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Les carnets de Jane Somers "Journal d'une voisine", tome 1

Janna est une femme, proche de la cinquantaine, veuve sans enfant. Dans son journal elle se décrit ainsi "Une veuve d'âge mûr, d'une beauté distinguée, pourvue d'une excellente situation dans les milieux de la presse féminine".

Un soir, rentrant de son travail, elle entre dans une pharmacie et y voie "une vieille sorcière"qui lui met dans sa main une ordonnance en déclarant "qu'est-ce que c'est ? commandez moi ça". En sortant de la pharmacie elle raccompagne la vieille dame jusqu'à chez elle. Dans l'appartement où "tout cela était sale, sordide, désolant, atroce" elle accepte de prendre le thé dans une tasse sale.

Que s'est-il passé entre la quadragénaire distinguée et l'octogénaire acariâtre à l'odeur douce, rance et poussiéreuse dont " je voyais la crasse sur son vieux cou décharné et sur ses mains." ?

Au fur et à mesure des visites de Janna, elle et Maudie (Fowler) vont apprendre à se connaitre, s'apprivoiser, se raconter, rire d'elles-même et devenir amies. Pour éviter à Maudie d'être placée dans un hospice, Janna lui consacrera une grande partie de son temps libre , l'aidant à sa toilette, faisant les courses, nettoyant le linge, l'appartement, l'accompagnant jusqu'à la fin.

Tout en reconnaissant que vers la fin du livre, j'étais un peu lassée par la répétition des descriptions de certains gestes quotidiens, ce livre est vraiment excellent. L'écriture - la traduction - très fluide, agréable. Quelques scènes très réalistes, particulièrement la première fois que Janna fait la toilette Maudie.

Ce roman a été édité en 1983 (1985 en France). L'autrice évoque dans son ouvrage la question du vieillissement, de la maladie, de la précarité des personnes âgées, de l'éloignement des familles, de la solitude. Elle évoque le travail des services sociaux, le mouvement des "bonnes voisines", le travail des infirmières dans les hôpitaux pour personnes âgées.

***

"le Carnet d'Or" est le premier livre de Doris Lessing (prix Nobel 2007) que j'ai lu. C'était il y a très longtemps! Paru en France en 1976, il a obtenu le prix Médicis étranger.
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Le journal d'une voisine est le premier roman de Doris Lessing, publié sous le pseudonyme de Jane Somers en 1983.
Le procédé est original : Jane , rédactrice en chef d'un magazine féminin à Londres, tient son journal, écrit, depuis sa rencontre avec Maudie, très vieille femme, malade, bougonne, attachante. Tout les oppose : l'âge, la situation, le milieu, les conditions de vie. Maudie vit dans un sous-sol crasseux, sans sanitaires chauffés ; Jane est élégante, très soignée et prend un bain prolongé tous les soirs. Pourtant elles deviennent amies et Jane accompagnera Maudie jusqu'à sa mort.
A partir de ces deux femmes, de leur famille respective, on lit l'histoire du féminisme. le roman jette surtout une lumière crue sur la misère, la détresse des vieilles femmes, leur difficulté à rester dignes quand le corps ne répond plus. Il dénonce notre comportement face à la vieillesse :au mieux elle nous indiffère, le plus souvent elle nous dégoûte.
Le tout bien sûr dans une langue qui a justifié le prix Nobel en 2007.
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Je dirai : ceci est un livre exceptionnel et essentiel. Une expérience de lecture rare, donc. Que Doris Lessing fasse partie du cercle restreint des prix Nobels littéraires, je m'en fous bien. Une relecture, chose que dans une vie mes dix doigts suffisent amplement à compter (hors BDs et mangas), nous touchons bien à l'exception. Essentiel, pourquoi ? Je qualifie ainsi les livres qui bousculent, irritent, révoltent à faire vaciller, tanguer, basculer les certitudes, principes, croyances... jusqu'au déni, ... jusqu'aux larmes ; quand leurs mots "m'obligent à l'intensité, terrestre et charnelle" disait Marcel Moreau. Essentiels, les livres qui décantent et remontent au fil des années pour éclairer, il suffit d'un événement (Le mystère de la patience*) ou parfois le regard qui change après une longue macération. L'insoutenable légèreté de l'être*, Les bienveillantes, L'audace de vivre* (égaré.e par Maman) sont essentiels. le petit prince pour moi, exceptionnel et essentiel, celui-ci aussi, autrement.


