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sur 726 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Frédéric Lenoir tente, et y parvient plutôt bien à mon sens, d'éclairer le plus grand nombre sur la pensée de Spinoza, principalement sur son grand oeuvre, L'Éthique, dans laquelle le génial philosophe développe entre autres l'idée de Dieu Immanent par la raison et l'intuition qui s'oppose au Dieu transcendant par la foi et le coeur. Spinoza qui s'est vu être mis au ban de sa communauté juive et de toutes les religions surtout pour les avoir, explique Frédéric Lenoir, critiqués avec la même force « lorsqu'elles activent les passions tristes des individus, notamment la peur, pour mieux les asservir ; lorsqu'elles se détournent de leur unique vocation — favoriser le développement de la justice et de la charité par le biais de la foi — pour distiller la haine de l'autre et l'intolérance […].
Un Spinoza résolument moderne et précurseur qui nous enjoint à trouver le chemin de la joie et de la béatitude en dominant nos passions négatives pour se tourner vers le désir et la raison libératrice.

Certains peuvent trouver la présentation du livre de Frédéric Lenoir racoleuse, et ils n'ont pas tort, pourtant ce serait dommage de s'arrêter à cette faute de goût, car si à l'évidence ce livre ne s'adresse pas aux philosophes distingués, il est pour tous les autres un bon outil pour faire connaissance avec la précieuse pensée d'un philosophe majeur.
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Spinoza est indiscutablement un auteur difficile et on ne peut que souligner le grand mérite de Lenoir de nous présenter sa pensée de façon claire.
Parmi les nombreux passages remarquables de cette biographie, je relèverai celui où Lenoir montre ce que Freud doit à Spinoza. Comme l'écrit Sigmund " J'admets tout à fait ma dépendance à l'égard de la doctrine de Spinoza. Il n'y avait pas de raison pour que je mentionne explicitement son nom, puisque j'ai construit mes hypothèses à partir du climat qu'il a créé plutôt qu'à partir d'une étude de son oeuvre."
Je relève aussi les excellents développements sur la critique de Spinoza par Levinas. Critique elle-même critiquée par Lenoir.
On sait aussi que la thèse de la survie de l'esprit (la part de l'esprit qui survit après la mort, c'est la part active de l'entendement qui a formé des idées justes)' cette thèse a longtemps gêné les marxistes dont certains, comme Althusser, ont purement nié qu'elle ait été développée par Spinoza.
Le portrait de Baruch que nous présente Lenoir est lumineux ; et très convaincant. Spinoza, homme courageux et libre, trouve le bonheur dans l'application de son esprit à comprendre le monde.


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Pour mener à bien la lecture de L'Ethique de Spinoza, il m'a fallu laisser de côté certains passages dont le sens m'échappait. Mais je tenais à explorer la pensée de ce philosophe incontournable, c'est pourquoi je me suis tournée vers cet ouvrage de Frédéric Lenoir, dont l'écriture rend accessible sans pour autant déformer, ni simplifier les propos des grands penseurs.

L'auteur nous explique les principaux concepts qui traversent l'oeuvre de Spinoza, éclairés par des éléments biographiques, tels que Dieu, le désir ou encore la morale. Force est de constater que si les écrits de ce philosophe du XVIIe siècle semblent de prime abord éloignés de nous, les enseignements qu'ils ont à nous offrir peuvent encore s'appliquer dans notre société contemporaine.

Ainsi, Frédéric Lenoir nous montre le caractère novateur de la pensée de ce philosophe, qui "avait compris, trois siècles avant Gandhi, que la véritable révolution est intérieure et que c'est en se transformant soi-même qu'on changera le monde". Une lecture qui encourage à persévérer dans l'exploration de l'oeuvre de Spinoza.
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« Le miracle Spinoza » de Frédéric Lenoir propose une investigation captivante de la philosophie de B. Spinoza, tissant habilement la vie du philosophe avec ses idées profondes. Lenoir réussit à rendre la complexité de la pensée spinoziste accessible au lecteur, tout en offrant une réflexion stimulante sur la quête du bonheur et la relation entre la spiritualité et la raison.

Une oeuvre éclairante qui marie biographie et philosophie avec brio.

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Livre court, assez intéressant pour en apprendre un peu sur la vie de Spinoza et sa pensée.

