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Sweet Tooth tome 3 sur 4
EAN : 9782365779418
384 pages
Urban Comics Editions (09/12/2016)
4.39/5   106 notes
Résumé :
Alaska, 1911, scientifiques et marins endurcis bravent les mers gelées dans le but de retrouver un groupe de missionnaires porté disparu. Un siècle plus tard, dans le Nebraska, Jepperd et Gus s'apprêtent à exhumer un secret qui pourrait bien faire de leur refuge le théâtre de leur perdition. Sans le savoir, les destins entrelacés de ces hommes et femmes que tout séparent détermineront l'avenir de l'humanité.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome fait suite à Sweet Tooth, tome 2 : in captivity (épisodes 6 à 11) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 12 à 17, initialement parus en 2010/2011, écrits, dessinés et encré par Jeff Lemire, avec une mise en couleurs réalisée par José Villarrubia.

Gus est détenu dans la Réserve, vraisemblablement pour subir une batterie de tests, à court terme. Dans le même temps, le docteur Singh est en train d'enregistrer sur bande magnétique des souvenirs sur la survenance de la pandémie et sa propagation : malgré tous les préparatifs réalisés en tirant les leçons de pandémies comme le H1N1 et la SRAS, l'humanité a été très vite dépassée, que ce soit en termes de procédures ou de provisions de nourriture. Un grand costaud vient chercher Gus pour l'emmener dans un autre bâtiment. le nouveau virus a été appelé H5-G9 et il s'est montré d'une efficacité redoutable, les individus qui n'étaient pas contaminés, mourraient pendant les émeutes et le chaos qui s'en suivaient. Même les fosses communes ne suffisaient pas à évacuer les corps : ils ont dû être incinérés au lance-flamme. Gus est emmené dans un ascenseur qui s'enfonce sous terre dans un laboratoire souterrain où travaillent des scientifiques. En quelques mois tout s'est effondré : plus d'internet, plus de réseau, tout le monde coupé du reste. Les forces de l'ordre en place ont fini par fondre, les rescapés devenant un nouveau pouvoir qui a arrêté de servir et de protéger, pour plutôt consolider sa position. Cette milice a écumé les villes pour faire main basse sur tous les produits, les médicaments, les armes, la nourriture. Gus se retrouve face à Johnny en tenue orange. Un garde pointe une arme à feu sur Gus et lui demande de se déshabiller.

Un peu plus tard, Tommy Jepperd a convaincu Becky et Lucy de l'accompagner pour aller rencontrer une personne qui pourrait les aider : ils se dirigent en voiture vers le centre de Rockbridge, une grande métropole. Gus est en train de rêver : il se trouve sur une grande étendue déserte avec des montagnes au loin, sous la lumière d'un soleil couchant. Il se retrouve face à un homme adulte au torse nu, avec des bois sur le crâne, comme les siens, et avec un enfant à ses côtés semblable à Gus. Il reprend conscience dans la grande cage qu'il partage avec Wendy et Bobby. Il assure Wendy qu'ils vont réussir à sortir d'ici et qu'il a l'intention de les emmener dans la cabane dans les bois où il vivait avec son père. Johnny arrive pour leur parler, accompagné d'un autre enfant. À Rockbridge, Becky estime que le plan de Jepperd est idiot et qu'il n'aurait jamais dû pénétrer dans la ville car tout le monde sait qu'il ne faut pas le faire. Tommy Jepperd avance avec son fusil bien calé dans ses mains. Il indique à Becky et Lucy qu'ils sont observés. À la réserve, un hélicoptère arrive avec à son bord le docteur Singh : il vient pour étudier les hybrides, les enfants humains avec des caractéristiques animales. Il est accueilli par Abbott. Dans la pièce souterraine où se trouve la cage pour les prisonniers, Johnny leur a ouvert la porte et est en train de discuter avec eux : il présente Buddy à Gus, Bobby et Wendy.

