AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782715235410
256 pages
Le Mercure de France (31/12/2014)
3.39/5   53 notes
Résumé :
En cette toute fin des années cinquante, Éliane a vingt ans quand elle tombe enceinte. André, le futur père, n’en a que dix-sept et ses parents s’opposent au mariage. Eliane a peur. Sa propre mère la renie, André disparaît… Où trouver le courage de porter puis d’élever seule cet enfant ?

Gilles Leroy renoue ici avec la veine personnelle de son œuvre – dans la lignée de Machines à sous et de Grandir. Car Éliane et André sont ses propres parents. Dans c... >Voir plus
Que lire après Le monde selon Billy BoyVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 53 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis
"Ils perdent leur virginité tous les deux la même nuit."

Et puis...
Eliane, 20 ans, enceinte, est abandonnée par André, 17ans.
Courageux cet André, à la perspective d'être père!
C'est vrai qu'ils sont bien jeunes, bien inconséquents, en opposition avec leurs propres géniteurs puis rattrapés par la pression de la famille dans ces années 50 où l'enfant hors mariage est encore une honte, un tabou.
Eliane, amoureuse meurtrie reste seule, rejetée et sans soutien dans sa décision de garder l'enfant, dans une chambre de bonne minable. Pourtant déterminée à survivre.
Le jeune père flambeur mais amoureux finira par revenir et Billy Boy sera le garçon aimé de tous, même s'il n'a pas toujours été désiré.

Gilles Leroy a particulièrement travaillé le personnage de la jeune mère, avec qui on souffre, pour qui on compatit et pour qui on s'insurge pendant cette grossesse abandonnée. Autre époque, autres moeurs, mais quelle révolte au fil de la lecture!
Plus largement l'auteur dresse avec tendresse et amour filial un portrait attachant et émouvant d'un couple sur le registre "Famille, je t'aime et je te hais". Sur un ton doux -amer, il raconte, se raconte à travers ses parents à qui il rend hommage de façon fort touchante. Il nous ouvre à travers leur parcours à des réflexions passionnantes sur le destin et les choix que la vie impose.

Qu'étaient nos parents avant notre venue, leur jeunesse insouciante, leurs aspirations, les écueils des folies de jeunesse, l'inévitable retour vers le devoir d'être adulte et parents?
De quel terreau familial sommes nous issus?
La venue d'un enfant brouille-t-elle totalement les pistes en imposant à deux êtres de vivre ensemble?
La question d'avoir pu être "autre" avec d'autres parents en devient vertigineuse...

J'ai beaucoup aimé.
Sans doute car l'époque correspond à ma propre enfance et que les images que la narration fait surgir se collent immédiatement sur mes propres souvenirs.
C'est un diaporama suranné, celui de la guerre d'Algérie, de la construction du périphérique, des jeunes à moto et à coiffure banane, des filles en taille de guêpe, talons aiguilles et chignons, des secrétaires tapant frénétiquement sur leur machine à écrire et des amours sans contraception.
Commenter  J’apprécie          246
C'est un roman d'amour.
Amour entre Eliane, 20 ans, et André, 17 ans.
Ils se rencontrent à un bal, tombent follement amoureux, et aussitôt, Eliane tombe enceinte.
C'est les années 50, réprobation familiale.
Que faire ?
Une belle histoire et un bon rendu de l'époque.
Ce n'est que dans les derniers chapitres qu'on apprend qu'Eliane et André sont les parents de Gilles Leroy.
Avec ce qu'il sait de leurs vies, il a su écrire une beau roman où il rend hommage à ses parents avec beaucoup d'amour et de sensibilité.
Rien ne laisse entrevoir qu'il s'agit d'une autobiographie.
Et elle est parfaitement réussie.
Commenter  J’apprécie          180
Paris, à la fin des années cinquante. Eliane a 20 ans, André 17. Leur rencontre est un coup de foudre, la fulgurance d'une nuit. « Et ils n'auront pas le temps de recommencer, pas le temps de le refaire, cet amour, de l'éprouver, de le réprouver, que déjà ils seront parents en puissance, propulsés dans l'âge adulte avec ce glaive sur leurs têtes, ce poids de décider si l'on tranchera la troisième vie ou si on la sauvera. » (p. 133). Cette troisième vie, ils la garderont, la chériront et la nommeront Gilles, Gilles Leroy, l'auteur de cette oeuvre.

