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EAN : 9782368461815
144 pages
Steinkis Editions (17/04/2019)
3.65/5   54 notes
Résumé :
Le petit village de Mazé, autrefois si paisible, voit ses habitants se diviser lorsque le maire leur apprend que la vieille abbaye va être rénovée dans le but d'accueillir des réfugiés. Aristide, ancien électricien répare-tout et futur voisin des nouveaux arrivants, craint pour sa tranquillité et ne tarde pas à rejoindre le G.R.I.N.C (Groupe de Résistance à l'Invasion de Nos Campagnes) bien décidé à s'opposer à la décision du maire. Au fil des rencontres, Aristide a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le maire d'un village annonce à sa population la construction de logement destiné à accueillir des réfugiés étrangers. Aussitôt, les habitants de ce paisible village se mettent en opposition avec ce projet compte tenu de l'insécurité, du bruit et de la violence que cela va amener. Baliverne, ce sont des préjugés pensent d'autres âmes qui font dans la compréhension et l'humanitaire et qui sont prêts à les aider. Voilà pour le pitch de départ.

Il est vrai que la capitale souhaite exporter ces populations fragiles dans des endroits plus calme comme la campagne en raison d'une certaine saturation. Pour rappel, l'asile est la protection accordée par un État à un étranger qui est ou risque d'être persécuté dans son pays. Il est alors normal d'essayer de le protéger.

La France s'engage alors à lui procurer une protection internationale, un accompagnement social, l'accès à l'apprentissage linguistique, au logement et à l'ensemble des droits attachés au statut de réfugié. Quoi de mieux que le milieu rural pour ce faire où la densité de population est plus faible ?

Leur arrivée peut contribuer à la revitalisation des centre-bourgs et leur tissu social. C'est le credo emprunté par cette BD afin de dynamiser l'économie locale du monde rural. Les paysans apprécieront. Mais bon, la plupart des habitants de notre pays ont été des descendants d'étrangers à un moment donné.

On citera le cas de ce polonais qui travaille dans l'exploitation agricole comme des milliers d'autres ou celui des descendants des espagnols ayant fui le régime franquiste. C'était une immigration essentiellement européenne qui est quand même sensiblement différente de l'immigration actuelle plus lointaine.

Oui, on va avoir droit à une gentille confrontation dans la joie et la bonne humeur malgré la difficulté d'un tel sujet qui est très loin de faire l'unanimité. Non à l'hospitalité forcée où l'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde selon le groupe de résistance à l'invasion de nos campagnes qui se met en place dans le village de Mazé près d'Angers.

Personnellement, ce titre ne m'a pas vraiment convaincu car il est trop dans la déconnexion que subit le pays actuellement. Les difficultés sont bien réelles et ne peuvent être minimisées dans un discours résolument optimiste sur le mode de la globalité de notre monde. le contrecoup peut s'avérer assez catastrophique pour notre nation à l'instar de ce qui s'est passé en Hongrie avec Viktor Orban ou aux USA avec un certain Donald Trump qui construit également des murs de séparation.

Maintenant, l'initiative des auteurs est tout à fait louable afin de faire progresser les mentalités sur cette question. L'artillerie lourde sera utilisée de manière assez pédagogique pour dénoncer les chiffres alarmistes d'une immigration massive. Est-ce que cela suffira à faire reculer les préjugés ainsi que la désinformation sur ce sujet ? L'avenir nous le dira.
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Quand on leur annonce que Mazé va accueillir quelques demandeurs d'asile, les habitants de cette commune du Maine-et-Loire s'agitent.
Certains sont prêts à en découdre et s'amusent à coller des affiches à la nuit tombée, vite recouvertes par celles du camp adverse. D'autres discutent, écoutent ceux qui participent à l'accueil de ces 'nouveaux' étrangers. Oui, 'nouveaux', parce qu'il s'avère que Mazé compte déjà au moins un Polonais 9 mois sur 12, un demi-Espagnol, des Roms, une Anglaise - plus ou moins bien intégrés dans le paysage socio-économique local…

L'album peut sembler consensuel, caricatural et trop simple si on se tient déjà informé des phénomènes migratoires présents et passés.
En réalité, le scénariste David Lessault (géographe spécialisé dans les migrations internationales et l'accueil des étrangers en milieu rural) a réussi un excellent outil pédagogique. A travers les histoires de Gégé, Olek, Boy Dakar, Mrs Smith et quelques autres, il rappelle la douleur de certains exils, et comment la France s'est peuplée et enrichie économiquement et culturellement, grâce à des vagues migratoires - en particulier depuis le début du XXe siècle.
Le talent de l'illustrateur contribue à rendre la lecture très agréable. La façon dont les cartes sont positionnées est intéressante - la France n'est pas le centre du monde !