Ce troisième tome commence par un épisode à la forme un peu particulière : chaque page se décompose en 2 parties. Les quatre cinquièmes supérieurs de la page sont consacrés à Gus, dans une narration sans texte, le cinquième inférieur est consacré au docteur Singh dictant le déroulement de l'épidémie. le lecteur retrouve avec émotion Gus, toujours prisonnier et à la merci d'une organisation qui ne fait pas grand cas de la vie des hybrides qui sont tous des enfants et de jeunes adolescents. Avec des dessins à l'allure toujours aussi fruste, l'auteur met en oeuvre une narration visuelle fluide et immédiatement compréhensible, même en l'absence de tout mot. le lecteur découvre avec Gus ce qui arrive aux hybrides lorsqu'ils sont emmenés par des gardes peu commodes et qu'on ne les revoit plus. Il retrouve Johnny, individu au comportement étrange, pas un garde, visiblement pas un responsable, mais jouissant d'une latitude de mouvement pour une raison ignorée. En bas de page, le lecteur suit donc un autre personnage, ou plutôt ses souvenirs et ses réflexions. Si cette construction de page semble un peu artificielle, Lemire sait la rendre plus organique, avec un point de jonction quand Gus passe devant le bureau de Singh. Une fois cette jonction effectuée, le docteur passe des souvenirs de sa vie pendant la propagation de l'épidémie, à son étude du sujet qu'est Gus : ses réflexions constituent alors un prolongement de ce qui est en train d'arriver à Gus, de manière très habile.

Avec l'épisode 13, l'intrigue revient à l'action, avec Tommy Jepperd qui va chercher de l'aide, Gus qui retrouve ses compagnons hybrides, et le risque de la dissection qui se rapproche de lui à grands pas. le lecteur n'entretient pas beaucoup de doute sur le fait que le scénariste destine Jepperd à prendre en charge Gus, mais il ne sait pas comment cela va advenir. En attendant, il profite de scènes toujours aussi spectaculaires, alors que les dessins semblent toujours aussi esquissés, un peu inconsistants, un peu de guingois. Quand Jepperd et les deux femmes ne peuvent pas aller plus loin en voiture, les modèles de voiture qui bloquent la route ne sont pas identifiables, et les immeubles sont tracés à la va-vite, mais pas moins convaincants pour autant. Lorsque les trois mêmes se retrouvent au milieu d'une rue, entourés par des agresseurs potentiels, les immeubles sont toujours autant peu consistants, et la silhouette des agresseurs est plus proche du sketch que du dessin consolidé. La page d'après est encore plus minimaliste avec 6 cases de la largeur de la page : trois fois la même case vide, avec en alternance trois fois la même case d'une lame perçant le côté gauche de la case : heureusement que José Villarrubia réalise 6 camaïeux différents de gris pour apporter un peu de diversité visuelle. La dernière page de l'épisode 13 montre un individu peu amène assis sur une chaise, entouré de 5 adolescents mi-homme, mi-chien. le lecteur a l'impression de voir des Will E. Coyote pas très bien dessinés, entre caricature risible, et créatures faméliques particulièrement monstrueuses.

