve Rogers devenant Captain America. Il en va de même pour Barbalien (au diminutif si affectueux de Barbie) : le nom Mark Markz est bâti sur le modèle de celui de J'onn J'onnzz, Limier Martien de DC Comics, ce qui est confirmé par son origine. Golden Gail est une variation sur Billy Batson et son double Captain Marvel. Madame Butterfly évoque l'une des sorcières accueillant les visiteurs dans la Maison de l'Horreur (DC). Talky Walky rappelle des robots comme M-11, le robot humain des Agents de l'Atlas (Marvel). le cas du colonel Randall Weird est un peu plus complexe car il semble être un amalgame de Captain Comet & Adam Strange. Jeff Lemire s'avère très fort car il parvient à établir le lien avec les originaux, et à faire exister ces variations à part entière, comme le font Kurt Busiek & Brent Anderson dans la série Astro City. du coup pour ce lecteur chevronné, la lecture gagne une saveur supplémentaire extraordinaire, à la fois nostalgique, et à la fois innovante, grâce à cette relecture de personnages devenus des clichés, et dans lesquels Lemire parvient à insuffler de la nouveauté. Il parvient à revitaliser aussi bien un personnage aussi utilisé que Martian Manhunter, que celui de Swamp Thing. À chaque fois, il leur donne un comportement et des préoccupations adultes, sans pour autant les salir ou les dénaturer.

Arrivé à la fin de ce premier tome, le lecteur sait qu'il vient de lire un prologue et que le coeur du récit reste encore à venir. En comparant avec d'autres oeuvres de Jeff Lemire, il se rend compte que Dean Ormston participe à nourrir l'intrigue et à lui donner plus de corps, plus de substance. L'intrigue principale constitue un solide fil conducteur sur la base d'un mystère (pourquoi ces superhéros se sont ainsi retrouvés écartés ?), avec un goût de métacommentaire, mais sans que l'auteur n'insiste dessus. Les variations sur des superhéros existants relèvent plus de l'usage de conventions que de métacommentaires, et Jeff Lemire réussit à en faire des personnages aussi familiers qu'originaux. En particulier, Randall Weird est autant un explorateur d'autres mondes, aventurier spatial expansionniste, qu'un individu secoué par une expérience non linéaire du temps, évoquant par moment Jon Osterman sous sa forme de Docteur Manhattan. Assurément, il tarde au lecteur de lire le tome 2.
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Je reste un lecteur fidèle de Jeff Lemire, sauf lorsqu'il penche trop dans la vaine super-héroïque. Je préfère sa veine intimiste, comme celle développée dans Essex County, etc.
Black hammer se situe un peu à la frontière de ces 2 univers.
Nous sommes transportés dans une petite borgabe nord-américaine comme tand d'autres. Dans une ferme aux abords de la ville vivent un grand-père et a famille. le vieux Abe cultive sa terre en s'occupant de ses enfants et petits enfants. Mas cette famille n'est as une faille comme les autres. Il s'agit en fait d'une équipe de super-héros qui fut projetée dans un univers parallèle lors de leur combat contre l'Anti-Dieu, qui menaçait leur ville de Spiral City. Ils vivent depuis comme de simples citoyens un peu margnaux, tout le monde ignorant leur véritable nature. S'intégrer ou tenter de retruver leur monde? Chacun à son propre avis.
Black Hammer dégage un étrange parfaum de nostalgie, porté par des persnnages coupés de eur monde et de tout ce qui constitait leur personnalité. Ainsi, Gail, la petite fille d'Abe, est en fait Golden Gail. Cette héroïne (très inspirée de Captain Marvel - Shazam) est en fait une femme d'âge mûre qui ne prenait cette apparence de petite fille qe lorsqu'elle invoqait ses super-pouvoirs. Elle n'a désormais plus de super-pouvoirs mais est prisonnière du corps de Golden Gail, une gamne d'une dizaine d'année. Il y a aussi Barbalyen le Martien (référence à J'onn J'onzz), qui souffre d'une solitude infinie...
Lemire rend hommage à la culture comics pulp avec beaucoup de nostalgie. On ense parfois au travail de Moore sur Supreme. Sans l'humour mais avec un certain spleen. le mélange est étonnant mais très réussi et continue de confirmer le talent très singulier de Jeff Lemire
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Black Hammer T01 Origines secrètes... Ou le comics où tout tes potes fans de comics bin ils ont adorés.. et que toi quand tu lis bin franchement tu te fais chier... mais grave.