A ma première lecture, j'étais pleinement impliqué dans mon métier à l'instar de la narratrice Janna Somers, au point pour elle de passer à côté de l'agonie de sa mère et ensuite de celle de son mari, et moi de me raccrocher à des détails comme sa sagacité à décrypter les structures informelles et à identifier la "belle" personne, qui indépendamment de la hiérarchie officielle, fait effectivement aboutir les projets. J'aurais accordé 3 étoiles en m'interrogeant à l'époque comment cette amie avait pu m'offrir cette déprimante histoire de fin de vie. Pourtant mon intime conviction déjà me soufflait que je lui devrais une relecture, au temps approprié.


Lorsque je l'ai encodé dans ma bibliothèque virtuelle, je lui ai accordé 4 étoiles, Papa s'était déjà cassé la clavicule en chutant à vélo, son lien social venait d'être rompu, son monde rétrécit. C'était l'époque où je chroniquai les "Psaumes balbutiés. Livre d'heure de ma mère"*. Qui aurait pu deviner combien il s'appliquerait à Maman ? 2015, Papa toute sa tête, Maman toute dynamique, quelle équipe ! 2016, pas question de passer ma convalescence après cette opération au genou ailleurs que chez eux, précurseur sans le savoir à dormir au bureau du rez-de-chaussée, trop chouchouté. 2017, ils prennent le taxi senior pour me rendre visite à l'hôpital, Papa ne conduit plus, nouvelle convalescence pour cette opération au cerveau, réouverture très temporaire de ce lit d'appoint, je cuisine deux à trois fois par semaine pour soulager Maman. 2018, apparitions sporadiques de taches sur les vêtements, je houspille Maman, Papa "décroche" des tâches ménagères, Maman laisse faire, je suis révolté, j'y passe les WE et fais chef à domicile. 2019, tout d'un coup Maman panique à mettre en route sa machine à laver, puis elle décrète ne plus utiliser le four, le bureau est transformé en chambre permanente pour Papa, infirmières au lever, les "choses" s'accumulent. 2020, Maman tourne en rond comme une toupie sur angoissée mais sans direction, rien à voir avec la covid, au contraire le moral de Papa remonte à se sentir normal dans ce confinement imposé à tous, avec mes frères nous les poussons à commander des repas à domicile, nous relayons pour leur apporter des plats, Maman ne jette plus aucun emballage le garage en est rempli, une chambre d'ami condamnée depuis des années en débarras ne suffit plus, la douche n'est plus accessible... la maison autrefois si bien tenue n'est plus qu'un immense bric-à-brac d'entassements divers.


Pendant toutes ces années, bien souvent j'ai repensé aux étapes de ce lent abandon si minutieusement décrit dans Journal d'une voisine, offert par cette amie bien nommée Sophie. 2021, la situation se détériore, la chaise roulante a remplacé le déambulateur, les infirmières ont demandé un lit médicalisé, installé cette fois dans la salle à manger, elles passent deux fois par jour, le kiné une fois et une aide sociale deux fois pour les repas, en plus d'une garde de nuit. Déjà, la chaise percée, à peine arrivée, n'est plus d'actualité. Ah si seulement en ultime cadeau, nous pouvons leur offrir ce petit réconfort de mourir chez eux ! Je n'apporte plus le journal du vendredi avec le programme TV, il y a 6 mois si par malheur j'en loupais un, c'était encore un drame. "C'est fou le nombre d'erreurs que je commets en essayant de bien faire." p.43 le moment était venu pour cette relecture car je n'arrive à rien leur apporter qu'une bien gauche gentillesse.