Tout du long de ces 5 épisodes, Jeff Lemire donne même l'impression de bien s'amuser à mettre en oeuvre des clichés du genre aventure et action : Jepperd, Becky et Lucy attendant au milieu d'un point d'être rejoint par un groupe de véhicules, une cohorte de cavaliers torse nu et masque couvrant le visage, une évasion par les égouts, la profanation d'une tombe en pleine nuit, l'attaque d'une place forte et sa mise à sac. À chaque fois, le lecteur reconnaît aisément la situation classique ainsi que le visuel déjà vu, mais représenté sans beaucoup de détails, comme s'il n'était pas la peine de s'attarder dessus, avec malgré tout une mise en scène claire et parlante. Ce mode narratif fonctionne bien en termes de divertissement et de tension narrative, sans dramatiser les personnages, sans leur donner une dimension héroïque. Au contraire, de voir ainsi des individus fourbus, ne valant pas la peine que l'artiste s'attarde sur leur apparence, cela les rend plus misérables. L'auteur réussit ainsi à faire de Tommy Jepperd un individu costaud et très résistant, mais encaissant les coups, sans vraiment savoir pourquoi, sans réussir à touver une raison pour se battre. de tous les enfants, seul Gus semble conserver un peu de volonté de se battre et à espérer des jours meilleurs, les autres s'étant soit résignés, soit étant incapable d'imaginer une autre forme de vie qui les feraient espérer. Même le terrible Abbot qui mène tout le monde à la baguette et qui se montre impitoyable ne fait que régner sur une équipe d'individus tellement insignifiants qu'ils sont à peine méprisables, pour régner sur une réserve à la taille ridicule, et à la fragilité évidente.

Ces caractéristiques (aventures trop classiques, personnages pathétiques) n'empêchent pas l'auteur de surprendre le lecteur régulièrement. Pour commencer, il y a le retour des rêves : tout d'abord celui où Gus se voit aux côtés d'un adulte avec des bois de cerf, peut-être une vision prophétique, ou un signe annonciateur, à voir par la suite. Ensuite se déroule ce rêve partagé entre Gus et Tommy, où Bambi et Panpan trouvent la mort : Lemire est vraiment trop cruel. Il enfonce le clou pour montrer que le destin des personnages est lié, et le coloriste s'amuse avec des teintes plus vives pour souligner qu'il s'agit d'une séquence onirique. Par la suite, le scénariste fait preuve d'une belle maîtrise de l'entrelacement de ses fils narratifs pour qu'ils convergent fort opportunément au même moment, mais sans donner l'impression d'un artifice trop forcé. le lecteur a fini par se rendre compte que Gus ne risque pas grand-chose, malgré des coups réguliers accompagnés de diverses maltraitances. Il est donc fortement déstabilisé quand un autre personnage se retrouve à prendre une décision impliquant la mort de quelqu'un et que dès la page suivante il doit en payer le prix fort, dans une révélation aussi soudaine que déchirante.

D'un côté, le lecteur se dit que Jeff Lemire ne se foule pas trop avec ses dessins vite faits, et ses épisodes qui se lisent deux fois plus vite qu'un épisode de superhéros traditionnel. D'un autre côté, les personnages sont très attachants dans leur normalité et leurs faiblesses. La narration visuelle est suffisante pour raconter l'histoire, et pour faire ressentir les émotions des personnages. L'intrigue s'appuie sur des figures de style usées jusqu'à la corde mais parvient à leur donner un second souffle, tenant le lecteur en haleine.
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Enfin la fin des aventures de Gus et de Jepperd ! Ce dernier tome est aussi le plus conséquent : 384 pages pour avoir des réponses à nos questions. Jeff Lemire commence avec le journal du Docteur James Thacker lors d'une expédition pour retrouver son beau-frère qui éclairera bien certains points quant à la présence de ces enfants hybrides. Retour à l'action présente avec les retrouvailles entre Gus et Jepperd mais ces derniers comme souvent dans les précédents épisodes se retrouvent pour mieux se quitter. Leurs péripéties les mènent jusqu'en Alaska où le secret des enfants hybrides se trouve.
Excellente conclusion à cette série ! Toujours des rebondissements avec des groupes qui se font ou se défont au gré des rencontres. le plus intéressant dans la série est l'évolution de la relation entre Gus et Jepperd. La confiance totale du début, le rejet suite à la trahison, Gus sent finalement en la présence de Jepperd une présence comme celle d'un père. Jeff Lemire a pu faire une série post-apocalyptique qui se démarque des autres productions du même genre : cette naissance d'un monde particulière est très réussie ! A la fin de l'ouvrage, il y a une interview de l'auteur par Damon Lindelof, le scénariste de la série Lost. Elle est très intéressante pour avoir des explications sur le comics. J'ai appris que Matt Kindt a dessiné la partie sur l'expédition en Alaska ou qu'il avait déjà une idée de la fin depuis longtemps… en ce qui concerne un certain point auquel il n'a pas souhaité donner de réponses, j'ai ma petite idée. (Petit erreur de retranscription dans l'interview, à un moment l'interviewer et l'interviewé ont été échangé).
C'est une série que je conseille autant pour l'intrigue que pour les dessins magnifiques (bien que déroutants pour certains). A découvrir !
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Un troisième tome que j'ai préféré aux deux précédents. le final est parfait à mon sens, même si j'ai appris qu'il y avait un tome 4 mais il a l'air d'être plus un tome bonus qu'autre chose, pas forcément nécessaire. En tout cas, je ressors assez émue de ma lecture.

