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sur 56 notes
Le bleu de parme, l'azur de la mer, le lapis-lazuli des souvenirs, de une fois je suis tombée sous le charme de la lumineuse écriture de Michèle Lesbre. Nul besoin de fantaisie littéraire ou d'effet de style, Michèle Lesbre réussit à capter l'instant dans le ronde incessante du temps et c'est divin.

Pour Laure la narratrice, cet instant précieux sont les retrouvailles d'une ancienne édition de la Chartreuse de Parme dans les cartons que lui a laissés son ami Léo, l'ami d'enfance, le compagnon de théâtre dont la mort lui cause un profond chagrin depuis un an. En relisant les premières lignes, Laure se souvient et des images lui reviennent pêle-mêle, sa rencontre avec Léo, leur amour commun pour le monde du théâtre. Défile aussi dans sa mémoire l'époque bien précise où adolescente elle passait ses vacances au bord de mer chez sa grand-mère en y faisant une rencontre déterminante. Mais à 14 ans elle ne le savait pas encore.

Rendez-vous à Parme est un douloureux désir d'éternité. Un beau voyage physique et mémoriel vers le point de gravité des origines où « le temps n'existait pas, ou plutôt il était le présent chaque jour renouvelé ». Une belle invitation à se connecter intiment avec soi-même pour mieux ensuite se relier avec ce qui fait notre commune humanité.

Lire ce court roman m'a procuré un profond délassement comme une séance de relaxation même si le timbre de la voix est mélancolique, il est doux et mélodieux pour moi. Il m'a rappelé un voyage à Rome fait il y a quelques années. Me sont revenus le parfum unique de l'Italie, la beauté des fontaines, le cinéma et le charme de Marcello Mastroiani.
Ce roman m'a transporté vers un temps perdu fait de disparus mais magnifiquement recomposé dans ce texte en forme d'adieu grâce à la sublime métamorphose des sensations en mots simples et forts qui m'ont imprimé le coeur.
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Laure, la narratrice de ce court roman reçoit de son ami Léo six cartons dont un sur lequel était écrit :

« Voilà les livres dont je me souviendrai au paradis, ils sont pour toi ».

Un héritage lourd de sens, transmettre les livres que l'on a aimés, touchés, caressés, qui nous ont procuré le plus d'émotions, c'est la preuve de l'amitié qui les liait, une amitié digne d'un tel legs. Ils avaient des passions communes : la littérature et le théâtre , la réception de ces cartons en est la preuve et l'occasion pour Laure de se plonger dans ses souvenirs.

Grâce à cet envoi, Léo va offrir à son amie l'occasion de retourner sur leur passé commun, sur son enfance et surtout redécouvrir Parme et l'Italie. En effet , au fond du dernier carton, Léo a glissé parmi d'autres livres, La Chartreuse de Parme de Stendhal :

Il me le léguait comme si un invisible lien existait entre le roman De Stendhal et nous. Un projet peut-être pour le paradis (p14)

Un homme, alors qu'elle n'est âgée que de 14 ans, lui lisait, chaque jour, sur la plage La Chartreuse de Parme et lui avait dit :

« Quand vous serez plus grande, vous irez à Parme, il faut lire ce roman De Stendhal à Parme. »

Coïncidence…. Il n'y a jamais de coïncidence il n'y a que des rendez-vous.

Elle va partir sur les traces de ses souvenirs, convoquer ceux du monde du théâtre, du cinéma et de la littérature qu'elle partageait avec Léo et décide aussi de retrouver cet homme-lecteur qui a joué un rôle prédominant dans sa vie, sans le savoir.

Mais verra-t-elle et ressentira-t-elle les mêmes émotions, le charme opérera-t-il ou ce qui fut doit-il rester dans le rayon de nos souvenirs ?

Elle, qui ne veut s'impliquer dans aucune relation amoureuse envisage son futur autrement, contacte Jean, qu'elle a furtivement rencontré il y a peu de temps auparavant et lui propose de venir la rejoindre à Parme…..