Je voudrais cesser de les challenger, il ne faudrait pas, ce n'est rien d'autre au fond que leur en vouloir de flétrir l'image idéalisée que je m'étais construite d'eux. Je ne sais pas d'où j'arrive à sortir cela, car Janna Somers ne semble pas s'être rendue compte de cette différence fondamentale avec les tout proches. Il n'empêche que son dévouement soit en tous points admirable dans cette histoire d'amitié improbable déclenchée par une rencontre fortuite à la pharmacie de cette nonagénaire encore coriace. Maudie ne voulait pas mourir. J'avais oublié le passage avec Annie qui a décroché.

Il serait cependant erroné de penser qu'il s'agit d'un roman sur la fin de vie et d'amitié profonde ou même d'expiation par le dévouement. Oui, bien sûr il y a cela mais il y a plus essentiel. Doris Lessing nous offre ici les clés de cette porte s'ouvrant sur notre condition humaine par son interpellation à poser un regard attentif sur les personnes très âgées telles qu'elles nous devancent au lieu de le détourner dans la fuite de nos propres vieux jours à venir.


Heureuses les personnes qui n'ont pas besoin de la catharsis de cette lecture car elles sont naturellement dotées de l'empathie génératrice du geste attendu, de la parole juste, de la préscience du moment propice. Quant à moi il me reste Brel, essentiel et exceptionnel, exceptionnel, exceptionnel. Brel en cataplasme.

Les vieux
https://www.youtube.com/watch?v=OMxvAY54_Vg
Vieillir
https://www.youtube.com/watch?v=¤££¤26L'insoutenable33¤££¤
J'arrive
https://www.youtube.com/watch?v=cLgZUmbDFo4

*cf. critique
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résumé :Après Journal d'une voisine, écrit et publié en Angleterre sous le pseudonyme de Jane Somers, Doris Lessing poursuit le portrait ironique et déroutant d'une femme confrontée à son destin. Veuve sans enfant, Jane est une quinquagénaire heureuse et épanouie. du moins en est-elle persuadée. Toute sa vie tourne autour du magazine féminin qu'elle a créé et qu'elle dirige. Mais un jour, tout se détraque : elle tombe amoureuse pour la première fois. Négligeant son travail, se consacrant à l'homme qu'elle aime et avec lequel elle arpente les rues et les parcs d'un Londres romantique, Jane réalise, en mesurant son bonheur, qu'elle est passée à côté de la vie. Avec une amertume teintée d'humour, Doris Lessing assène dans ce roman une charge cruelle où s'accumulent les rancoeurs d'une génération. Excellant dans l'art du portrait - les personnages se reflétant les uns les autres en un génial jeu de miroirs - et dans la peinture des sentiments, elle révèle, une fois de plus, l'immense talent de romancière qui lui a valu le prix Nobel de littérature.

Opinion :

