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EAN : 9782379164347
Editions Maïa (15/09/2020)
4.1/5   5 notes
Résumé :
La petite Tinat arpente l’univers, ou l’entremonde, à la suite de l’infatigable Îs, un grand serpent de lumière. Armée d’une paire de ciseaux voraces qu’elle ne contrôle pas, elle déchire l’entremonde sur son chemin, laissant derrière elle un gouffre rugissant. Pourchassée par un autre serpent et son propre protégé, Tinat va traverser bien des mondes, entre incarnations, rêves et fragments d’existence à la dérive, s’en remettant à Îs pour le choix d’une destination ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un voyage onirique et troublant, entre la poésie et l'absurde.

Lorsque Caroline Leverrier m'a contactée pour ce SP, j'ai dû lire et relire plusieurs fois le résumé afin de comprendre là où j'allais mettre les pieds. Ou plutôt, là où j'allais promener mes yeux et mon imagination.

Il n'est pas rare que je sois perturbée par une lecture, d'ailleurs, c'est bien là ce que je recherche. Etre ébranlée dans mes convictions, dans ma zone de confort.

Voir les astres s'éteindre est une friction entre ce que je me représente de la littérature et la réalité vraie et brute. Ce roman est inclassable, indéfinissable.

La plume est d'une richesse et d'une beauté indescriptibles, jonglant habilement entre les phases de descriptions et d'introspection. D'ailleurs, c'est peut-être cela qui peut nous désarçonner, ces longs passages descriptifs ou de réflexions que nous vivons à travers les yeux de Tinat et de Tjangala.

Deux enfants, les revers d'une même médaille. L'une dépassée par un fléau destructeur toujours plus vorace et l'autre, celui qui répare avec sa bobine et son fil. Deux opposés mais qui ne peuvent exister l'un sans l'autre. Les éternels ying et yang dont les voix naïves et en même temps profondes nous emmènent dans ce récit initiatique d'un nouveau genre.

Le seul conseil que je pourrais donner à toute personne qui oserait se lancer dans la lecture de cette histoire, est de se laisser porter au gré des mots, des phrases, des paragraphes.

Voir les astres s'éteindre n'est, certes, pas à la portée de tous et certainement pas à parcourir un soir de fatigue intense. Il mérite qu'on en décortique les métaphores, les images, les figures de style. Moi qui aime tant les beaux mots, la belle écriture, j'ai été servie à ce niveau.

Pour toute personne désirant s'éloigner de ses genres littéraires de prédilection le temps d'une petite centaine de pages, n'hésitez pas à vous immerger dans les méandres de l'entremonde. Vous en ressortirez, sinon séduit, au moins fortement impressionné.
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Pour une fois, j'avoue que je ne sais trop comment commencer ma critique. Voir les astres s'éteindre. Quel beau titre. Ce titre me transporte à chaque fois que je le lis, il est d'une douceur et d'une profondeur que je ne saurais dire ce que je ressens exactement. Malgré ça, je dois avouer que je n'ai pas vraiment apprécié l'univers. Pas que je n'aime pas la plume de Caroline, ni l'histoire en elle-même, simplement que je pense être trop « terre à terre » pour entièrement plonger dans le roman. Je suis quelque peu déçue de ne pas avoir pu me perdre dans l'univers, moi aussi. J'aurais tellement aimé rejoindre Tjangala et Tinat et m'amuser comme ils le font. Malgré tout, j'ai particulièrement été conquise par le début du roman, pour citer :

« J'avance, je coupe et je laisse derrière moi
Quoi ?
Aveugle par devant, j'ai oublié ce qui précède
J'ai tout vu, j'ai tant vu et pourtant
Je ne sais ce qui m'attend »

Ces phrases reflètent tellement de choses. En les lisant, je me suis arrêtée quelques instants et j'ai relu, encore et encore, au moins une dizaine de fois. C'est un passage qui m'a séduite. Il m'a touchée.

Néanmoins, je me suis retrouvée face à un récit plein de surprises. D'ailleurs, c'est avant tout ce que nous offre l'auteure : de la surprise. Mais pas que. le récit est un mélange entre l'imaginaire et les rebondissements, avec un équilibre parfait. Il n'y a pas trop de rebondissements, ni pas assez. Ce que nous offre Caroline dans ce livre est juste fantastique. On aurait presque envie de croire que la simplicité de la relation entre Îs et Tinat pourrait s'appliquer dans la vraie vie, comme on aurait également envie de rêver comme le fait Tinat. le récit est profond, on a tellement de choses à découvrir et alors, la plume de l'auteure est juste superbe. J'ai pu remarquer, au fil de ma lecture, un lexique incommensurable, avec des détails croustillants comme je les aime. J'ai été agréablement surprises, je dois l'avouer, pas parce que je doutais du lexique de l'auteure, loin de là, simplement que je ne m'attendais pas à une telle fluidité et j'ai été vraiment très heureuse de pouvoir élargir mon vocabulaire.