On connaît enfin la vérité sur Gus, sur les hybrides et l'épidémie. Avant l'Humanité, les hybrides (seulement quelques individus) existaient. Leur sanctuaire se trouvait en Alaska et des siècles plus tard, les Hommes ont réveillé un spécimen, un "dieu cerf", ce qui a déclenché ce qu'on appelle la Catastrophe avec la naissance du premier enfant hybride et la maladie. Si un homme a voulu les faire disparaître, la cupidité d'autres individus a fait bien pire avec l'esclavage et des expériences, ramenant la malédiction et la maladie qui se sont propagés dans le monde entier ensuite. Gus n'est pas le premier hybride né même si le premier était aussi un enfant mi-humain mi-cerf, mais il a été le premier hybride cloné. La maladie est apparue avec lui mais MALGRÉ LUI.

Nous faisons un bond dans le futur où l'on voit l'Humanité s'éteindre peu à peu jusqu'à l'extinction alors que les hybrides prospèrent de génération en génération, Gus transmettant son histoire, ses histoires du temps jadis à ses enfants, puis à ses petits enfants. C'est un retour à la Nature avec tout le respect qui lui est dû.

Il y a eu beaucoup de morts pour en arriver-là, de bonnes personnes ont permis aux enfants de vivre, dont Jepperd. Je me doutais qu'il se sacrifierait. Sa rédemption, sa résurrection étaient magnifiques. Lui et Gus se sont sauvés l'un l'autre. Et le final m'a bouleversé lorsque l'âme de Jepperd si je puis dire, est venue chercher celle de Gus lorsqu'il fut temps pour lui de mourir en paix.

Ce comics fait énormément réfléchir, est un reflet de notre société, de notre monde, de ce qu'il est en train de se passer, de ce qu'il pourrait se passer. Il y a tellement de messages forts et importants, transmis à travers ce comics. L'Homme détruit la planète, Mère Nature est en colère. L'Homme joue avec la vie, la génétique, les sciences en général et des virus se développent, se propagent... C'est un étrange écho de ce qu'il se passe actuellement dans le monde avec la crise sanitaire et c'est pour cela que Sweet Tooth est un comics intéressant !

On y parle de religion, d'écologie, de nature, de divinités, de sciences, de survie, d'épidémie, d'espoir, de rédemption, de famille, d'amitié, de différences... Beaucoup de thèmes exploités !

