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3,76

sur 499 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Einstein, le sexe et moi a remporté le Grand Prix des blogueurs littéraires 2018, et j'ai été surprise, moi qui avais voté pour La vraie vie de Adeline Dieudonné. Et le titre ne m'avait pas inspirée, pensant à un truc du style post-Sex and the City. Je me trompais lourdement, si seulement j'avais lu la 4e de couverture ! Si seulement j'avais commencé à lire les blogs littéraires ! Mais ça, j'ai commencé bien plus tard.. en Septembre 2018. Donc je ne l'ai pas lu avant... hier.

« Je suis autiste Asperger. Ce n'est pas une maladie, je vous rassure. C'est une différence. Je vais vous raconter une histoire. Cette histoire est la mienne. J'ai joué au jeu télévisé Questions pour un champion et cela a été très important pour moi. »
Nous voici donc en 2012 sur le plateau de France 3 avec notre candidat préféré. Olivier Liron lui-même est fort occupé à gagner ; tout autant à nous expliquer ce qui lui est arrivé. En réunissant ici les ingrédients de la confession et ceux du thriller, il manifeste une nouvelle fois avec l'humour qui est sa marque de fabrique, sa très subtile connaissance des émotions humaines." (4eme de couverture)



Lorsque j'ai ouvert le livre, puisque j'avais lu que l'auteur était autiste Asperger, je m'attendais à un livre comme celui de Joseph Schovanec : Je suis à l'Est, mais pas du tout, en fait. Dans le premier tout petit chapitre, il explique ce qu'il est, et ce qu'il perçoit du monde, et ce qu'il n'en perçoit pas. L'humour pointe déjà. Et lorsqu'il annonce qu'il va parler de son passage dans l'émission Questions pour un champion, en 2012, époque Julien Lepers, j'avais hâte de lire la suite. Ce jeu, je le regardais avec ma grand-mère, même à la fin de sa vie. J'ai toujours trouvé Julien Lepers tellement insupportable que j'en riais.

J'ai continué à rire pendant tout le livre. Les chapitres sont les étapes du jeu : le Neuf points gagnants, le Quatre à la suite, le Face à face, et la Finale.

À chaque étape, chaque phase du jeu, il vit totalement le combat contre les autres candidats, et la concentration l'amène à parler par associations d'idées, de sa famille, de son parcours d'enfant différent avec les brutalités dont il est victime à l'école, son incapacité à comprendre quoi faire avec les filles, alors qu'il le sait théoriquement... son humour fait tout passer : toutes ses difficultés, et toutes ses capacités, ses révisions, sa mémoire immense, ses connaissances incroyables, et le rythme du jeu, avec Julien Lepers et ses envolées délirantes lorsqu'il commente les réponses des candidats, lorsqu'il pose ses questions, et lorsqu'il se trompe dans le nom des candidats, lorsqu'il confond les profession de chacun des 4.

Occupé à gagner le jeu, il décrit avec acuité et décalage obligé ses adversaires, Renée-Thérèse qu'il appelle Mamie Potiron, Jean-Michel, Caroline, et aussi Michel, le super-champion indétrônable qu'il doit abattre, un homme qui caresse sa barbiche comme un diable, qu'il compare à un tigre, et il doit se concentrer à mort même si Julien Lepers devient délirant : la tartiflette, la réponse à une des questions l'amène à déclamer à plein poumons la recette entière de la tartiflette. Moment épique. Les moments épiques sont hilarants, et sont nombreux.

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Ci-dessus, l'auteur en action contre le Super-Champion. Olivier Liron le battra, et remportera la cagnotte des Super-Champions après cinq victoires. Et il a tout arrêté pour commencer à écrire, il s'est inscrit dans une école de théâtre et une école de danse japonaise, qui l'aidera à libérer son corps.

Ce bouquin parle de différences, mais aussi d'humanité. L'humour, manié par un autiste est une merveille de 1er degré qui vous emmêne au 7e (ciel). Une candeur dans le récit, une affection pour l'animateur dont il connait tout, et surtout ses rêves brisés de chanteur, il y a là de quoi mourir de rire tout en découvrant en même temps les difficultés d'une personne "avec autisme", comme dit Joseph Schovanec, pour décoder le monde et s'y intégrer. J'ai lu ce livre sur la journée d'hier. C'est à la fois intéressant et hilarant. On se concentre dans cette course à la bonne réponse avec l'auteur, on le soutient de toutes ses forces. Pour sa plume, cet humour, cette candeur, ses connaissances incroyables, son parcours de vie, on l'aime, cet Olivier Liron.