J'espère toutefois pouvoir me replonger dans un autre roman de l'auteure car ce livre était vraiment très agréable à lire.
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Un livre comme ça, je n'en avais jamais lu !

Où des gamins se baladent tout naturellement dans l'espace et jouent à cache-cache derrière les planètes, où de grands serpents cosmiques avalent les années-lumière comme d'autres les kilomètres, où les paires de ciseaux s'animent d'intentions malveillantes, où les éleveurs trouvent normal de troquer des demi-brebis (vivantes !), où les artistes de cirque présentent des numéros si délicats qu'il est recommandé au public de ne pas éternuer... (même moi, derrière mon bouquin, je me suis abstenue ! on ne sait jamais !!!)

Les vies se succèdent, aussi fascinantes qu'éphémères.

Les principes semblent absurdes - ou est-ce que ce sont les nôtres qui le sont depuis toujours ?...

Les gouffres s'ouvrent sur de nouveaux univers...

En prime, chaque paragraphe est une composition de poésie pure ! C'est du rêve mis en fiction, de l'horizon au bout des lignes, de l'ailleurs absolu en un bouquet de pages.

À découvrir !
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J'ai tout de suite été intriguée par le résumé mystérieux de ce livre: des serpents de lumière et leur protégés qui traversent l'univers, les étoiles, et le ciel, mais aussi le carrefour des rêves. Les protégés sont équipés pour l'un, de ciseaux voraces à la place des mains, et pour l'autre de fil à coudre. En quelques lignes, on comprend que le lecteur va s'embarquer pour un voyage littéraire particulier.

On rencontre peu d'ovnis littéraires, mais celui ci en est définitivement un. Il ne fait que 80 pages, cependant dès les premières, il nous transporte dans un univers étrange et particulier. C'est même d'ailleurs assez confus au début. On comprend qu'il y a 4 personnages principaux, sans savoir réellement leur vraie nature. Sont-ils réels, ou imaginaires? Bizarrement, j'ai trouvé l'ambiance assez similaire aux livres de Claude Ponti, l'auteur de littérature jeunesse. En effet, ce que vivent les personnages est d'une certaine façon totalement décalée, et pourtant on arrive à y entrevoir une sorte de logique.

Les rêves tiennent une grande place dans le récit, semant encore plus le doute dans notre esprit. L'histoire alterne la course effrénée pour survivre auxquels se livrent nos héros, et le monde des rêves. Les rêves sont comme une palette d'émotions que vont découvrir nos deux protagonistes: Tinat et Tjangala. J'ai beaucoup aimé l'idée du carrefour des rêves du livre. C'est très poétique.

Je crois qu'avec ce roman, il ne faut pas se poser de questions, juste se laisser porter en le lisant, laisser les mots nous faire voyager. C'est chantant, doux et mélodieux. Je vous mets plusieurs citations plus bas pour vous faire une idée. L'autrice a vraiment une jolie écriture, rythmée et originale.

Si vous avez envie de lire quelque chose qui sort des sentiers battus, « Voir les astres s'éteindre » est le roman qu'il vous faut.
Lien : https://veryimportantbook.ho..
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Ce court roman est un embarquement pour ailleurs : entre onirisme et poésie, les errances de Tinat vous mèneront à la découverte d'un monde plus vaste qu'on ne le croit...

Les récits, à la fois saugrenus et à résonance universelle, déconcertent par une logique parfois insaisissable. le lecteur, curieux, doit alors puiser dans son imagination pour accepter d'autres réalités.

Jusqu'où lirez-vous, jusqu'où imaginerez-vous ?

Bon voyage...