N'ayant pas lu La Chartreuse de Parme, les nombreuses évocations du célèbre roman De Stendhal (mais qui est dans ma pile des classiques à lire) je n'ai pas pu faire le parallèle entre ce que la narratrice évoquait et celui-ci, mais il règne dans ce court récit une douceur et une nostalgie des années passées, de l'amour du théâtre, du cinéma, de la littérature, de ses auteurs et metteurs en scène qui ont croisé la route de Léo et Laure. Chaque promenade est l'occasion de retrouver les grands noms qui l'ont fait vibrer (merci pour le recueil très précis en fin d'ouvrages reprenant tous les noms des oeuvres et personnes citées).

Bien sûr partir sur un coup de tête et tout lâcher pour un voyage en Italie sur les traces de son enfance, de ses amitiés, des lieux de création, appeler un presque inconnu et le convaincre de vous rejoindre, tout cela paraît improbable mais qu'importe, on accompagne Laure dans la traversée de son passé, de ses quelques regrets mais on assiste aussi à ses espoirs pour l'avenir.

Mon voyage se transformait, le théâtre l'avait envahi, me donnant une lecture intime de toutes les années depuis l'été soixante. J'en avais quitté les coulisses depuis si longtemps, mais il continuait de me rappeler ce qu'il m'avait donné. (p67)

Michèle Lesbre possède une écriture douce et fluide, comme un souffle léger qui caresse les mots, les enveloppe de douceur et de féminité. Elle nous transmet son amour de la littérature, les résonances qu'elle peut avoir dans nos vies, comme le théâtre, le cinéma, ils marquent tous des instants, des lieux, des rencontres comme des étapes qui jalonnent notre passé.

Je relirai peu-être ce roman après avoir lu La Chartreuse de Parme, pour mieux en saisir toutes les concordances et découvrirai un peu plus cette auteure que je ne connaissais pas du tout. Merci à Emmanuel Kherad de me l'avoir fait découvrir.
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En plein milieu de la pile de cartons de livres que lui a légués un vieil ami, la narratrice découvre un exemplaire de la Chratreuse de Parme.

Les premières pages la ramènent à l'été de ses 14 ans, quand un homme de l'age de son père lui lisait le roman à voix haute et lui a fait la promesse d'aller à Parme.

Des années plus tard elle prend le train pour Parme et va notamment pénétrer dans le sublime théatre Farnèse où tant de dramaturges célèbres, de Patrice Chéreau à Peter Brook, sont convoqués.


« Il y a des villes pour les chagrins et d'autres pour le bonheur, parfois ce sont les mêmes. »

Michèle Lesbre nous invite à un voyage mélancolique et érudit au côté de Laure, son héroïne parmi les oeuvres théâtrales, les auteurs classiques, les héros romantiques, les bibliothèques et les livres.

Délicat et profond !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis complètement passée à côté de ce roman. J'y avais probablement placé de trop grandes attentes : Parme, l'Italie, et surtout Stendhal, dont j'ai dévoré les oeuvres au même âge que la narratrice, à quatorze ans. J'avais alors une véritable passion pour les auteurs dits classiques…
Je n'y ai trouvé dans ce récit qu'une trace éthérée. De plus, des références culturelles qui n'appartiennent pas à ma génération émaillent les pages : films des années 50, adaptations théâtrales des années 70. Difficile de ne pas perdre pied quand on vous raconte des histoires de cinéastes et de metteurs en scène que vous ne connaissez que de nom… L'intrigue, ce voyage à Parme que fait Laure sur les pas de son ami décédé Léo semble même être un prétexte à l'auteure pour faire étalage de sa culture. Aucune profondeur dans les personnages, aucune construction d'une intrigue tangible. Seule la plume poétique de Michèle Lesbre permet de sauver la lecture de ce livre.

