D'une image, d'un souvenir, d'une rencontre,
Simon Liberati nous parle d'
EvaIonesco, sa femme.
» Est-ce son origine slave? Elle a la tristesse des âmes errantes, des voyageuses, de celles qui savent qu'elles partent toujours la première. »
Cette Lolita exposée sous l'appareil photographique de sa mère dès sa plus tendre enfance en des positions dénudées et pornographiques, connaît une adolescence rebelle. Toujours sous l'influence maternelle, elle sombre dans l'alcool, la drogue et la prostitution. Arrêtée par la police à l'âge de douze ans, elle est confiée à la DASS. Désintoxication, thérapie, procès contre sa mère, lecture, théâtre la reconstruisent peu à peu en lui laissant pourtant des tendances suicidaires.
Lorsque Simon la croise au cinéma Trianon, il est à nouveau sous le charme de cette amie d'adolescence. Actrice, mère d'un fils de vingt six ans, elle a, malgré « quelque chose de brisé ou de bridé, une retenue« , un sérieux impeccable.
D'une narration emmêlée, à force de roues concentriques autour d'un passé difficile à assumer, il dresse le portrait d'une femme blessée mais dotée de grâce et de pureté.
L'auteur écrit une élégie, » l'éloge oisif de la jeunesse, de la grâce et de la perdition » ce qui emplit désormais toutes ses journées auparavant perdues dans la fête, l'errance et l'alcool. L'amour transparaît à chaque instant pour cette femme meurtrie mais si digne.
» Tu sais, tu peux me quitter, je n'ai pas peur d'être perdue, ça m'est arrivé si souvent. »
La narration emmêlée, les références personnelles m'ont souvent éloignée de ce récit pourtant si bien écrit, de cette histoire si prenante.
Une belle histoire intime se mérite et l'auteur préfère la qualité au nombre de ses lecteurs…
» le petit nombre de gens à avoir lu mon dernier livre ne me chagrinait pas, car je n'ai jamais cherché à séduire que l'élite. »
Un témoignage qui fait déjà polémique…mais un bel éloge à la femme aimée dont l'enfance fut brisée.
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