Einstein, le sexe et moi

Un livre lu quasiment d'une traite, très agréable à lire et avec beaucoup de suspens dans ce mythique jeu "Questions pour une champion". Au coeur de ce jeu qui a bercé mon enfance chez ma grand-mère, nous découvrons la personne d'Olivier Liron, un jeune Asperger certes, mais plus que cultivé ! le suspens est à son comble jusqu'à la fin pour savoir s'il va avoir l'occasion d'affronter Michel, le Super Champion en lice...

Décrire ce livre comme le parcours d'un futur champion chez Julien Lepers, c'était tellement réducteur parce que non ! Ce livre ne se résume pas à cela... C'est plus, c'est mieux que cela..
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Ce récit, c'est Olivier Liron, avec ses colères que j'entendais résonner entre les lignes, son envie de mordre, d'attaquer directement à la gorge, assoiffé de prouver, avec tellement d'acharnement, qu'il vaut plus que ce que certains ont uniquement voulu voir de lui..
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C'est sa vision, parfois humoristique, souvent grinçante et ironique de sa propre image qu'il nous confiait, qu'il croisait aussi dans le regard des autres.
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Et c'est également la douceur, le murmure tendre et délicat du sentiment amoureux qui se découvre et est décrit avec tellement de poésie que mon coeur, devenu guimauve à la lecture de ses mots fondait, se serrait, transporté dans cette passion qui ne savait pas se vivre..
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Alors oui, ce roman ne m'a pas laissé indifférente, j'ai tout aimé, tout décrypté, j'ai été émue, bouleversée et j'avais souvent envie de dire à Olivier qu'il était plus qu'un gagnant, il était un héros, le héros d'une histoire qui prouvait que le vrai courage c'est d'avancer envers et contre tous, avec talent, afin d'arracher la victoire tant méritée.
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Comment ne pas être ému par ce récit tantôt drôle, tantôt grave, toujours juste d'Olivier Liron. Il se met ici en scène avec objectivité et dérision. Cette finale de QPUC*, il veut la gagner pour Josepha, sa grand mère d'origine espagnole, devenue, grâce à lui, la star de son immeuble. Nous on veut qu'il gagne simplement parce qu'il le mérite...
* Question Pour Un Champion

Olivier Liron nous livre une pépite!! Ce que j'ai aimé lire « Einstein, le sexe et moi » et ce roman est bien trop court!! Olivier a un réel don pour l'écriture, pour nous emmener avec lui dans son récit, pour nous scotcher aux pages, pour nous faire tout oublier le temps de se délecter de son roman! Qui aurait pu croire que j'allais lire un roman où le fil rouge est la fameuse émission Questions pour un champion et surtout Julien Lepers, l'animateur des vieux avons-nous tous dit au moins une fois dans notre vie! Olivier m'a donc emmenée dans les coulisses de cette émission pour laquelle il a participée: j'y ai fait la connaissance des autres candidats, plus ou moins sympathiques d'ailleurs; j'ai vu d'un autre oeil Julien Lepers, qui paraît être bien seul comme homme; j'y ai appris des tas de choses car Olivier est une encyclopédie à lui tout seul; j'ai mangé des madeleines et bu du Coca! Mais j'ai surtout appris à connaître Olivier: Olivier le petit garçon, Olivier l'adolescent et Olivier l'adulte mais surtout Olivier et sa différence. Cette différence qui lui donne une telle force, qui lui donne une envie de tout connaître, qui lui donne une naïveté si attendrissante (mais qui peut aussi lui faire si mal), qui lui donne une telle sympathie que je veux qu'Olivier soit mon ami car cela doit être un tel honneur d'être l'amie d'Olivier!!

Par le biais de raconter son expérience dans cette emblématique émission, Olivier se livre, se raconte. Il entrecoupe sa participation à Questions pour un champion par des anecdotes sur sa vie: sa vie de collégien qui fût douloureuse avec la cruauté des enfants envers un autre « pas comme eux »; sa solitude pesante de garçon différent et sa bataille pour avancer tant bien que mal et seul; sa grand-mère immigrée, émigrante telle est la question; ses émois amoureux. Quand on lit sa vie, il est impossible, et je mets quiconque au défi, de ne pas aimer Olivier. Olivier est un être dotée de si belles choses qui font défaut à beaucoup trop de personnes. Olivier est un écrivain de génie pour qui l'écriture a été sa délivrance tout comme la danse, le théâtre.

