Mathieu Lindon livre ici un hommage vibrant à deux grands hommes qu'il a beaucoup aimés ; le philosophe
Michel Foucault et l'éditeur des éditions de Minuit, son père. Ces derniers disparus, l'auteur revient sur le cheminement de son existence parsemée de déviations, sa formidable rencontre avec Foucault, son cercle d'amis, son homosexualité, l'écriture, la littérature, le journalisme, les acides, le LSD et l'héroïne, les années quatre-vingt, l'arrivée du Sida et ses ravages, son rapport avec ses parents, la jeunesse, la vieillesse, les questionnements, les joies, les déceptions, les reproches...
L'austérité de
Jérôme Lindon pèse sur le fils. On sent une froideur et une distance entre les deux hommes. Figure imposante par son métier, par les gens qu'il croise (
Samuel Beckett,
Marguerite Duras,
Jean Echenoz...), c'est un père tout en retenue. Alors, quand
Mathieu Lindon fait
la connaissance de Foucault, c'est un éblouissement, un ravissement pour ce fils. le philosophe est littéralement l'inverse de l'éditeur ; chaleureux, tolérant et incroyablement libre.
Six années durant,
Mathieu Lindon fréquentera le philosophe, dans son appartement de la rue Vaugirard, avec d'autres jeunes intellectuels. Cet appartement est un lieu qui restera hautement symbolique pour lui : un lieu d'échanges, de réflexions, un cocon douillet, un endroit sûr indissociable de Foucault où ils riaient, écoutaient Malher, regardaient des films des Marx Brother en prenant des acides...
A la mort de Foucault,
Mathieu Lindon prend un coup de massue, sa jeunesse évanouie, il entre enfin dans la vie, le philosophe la lui a sauvé, a éclairé sa voie. Il écrira.
Pas de descendance possible pour lui,
pas de transmission. Son père prend alors une valeur jusqu'ici enfouie. le chemin vers lui se dessine alors.
Ce roman autobiographique n'a
pas été une lecture simple pour moi, j'ai voulu abandonner à maintes reprises, mais les trips, les backrooms, tout cet univers qui m'est tellement éloigné, n'ont
pas eu raison de moi. L'auteur a réussi à m'embarquer dans cette existence singulière, il m'a touchée.
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