Un voyage onirique et troublant, entre la poésie et l'absurde.
Lorsque
Caroline Leverrier m'a contactée pour ce SP, j'ai dû lire et relire plusieurs fois le résumé afin de comprendre là où j'allais mettre les pieds. Ou plutôt, là où j'allais promener mes yeux et mon imagination.
Il n'est pas rare que je sois perturbée par une lecture, d'ailleurs, c'est bien là ce que je recherche. Etre ébranlée dans mes convictions, dans ma zone de confort.
Voir les astres s'éteindre est une friction entre ce que je me représente de la littérature et la réalité vraie et brute. Ce roman est inclassable, indéfinissable.
La plume est d'une richesse et d'une beauté indescriptibles, jonglant habilement entre les phases de descriptions et d'introspection. D'ailleurs, c'est peut-être cela qui peut nous désarçonner, ces longs passages descriptifs ou de réflexions que nous vivons à travers les yeux de Tinat et de Tjangala.
Deux enfants, les revers d'une même médaille. L'une dépassée par un fléau destructeur toujours plus vorace et l'autre, celui qui répare avec sa bobine et son fil. Deux opposés mais qui ne peuvent exister l'un sans l'autre. Les éternels ying et yang dont les voix naïves et en même temps profondes nous emmènent dans ce récit initiatique d'un nouveau genre.
Le seul conseil que je pourrais donner à toute personne qui oserait se lancer dans la lecture de cette histoire, est de se laisser porter au gré des mots, des phrases, des paragraphes.
Voir les astres s'éteindre n'est, certes, pas à la portée de tous et certainement pas à parcourir un soir de fatigue intense. Il mérite qu'on en décortique les métaphores, les images, les figures de style. Moi qui aime tant les beaux mots, la belle écriture, j'ai été servie à ce niveau.
Pour toute personne désirant s'éloigner de ses genres littéraires de prédilection le temps d'une petite centaine de pages, n'hésitez pas à vous immerger dans les méandres de l'entremonde. Vous en ressortirez, sinon séduit, au moins fortement impressionné.