Bref, un récit vite lu qui sera vite oublié ; dommage.
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Il y a des livres qui vous emportent dès la première phrase, peut être car elle correspond à ce que nous sommes en train de vivre... ou que nous plongeons immédiatement dans une atmosphère particulière, avec des odeurs de notre petite madeleine de Proust (la découverte pour moi de livres au sens propre et figuré) :

"un dimanche de cet hiver, j'avais entrepris d'ouvrir des cartons de livres que Léo m'avait laissé en héritage. Je ne me doutais pas que ce geste allait m'entraîner dans un voyage aussi singulier. J'ignorais quels livres il avait choisi de me donner... il y avait six cartons sur lesquels il avait écrit mon nom, et sur l'un d'eux, il avait ajouté, Voilà les livres dont je me souviendrai au paradis, ils sont pour toi"

Dernière découverte dans ce carton, la Chartreuse de Parme de Stendhal. Et tout commence!!!
Dans ce livre nous sommes la narratrice, Laure, qui va donc entreprendre un voyage étrange à Parme, guidé par ses souvenirs, le théâtre, revoyant, revivant des, ses moments fondateurs, le tout avec un certain vertige.

Ce texte court (100 pages) est fort, dense, sobre, un hymne à l'amour de Laure pour le théâtre qui voit défiler des silhouettes absentes comme Patrice Chéreau, Vaclav Havel, Peter Brook.
Il pourra parfois nous sembler ardu, intimiste, car basé sur des connaissances théâtrales que peu de lecteurs ont mais, le texte et les émotions de Laure nous emportent au delà. Cela mérite donc bien un petit effort!!

Les Éditions Sabine Wespieser nous donnent une nouvelle fois un petit bonbon que l'on se plait à déguster jusqu'au bout.
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« Elégante nostalgie », voilà qui me semble bien qualifier ce récit d'un double voyage dans le temps et les paysages de l'Italie.
Michèle Lesbré par son errance dans Parme et ses environs, nous invite à un voyage dans nos propres souvenirs, nous rappelle combien la littérature, le cinéma et le théâtre ont marqué nos vies, à nous aussi.

Son récit est court, fluide, sans recherche d'effets ou de poésie. Il est empli de tendresse et de tristesse, mais il est surtout une invitation à l'accueil bienveillant des fruits du hasard, une invitation à l'improvisation créatrice de rencontres et de richesses intérieures.
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J'ai choisi au hasard un livre de cette autrice dans les rayons de ma médiathèque dans le cadre du challenge solidaire auquel je participe. Pour être parfaitement honnête, j'ai pris le plus court de tous ceux que j'ai trouvés, ne sachant pas du tout où je mettais les pieds. Et pour une surprise, ce fut une belle surprise.

Laure a perdu un ami très proche, perdu de vue, ainsi va la vie, mais qui lui a légué des cartons, et notamment des livres qui lui étaient chers. Elle y trouve La chartreuse de Parme, De Stendhal, livre qui lui rappelle un autre souvenir, celui de l'été de ses 14 ans où un homme, qui avait perdu sa fille, lui avait lu des passages en lui disant, qu'un jour, elle devrait lire ce livre à Parme.

Inutile d'en dire davantage, le roman est extrêmement court, il ne fait même pas 100 pages.
Je sais très bien que ce livre ne me restera pas en mémoire, qu'en tout cas je n'y repenserai pas régulièrement. Pourtant, j'ai passé un joli moment avec lui, je me suis délectée de la plume de Michèle Lesbre et de son érudition (il n'y a qu'à voir la bibliographie en fin d'ouvrage).