Plus sur l'Auteur :

Olivier Liron est né en 1987. Normalien et agrégé d'espagnol, il enseigne la littérature comparée à l'université Paris 3-Sorbonne Nouvelle avant de se consacrer à l'écriture et au théâtre. Il se forme en parallèle à l'interprétation et à la danse contemporaine à l'École du Jeu et au cours Cochet. Son premier roman, "Danse d'atomes d'or", est publié en 2016 chez Alma Éditeur et reçoit un accueil remarqué. Il est également l'auteur de pièces de théâtre, de scénarios pour le cinéma et de fictions sonores pour le Centre Pompidou. En 2017, il adapte son roman "Danse d'atomes d'or" pour le cinéma dans le cadre de la promotion « Adaptation de romans » de la Fémis. Son deuxième roman, "Einstein, le sexe et moi", paru en 2018 chez Alma Éditeur, est sélectionné pour de nombreux prix comme le Prix Femina, le Grand Prix des Blogueurs et le Grand Prix des Lectrices Elle.





Einstein, le sexe et moi - Olivier Liron, Alma Editeur, 2018, 195 pages, 18 €
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Honte à moi qui n'avait jamais entendu parler de ce roman ni de cet auteur avant le Prix des Blogueurs 2018.
En effet il a remporté ce prix décerné par des blogueurs ce qui m'a donné envie de le découvrir.
Je ne connaissais pas Olivier Liron non plus car je ne regarde jamais Questions pour un champion mais j'imagine aisément que les fidèles téléspectateurs de cette émission doivent se souvenir de lui.
Dans Einstein, le sexe et moi, Olivier Liron nous raconte sa participation à l'émission Question pour un champion, alors qu'il avait 25 ans. Après 3 victoires, il est invité par Julien Lepers à participer au Questions pour un super champion dans lequel s'affrontent les pluri-vainqueurs.
C'est l'occasion pour l'auteur de nous révéler les coulisses de l'émission, les moments passés avec le présentateur et surtout de nous emporter avec lui dans ses difficultés liées à sa différence. En effet l'auteur nous le dit d'emblée il est autiste Asperger et donc pas malade mais différent.
Il nous relate aussi son enfance, son adolescence et les difficultés qu'il rencontre dans ses relations avec les autres.
Son intelligence supérieure lui permet de retenir énormément de choses et de ne pas être démuni lors des questions posées par Julien Lepers. C'est grâce à sa mémoire terriblement efficace et développée qu'il parviendra à remporter cette finale.

Bourré d'humour ce roman se déguste à petites bouchées, c'est délicieux, c'est émouvant et c'est passionnant.
On est à la fois ému par cet enfant, puis cet adolescent et enfin cet homme qui n'arrive pas à se sentir socialement intégré et amusé par les réflexions très drôles qui lui viennent de moments où justement il n'est pas en phase avec les autres.
C'est un roman simple, écrit avec le coeur et que tout le monde devrait découvrir pour réaliser combien la différence d'un autiste peut être enrichissante pour chacun.

Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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J'ai découvert l'existence de ce roman grâce à la revue Pages des libraire. Ma curiosité aiguisée par l'idée que je ne savais finalement pas trop à quoi m'attendre, je me suis lancée sans trop d'hésitation dans la lecture de ce court roman qui se lit d'une traite.

Au départ, le style de l'auteur déroute un peu, aussi brut que sa personnalité, il laisse le lecteur un peu hésitant, puis on s'y fait et on sourit parce que certaines anecdotes sont amusantes, parce qu'il n'est nul besoin d'être Asperger pour parfois regarder les gens avec incompréhension, et surtout parce qu'Olivier Liron manie parfaitement l'humour et l'auto-dérision.

Puis quoi de plus succulent que de découvrir les dessous d'une émission telle que Questions pour un champion? Je ne m'attendais pas à tant de hargne parmi les candidats. Est-ce qu'une encyclopédie qui ne sera peut-être même jamais ouverte mérite autant de rancoeur et de compétition? Les anecdotes sont quand même drôles et finement choisies.

Quant aux aller-retour entre le récit et les souvenirs de l'écrivain, il donne au roman cette ambiance si particulière qui en fait tout le charme.