En bref, j'ai vraiment beaucoup aimé cette saga qui pour moi est une trilogie. Je lirais quand même le tome 4 à l'occasion et je vais désormais pouvoir regarder la série originale Netflix, qui je sais, est beaucoup moins dure que le comics puisque c'est tout public. C'est une histoire aussi belle que cruelle, qui met en avant un large spectre de thèmes actuels. Les dessins sont certes très spéciaux mais en parfait accord avec le contenu du comics. A lire absolument !
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Depuis 2009, l'humanité est rongée par un mystérieux mal. Des enfants hybrides naissent tantôt avec des bois, tantôt avec de la fourrure, une nouvelle espèce mi-homme mi-animale. En parallèle, les hommes sont décimés par une épidémie qui se répand à une vitesse vertigineuse. Attaque chimique ? Intervention divine ? Nul ne le sait, quoi qu'il en soit, sur Terre, c'est le chaos. Les morts jonchent les rues partout sur la planète et les survivants tentent de trouver des solutions alternatives pour enrayer le phénomène. Des milices armées barricadent les villes pour empêcher l'intrusion d'étrangers et éviter ainsi la contagion. Des bases de l'armée deviennent des tombeaux à ciel ouvert pour les enfants hybrides, laboratoires de l'horreur où les enfants sont disséqués, étudiés, catalogués afin de trouver les causes du virus et mettre au point un remède. le monde est devenu hostile. Les hommes, effrayés par la perspective que leur race va disparaître, sont capables de toutes les abominations.

C'est dans ce contexte qu'est né Gus. Premier enfant hybride. Sa naissance coïncide avec l'apparition du virus. Il a vécu les premières années de sa vie dans un bois avec son père, méconnaissant tout de ce qui se passe partout sur Terre. Mais un jour, son père meurt, emporté par la maladie. Pour survivre, Gus doit donc sortir du bois. C'est là qu'il rencontre Jepperd, un homme désabusé, un prédateur solitaire qui ne pense qu'à combattre pour assurer sa propre survie. Jepperd va prendre Gus sous son aile. Pour Jepperd, Gus est « Gueule sucrée ». Ce dernier ayant entendu parler d'une réserve où les enfants hybrides seraient en sécurité, Jepperd décide d'y accompagner l'enfant. Mais nombre d'embûches jalonnent leur chemin et de leur long périple va naître une profonde amitié.



J'ai perdu l'habitude de chroniquer une série tome par tome. C'est que, au bout d'un moment, si je trouve intéressant d'ouvrir l'échange sur un one-shot, un tome de lancement de série complète, je ne vois plus l'intérêt – pour un lecteur – de partager son ressenti détaillé sur un tome d'une série déjà bien avancée. Alors certes, il y aura toujours des personnes qui verront un intérêt à savoir qu'une série se poursuit et que la qualité est toujours au rendez-vous. Certes. Mais une série, n'est-ce pas aussi un univers à prendre en compte dans son ensemble ? Et puis, oser écrire sur l'album central d'une série qui compte… je ne sais pas… trente tomes !… quel intérêt ? Bonjour la figure de style. Bonjour l'exercice d'équilibriste pour ne pas spoiler ! Bref, je n'aime pas « saucissonner » une série et je fais allègrement l'impasse sur les chroniques qui se l'autorisent. Mais comme il y a toujours des exceptions à la règle…

« Sweet tooth » est une série de Jeff Lemire initialement pré-publiée dans des revues comics. Les quarante épisodes ont ensuite fait l'objet de cinq intégrales parues entre 2009 et 2013 aux Etats-Unis. Pour la France… il a fallu attendre 2015 pour que la série soit traduite. Un projet éditorial suivi par Urban Comics. Décembre 2015 – décembre 2016. Un an pour proposer « Sweet tooth » au lectorat francophone. Une trilogie consistante qui nous téléporte dans un monde post-apocalyptique dans lequel on est en alerte. A l'affut du moindre rebondissement, on s'inquiète rapidement pour les personnages et cela ne va pas en s'améliorant à mesure qu'on s'approche du dénouement.