En bref, une petite parenthèse enchantée qui rappelle que la vie, parfois, peut-être belle, tendre et simple.
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Michèle Lesbre est coutumière des petits livres délicats et paisibles. Celui ci n'échappe pas à la règle.
Laure, la narratrice reçoit au décès de Léo son "amant singulier" avec qui elle partageait la passion du théâtre, un carton de livre en leg. Ces ouvrages sont autant de souvenirs communs et parmi eux, La chartreuse de Parme de Stendhal qui lui n'en n'est pas un. L'ouverture de ce livre fait par contre ressurgir un bien ancien souvenir : à 14 ans, lors de vacances chez sa grand-mère en Normandie, Laure découvre Stendhal lu à voix haute par un homme qui "lui a demandé de le laisser lire parce qu'il l'avait toujours fait pour sa fille disparue dans un accident". A la fin des vacances, cet homme lui avait dit "soyez heureuse et, quand vous serez plus grande, vous irez à Parme. Il faut lire ce roman de Stendal à Parme". Est-ce une coïncidence ? un signe du destin ? Laure éprouve alors le désir impérieux de sauter dans le premier train pour l'Italie, seule.
C'est un bien curieux voyage qui l'attend : une errance dans les rues italiennes et dans le labyrinthe de sa mémoire. Quand elle pénètre dans le théâtre de Farnèse, c'est son amour pour le théâtre qui convoque acteurs, metteurs en scène ou écrivains de pièces de théâtre. C'est aussi un étrange sentiment pour le lecteur. Si vous êtes comme moi, c'est à dire avec un niveau de connaissances théâtrales quasi nul, vous risquez de vous sentir un peu comme exclu à une conversation à laquelle vous n'êtes pas invité mais très vite, le récit prend une tournure plus intimiste, un doux mélange de tendresse et de nostalgie et je me suis laissée emporter par le souffle léger de ces pages.
C'est aussi court qu'élégant, un roman d'atmosphère, sans doute un des plus lumineux de l'auteure (ce qui n'en fait par pour autant mon préféré !).
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Lorsque Laure, la narratrice, reçoit en héritage six cartons de livres de Léo, son ami et ancien professeur de théâtre et littérature, l'envie de partir sur les traces de la Chartreuse de Parme lui vient, suivant ainsi le conseil que lui avait murmuré l'homme de la plage à la fin de l'été de ses 14 ans : « Soyez heureuse et, quand vous serez plus grande, vous irez à Parme, il faut lire ce roman De Stendhal à Parme. »
C'est l'occasion pour elle de se donner rendez vous avec elle même, avec son histoire, de renouer avec le passé, ainsi au fil des pages le lecteur fait connaissance avec les rencontres amicales ou amoureuses qui ont parsemé sa vie... La visite du bâtiment désaffecté du théâtre Farnèse fait ressurgir ses fantômes, moment intense de ce voyage qui lui fait rompre sa solitude et accepter la venue de Jean, son amant du moment pour quelques jours...

Comme tous les romans de Michèle Lesbre, il s'agit d'un texte très court, dont l'écriture sobre et élégante se déguste avec ravissement et lenteur.
En nous donnant rendez vous à Parme, l'auteure rend hommage à bon nombre d'auteurs de littérature, théâtre ou cinéma ainsi on croise Stendhal, Proust, Pavese, Chéreau, Kantor, Calet, Antonioni... et bien d'autres encore.
Un roman intimiste, pudique et tendre, sorte de balade mélancolique dans la littérature et l'art des mots en général, qui donne envie de lire ou relire certains "classiques".



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Une promenade en Italie sous le parrainage De Stendhal ne peut être qu'une quête de sens ou une recherche de personnages rêvés. Beaucoup de références dans ce livre m'ont échappé, manque de culture personnelle, théâtrale principalement. J'ai eu l'impression de me retrouver par moments dans les pages "critiques" de Télérama ou la rubrique "Voyages" d'un hebdo bien connu. Je connais peu l'Italie mais les arcades de Bologne m'ont parlé et l'évocation de Ferrare aussi.
C'est joliment écrit, l'appel d'un ailleurs lié à une personne disparue, aimée et complice en son temps nous touche, me touche, chercher la trace fugitive de personnages de film en un lieu bien réel, visualiser Sophia Loren se baignant et l'effet produit sur les hommes présents, tout cela donne au récit de voyage une empreinte nostalgique bien agréable.
Michèle Lesbre s'intéresse à ce qui ne se voit pas, à ce qui reste quand les acteurs se sont effacés, laissant derrière eux le parfum des êtres que l'on a aimés.
C'est sans importance et nécessaire.
Merci
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