Le mérite de
Frédéric Lenoir est de nous présenter avec clarté la vie et la philosophie de
Spinoza, l'une et l'autre plutôt complexes. Homme libre, moderne, ce dernier reste cependant attaché à l'idée d'un
Dieu, un
Dieu Nature, Substance, qui englobe tout. Inspiré par la pensée de
Descartes, précurseur des Lumières, il défend une vision déterministe de la vie : c'est en prenant conscience de ce qui motive nos actes, guidés par la raison, que nous pouvons devenir libres.
La philosophie de
Spinoza est complète : c'est par la compréhension du monde que nous augmentons notre puissance vitale donc la joie, qui s'oppose à la tristesse liée à la passivité et à l'inaction, fuir ce qui nous nuit, aspirer à ce qui nous est bénéfique. le corps et l'esprit ne sont pas en opposition mais dépendent l'un de l'autre, le bien-être du corps ne devant pas être méprisé. L'amour de
Dieu n'a rien à voir avec des prescriptions religieuses – même si elles peuvent avoir leur utilité – et si
Spinoza n'est pas athée, du moins ouvre-t-il la voie à la laïcité.
En quelques chapitres l'auteur nous retrace à grands traits la pensée de
Spinoza : sa conception de
Dieu, de l'homme, de la politique, les grands thèmes qui traversent son oeuvre, le désir, la joie, la tristesse, la sagesse, la liberté et nous donne quelques clés pour aborder son ouvrage principal, l'Éthique. Après le Problème
Spinoza, le Clan
Spinoza, le Miracle
Spinoza…le retour à la source s'impose : lire ou relire l'oeuvre du philosophe d'Amsterdam.