Livre un peu démodé. (1985)
L'héroïne manque de psy. Elle pourrait faire appel à un spécialiste pour elle et pour sa nièce.
C'est du bla-bla, une introspection intéressante sur une femme intéressante et de l'amour de gare !
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Un sujet intéressant, sensible et qui nous touche tous, une question de société : l'accompagnement d'une vieille dame dans ses derniers mois. le rythme est lent, un peu répétitif, à l'image du personnage de Maudie, on a envie de passer des pages parfois...mais si l'on persiste, il nous est donné de connaître à travers cette lecture une expérience d'empathie assez étonnante.Quand la littérature nous permet d'imaginer, autrement nous confronter à cette épreuve d'humanité qu'est l'accompagnement d'un ancien.
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Je dois avouer avoir véritablement découvert l'existence de Doris Lessing lors de la remise de son prix Nobel en 2007. Bien que le Carnet d'Or constitue la figure de proue de son oeuvre, s'agissant d'une auteure à découvrir j'ai prudemment opté pour celui ci qui avait la particularité d'être moins volumineux.
Immédiatement séduit par cette langue concise et précise, cette juste distance d'avec ses personnages qui nous épargne la condescendance analytique ou l'emphase éplorée. le portrait de cette vieille dame indigente née à la fin du 19e siècle pour laquelle une féministe bourgeoise d'age mur se prend d'affection est par sa retenue dans l'exposition, d'une justesse remarquable. Tant dans l'analyse du lien avec cette valse-hésitation entre la répulsion et l'attachement ou surnage un tenace sentiment de culpabilité, que dans ce portait emblématique, inouï et bouleversant des ces femmes du prolétariat tout à la fois asservies, humiliées dans des vies de labeur ininterrompu et meurtries, brisées dans leurs chairs de mères et d'amantes par une société férocement patriarcale.
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Excellent roman sur la relation entre deux femmes que tout oppose, une journaliste moderne la trentaine ou quarantaine on ne sait pas trop et une vieille dame modeste de 90 ans, subtil, plein de réflexions et finalement qui est dépendant de l'autre???
Ne vous privez pas lisez le car il est très riche et à la fois facile à lire...
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Jane Somers décide de consigner ses pensées dans un journal pour mieux saisir les changements en cours dans son existence. La vie de cette quinquagénaire était jusqu'alors focalisée sur sa carrière de rédactrice en chef d'un journal féminin de Londres et son apparence. Son égoïsme et son côté « femme enfant » lui sont souvent reprochés. Elle va perdre coup sur coup les personnes qui lui sont le plus proches. Elle assiste sans aucune empathie aux maladies et aux décès de son conjoint et de sa mère. Sa collègue et amie avec qui elle forme un duo fusionnel déprime et part suivre son époux aux Etats-Unis. Les deux amies ne se comprennent plus. Jane prend alors conscience qu'elle n'a jamais véritablement connu ses proches, qu'elle ne leur a jamais vraiment parlé. Un jour, elle rencontre Maudie, une femme âgée de quatre-vingt-dix ans qui habite son quartier. Ces deux femmes que tout oppose vont s'apprivoiser et devenir progressivement amies. Cette rencontre va faire changer radicalement la vie de Jane.
Je vais être franc. Ce livre m'a vraiment ennuyé et je me suis forcé à le finir. Je lui reconnais pourtant de nombreuses qualités. Dorris Lessing s'intéresse ici aux personnes âgées vivant dans la misère, ces petits êtres rabougris que nous avons plus l'habitude de croiser aux caisses d'un Franprix ou dans un bus, armés de leur chariot, que dans la littérature. La vieillesse effraie. Dans une société où la solidarité familiale s'effrite, la vieillesse et la pauvreté conduisent à l'isolement et à l'exclusion. Dans ce roman, les rapports entre les deux femmes sont compliqués. Jane n'est pas une sainte qui se dévoue par charité. Elle exprime son dégoût profond pour l'odeur et la saleté de Maudie. Elle se sent prisonnière à plusieurs reprises et ses visites la rebutent souvent après une journée de travail chargée. Quant à Maudie, elle fait preuve d'un mauvais caractère et d'un entêtement à toute épreuve. Et pourtant, elles parviennent à s'apprivoiser et à devenir amies. Maudie mène combat pour sa dignité. Elle refuse les visites d'un médecin ou de l'assistante sociale qui la condamneraient à l'hospice. Elle évite de prendre les analgésiques qui attaqueraient sa lucidité. Elle conserve dans la maladie sa pudeur et sa fierté. Elle surprend par sa rage de vivre à plus de quatre-vingt-dix ans, après une vie de misère et de souffrance. Sa vitalité est intacte et elle ressent un fort sentiment d'injustice face à la progression de la maladie. Cette amitié va permettre à Jane de sortir de son nombrilisme, de son égoïsme. L'attention et les soins qu'elle n'a pas offerts à sa famille, elle va les apporter à cette vieille femme, dans une sorte de transfert affectif.
Dans ce texte souvent barbant, Doris Lessing délivre un message plein d'humanité. Nous devons considérer la personne âgée avant tout comme une personne et non pas comme un fardeau. Il faut contribuer à lui redonner sa place de personne à la fois unique et membre, au même titre que nous, de la communauté humaine. Me voilà convaincu. Je promets d'écouter désormais les longues récriminations de ma voisine de palier avec une patience angélique...
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Doris Lessing - "Journal d'une voisine, Les carnets de Jane Somers tome 1" Albin Michel (cop. de l'original "the diary of a good neighbour" 1983, trad. français cop. 1985). – (ISBN : 978-2-25304138-2)

Un texte exceptionnel, une écriture (tout au moins ce qu'en reflète la traduction) d'une densité parfois oppressante, écrasante, au niveau du sujet. Une narration sans faille, qui – dans un genre tout à fait différent – se hisse au niveau d'un Henry James. Un récit à la hauteur de la dimension quasi sacrée de l'enjeu la vieillesse, la mort et donc la vie. Un témoignage sans concession sur le statut des "vieux" dans notre société d'aujourd'hui. Autant dire un livre violent, d'autant plus violent que tout est dit au plus près, sans aucun pathos. Sous cet aspect, le texte se compare par exemple à la "suite française" d'Irène Némirovsky.