J'ai particulièrement apprécié les rappels en chiffres, qui relativisent les discours alarmistes et populistes médiatiques et politiques, avec le fameux 'On ne peut pas accueillir toute la misère du monde', a fortiori si elle s'accompagne de 'bruit & odeur' (sic) :
« L'idée répandue d'une immigration massive suscite beaucoup de crainte aujourd'hui. Pourtant, on constate dans les faits que la part des immigrés dans la population reste très stable dans l'histoire, autour de 8 %. [...] Ce que l'on dit moins, ou pas du tout, c'est que le nombre d'immigrés varie en fonction des décès mais aussi des sorties du territoire ! L'Insee estime que 332 000 personnes arriveraient en France chaque année mais dans le même temps, 95 000 immigrés d'origine étrangère retournent dans leur pays ou migrent vers un autre pays et 97 000 de ces entrées en France sont le fait de Français de retour de l'étranger. [...] Nous avons été surpris d'apprendre, par voie de presse, la réaction des [habitants] quand on réfléchit à ce que représentent 4 migrants pour 5 000 Mazéïais, pris en charge par l'Etat et encadrés par des associations de bénévoles ! »

Facile à lire, instructif et émouvant, accessible dès le collège.

A compléter avec 'Eux c'est nous' (collectif), le documentaire de France 2 'Histoires d'une nation', 'Entre deux mondes' (Olivier Norek), etc.

▪️ Merci à Babelio et aux éditions Steinkis !
___
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=z7WHMgi_OWM
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Bonheur, malheur ? Dans le petit village de Mazé, rien ne va plus !
Rien ne va plus depuis que l'ancienne chapelle a été réhabilitée en logements sociaux pour l'accueil de réfugiés.
La population est divisée. Une partie souhaite que le patrimoine local conserve sa vocation initiale et donc, refuse les nouveaux arrivants. Et l'autre partie fait ce qu'elle peut pour bien les accueillir.
Forcément des tensions se créent, des inimitiés naissent et l'incompréhension et la peur s'installent.
Mais chez Aristide, la situation va s'apaiser grâce au concours de Salomé, sa petite-fille, prête à tout pour faire comprendre à son papy que ses voisins, les réfugiés, ne sont pas ses ennemis.


Si cette histoire a des allures de conte moral, il n'en reste pas moins vrai qu'elle pourrait tout à fait se passer n'importe où de nos jours. La peur de l'étranger a toujours existé et ce depuis des années. Ce roman graphique retrace d'ailleurs quelques-unes de ces migrations au cours des siècles passés comme celles des ouvriers polonais dans les mines du Nord, ou celles des Espagnols fuyant Franco et son totalitarisme dans les années 1930.

Le scénario est ainsi fait qu'à chaque rencontre avec une personne d'origine étrangère, une double page lui est consacrée. Elle permet de remonter aux sources du déplacement migratoire, d'en connaître les raisons et d'en dater les faits. Et c'est très bien intégré dans le récit !

Ce petit stratagème permet au lecteur de se rendre compte de la pluralité de la population française issue de nombreuses communautés. Où que l'on regarde, le paysage français est varié et il en est de même de sa population.


J'ai beaucoup aimé cette histoire et sa petite leçon de géographie, et même si je l'ai trouvée plutôt gentille, elle a le mérite de bien faire comprendre que l'accueil de réfugiés n'est en rien un phénomène nouveau. Elle permet également de comprendre que ceux qui quittent leur pays d'origine, se sentent toujours "décalés" dans leur pays d'adoption et que les souvenirs et les regrets se ramassent à la pelle.


De plus, le graphisme est très agréable, les personnages bien campés et les décors riches de détail.

Bref, n'hésitez pas à découvrir ce roman graphique et à le faire circuler autour de vous.
Quant à moi, je remercie Babelio et les éditions Steinkis pour l'envoi de cet ouvrage.

