Lucy : L'espoir

Faisons un bond de quelques millions d'années et rendons-nous en Afrique, là où l'humanité à ses racines. Lucy est surement notre lointaine ancêtre la plus connue, avec cette australopithèque commence l'émergence de ce qui donnera naissance à l'espèce humaine.

Patrick Norbert et Tanino Liberatore nous emmènent dans un voyage dans le temps. Pendant quelques jours nous allons suivre ce qui aurait pu être l'histoire de Lucy. Et si l'humanité n'en est qu'à ses balbutiements, le récit est déjà d'une humanité très forte. Peur, solitude, courage, amour, rêve, curiosité... Il y a tout ça dans les yeux des deux australopithèques, Lucy et Adam, que nous suivons dans ses plaines sauvages d'Afrique. C'est tendre, c'est doux, c'est poétique en même temps que réaliste, et parfois cruel.
La narration possède une belle écriture, un peu lyrique, qui nous embarque facilement dans ce voyage de quelques millions d'années.
Les dessins quant à eux sont hyper réalistes, précis, détaillés. Un vrai chef d'oeuvre. Les animaux et les paysages sont extrêmement bien réalisés mais le dessinateur arrive en plus à nous retransmettre les émotions des ces quelques hominidés.
Un très beau voyage sur la terre de nos ancêtres.

Lucy est la fameuse australopithèque découverte en Ethiopie en 1974 par des chercheurs. Cette découverte bouleversa la science car il s'agirait de la première espèce à l'origine de la lignée humaine. Il y aurait eu une séparation entre la lignée des grands singes et celle des êtres humains dont Lucy serait l'une des premières représentantes: notre grand-mère à tous quoi !

L'auteur nous retrace un fragment de sa vie (puisqu'elle se serait éteinte à l'âge de 20 ans victime d'une noyade d'après les scientifiques). Pour la première fois, j'ai eu l'impression de lire en bande dessinée un film animalier. On voit comment ils mangent, comment ils se battent, comment ils doivent faire face à de multiples menaces... Il ne manquerait plus que la voix-off de Frédéric Mitterrand pour que le spectacle soit complet !

Il est vrai que Lucy ressemble plus à un singe marchant sur deux pieds qu'à un humain. La différence est flagrante au niveau du visage. Pourtant, on perçoit ici et là les premiers signes d'humanité. Il est vrai qu'une récente théorie scientifique nous indiquerait que Lucie serait une cousine éloignée plutôt qu'une ancêtre du genre homo. Je ne suis pas insensible à cette remise en cause.

En tout cas, cette plongée dans la Préhistoire à plus de 3 millions d'années est très intéressante. C'est un exaltant voyage que voilà car ne s'agit 'il pas de remonter aux origines de l'homme ?

En 1974 une équipe de chercheurs découvre un spécimen fossile de l'espèce australopithèque, ils le surnomment Lucy parce qu'ils écoutaient la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds le soir sous la tente. Dans l'équipe il y a le célèbre paléontologue Yves Coppens qui signe la post face de cette BD.

Quelques os fossilisés et des empreintes dans la lave, c'est tout ce que les auteurs avaient pour imaginer quelle était la vie des préhumains. L'histoire de Lucy, son bébé et Adam, se secourant l'un l'autre, utilisant un langage plus ou moins articulé et des outils est magnifiquement retranscrite dans des paysages superbes
De superbes images pleine page concluent ce récit. Big-up tout particulier pour la représentation de l'évolution s'entraidant pour escalader une montagne.

Magnifique adaptation d'une possible histoire de Lucy. Nous suivons les timides pas de Lucy dans la savane de l'Afrique primitif.
C'est beau, voir très beau. Liberatore ne nous avez pas habitué à ce genre de scénario et la surprise fonctionne.
Le grand format de la bédé renforce la beauté de ces magnifiques pages.