Pour ne prendre qu'un unique exemple, la scène de la visite du "grand médecin" entouré des "internes" en cours d'apprentissage (qui d'entre nous n'a vécu cette impolitesse, confinant souvent à l'humiliation ?) est sans concessions (pp. 342-343) : c'est ainsi, sans aucun respect, que sont traités les patients des hôpitaux publics, et à plus forte raison les "petits vieux".

De manière époustouflante, un vrai récit au féminin, centré sur la rencontre de deux femmes sans aucun féminisme stupide (je ne vois guère, dans un tout autre genre littéraire, qu'une comparaison avec Colette pour rendre compte de cet aspect).

J'insère trois citations, mais je pourrais en entrer des dizaines d'autres, et finalement tout le roman…

A l'heure où nos féroces manadjeurs et mortifères politicards rêvent de convaincre les personnes âgées de s'effacer discrètement par auto-euthanasie (dissimulée derrière le sempiternel mourir dans la dignité) pour alléger les coûts, ce texte représente un (dernier ?) brûlot d'humanité.

A mettre d'urgence entre toutes les mains.
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Je suis perplexe : j'ai apprécié ce roman journal intime, mais pas totalement, et j'ai quelques difficultés à démêler les bons des désagréables côtés du récit car bien sûr tout se tient et l'écriture est talentueuse.

Je m'explique. L'histoire, la forme, le style : pas de problème. C'est plutôt le personnage central du roman qui rédige à la première personne ce journal qui m'a dérangée.
Veuve sans enfants d'une cinquantaine d'années, Jane Somers dirige avec panache un magazine féminin londonien. Toute sa vie est centrée sur son travail et son apparence irréprochable : un modèle de femme active séduisante. Certes, elle vient de perdre son mari et sa mère, mais globalement ça va plutôt bien pour elle.
Puis, un jour, elle rencontre Maudie Fowler, une femme âgée de plus de 90 ans,
pauvre, malade, isolée, acariâtre, vivant dans des conditions d'hygiène déplorables.

Va naître alors au fil des visites de Jane à Maudie une amitié improbable. Jane s'investit de plus en plus dans le soutien matériel et affectif à Maudie, faisant ses courses, nettoyant son intérieur crasseux, allant jusqu'à prendre en charge la toilette de la vieille femme qui lutte contre sa propre décrépitude pour éviter le placement en hospice. Les hauts le coeur ne sont parfois pas très loin à la lecture de certains passages très réalistes et je l'admets décrit avec talent.
Mais, je n'ai marché qu'au ralenti, lu sans passion cette histoire.

Certes, Doris Lessing livre à son lecteur une analyse pertinente et sans concession de la vieillesse et son naufrage, mais l'attachement de cette quinqua ripolinée, brillante et pour tout dire égoïste reste assez peu probable pour moi, comme ça du jour au lendemain - comme si finalement elle jouait un rôle dans le roman, restait en marge, pour se faire pardonner une vie superficielle et une absence auprès des siens.
Le personnage de la vieille dame confrontée à son inexorable décrépitude est en revanche admirable de dignité, en lutte pour tenir coûte que coûte et préserver son indépendance le plus longtemps possible.

Au final, un roman fort sur l'amitié et surtout la vieillesse, mais je retiendrai cette distance vis à vis du personnage principal qui m'empêche de donner les 4 étoiles du roman qu'il faut lire sous peine de passer à côté de quelque chose d'intéressant, j'ajoute que je ne suis pas sûre de lire le tome 2.


Challenge Nobel 6/
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