Olivier est un artiste et un artiste réussit. Il le prouve avec « Einstein, le sexe et moi » où l'humour et la dérision se marient à merveille. Son roman n'est absolument pas triste, il est joyeux, drôle, sensible. Bref, lire « Einstein, le sexe et moi » est une obligation!!
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La première chose que j'ai pensé en refermant ce livre, c'est : ce mec possède la plume absolue !
La trame, c'est la participation de l'auteur au jeu Question pour un super champion et là, dans la tête plutôt bien équipée de Olivier Liron, ça saigne et ça dechiquète ! Et le récit est émaillé de souvenirs sans filtre et sans convenances : la cruauté des enfants envers celui qui est différent, les premiers émois amoureux et donc sexuels, livrés comme ils viennent, bouillonnants, tendres et crus.
Le talent ne suffit pas. Il faut la sincérité de l'auteur qui ne s'écoute pas écrire.
On y est, messieurs - dames, on y est !

J'ai rencontré Olivier Liron, le 16 avril, à Valmondois, où nous avions pu discuter un peu (pas assez à mon goût…), pendant le Rock'n Books 2022.
Puis, j'ai lu l'excellent “Livre de Neige”, où il raconte l'histoire de sa mère et de sa famille…
Depuis, je voulais en savoir un peu plus sur lui, savoir ce qui pouvait bien se “passer” dans sa tête !

Et bien dans sa tête… Il y en a des choses !
Certaines qui lui ont permis de s'épanouir, d'autres qui malheureusement ont dû peser bien lourd sur ses épaules d'enfant.

Avec “Einstein, le sexe et moi”, il soulève un peu le rideau personnel de sa vie. Il dévoile et partage les embûches qui ont fait et font encore régulièrement parties de son quotidien, avec une grande question centrale.
Qu'est-ce que la normalité ?
Qui décide de ce qui est normal et de ce qui ne l'est pas ?
D'où vient la notion de "normalité", alors que nous sommes tous si différents ?
Grand, noir, petit, blanc, bègue, sourd… Gros, maigre… Atteint de cécité ou même autiste Asperger…

Il n'y aurait donc pas de normalité ?

Et non… Juste des différences, et qu'il faut apprendre à vivre avec…

C'est justement de toutes ses/ces différences dont nous parle Olivier.
Il est autiste Asperger ? Et alors… ce n'est pas une maladie !

“Einstein, le sexe et moi” est un roman coup de poing !
Avec des anecdotes, de l'émotion, beaucoup d'intelligence (c'est normal…), et de l'humour aussi (et oui…), des madeleines trempées dans du Coca, plein de question où j'ai pu aussi m'amuser à répondre au fur et à mesure de ma lecture… Olivier nous entraîne dans une farandole très personnelle, sa participation à “Questions pour un champion”, point de départ du début de son “autre” vie… En faisant des allers/retours vers son passé, sa famille, l'école (les profs… quelle galère !), les amis (les quoi ???) les filles (Heu… pas trop quand même…), ses silences, la honte qu'il ressent tout le temps, sa honte d'avoir honte et les préservatifs (comment ça marche ça encore ???…)…
Mais aussi une déclaration d'amour incroyable, de toute beauté, brute et vivante ! La plus belle que j'ai lue à ce jour…

J'ai été triste pour Olivier à certains moments, mais j'ai aussi ri avec lui, à la grande surprise des gens autour de moi dans les transports. Olivier ! Il y en a même un qui est venu me demander ce que je lisais et l'a noté ! Si, si je t'assure… Un futur nouveau lecteur…

Alors, STOP à la normalité !
Nos différences, nos révoltes peuvent faire de nous le meilleur de nous-même… Oui, on peut transformer la vie, notre vie.
Faites comme Olivier. Un pas devant l'autre… Un à la fois.
Le meilleur restera toujours à venir !

Une très belle lecture, sincère et toute en émotion qui passe par toutes les étapes d'une vie “normale”…

PS. Olivier, Face à la violence du monde, je pense que la littérature peut beaucoup !
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Il y a des aventures personnelles qui méritent des livres. C'est bien le cas de celle d'Olivier Liron, et qui mieux que lui pour raconter cette folle découverte d'une certaine dorme de légitimité et de consécration via cette émission phare de nos parents et grand-parents : Questions pour un champion. D'un coup on entre dans les coulisses de l'émission à travers le destin d'un garçon qui s'est battu toute sa vie pour que sa différence puisse pleinement s'exprimer, coexister avec la "norme". Les pages sur les années collège d'un garçon autiste sont magnifiques, pleine de colère et de soif de justice. On en sort bouleversé, on repense à l'attitude des adultes, à notre propre attitude peut-être et on se dit qu'on aurait aimé entendre un tel témoignage bien plus jeune.
C'est un grand livre entre fragilité et force. On ressort avec au coeur une vraie joie de vivre !