Sa pensée, justement, est présentée succinctement et est bien vulgarisée (du moins pour ce que j'en ai lu et cru comprendre).

Pour dire les choses plus simplement, je trouve que ce livre fait très "Wikipédia" et article de magazine de philo. C'est ni un bien ni un mal, disons que l'on sent que tout est survolé.

C'est le principe de la vulgarisation me direz vous. Mais pour dire les choses autrement, disons que je trouve que ce livre peut être une très bonne introduction à la pensée de Spinoza si on ne connait rien de l'auteur. Si on l'a lu et/ou qu'on est en train de le lire, c'est une bonne piqure de rappel, mais ça ne provoque pas l'émerveillement continu de la lecture de l'Ethique, où l'on se dit à chaque paragraphe "Mais quel génie ! Je n'y avais jamais pensé".
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Baruche Spinoza, issu d'une famille juive réfugiée aux Pays Bas pour fuir les persécutions espagnoles.
Dès l'adolescence il prend ses distances avec la Torah et se fait exclure de la communauté juive.

Peu féru en philosophie, je ne suis pas du genre à m'éclater une demi journée sur un concept du genre: 'Est-ce que je désire cette chose parce qu'elle est bonne ou bien c'est parce que je la désire qu'elle est bonne'
Bref, voici le peu que j'en ai retenu:

Risquant sa vie (on en a brûlé pour moins que ça), Spinoza se détache des textes bibliques, les considérant d'un point de vue historique sauf du nouveau testament vecteur d'amour et de pardon.

Sa vision d'un dieu omniprésent dans la nature se rapproche des conceptions hindoues.

Il prend également ses distances par rapport à Platon et Descartes, élaborant un cheminement vers la lumière, vers la joie non en supprimant nos désirs qui nous font grandir mais en les guidant par la raison.

En mauvaise santé, il meurt en 1677, à 45 ans.
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Apres avoir lu son ouvrage sur Jung (que j ai adoré), j'ai décidé de m'attaquer à celui sur Spinoza, dont je ne savais pas grand chose…

J'avais quelques notions sur sa pensée ; j'avais croisé quelques citations ici ou là… mais je dois reconnaître que je restais très hermétique à ses théories.

Cet ouvrage est un petit bijou qui synthétise, explique la pensé de Spinoza. Et nous la rend plus accessible. de nombreux parallèles sont faits avec d'autres penseurs, ou concepts ; le tout remis dans le contexte de l'époque, et en lien avec sa vie.
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Spinoza, c'est chiant.
Et bien, en fait, pas toujours...
D'accès assez aisé, cet ouvrage que j'ai lu (avec les oreilles) nous propose de découvrir Spinoza et son oeuvre.
Frédéric Lenoir nous permet d'appréhender la pensée de Spinoza de manière agréable et claire (faut être attentif et concentré quand même) et nous donne envie, grâce à son talent d'écrivain et de vulgarisateur, de pousser plus avant dans la connaissance de ce philosophe au travers d'écrits de spécialistes (Misrahi par exemple)...parce que l'ami Spinoza sans filtre, ça fait pas envie des masses, faut bien l'avouer.

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Baruch Spinoza, né juif d'origine portugaise, se sentait citoyen du monde par la raison et citoyen des Provinces Unies par son identité sociale.

Porteur d'un regard critique sur la religion juive, ses réflexions ont provoqué le bannissement de sa propre communauté.

Sa pensée est apaisante, inspirante, profonde et révolutionnaire. Il est un sage qui cherche à changer notre regard afin de nous rendre libres et heureux.

Sur quelques sujets il est très en avance sur son temps, ce à quoi Frédéric Lenoir appelle : "Le Miracle Spinoza".

Le spinozisme ne porte aucun jugement sur les actes humains : il cherche plutôt à les comprendre, en vue de les améliorer.

Persécuté, haï, trahi, diffamé, menacé, il est resté fidèle à sa liberté de penser, à sa ligne de conduite. Ses ouvrages ont été condamnés par toutes les religions.

Le désir, la joie, la morale et le bonheur sont au coeur de sa philosophie. Libre de toute appartenance religieuse, Spinoza prend la raison pour seul critère de la vérité notamment dans son analyse de la Bible et des textes sacrés.