Lien : http://mespetitesboites.net
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Idée sympa qui pourrait être utile. Un petit village du Maine-et-Loire, suite à une décision préfectorale, va ouvrir des logements pour accueillir des demandeurs d'asile. Ce qui va vite partager la population en deux. Parmi les villageois, un espagnol, une anglaise, un polonais, des manouches. J'ai aimé que soit relaté le passé de certains, les sortant ainsi de la masse, ainsi que les chiffres qui changent la donne. Dessins et bouilles sympathiques. L'acceptation soudaine m'a semblé trop utopique. Si seulement nos contemporains pouvaient s'ouvrir l'esprit de cette manière...
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C'est une histoire toute bête et vieille comme le monde que nous propose David Lessault, celle de la peur de l'autre, de l'étranger...

Mazé petit bourg de la région d'Angers va recevoir 3 demandeurs d'asile... Quelle horreur, c'est la déferlante, le grand remplacement qui pointe le bout de son nez, c'est sûr. Il faut s'organiser, mener la lutte, ne surtout pas se laisser faire, "on a déjà les roms".
Sur le fond, rien de très nouveau dans ce livre, mais l'histoire est bien mise en image et les personnages attachants. On voit à l'œuvre l'ignorance, les préjugés, les peurs, la désinformation.

J'ai particulièrement aimé les doubles-pages dessinées sur les parcours de vie des différents personnages qui nous rappellent que nous sommes tous étranger quelque part. Mais ce n'est malheureusement pas la même chose d'être né à Paris, Dakar, Cracovie, Tripoli, Londres ou Bagdad lorsque l'on souhaite changer de pays.

Une très belle découverte à la médiathèque de Saint Gilles Croix de Vie.
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critiques presse (3)
BDGest
12 septembre 2023
S’inscrivant pleinement dans des questions d’actualité clivantes, "Village global" replace le clocher au centre du village, certes de manière un peu moralisatrice, mais malheureusement nécessaire.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
04 juillet 2023
Village global est une très bonne somme sur le sujet car à échelle humaine, loin des retours caricaturaux, une histoire travaillée, honnête et sincère, un peu gentille quand même mais ça fait du bien. David Lessault est au scénario, Damien Geffroy au dessin dont on a remarqué avec Ducoudray l’excellent Inspecteur Balto. Très bon coup de crayon.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
23 avril 2019
Dans le petit village d’Anjou, comme dans certains villages gaulois, certains sont bien décidés à résister à l’envahisseur mais, heureusement, pas tout le monde. C’est ce que raconte avec finesse et intérêt Village global…
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
60 000 Polonais s'installent en France entre 1920 et 1930, suite à la signature, après la 1e Guerre mondiale, d'une convention avec la Pologne relative à l'émigration et l'immigration. La Société Générale d'Immigration (SNGI) est chargée du recrutement des travailleurs polonais pour les entreprises françaises (acheminement des candidats vers la France par convois collectifs). Ces paysans fuient la misère économique de la Pologne. La plupart sont envoyés dans des mines du nord et de l'est de la France. D'autres sont distribués aux quatre coins des campagnes françaises dépeuplées. En 1931, les Polonais deviennent, pas le nombre, la deuxième communauté étrangère en France, après les Italiens.
Après la seconde Guerre mondiale, le nouveau gouvernement polonais a besoin de main d'œuvre pour exploiter les mines de charbon de Silésie, région dépeuplée et privée de sa main d'œuvre allemande. A son appel, 100 000 Polonais de France décident de rentrer au pays. Les convois s'échelonnent entre 1946 et 1948. (…)
En 2004, la Pologne devient membre de l'Union Européenne. Elle entre dans l'espace Schengen en 2007, permettant à ses ressortissants de circuler librement au sein de l'UE. Aujourd'hui, la Pologne est le premier fournisseur de travailleurs saisonniers en France, principalement employés dans l'agriculture.
(p. 28-29)
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[ né en 2000 à Kinshasa, pendant la 2e guerre du Congo, parents tués quand il était encore bébé ]
- J'ai du mal à croire que ma place est ici, je me sens… décalé. Je suis heureux d'être là… Mais je réalise que je ne reverrai plus ce que j'ai laissé derrière moi… Mon pays… Ma terre… Ma nation… Ma famille… Mes amis… Les odeurs et les sons de chez moi...
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L'ouverture de ces logements pour l'accueil des demandeurs d'asile représente une belle opportunité de réhabilitation du patrimoine.
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Newton disait que l'homme construit trop de murs et pas assez de ponts.
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