« le monde selon Billy Boy » est un roman des origines où l'auteur explore la vie de ses parents avant sa venue au monde, les divers possibles qui s'offraient alors à eux et ce que le choix de garder l'enfant à venir oblitérera de leurs rêves. « Et ce fut un garçon. Elle se voyait chanteuse à texte ou tragédienne, elle en avait la voix et le physique aussi. Lui se rêvait aventurier ou footballeur, un homme qui bouge, qui court le monde. Ils sont devenus père et mère – et leur fils un enfant fossoyeur. » (p. 189.) le style est lumineux, l'écriture soignée, les termes sonnent, percutent, frappent l'oreille du lecteur, porteurs de toute la violence et l'ambiguïté du ressenti de l'auteur. Les propos sont toujours justes, lucides sur les êtres, leurs forces, faiblesses, fragilités, leurs zones d'ombre, sans verser dans une caricature outrancière. En même temps, l'histoire singulière croise la grande Histoire, celle de la France, notamment le Paris d'après-guerre, à l'orée d'un nouvel embrasement, celui de la guerre d'Algérie.
Malgré quelques longueurs, une grande humanité se dégage de cette oeuvre, dont on peine à qualifier le style : autofiction ? biographie ? biographie romancée ? roman des origines ?... le dernier chapitre « Messe à la mauvaise herbe » résume le talent de l'auteur qui sait sortir, toujours à propos, de l'ornière des clichés, louvoyant avec adresse entre rire, absurde et détresse, entre des récifs où l'humain peine à dire et se dire.
Commenter  J’apprécie          10
C'est un homme de 55 ans qui se penche avec beaucoup de tendresse sur la vie de ses parents avant sa naissance. Gilles Leroy raconte avec délicatesse l'aventure de ce petit enfant à naître, qui a bien failli ne jamais voir le jour. Malgré le désastre que constitue sa naissance, l'univers misérabiliste côté maternel (on se croirait chez Zola) et pathétique côté paternel, il n'y a pas de pathos ni de complaisance. Mais une grande pudeur pour évoquer ces destins brisés et imaginer comment ses parents auraient pu se réaliser s'il n'était pas né. Touchant!
Commenter  J’apprécie          70
Fin des années 50, Eliane tout juste vingt ans tombe enceinte par accident d'André. Beau garçon, il lui a menti sur son âge et n'a que dix-sept ans. Quand la mère d'Eliane découvre son état, elle la chasse. Eliane trouve un petit appartement sous les toits, un logement temporaire qui durera dix ans. André l'abandonne se trouvant trop jeune pour devenir père. Sa famille s'oppose au mariage et voudrait qu'Eliane avorte mais jamais elle ne cèdera. Eliane travaille comme sténo-dactylo pour un général dans un ministère. Mais elle a peur du futur qui fera d'elle une fille-mère et se sent souvent désemparée car dans la France de cette époque les conventions priment.

Eliane et André sont les parents de Gilles Leroy. Sans les mettre sur un piédestal, l'auteur évoque la naïveté d'Eliane tout comme sa peur, son courage ou sa ténacité. A la soeur d'André qui lui propose de l'argent pour se faire oublier, elle refuse. Tant pis, si elle doit élever seule son enfant. Eliane issue d'un milieu modeste ne convient pas aux parents d'André des commerçants qui se sont embourgeoisés. Entre séparations et réconciliations, le mariage sans cotillons sera célébré avant la naissance de l'enfant.
Eliane n'a jamais caché à son fils qu'il n'était pas désiré mais le bonheur qu'il a apporté à ses parents a été le plus fort. Jamais de reproches ou de remords en parlant de lui. Gilles Leroy livre l'histoire de ses parents, des gens simples qui ont mené une vie simple, et comble les vides quand il y en a. Mais il revient aussi sur cette l'angoisse qui l'a habitée.