Il s'interroge sur la légitimité des prophètes qui ont, selon lui, une révélation par le biais de l'imagination. Ses analyses provoquent le scandale à savoir notamment que la Torah n'a pas été écrite par Moïse lui-même, mais par un auteur bien plus tardif : "cet auteur est très probablement le prêtre et scribe Esdras".

"Au XVII siècle une telle affirmation était irrecevable, tant pour les juifs que pour les chrétiens"

"Les prophéties sont nécessairement conditionnées par la sensibilité, les opinions, les préjugés personnels et culturels des prophètes"

Accusé d'avoir commis le péché contre l'Esprit-Saint, il a affirmé que la parole de Dieu est fausse, mutilée, déformée.

"La philosophie cherche la vérité et la béatitude suprême, tandis que la foi vise à l'obéissance et à la ferveur de la conduite.
La théologie n'est pas au service de la raison, mais de la foi"

"Lorsque nous aurons compris que tout a une cause et que nous aurons saisi l'enchaînement des causes qui ont produit tel événement ou action humaine, nous ne serons plus ni dans le jugement moral, ni dans le sarcasme, ni dans la plainte, la haine ou la colère. Nous pourrons porter un regard rationnel, juste et donc apaisé aur toute situation"

"L'ignorance est la cause de tous les maux. À l'inverse, la connaissance ouvre la voie au changement, à l'action appropriée"

Dans ses oeuvrages Spinoza s'interroge sur les raisons qui font qui le peuple préfère souvent être asservi à un pouvoir fort, voire tyrannique, plutôt que de s'émanciper au sein d'une république tolérante et libérale.
Il denonce les préjugés des théologiens qui maintiennent le peuple dans l'ignorance et s'opposent à une libre réflexion"

"Le royaume de la raison est celui de la vérité et de la sagesse, celui de la théologie est celui de la ferveur croyante et de la soumission"

"Spinoza n'en demeure pas moins conscient que : l'écriture a apporté aux hommes une immense consolation"

"Si les hommes vivaient sous l'emprise de la meilleure partie d'eux memes, la raison, ils ne causeraient jamais de tort à autrui. Mais ils vivent davantage sous l'emprise de leurs passions (les émotions, l'envie, la jalousie, le besoin de dominer etc) et c'est pourquoi les êtres humains s'entre déchirent"

"Spinoza défend l'éducation des citoyens qui ne doit pas se limiter à l'acquisition de connaissances générales, mais aussi enseigner le vivre ensemble : la citoyenneté, la connaissance de soi et le développement de la raison"

"Toute la pensée de Spinoza repose en effet sur l'idée qu'un individu s'accordera d'autant mieux aux autres qu'il est bien accordé avec lui même"

"Les citoyens davantage murs par leurs émotions que par leur raison, pourront élire des dictateurs ou des démagogues"

"Tout ce qui est précieux est aussi difficile que rare"

"Les humains sont toujours à la recherche du pourquoi des choses, ils cherchent constamment à donner un sens au monde et à leur existence. L'explication par la cause finale les apaise: les choses existent d'une certaine manière afin d'aboutir à tel bUT"

"Plus nous percevons l'autre de manière adéquate, plus la passion peut se transfen amour profond et durable"

"La sagesse pour Spinoza n'est pas un devoir, mais une proposition offerte à ceux qui souhaitent augmenter la puissance de leur vitalité corporelle et spirituelle et vivre de plus en plus dans la joie"

"La sagesse n'est pas éviter toute rencontre, c'est apprendre à sélectionner les rencontres pour favoriser les bonnes et éviter les mauvaises. C'est discerner et désirer ce qui est bon pour nous, ce qui nous apporte les plus belles joies"

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Avez-vous déjà essayé de lire Spinoza dans le texte ? Moi oui, et je n'ai rien compris.

Avant cela, on avait certainement du vaguement me parler de lui en terminale, en cours de philo. J'avais un super prof, et pourtant je n'avais aucun souvenir de Spinoza.

Et là j'ouvre ce livre, et Frédéric Lenoir, grâce à son talent incroyable, parvient à tout me faire comprendre, et me transmet sa passion, son admiration pour Spinoza, renié par sa communauté et même sa propre famille pour être allé au bout de ses idées, et quelles idées !

Encore une fois, Frédéric Lenoir réussit un tour de force pédagogique, tout en écrivant un essai inspirant supplémentaire. Chapeau l'artiste !
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