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il y a quelque chose d’inconcevable dans tout cela. J’ai vu une étoile caresser son amante à trois galaxies de là, une planète s’ébrouer furieusement de sa croûte minérale, des volcans jaillir pour taquiner le ciel, la poussière endormir un astre ivre de mélancolie. J’ai attendu qu’une calotte glaciaire desserre son étau autour de mon corps, me suis nourrie de terre chaude et ai goûté aux caprices du vent quand il décide d’une autre destination pour mon vol. Je me suis laissée mourir de chagrin avant qu’on me relève, j’ai offert ma chair à qui en avait besoin. J’ai écouté le grondement d’une créature oubliée déclencher l’aube. Senti l’aigre doux d’une fleur éclose au sein d’un brasier. Et encore, j‘en oublie beaucoup, je le sais. J’ai vécu tant de choses, et maintenant, je suis perdue.
La colère, la joie, la haine se reproduiront. Mais chaque battement d’ailes, chaque crissement de roche, chaque froissement de feuille est unique. La seule constante, à ce qu’il semble, c’est ma façon de débarquer au milieu de tout cela sans y comprendre jamais quoi que ce soit.
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Ils étaient tous partis. Ils avaient tous, un à un, lancé leurs germes aux cinq vents, puis s’étaient laissés flétrir, rabougrir, disparaître sous terre jusqu’à ce que leur racine rende l’âme. Peut-être avaient-ils trouvé, ailleurs, une terre plus hospitalière –c'est ce qu’ils espéraient. Mais j’étais resté. Des siècles que ma première pousse avait percé cette terre craquelée. Nous étions alors une petite poignée, et nous savions que notre destinée était de peupler ce désert. J’avais grandi patiemment, rosée après rosée. Le jour où mes racines avaient percé une veine de terre humide, j’avais su. Je ne partirais pas d’ici. Ce n’était pas pour le simple plaisir de m’obstiner. Mais je savais, nous savions tous, que quelque chose arrivait. A ce moment-là, demain ou dans vingt siècles, il faudrait être prêt.Alors je faisais pousser mes branches patiemment, lentement je m’élevais vers le soleil en faisant gonfler mes fruits, entouré des racines délaissées par mes compagnons enfuis. Un jour viendrait un voyageur, chargé d’une quête essentielle. Je ne savais pas en quoi elle consisterait, mais je savais que le désert s’étendait à perte de sens. Le voyageur serait épuisé. Alors il viendrait à moi, et pourrait se ressourcer à mon ombre, avant de poursuivre sa route. C’est pourquoi je reste.
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Bonsoir à tous les rêveurs. Vous venez d'entrer par hasard au carrefour des rêves. Nous vous invitons à prendre place au-dessus, en-dessous ou même sur les coussins à votre disposition, toutefois sachez que vous risquez de vous y endormir... La seule recommandation dont nous souhaitons vous faire part avant de laisser la scène à notre jongleur évanescent est celle-ci : ne vous épuisez pas à courir après ses mirages. S'ils sont partis, c'est pour de bon. Sinon, c'est qu'ils sont toujours là.

Il y a une excroissance à n'en pas douter, ou plusieurs, sur ce corps-là. Comme un petit bout d'âme prêt à s'envoler à tire-d'aile, par un coude sans méfiance, une oreille trop ouverte ou une hanche trop tolérante. Ce sont les balles du jongleur évanescent qui roulent à toute vitesse sur les pistes que leur prêtent son corps. On les perd de vue, et tout à coup on les voit ressurgir entre ses orteils. Le jongleur, d'une inflexion infime, les envoie tournebouler dans les airs, puis les récupère en creusant le buste, où elles viennent gentiment se nicher.
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Au moment où il posa le pied au sommet de la colline,il sutqu’il y avait quelque chose d’étrange. Le plateau désertique s’étendait devant lui, drapéde fin de nuit. Quelques cactus, grands etbiscornus, parfaitement indifférents à l’incongruitéqu’on pourrait leur trouver, s’apprêtaient à recevoir le rose doré de l’aube qui coulait déjà des monts avoisinants. Il y avait parmi eux d’autres cactus, plus petits, qui fleurissaient sous le pied là où on l’attendait le moins. Certains, grands et petits, repliaient à cette heure leurs fleurs gorgées de lune, tandis que d’autres faisaientpatienterlesleurs, avides de soleil. Et, assise sur la caillasse, insensible à la proximité des épines avec sa peau nue, une enfant le fixait.
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Ce qui m’a réveillée ? Le claquement d’une mâchoire. Distant. Étrangement, les derniers échos sont cristallins. Quelle est la chose capable de produire un tel son ? Et, peu de temps après, comme le tonnerre suit invariablement l’éclair, un tiraillement. Ténu, mais je le ressens avec une âcre netteté tout au fond de moi. C’est comme si on m’aspirait les entrailles. Alors je redresse la tête, darde ma langue fourchue, et je le sens : un corps chaud, une pulsation à peine perceptible. Quelqu’un se trouve là-bas. De là, deux alternatives : ce quelqu’un est soit le témoin soit l’origine du déchirement de notre Toile. Je me déroule lentement de la petite bille rocheuse m’ayant servi d’amarre, et me mets en chasse.
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