Alors passer du Sandman de Gaiman à Black Hammer sur deux jours n'était peut-être pas une bonne idée... Non, même je pense que c'était carrément une idée pourrie... Parce que autant je trouve le Sandman génial et jubilatoire, autant là mais j'en avais carrément rien à taper de rien, ni de personne... les personnages pourraient tous mourir dans le prochain que ça ne me ferait pas rater un battement cardiaque.. c'est dire !

Faudrait un coup de pitch...
Tu crois?.. c'est un peu mal barré là quand même...
Oui vraiment mal barré, mais bon tachons...

Dans un bled paumé, même pas sûre qu'il ai un nom (ou je l'ai pas retenu) se trouve la ferme Black Hammer. La ferme de base comme on imagine dans une Amérique rurale et profonde. Là vivent une bande de " super héros" ( je met des guillemets pasque y a un peu tout.. une sorte de mixe..), et pi voilà... ils sont coincés là, et de temps en temps ils se souviennent de leur gloire passée, et de leur hauts fait d'armes.

Hum ça donne carrément pas envie..
Je sais..
Bon y a des trucs qui se passent, mais je vais pas les raconter, déjà qu'il ne se passe pas grand chose alors si je spoile le peu qu'il y a, ça serait moche.

Bon alors il est clair que ce comic est un hommage à tous les comics depuis toujours, et surtout les premiers... que ce soit au niveau dessin, costume, et héros ( tout y passent, le super, l'alien, la sorcière, le robot, le savant etc etc.. n'en jetez plus..)
une multitude de cliché tous les plus éculés, les méchants pas bo.. les gentils très gentils... pfff...
ça se veut drôle, j'ai pas rit ni même souri.

Nan juste du comics hommage, qui vomit tout ce qui a été fait en comics depuis oh.... que ça existe... et c'est pas peu dire..
Ce n'est donc jamais (pour moi) surprenant, ni jubilatoire, parce que ça se voit tellement, que le côté paf! aucune subtilité de rien...
je lisais le truc et je pensais à superman, à Thor et Hasgard, au conte de la crypte, à tous les supers... tout le temps, j'en suis même arrivé a me dire à un moment et si j'arrêtais pour me ressortir de vieux Marvel... oh moins là je sais pourquoi c'est du oldies...

Après niveau dessin, y a des planches qui envoient du pâté et qui sont jolies à l'oeil...et même plus que ça... Et jusque dans le dessin, dans les poses, dans les couleurs c'est hommage... Même moi j'ai remarqué ( alors que bon je suis pas ze experte dans le comics, et pas du tout niveau DC en plus...).

Mais vu que je n'ai réussi à créer aucune empathie pour personne (ni dans un sens, ni dans l'autre), et donc que leurs problèmes existentiels, mais je m'en fous grave...

Nan un comic hommage, pour les gros fans.. je ne suis peut-être pas assez fan, ou pas assez pointue pour trouver ça bien... ou peut-être juste que les hommages comme ça c'est pas mon truc.. parce que là, pour moi c'est plus de l'hommage mais du gros pompage hop décontrasté...


