2005 L'ouragan Katrina a balayé la nouvelle-Orléans. Les digues du lac Pontchartrain ont cédé.
Tandis que les eaux montent, il faut évacuer la communauté noire des quartiers modestes qui, prise par surprise se retrouve piégée.
Zola Jackson en a vu d'autres, elle ne veut pas abandonner sa maison ou chaque pièce évoque un souvenir de sa vie avec Caryl son fils. C'est lui qui l'a sortie de la torpeur, il lui a parlé, lui a demandé de réserver l'eau, de remplir les baignoires, de veiller sur Lady.
Depuis qu'il est mort c'est en rêve que Caryl lui parle, régulièrement. Elle ne veut rien changer à cela.
Zola a un caractère bien trempé, fière de son instruction, elle a été institutrice et beaucoup de garnements de la Nouvelle-Orléans ont frotté leur fond de culotte sur les bancs de son école.
Depuis quelques années,
Zola déplore la violence qui s'est installée et a divisé les amis d'autrefois.
Elle connait aussi leurs mères, auxquelles elle n'a jamais mâché ses mots.
« Tu es trop fière ! disait sa mère. le seigneur préfère les nuques souples et les verbes moins hautains. »
Impuissants, nous assistons au naufrage,
Zola refuse l'aide du gouvernement et s'enfonce dans ses souvenirs.
Son premier amour, le père de Caryl, aux cheveux roux et au regard vert, le même que Caryl. La bonté d'Aaron, celui qu'elle épousa et qui fut un père pour son fils, le meilleur des pères pour Caryl cet enfant si beau, si intelligent, promis à un avenir merveilleux mais dont l'amour pour Troy a été plus fort que toutes les ambitions. Troy, celui-là, elle n'a jamais pu si faire, cet avocat qui lui a volé son fils !
Les eaux continuent à monter,
Zola ne se résigne pas, elle se souvient, réconforte lady sa chienne aux yeux de velours, sa plus fidèle compagne, elles s'en sortiront ensemble ou ensemble elles périront.
Un livre qui aborde l'amour maternel, le racisme sur fond de catastrophe climatique.
Un portrait de femme forte. Une fin contre toute attente.
Et en ce qui me concerne, le seul bémol est son côté onirique qui parfois prévaut sur l'histoire.