Un auteur et un titre à découvrir pour ceux qui n'ont pas peur de se confronter à de nouveaux styles.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
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Attention, une fois ouvert, vous risquez d'avoir du mal à le refermer! Pris dans la partie de Questions pour un Champion, le suspens et la tension sont intenses. On est sur le plateau à côté d'Olivier et on attend les pics de Julien Lepers. Mais heureusement, c'est Olivier qui doit répondre, pas nous.... A travers ce jeu, Olivier Liron dépeint une prouesse de mémorisation, de savoirs et de concentration très impressionnante.
Mais pas que. Car à chaque pause du jeu ou dans l'esprit d'Olivier, il se livre. C'est parfois un mot qui lui évoque un souvenir, et le replonge dans son enfance. Ou bien un écho à ce qu'il est aujourd'hui. C'est brut de sincérité, de lucidité et de justesse. On ne peut qu'être admiratif de cette force dont il fait preuve.
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Les premières pages du roman nous plongent directement dans l'histoire. On rencontre Olivier et on est tout de suite immergé dans son monde.
On vagabonde dans l'esprit d'Olivier, chaque petit détail est pour lui important et a fortiori le devient également pour nous. On rentre dans le tumulte de son cerveau qui va très vite mais qui se perd aussi, dans sa mémoire, dans ses souvenirs.
Un livre addictif qui se lit d'une traite et on peine à savoir si notre souhait le plus cher est de savoir si Olivier va remporter la manche ou d'apprendre à mieux connaître Olivier au travers de ses souvenirs?
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Voilà un récit autobiographique qui ne manque pas de charme. Il a pour sous-titre "romance télévisuelle avec mésanges". J'ai eu envie de le lire après avoir vu l'auteur lors de l'émission "28 minutes" sur Arte. Son interview était très intéressante.

Olivier Liron, autiste Asperger, nous raconte comment, alors qu'il n'avait que 25 ans, il a gagné au jeu télévisé "Questions pour un champion" et en quoi cette victoire a changé sa vie.
Nous voilà donc (re)devenu spectateur, le temps de moins de 200 pages.
Nous sommes en 2012, sur le plateau de FR3, à une heure de grande écoute, et nous sommes suspendus aux lèvres de ce jeune candidat qui veut coûte que coûte gagner. Nous avons l'impression d'avoir nous-même le buzzer entre les mains !

Nous le suivons dans son ressenti, ses angoisses, ses révoltes...
Le récit de sa participation est une véritable partie de plaisir car ses propos ne manquent pas d'humour pour nous décrire les dessous de cette émission-culte et de son présentateur.
Je ne suis pas une adepte de la télévision en général, et encore moins des jeux télévisés, mais bien sûr je connaissais ce jeu suffisamment pour apprécier les propos de l'auteur.

Ce qui m'a frappé à la lecture de ce récit, c'est que chaque fois qu'il décrit une étape vécue du jeu, qu'il nous livre les propos de Julien Lepers, j'entendais la voix du présentateur ! Surprenant tout de même...

Bien sûr, vous l'aurez compris, le récit des différentes étapes du jeu et donc du succès du jeune Olivier, n'est que prétexte à parler de sa différence, en tant qu'autiste Asperger, de ses motivations pour s'en sortir dans la vie, et des événements importants et marquants de sa vie. Il a fait de sa différence une force...

Ainsi si les quatre grandes parties du récit sont découpées selon les différentes étapes du jeu télévisé (Le Neuf points gagnants ; le Quatre à la suite ; le Face-à-face ; le Super Champion), le contenu est un méli-mélo de dialogues savoureux, de confessions, et d'émotions.

Il a une mémoire phénoménale qui caractérise sa différence. Il est capable de retenir des listes de dates sans se tromper et enregistre les numéros quel qu'ils soient, même si ce sont des plaques d'immatriculations.

Il nous raconte avec un certain détachement d'autant plus poignant les difficultés de sa mère pour l'élever, les souffrances qu'il a subies dans son enfance, perpétrées à l'école par ses camarades de classe qui n'acceptaient pas sa différence.

Il nous relate aussi les brimades subies, oeuvres de ses professeurs et des personnels de l'Education nationale, déçus que son comportement quotidien ne corresponde pas à celui attendu, car observé habituellement chez les excellents élèves.

Il nous raconte aussi sa vie familiale entre deux parents tous deux professeurs de mathématiques mais que tout oppose...le père est adepte de randonnée et de voile et sa mère, passionnée de botanique, ce qui rend chaque sortie familiale compliquée, elle ne rêvant que de s'arrêter pour admirer les plantes, lui de faire le tour de la forêt en trois heures.

Il retrace sa tristesse quand il se rend compte que sa mère est finalement malheureuse, son amour démesuré pour sa grand-mère Josefa...mais aussi ses premiers émois amoureux, son incompréhension du monde qui l'entoure, car il n'a pas les codes, et la honte qu'il a de son corps, car la différence, et la honte qui va avec toutes les humiliations s'inscrit aussi dans le corps...