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Si j'avais un marteau… je bâtirai une ferme, une grange et une barrière…
Six super-héros ont été relégués depuis maintenant dix ans dans une ferme à Rockwood, un patelin rural isolé dans un univers parallèle. Ayant vaincu l'Anti-Dieu qui menaçait de détruire Spiral City, une ville terrestre, le groupe semble condamné à vieillir dans une bourgade perdue, sans échappatoire possible. Dissimulant leurs origines et leurs pouvoirs, il tente de donner le change au voisinage en composant une famille sans histoire mais si Abraham Slam, ex justicier recyclé en vieux fermier peut passer pour un grand-père lambda, Gail se cantonnant au rôle d'une toute jeune fille alors qu'elle a une cinquantaine d'années et qu'elle est prisonnière d'un avatar enfantin et Barbalien, Martien, plus végétal qu'humanoïde mais protéiforme et changeant d'apparence, les trois autres super-héros sont obligés de se cacher. le colonel Weird est revenu de ses voyages spatio-temporels vieux et déjanté. Quant à Lady Dragonfly, hantant son château en sorcière recluse et à Talkie Walkie, robot-femelle vaguement humanoïde, leurs apparitions risqueraient de semer l'effroi parmi la population suspicieuse de Rockwood.
1er tome regroupant les six premiers fascicules parus en 2016, Black Hammer surprend par sa teneur mélancolique. Les super-héros sont relégués dans un monde parallèle sans possibilité d'aller au-delà du périmètre restreint de Rockwood. Ils vieillissent. Leurs pouvoirs sont inopérants. Ils doivent se fondre dans la masse et subir les contingences liées à une vie sociale remplie de préjugés, de craintes et de rancoeur. Réfractaire aux comics bourrés de super héros en pyjamas et de super méchants, leurs doubles en négatifs, le lecteur peut tenter une incursion dans l'oeuvre du talentueux scénariste Jeff Lemire qui prend à contrepied les poncifs du genre et d'un coup humanise et crédibilise sa série qui se poursuit dans un second volume déjà paru et un troisième qui reste à venir. le graphisme de Dean Ormston bouscule aussi les canons des comics et déploie une vision souvent surprenante.
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Dix ans. Dix ans qu'ils se sont retrouvés là, ils ne savent pas comment, dans cette ferme où ils vivent en se faisant passer pour une famille : Abraham Slam joue le rôle du grand-père ; Gail celui de la petite-fille de 9 ans ; Mrs Dragonfly se présente à l'occasion comme sa mère, le colonel Weird endosse le rôle de père et Batralien celui d'oncle. le robot Walky, lui, aussi loquace qu'un humain, est prié en cas de visite de disparaître. Car sous le masque de la famille se dissimule en réalité un groupe d'ex super-héros : après avoir sauvé la ville de Spiral City de l'anti-dieu et grâce au sacrifice de l'un d'eux, Joseph Weber alias Black Hammer, ils ont été propulsés là, pas loin d'un village, dans une zone dont ils ne parviennent pas à sortir, tout comme ils ne parviennent pas à sortir, Abraham excepté, des regrets qui les hantent et de leurs difficultés à se lier à autrui.
De son côté, la fille de Black Hammer est persuadée qu'ils n'ont pas péri dans l'ultime bataille et les cherche …

Dans Black Hammer, les super héros n'ont pas perdu leur pouvoir mais leur vie et le sens qu'elle avait. Dix ans après, excepté pour Abe Slam, qui se plaît en fermier et se lie avec une femme du village voisin, ils ne s'en sont toujours pas remis. Il faut dire que Gail, à 53 ans, se retrouve coincée dans le corps d'une fillette de 9 ans. Barbalien est un martien capable d'adopter des formes diverses mais se morfond en espérant trouver l'âme soeur. le colonel Weird, ombre de lui-même, navigue étrangement (il a le patronyme ad hoc), entre les différentes strates du temps. Quant à Mrs Dragonfly, c'est certes une sorcière inquiétante, dont on ne perçoit pas encore bien les liens avec les super héros, mais ce premier tome nous offre déjà un aperçu des deuils qu'elle a portés.

Jeff Lemire est aux manettes du scénario de Black Hammer. de lui, j'avais déjà lu Trillium. Comme il n'était pas disponible pour réaliser le dessin, ce qui était son intention initiale, celui-ci a été confié à Dean Ormston, dont j'ai apprécié le travail (j'ai juste tiqué sur les petites hachures sur certains visages, des rides je suppose, qui m'ont paru curieuses).

Qu'importe si ma connaissance de l'univers des super héros est beaucoup trop modeste pour que je sois en mesure de repérer les nombreuses références dont l'album, d'après ce que j'ai pu lire ici ou là, est truffé. Tel quel il m'a plu, tant pour l'atmosphère graphique, très réussie, que pour l'atmosphère tout court (SF mais pas que, car il y a des touches de fantastique et d'horrifique), avec son mystère et sa manière d'osciller entre présent et passé pour nous laisser, peu à peu, appréhender les différents protagonistes et leur environnement.

Bloqués dans leur parenthèse désenchantée, les personnages de Black Hammer ne laissent pas indifférent. Je les ai quittés curieuse de découvrir à la fois ce qui leur était arrivé pour qu'ils atterrissent ainsi dans cette ferme et ce qu'ils allaient maintenant devenir. Espérons que le tome suivant de ce diptyque (enfin, il me semble que c'en est un), annoncé pour le mois d'avril, répondra à mes questions.

