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sur 160 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qu'est ce qu'aimer ? est la question préalable autour de laquelle se décline l'écriture de Mathieu Lindon. Cette question, aux allures si simple, comporte en fait de nombreuses réponses.

“Ce qu'aimer veut dire” nous livre les pensées, les souvenirs, les expériences de l'auteur… un tableau complexe, ambivalent, une mosaïque d'expériences de jeunesse qui nuance et illumine sa vie d'adulte dont il livre à la fin quelques esquisses.

Fils de Jérôme Lindon, le célèbre directeur des éditions de Minuit (à qui Jean Echenoz à consacré un portrait passionnant dans un ouvrage baptisé de son patronyme), Mathieu se destine au journalisme et à sa plume. Evoluant dans un milieu résolument intellectuel et aisé, son adolescence est pavé de rencontres marquantes : l'amitié de Robe-Grillet par exemple. Mais c'est surtout la rencontre du philosophe Michel Foucaut qui sera emblématique et décisive, pour un jeune homme en quête non pas de repères, car ayant eu la chance d'en bénéficier, mais d'horizons. A la fois impressionné par la figure de son père, et rebelle à son autorité, Mathieu Lindon trouve en Michel Foucaut non pas un autre père ou un amant, mais plutôt un véritable ami, une figure de bienveillance qui le guidera dans sa véritable émancipation.

Le livre n'est pourtant pas qu'un simple hommage. Ecrit avec une palette varié d'expériences et d'années, il narre sans gêne ni pudeur les prises de drogues, le LSD , l'acide…S'il évoque des pratiques et des goûts sexuels, c'est sans désir de choquer ni de cacher, mais pour dépeindre une époque et un quotidien, entre idéalisme assumé et maturité.

Plus qu'une histoire d'amitié, ou une biographie, ce livre est celui d'une époque, et cela dans un double sens. Il raconte ce que c'était que d'avoir vingt ans à Paris dans les années 70. Mais il raconte aussi l'initiation d'un jeune homme. Initiation à l'amour, à l'amitié, à la littérature.

Par dessus tout demeure l'image d'une époque « bénie », celle de la jeunesse où tout est à apprendre, pour peu que la société et les aléas de la vie vous en laisse l'occasion.

Figure de mentor, Michel Foucaut est décrit dignement jusqu'à sa mort. Il semble qu'avec lui disparaît aussi une part et de la jeunesse de l'auteur, mais aussi de la serenité de l'époque : avec l'apparition du sida et les débuts de l'épidémie, allait commencer une nouvelle ère dans la conception des relations sexuelles, et d'avantage encore chez les homosexuels.

La première partie centrée autour du Michel Foucault, et tout particulièrement autour de son appartement rue Vaugirard, véritable « repère » et emblème de liberté et créativité, se lit avec enthousiasme.

On ressent la réelle admiration de Mathieu Lindon et la difficulté que doit représenter de dresser le portrait de quelqu'un d'admiré et disparu. de cette pudeur, de cette presque timidité, il demeure une gêne dans l'écriture qui n'en n'est pas moins touchante et littéraire.

La deuxième partie, un peu plus décousu, rompt le fil de la narration, mais n'en n'est pas moins riche.

Au delà du portrait de la vie au près de Michel Foucault, qui est bien sûr ce qui marquera tout particulièrement bon nombre de lecteur, Mathieu Lindon revisite la figure paternelle, grandit qu'il fut par la connaissance du philosophe. S'étant émancipé et ayant bénéficié d'un appui intellectuel et moral non moins solide avec Michel Foucault, c'est en homme adulte, que Mathieu Lindon peut reparler de ce personnage non moins impressionnant qu'est Jérôme Lindon.

« Ce qu'aimer veut dire » est un hommage à l'amour. Un simple hommage à tous les visages que peut prendre un tel sentiment. Aimer, nous rappelle Mathieu Lindon, c'est grandir.
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Une autobiographie très touchante, avec pour thème central l'amitié, bel hommage à Michel Foucault, l'ami disparu.
Lien : http://madimado.com/2011/01/..
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Je n'ai jamais rien lu de Michel Foucault, j'ignorais qui était Jérôme Lindon, et l'histoire des Editions de Minuit. C'est donc avec une inculture crasse, mais non poussée par motifs inavouables et charognards que j'ai abordé ce livre. Et finalement tant mieux. J'étais donc dénuée de tous préjugés, ou attentes salaces lorsque Ce qu'aimer veut dire m'est tombé entre les mains. Et c'est une magnifique histoire, d'une immense douceur, d'une grande générosité.

Lire la critique complète sur mon site :
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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Cet ouvrage, riche et raffiné, nous plonge dans les rencontres d'un milieu intellectuel parisien, dont les multiples références font pâlir d'envie les pauvres lecteurs lambda dont je suis.

Au-delà des frasques des protagonistes d'un monde bien à eux, se dénotent pudeur sentimentale, découvertes humaines, admiration silencieuse, le tout baigné dans un soupçon de sobriété bienvenue.

Ainsi, c'est avec classe que Mathieu Lindon revient sur ce qui l'a construit, en faisant honneur aux personnes qui ont comptées.
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L'enfance de Mathieu Lindon est peuplée de visiteurs illustres. Son père, fondateur des éditions de minuit, invite régulièrement ses auteurs à dîner. Mathieu ne possède pas ces relations ; il en est reconnaissant sans qu'elles le concernent directement. Il fera une vraie et grande rencontre seul, celle de Michel Foucault. Aux côtés d'Hervé Guibert, il passera six années de sa vie rue de Vaugirard. Il nous conte ici ces échanges, l'initiation à la drogue, ses amours homosexuels et les foisonnantes discussions littéraires en posant cette question : « qu'est-ce qu'aimer un homme qui n'est ni un père ni un amant ? »
Un roman lumineux qui ouvre l'esprit et propose, trente années plus tard, de transmettre cette vision de la vie et de l'amour que l'auteur avait lui-même reçu du philosophe.
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"J'espère seulement que j'aurai le sentiment, le moment venu, de ne t'avoir causé aucun tort grave, ce qui me donnera le droit de te demander, en t'embrassant, de m'oublier."
Ces mots sont du défunt père de M. Lindon, laissé dans une lettre posthume à son égard.

Ils se lisent avec émotion, celle - là même qui file tout au long de ce sublime roman, dont on a du mal à se défaire une fois fini.
IL est de ceux dont on ne peut pas noter les trop nombreuses phrases si saisissantes et bien écrites.
Vincent Lindon ne cherche pas une définition de l'amour, il nous plonge dans son vécu, auprès de (Paul) Michel Foucault.
Sans fausse pudeur il nous invite dans sa jeunesse, ou plutôt sa seconde adolescence découverte sur le tard autour de vingt ans, la première ayant été dédiée à l'isolement du monde de la lecture.
On rencontre alors les années 80, le libertinage, la drogue, l'homosexualité, l'amour.
Un livre qui parle plutôt de reconnaissance que d'hommage solennel.
Une très belle lecture.
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