Avec son humour décapant, la justesse et la finesse de son analyse psychologique, les scènes décrites et l'attitude des différents participants aux jeux, ne pourront laisser personne indifférents.
Mais autant vous dire que le lecteur passe du rire à une vive émotion.
Les moments où il nous parle de lui, de sa différence et de sa vie sont poignants et d'une grande sincérité. C'est ce mélange, ce contraste, cette découverte de la différence qui rend ce récit d'une rare authenticité, unique en son genre...

C'est un moment de lecture d'une rare intensité, à lire absolument et à donner à lire à vos grands ados car ce livre est une ode à l'acceptation de soi, et cela peut leur permettre de réfléchir sur l'importance de faire pour eux-mêmes... de leurs faiblesses une force.

Nous les formatons trop pour qu'ils entrent dans la norme et quand ce n'est pas le cas, quel qu'en soient les raisons, nous en faisons des êtres malheureux...
Il est donc plus qu'urgent que dans notre société qui n'a jamais tant voulu nous faire entrer dans un moule, chacun puisse cultiver ses passions, ses différences, sa richesse intérieure et donc sa singularité...


Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Décidément cette nouvelle édition des 68 Premières Fois me réserve bien des pépites de lecture et un nouvel auteur diablement proche de ses lecteurs, sincére et attachant comme irrésistible dans sa communication.

Cela partait pourtant mal quand, avant de le lire, je découvre que cela se passe sur fond de Questions pour un champion sous la férule de Julien Lepers (dont j'appréciais peu ses prestations lol) mais heureusement ce ne fut qu'au tout début du livre.... et c'est le choc du mode de narration à la première personne d'un être un peu perdu, sensible mais si volontaire face aux travers de l'autisme.

Diablement percutant comme style, chaque étape de son évolution dans les étapes finales de ce jeu est l'occasion pour Olivier d'établir des passerelles sur ses propres souvenirs intimes, d'enfance comme d'étudiant avec humour et sans aucun pathos (il n'y a pas lieu d'en avoir du reste...) et de dresser les portraits cocasses de ses adversaires, des coulisses du jeu comme des travers de nos propres préjugés sur l'autisme. Il n'y a aucune volonté de susciter chez ses lecteurs une quelconque forme de pitié mais de le faire lire et de mieux cerner cette forme d'Autisme.

Style fluide, clair, pétillant et d'une grande clarté.

Il faut lire, relire ce roman et le diffuser le plus largement possible, cet auteur on ne peut avoir que l'envie de le rencontrer, d'échanger et de s'en faire un ami.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Il y a peu de choses aussi passionnantes que les intérêts très spécifiques des gens autour de nous, de leurs lubies, obsessions et autres passe-temps personnalisés, toutes ces occupations abstraites, étranges, voire inutiles pour certains, qui constituent la vocation d'autres personnes, et revêtent à leurs yeux un sens d'autant plus précieux qu'il leur est propre. Elles sont si belles, ces histoires, si fortes, si vivantes, elles nous rappellent à un sentiment de satisfaction tout particulier, et Einstein, le sexe et moi en brosse une illustration mémorable.

Ce roman est en effet peut-être l'un des témoignages les plus drôles et touchants de cette joie rare que l'on tire de l'accomplissement de nos objectifs les plus intimes, les plus bizarres et les plus précieux, cette béatitude qui se passe d'orgueil pour exister, ces challenges dont on triomphe avec extase peu importe qu'on ait droit à un public ou non. C'est l'histoire d'Olivier, jeune doctorant en lettres féru de botanique et de poésie, qui s'apprête à affronter le Super Champion en titre de l'émission Questions pour un champion après des mois, des mois et des mois de féroce entraînement lors de méticuleuses sessions de préparation. Il a carrément passé tout son été à réviser, avaler l'intégralité du Wikipédia français et seriner en boucle les noms latins des moindres plantes qu'il croisait. C'est une question de fierté, peut-être, de passion surtout, d'ambition certainement, une tentative de se trouver, de mieux s'aimer, d'être compris et respecté à la hauteur de ce qu'il incarne.