Au début pourtant, le périple semblait simple : un homme, un enfant, un environnement hostile. Déjà, la relation privilégiée qui s'instaure entre l'adulte et le gamin est un point d'ancrage auquel on s'accroche. Cette relation est la petite flamme d'humanité sur laquelle repose tout le récit. Au fil des pages, des personnages secondaires viendront épauler le duo Jepperd-Gus. Leur périple est fait de haltes, imposées ou choisies, temps de répits ou temps de tension, temps de repos ou de réflexion. Des horreurs, ils en croiseront ; sur ce point, on dépasse largement le cadre de la fiction pour s'ancrer dans quelque chose qui nous est bien trop familier : les camps où sont parqués les enfants hybrides n'ont rien à envier – dans l'horreur – aux camps de concentration des nazis. C'est un album photo de la bêtise humaine et de ce que l'homme peut créer de pire (fanatiques, despotes, fous, désespérés…) et une incroyable quête pour la survie. Jeff Lemire montre un monde dans un état déplorable, un monde qui court à sa perte, il imagine le devenir de l'humanité de façon pessimiste. Il intègre à son scénario des références religieuses et mythologiques qui donnent une toute autre dimension au récit, le rendant à la fois plus profond et plus mystérieux encore.

Graphiquement, Jeff Lemire me fait décoller. Ses personnages ont une expressivité incroyable malgré l'imprécision apparente qui tape l'oeil quand on feuillète « Sweet Tooth ». Par contre, je trouve important de préciser que certains passages peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs ; c'est violent, il y a du sang et des cervelles qui explosent, une série à mettre dans les mains de lecteurs avertis. le travail de José Villarrubia me fait même apprécier la couleur sur les dessins de Jeff Lemire que pourtant je préfère en noir et blanc.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Le petit Sweet-Tooth est de retour, dans un nouvel épisode : Sweet-Tooth : Animal Armies. (voir épisodes précédents - ci-dessous lien pour critique volume 1.)
Nous avions dû laisser dans une sale posture, Gus, petit mutant aux bois de cerf, et ses amis - Wendy, petite fille au nez de cochon, Bobby, presque totalement hamster, et Buddy, l'enfant chien muet - livrés aux bons soins du docteur Singh dans l'enclos expérimental de la Preserve
La fin du monde causée par une dévastatrice épidémie de H5G9 (mutation du SRAS et de H5N1), a vu naitre ces étranges enfants mutants dont fait parti Gus.
Et le Dr. Singh a dans l'idée que Gus pourrait avoir un lien avec le déclenchement de cette apocalypse... Accompagné d'Abott, le chef du camp, ils partent fouiller la cabane dans les bois, où habitaient Gus et son père. Là, ils trouveront des informations qui soulèveront d'autres mystères, mais donneront une direction à leurs recherches : c'est apparemment en Alaska, dans un laboratoire top-secret, que le père de Gus travaillait comme scientifique quand tout a commencé.
Dans le même temps, le ténébreux et atrabilaire Jepperd, pris de remords d'avoir échangé Gus contre les restes de sa femme (voir volume 2), décide d'aller libérer ces pauvres petits mutants des griffes de la Preserve.
Mais il ne vas pas y aller seul... Déglingué mais pas fou, Jepperd va embarquer en chemin deux survivantes et ... une Armée d'Animaux ! (Animal Armies) Cette "armée", c'est l'armée cannibale mutante et dressée pour tuer d'un illuminé, un autre, encore, dont l'esprit dérangé par les horreurs vécues n'a trouvé de réconfort que dans la violence. Il n'accepte d'aider Jepperd à libérer les mutants que dans l'espoir de s'en emparer à son tour, pour grossir son armée, et pour la nourrir...
De son côté, Gus et ses compagnons ne se laissent pas gagner par l'abattement malgré les mauvais traitements. Ils décident de s'échapper, et y parviennent, par les égouts. Là, ils vont rencontrer une autre créature mutante.
Puis parviendront à l'air libre, pour se retrouver aussitôt repris et enfermés.
Mais la bataille va faire rage dans l'enceinte de la Preserve, "The Animal Armies" est sans pitié...
Qu'adviendra-t-il de Gus, de Wendy et des autres ?
Jepperd parviendra-t-il à les sauver ?
Le Dr. Singh est-il bon ou méchant ?
Et que renferme ce mystérieux laboratoire en Alaska ?! D'où vient Gus ?!
Où cours-je ? Dans quel état j'erre...? Car errais-je encore longtemps avant de connaitre la fin de cette histoire ?!
Nous le saurons si nous lisons la suite des aventures apocalyptiques du petit mutant aux bois de cerf, Gus, dit Sweet-Tooth pour les intimes.
Malgré la violence de l'histoire, malgré les scènes horribles et sanglantes, Jeff Lemire arrive à garder une certaine candeur à son histoire, avec le personnage attachant de Gus, et celui plus abrupte, mais oh combien humain de Jepperd. Son dessin incertain et pourtant réaliste, donne une coloration étrange à ce récit apocalyptique. le texte aussi, parfois mis en "voix-off", ajoute une dimension très cinématographique.
J'aime beaucoup cette série de b.d., qui me rappelle l'ambiance "The walking dead", les zombies en moins...