A noter :
L'album est suivi d'une postface de Jeff Lemire, qui revient sur la genèse de Black Hammer (une histoire qu'il a très longtemps portée en lui) et de divers suppléments comme les fiches initiales des personnages, des crayonnés et des couvertures alternatives, bref, un sympathique petit dossier.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Lorsque Jeff Lemire imagine BLACK HAMMER, voici une dizaine d'années, il ne pense pas pouvoir un jour illustrer de « véritables » comics super héroïques, autrement dit l'auteur se désespère de travailler pour Marvel ou DC. Plutôt que se lamenter sur son sort, Lemire décide de créer ses propres personnages, un peu à la manière du WATCHMEN d'Alan Moore, pour livrer sa vision, à la fois personnelle et référentielle du monde des encapés. Comme la naïveté initiale des récits n'est plus (tout à fait) de mise en ce XXIème siècle adepte de la déconstruction des mythes et du « méta », Lemire dépoussière la bande dessinée super-héroïque en la rendant plus mâture et en abordant certaines thématiques jadis taboues (notamment liées à la sexualité de ses héros). Mais l'auteur assume également ses clins d'oeils et références, lesquels vont de l'Age d'or (les Marvel « guerriers », la Justice Society of America, etc.) à La créature du Marais en passant par la science-fiction rétro (un robot décalque le Robbie de « Planète Interdite ») et une sorcière tirée des TALES FROM THE CRYPT
Après une ultime bataille au cours de laquelle ils ont sauvés la ville de Spiral City du terrible Anti Dieu, une poignée de combattants aux supers pouvoirs se retrouvent piégés dans une réalité alternative, au coeur d'une bourgade toute droit sortie d'un tableau d'Americana. Nous y retrouvons Abraham Slam (inspiré par Captain America et le Widcat de la Distinguée Concurrence), boxeur ayant mis ses talents au service du monde libre et du mode de vie américain. A ses côtés, Gail, jeune fille ayant reçu des pouvoirs divins par un grand sorcier (un hommage à Shazam / Captain Marvel) mais éternellement coincée dans son corps juvénile. En dépit de ses désirs très féminins, Gail doit aller à l'école pour ne pas éveiller la méfiance des locaux. de son côté, Barbalien, alias Mark Marz, guerrier métamorphe martien calqué sur le Martian Manhunter dissimule à la fois sa nature extra-terrestre et son homosexualité. Madame Dragonfly, la sorcière au lourd fardeau, garde une étrange cabane du mystère tandis que l'ombre de Black Hammer, supposé décédé, plane sur cette famille dysfonctionnelle. Enfin, nous découvrons le Colonel Weird, prototype du soldat de l'espace à la Adam Strange cher aux space opéra du temps des pulps.
Très joliment illustré par un Dean Ormston sachant, lui aussi, capturer l'essence de la bande dessinée américaine de l'âge d'or, BLACK HAMMER constitue une belle déclaration d'amour aux comics qui prouve qu'un auteur talentueux peut encore renouveler le genre, en apparence sclérosé, de la saga d'encapés. Loin de l'action trépidante et des pleines pages de « pif paf kaboom », l'important réside ici dans la psychologie des personnages et leur évolution, leur histoire, souvent tragique, étant ponctué de flashbacks les resituant dans leurs époques respectives précédant la grande « Crisis » les ayant catapultés dans ce bled perdu des Etats-Unis.
Bref, Lemire signe véritablement une réussite totale appelée à devenir, on l'espère, à son tour une référence. A condition que la suite (attendue pour 2018) soit aussi réussie, nul doute que BLACK HAMMER aura sa place dans toute BDthèque qui se respecte et saura plaire à la fois aux inconditionnels des super-héros comme aux réfractaires au genre.
Comme d'habitude, l'édition Urban se montre en outre excessivement soignée avec de nombreux bonus intéressants (fiche de personnage, notes diverses, couvertures originales) pour un prix modique (proposé à 15 euros, le prix de lancement était de 10 euros !) : un sans-faute à tous les niveaux

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Ce comics est une vraie belle découverte, qui tient aussi bien la route graphiquement que scénaristiquement. Ça fait longtemps que je n'ai pas été autant saisi par une histoire de super héros ! Que le lecteur avide d'action passe son chemin, car voilà un récit intelligent, et qui réserve de beaux retournements de situation.

L'histoire narre le quotidien d'anciens super héros à la retraite forcée, provenant chacun d'univers très différents, et mystérieusement prisonniers depuis une dizaine d'années dans un village isolé, qui tentent désespérément d'y vivre le reste de leur existence « en famille ».
Très inspirée des personnages de l'âge d'or des comics et du cinéma, cette histoire rend hommage aux héros de la grande époque tout en portant des réflexions intelligentes sur des thématiques fortes qui nous concernent tous comme l'identité, la jeunesse, la vieillesse, l'amour, la sexualité, le passé, la famille…
Un seul bémol : ce volume est un poil trop court, et se termine sur un cliffanger particulièrement frustrant ; mais se rattrape avec des suppléments pour les plus passionnés.
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