C'est un peu une revanche, certes, le triomphe discret d'un jeune homme dont l'enfance et l'adolescence ont été marquées par le rejet et la marginalité, mais c'est plus doux que ça, bien plus réjouissant qu'une vengeance bête et basique, c'est une exultation, un profond accomplissement, l'odyssée d'une vie condensée en une heure d'émission enregistrée. On y trouve des anecdotes diverses et variées sur l'état de la science contemporaine, d'étourdissantes digressions pratico-techniques au sujet de la notice biographique de Julien Lepers, la transcription d'une finale de Questions pour un Super Champion datée d'il y a neuf ans déjà, de splendides instants de contemplation, des variations sur la vie sentimentale du narrateur, et autres pépites mémorables concernant Einstein, l'autisme Asperger, les filles dont on tombe amoureux comme un camion nous roulerait dessus et l'oeuvre romanesque de Dostoïevski. Ca vole, ça virevolte même, ça rebondit et ça se répond, c'est rythmé par une plume qui n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle parle de dépression, jamais aussi attendrissante que lorsqu'elle s'attarde sur des précisions archéologico-historiques, et jamais aussi hilarante que lorsqu'elle s'attache à décrire les moindres petits détails de cette fameuse émission de Questions pour un Super Champion qu'Olivier a vécue comme le point cardinal de sa jeune vingtaine.

C'est beau, en fait, c'est beau parce que ça ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, à justifier que oui, vraiment, une émission comme ça, diffusée à dix-huit heures sur France 3, ça peut changer une vie. C'est un texte qui se contente de montrer, avec une sincérité affolante de justesse, une plume vibrante de rythme, de trouvailles et de spontanéité, et un rythme fabuleux qui ne laisse guère le choix que de dévorer le roman d'une traite, que chacun est légitime à choisir sa propre rédemption, qu'il existe des victoires partout, et que n'importe qui peut devenir, par le truchement d'un jeu télé, d'un discours ou d'une escapade, le héros d'une soirée, et de sa propre vie au passage.

On se gorge avec délices de ce texte fourmillant d'arborescences, confessions et autres descriptions survoltées, on embrasse avec fascination la curiosité, la perplexité et l'enthousiasme de ce narrateur fantastique, qu'on ne considère pas un instant comme un weirdo, un geek ou un freak, mais comme un passionné dont les intérêts deviennent, le temps d'un roman (et qui sait, peut-être au-delà encore), un peu les nôtres par contagion, et à qui cette finale offre un magnifique exorcisme de la honte, de la colère et du ressentiment que lui ont légué des années de harcèlement, moqueries et brimades passées. Oui, c'est vraiment réjouissant de le voir transformer ce bagage-là, par la poésie, le jeu, la compétition et l'érudition en un formidable récit de reconquête de soi.
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Olivier, asperger nous raconte sa sélection puis sa grande finale sur le plateau de questions pour un champion, distillant au cours de ce récit des révélations sur sa vie.
Avec un ton enjoué, une locution fluide, Olivier Liron nous ouvre les coulisses et le plateau de Questions pour un champion.

C'est drôle, agréable à lire, dynamique et divertissant, idéale pour les vacances.
Un agréable et léger moment de lecture.
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Einstein le sexe et moi est un récit autobiographique court et piquant parsemé de culture générale à picorer. L'écriture y est rythmique, certaines pensées sont assenées parfois très abruptement comme dans une partie de ping-pong ou l'auteur s'envoie parfois lui-même ces propres balles. Certains passages un peu crus m'ont dérangé, absolument pas par excès de pruderie mais la violence des mots lorsqu'il s'agit de relations notamment sexuelles me heurtent parfois.
Olivier Liron arrive à exposer avec recul son impossibilité d'éprouver socialement ce que le commun des mortels peut potentiellement ressentir, dire ou faire. Ces constatations sont relatées avec humour et franchise, sans filtre ni retenue, à l'image de l'autisme asperger.
D'apparence léger au début on y retrouve une analyse fine des comportements sociétaux avec certains paragraphes tels la tranchée, véritablement poignant et glaçant.
Sous fond du célèbre jeu « Question pour un champion » (que je n'ai jamais aimé, la voie de Julien Lepers me rendant dingue), la vie de l'auteur est déroulé de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. On y découvre un compétiteur féroce et un homme sensible et bienveillant.
Quatre manches pour décrire l'affrontement, face au jeu mais aussi face à la vie avec l'autisme et ces dérèglements relationnels en toile de fond. Cette difficulté à être et vivre avec l'autre quand les codes sociaux ne se fondent pas en nous dès l'enfance. Quatre manches pour narrer l'indispensable réparation.
Se réparer pour survivre et ne plus avoir envie de déchiqueter le monde avec ces dents.
Quelques propositions autour de cette lecture :
Une BD : La différence invisible de Julie Dacher qui est autobiographique et très documenté. Les mécanismes de l'autisme y sont décrits avec une grande précision et l'histoire de l'auteure est touchante.
Deux films : Elephant de Gus van Sant que l'auteur évoque et celui We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay qui le complète parfaitement et qui est tout aussi bouleversant.
Un album jeunesse : La petite casserole d'Anatole d'Isabelle Carrier, véritable pépite pour évoquer la différence avec les plus jeunes.
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