J'étais émue… J'étais émue en lisant ce livre même s'il est plein d'humour (et il faut ça pour faire le contrepoids)! Je l'attendais au tournant il faut dire, je savais bien qu'il allait réveiller tout ça, que les émotions aller remonter.
J'étais émue car l'idée de la résilience, de la personne, du moment qui permet enfin de sortir de ce brouillard vitreux bah ça me fait cet effet-là.
J'ai toujours en moi l'image de ce petit garçon qu'on a blessé et l'impuissance d'une enfant qui ne peut pas y faire grand-chose.

Aujourd'hui rien n'a changé, on n'a définitivement pas pris la mesure de ce qui se jouait à l'école...

Et j'entends ce cri de rage quand les adultes te disent « apprenez à dire NON ! » « comme s'il suffisait de le dire ! » pour que les bourreaux arrêtent d'être des bourreaux ! Quelle blague cosmique !
Ce fameux dépliant évoqué dans le livre mériterait d'être encadré pour montrer tout ce qu'il ne faut pas faire en matière de pédagogie et de psychologie enfantine…

Merci Olivier, c'est un beau roman avec une histoire qui se termine bien.
J'espère que ton livre sera lu par des instits, des élèves… Que le regard change? Il lui faut de la résonance !

Tout le monde n'est pas capable de s'en sortir, gagner une émission de télé, écrire un livre : moi je pense à tous les autres qui sont dans ce silence abyssal. Voilà c'est aussi un roman plein d'espoir pour ceux-là…
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Petit 1, il m'a rappelé mes années assidues au jeu télé de Julien Lepers et mon envie d'y inscrire mon père. Petit 2, il évoque la différence de l'autre sous un angle qui me touche aux tripes, me rappelant quelqu'un de très proche. Petit 3, il joue sur ma corde sensible en me faisant jouer par procuration et avec humour à un jeu télé. Petit 4, son passage sur l'Anthropologie est à mes yeux fabuleux... 4 à la suite, vous l'aurez compris, avec ce livre, Olivier Liron se qualifie pour trôner à une place d'honneur dans ma bibliothèque, car il y a un petit 5: il aborde des notions culturelles de façon à ce que tout le monde puisse les comprendre, 6 - le livre est construit de façon très dynamique et est ainsi passionnant, 7-il adore les madeleines, 8- son style d'écriture est sans filtre, vraiment plein de générosité et d'humanité... Double 4 à la suite, Olivier Liron, la messe est dite: super champion incontestable!!

Parallelochronie

Les dernières lectures qui m'ont marquée ont ce point commun : la parallelochronie
Inutile de vous jeter sur un dictionnaire le mot n'existe pas. Et pourtant il faut l'inventer pour exprimer toute la beauté que j'ai pu trouver dans ces oeuvres. Et pas seulement dans mes lectures.
La parallelochronie consiste à faire co-exister plusieurs temporalités dans un même récit.
Récemment, cela s'est illustré par le film Dunkerque et ses 3 tempos, théoriquement impossibles à concilier en musique mais qui réussissent à s'incarner dans cette chorale aux couleurs époustouflantes.

Cela a continué avec Einstein, le sexe et moi. Chaque question du jeu ultime auquel participe Olivier Liron nous donne accès à un pan de sa vie ou de son moi profond.

Vient ensuite l'Albatros de Nicolas Houguet, fausse chronique d'un concert récent de Patti Smith, vrai récit de vie, celui où pensant avoir enfin atteint l'âge adulte, l'auteur visite son adolescence éternelle, qui n'aurait pas été reniée par Entretiens avec un vampire.

Je pensais avoir bouclé avec cette trilogie mon cycle parallelochronique. C'était sans compter sur Sarah Chiche et ses enténébrés.
Ce ne sont plus 2 ni 3 temporalités qui s'entrecroisent mais de multiples individualités, de mère en fille, en mère en fille en mère en fille sans que l'on puisse imaginer si le cycle va s'arrêter un jour. Ces individualités entrent en écho avec un nombre important d'autres individualités, les femmes, les réfugiés, les persécutés, tout ceci finit par « faire l'histoire »

Et je réalise soudain que les Années d'Annie Ernaux procède de la même beauté rendant son écriture à la fois si personnelle et si universelle.

Dans ses enténébrés, Sarah affiche dans toute sa crudité le paradoxe qui la possède entièrement : aimer 2 hommes. L'un passionnément, l'autre à la folie. Être épouse et amante, mère responsable et mère foutraque, mère et enfant.

« Peut-être avons-nous tous plusieurs vies. Il y a celle dont nous avions rêvé, enfant, et à laquelle nous pensons toujours, une fois adultes, et celle que nous vivons, chaque jour, dans laquelle nous nous devons d'être performants, responsables et utiles, et que nous terminerons jetés dans un trou. »

La somme de tous ces oxymores est une véritable ivresse et on plonge avec elle dans toutes ces vies.