Sans pathos et sans sentimentalisme, cette quête familiale menée par Gilles Leroy si elle nous plonge dans les années soixante ne peut que toucher.
Beau, juste et sobre et émouvant avec une vraie simplicité qui va directement au coeur !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (2)
LaPresse
02 avril 2015
Un testament poignant qui rend hommage à la femme qu'a été sa mère.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
26 février 2015
Un gros demi-siècle plus tard, le prix Goncourt 2007 retricote la légende familiale avec une émotion contagieuse, des accents zoliens et un dispositif assez original. Parfois il ouvre une brèche dans le récit de sa préhistoire pour s’exprimer en son nom. C'est qu'il s'agit ici, pour lui, de payer sa dette à ses parents.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Notre durée n’est rien et celle de ceux qui nous succéderont ne vaudra pas plus. Autre chose, un tout autre choc est d’apprendre que le soleil mourra dans quatre ou cinq milliards d’années. La pauvre péripétie que notre disparition, alors, et la misérable pensée que celle qui accouche d’un calcul aussi aberrant : mesurer le temps qui nous sépare de la destruction de tout ce qui fut notre expérience de vivre, le jour, la nuit, la terre nourricière, l’air où nous volons et les mers que nous traversons – voguant, intrépides et stupides homuncules, voguant effrontément vers l’abîme.
Commenter  J’apprécie          40
Depuis vingt-cinq ans qu'Eliane était morte et que Myriam vivait en foyer, ces zouaves-là, ces zigomars et ces zozos de tous horizons avaient été sa vraie famille quand, futile neveu, je me croyais héroïque si j'allais la chercher, pour diner dans un restaurant voisin de son foyer ou si je l'emmenais en week-end chez moi. C'est avec eux qu'elle avait compté les heures et vu se succéder les saisons, puis les années. C'était à eux de parler d'elle, aussi j'ai passé mon tour.
De toute façon, il valait mieux que je me taise : aurais-je ouvert la bouche, je me serais effondré.
Commenter  J’apprécie          30
Ils perdent leur virginité tous les deux la même nuit.
Ils la perdent ensemble, ignorant presque tout des gestes et des dangers – sans parler du plaisir introuvable.
Et ils n’auront pas le temps de recommencer, pas le temps de le refaire, cet amour, de l’éprouver, de le réprouver, que déjà ils seront parents en puissance, propulsés dans l’âge adulte avec ce glaive sur leurs têtes, ce poids de décider si l’on tranchera la troisième vie ou si on la sauvera.
Commenter  J’apprécie          20
Ce que je comprenais pourtant, à la façon dont il accrochait sa main à mon épaule, une main jamais pesante, c’est que, loin de m’en vouloir d’être son point final, il ne m’en aimait que plus exclusivement.
Que signifie au juste cette obstination de deux lignées associées pour courir à leur perte ? C’est comme si un ordre supérieur du vivant avait décrété : il faut que ça cesse. Et les deux familles s’étaient trouvées pour arriver à leurs fins.
Commenter  J’apprécie          20
Viens avec ta petite amie, si tu veux… comment l’appelles-tu déjà ?... Iliana ? Quel drôle de nom. C’est russe, ça ? Ils sont communistes dans la famille ?...
Toujours ce flot ininterrompu, ce coq-à-l’âne continuel qui donnait la migraine ou soûlait l’auditoire, comme s’il fallait non pas tuer le silence mais dompter le fracas intérieur, la bête rugissante en elle, qui convulsait nuit et jour.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Gilles Leroy (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Leroy
Gilles Leroy - On n'est pas couché 16 février 2019 #ONPC
On n'est pas couché  16 février 2019 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny  France 2 #ONPC

Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/

Suivez @ONPCofficiel et réagissez en direct avec le hashtag #ONPC  https://twitter.com/ONPCofficiel

Continuez le débat sur Facebook https://www.facebook.com/onpcF2
autres livres classés : années 50Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (106) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..