Lien : http://www.babelio.com/livre..
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critiques presse (2)
ActuaBD
16 février 2017
Et dans ce dernier acte la fable délivre ses secrets et livre ses dernières leçons.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
18 janvier 2017
Plus de 900 planches pour une fresque dans un décor d’apocalypse, à la conclusion grandiose, Sweet Tooth marque et ne déçoit pas. Un indispensable dans la bibliographie de Jeff Lemire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"C'est une histoire. L'histoire d'un petit garçon qui avait des bois sur la tête et d'un grand costaud avec des fusils qui se sont trouvés l'un l'autre et qui ont appris qu'il restait encore un peu de bonté dans le monde... C'est une histoire de survie face à l'adversité et de découverte d'une raison de se battre, même aux heures les plus sombres. C'est une histoire de peur et d'amitié. C'est une histoire de traversée et de renaissance. Mais c'est aussi une histoire de sacrifice et de rédemption. Une histoire de haine et d'amour. Une histoire d'innocence et de temps qui passe."
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Les dieux ont autrefois vécu en harmonie avec l'Homme. Mais l'Homme a oublié leurs visages et s'est tourné vers le péché et la mort. Et, alors que le monde s'effondrait autour d'eux, ils ont essayé de toucher à nouveau les dieux... de le recréer par la science. Et ainsi les ont profanés. Les dieux ont donc envoyé la pestilence. Leur souffler dans le vent. L'heure de l'Homme était arrivée. On leur a offert la possibilité de vivre en harmonie avec la terre et ils l'ont refusée. Alors, nous sommes nés. Nous, les hybrides. Nous ne faisons qu'un avec la terre. Qu'un avec les animaux qui la foulent. Mais nous portons aussi l'héritage de l'humanité dans notre sang et nos os, pour ne jamais oublier que nous ne sommes pas meilleurs qu'eux. Nous aussi nous pouvons chuter. Nous aussi nous pouvons échouer. Jamais nous ne devons oublier le visage des dieux comme l'Homme l'a fait.
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"C'est marrant mais au début, j'étais certaine que ce n'était qu'une question de temps avant que je l'attrape. Mais ce n'est jamais arrivé. Et puis, les années ont passé et tu te mens à toi-même en te disant que, peut-être, tu ne l'auras jamais... que, si ça se trouve, tu es immunisée, un truc comme ça. Mais c'est faux. Aucun de nous ne l'est, à part les hybrides. Le virus est en nous tous. ça prend seulement plus de temps à certains, j'imagine." # Lucy
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_ Louis... tu ne peux pas croire à ces sornettes. Tu es un homme de sciences... de logique ! Je n'arrive pas à croire que tu te sois laissé entraîner dans ces idioties mystiques !
_ Je comprends tes réserves, James... oui. J'avais les mêmes que toi. Mais tous mes doutes ont été balayés à l'instant où mon fils est né. Car ce n'est pas un petit garçon. C'est un dieu de chair et de sang. Et il est venu réclamer cette Terre.
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Ils ont essayé de militariser le divin. Vous pouvez imaginer ça ?! L'arrogance de ces imbéciles.

[p249]
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Vidéo de Jeff Lemire
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