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3,9

sur 728 notes
En soi, c'est sûrement très bien.
D'ailleurs, la présentation, la narration, cette façon de raconter comme si c'était un reportage est intéressante.
Mais j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette narration, trop pleine de didactique historique qui me dépassait et ne m'intéressait pas.
J'aime suivre une histoire, qu'elle m'emmène et là, j'ai eu l'impression de suivre un cours d'Histoire et, comme en cours d'Histoire, j'ai décroché régulièrement et la lecture a été fastidieuse malgré la qualité des idées…
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J'ai plus aimé le fond que la forme. L'écriture type documentaire m'a d'abord énervée puis je me suis prise au jeu vers la moitié du livre. Les réflexions sont intéressantes mais je trouve que ce sont surtout des hypothèses qui n'ont soit pas été suffisamment développées, soit qu'il manque de quelque chose dans l'histoire pour que j'apprécie réellement ce livre.
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Voilà un auteur que je n'avais jamais lu, et cette lecture m'a agréablement surprise, à plusieurs titres.

D'abord, sa narration, évidemment. La novella est sous-titrée : "un documentaire". Ken Liu propose une retranscription d'un film documentaire rassemblant débats, enquêtes, interviews… portant sur la réception de la découverte des époux Kirino. Une période en particulier de l'Histoire a été visitée (je ne dirai pas laquelle pour laisser la surprise, je trouve que la 4e de couverture en dit trop, c'est dommage), par des personnes lambdas grâce à cette innovation, et les témoignages apportés sont postérieurs à cette découverte et aux visites effectuées. L'intrigue se découvre donc par ce compte-rendu plusieurs jours-mois après. C'est un procédé déroutant, qui peut paraître froid à cause de son parti pris très factuel, mais qui m'a plu.

J'ai trouvé le propos saisissant, et fichtrement poignant, paradoxalement. Déjà parce qu'il y a une sorte de retranscription presque clinique de récits et de faits monstrueux. L'intérêt d'une telle narration c'est d'exclure tout le pathos et ce qui se raconte se livre de manière brute, sans fard. D'autre part, l'auteur mélange sa SF à un passé et un présent réels; la période observée, au centre de la novella, a bien existé, et elle continue d'impacter le présent. Ce n'est donc pas de la fiction pure.

Et c'est vertigineux, car ce mélange réalité-SF permet à l'auteur de poser plein de questions passionnantes avec une force incroyable. Quel est le rôle de l'historien ? Comment se construire en tant qu'Etat par rapport au passé ? Quelle responsabilité pour les politiques ? Quel poids du passé dans les relations géopolitiques contemporaines ?
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Je ne peux pas dire que ce fut plaisant, vu la thématique mais le format « documentaire » était original et vraiment intéressant couplé avec le thème et l'histoire racontée.
En résumé, nous sommes dans un futur très proche des années 2020 je suppose et un couple de scientifiques développe une machine qui permet de visiter le passé tel un fantôme, le revers étant que chaque instant « visité » est perdu à jamais et ne peut être revu. L'auteur nous raconte son histoire à travers le prisme d'un documentaire, avec des propos factuels, des interviews, des comptes-rendus de commissions…
J'ai eu la même oppression qu'avec Vigilance de la même collection, cette idée lancinante et terrifiante que cette histoire pourrait très bien se réaliser (sans le côté SF évidemment) mais tout y est : la politique, les partis et les groupes religieux qui se lancent des pierres, les lambdas interrogés dans la rue qui utilisent des mots durs pour des choses qu'ils ne comprennent pas vraiment… C'est assez fou pour être crédible… et ça fait peur.
Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout les événements autour de l'Unité 731 qui est l'instant de l'Histoire avec un grand H que les scientifiques ont souhaité visiter pour leurs premiers essais. En gros et pour simplifier, il s'agit d'une unité composée de scientifiques japonais qui ont commis des tortures et des expériences inhumaines sur des prisonniers politiques, des civils chinois raflés dans des villages de campagne… dans une province de la Chine occupée dans les années 30 en vue des créer des armes bactériologiques. Autant dire que les descriptions sont atroces. Cette unité a été effacée et niée par le Japon, la Chine et les Etats-Unis pendant très longtemps. J'en ai appris beaucoup trop sur le côté monstrueux de la nature humaine et surtout sur le manque d'empathie des politiques.
Mais je recommande absolument la lecture pour la structure du récit autant que pour le sujet.
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C'est une histoire très difficile. Je précise que les scènes sont très explicites : viol, torture, ... 🤕
Même si c'est une science fiction, l'objectif est de décrire la réalité telle qu'elle a existé. J'ai beaucoup aimé cette manière de mettre en avant le travail de mémoire. Il ne faut jamais oublié les atrocités humaines, pourtant l'unité 731 a été victime du négationnisme. Je ne connaissais donc pas l'existence de ce fait historique avant de lire ce récit et je suis contente de l'avoir appris. Au même titre que les camps de concentration et d'extermination en Europe, cette facette de l'histoire japonaise doit être connue. 🫡

Je le conseille vraiment à ceux qui veulent en apprendre plus sur le sujet ou même le découvrir. Même si l'écriture est très crue, elle est accessible. L'auteur n'a pas surchargé le texte de faits trop scientifiques ou historiques, il a travaillé ce sujet, à sa manière.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Deux scientifiques mettent au point une invention pour voyager dans le temps. Leur objectif est de rétablir la vérité sur l'unité 731 de Pingfang où des médecins menaient des expériences inhumaines. Les docteurs Wei d'origine chinoise et Kirino d'origine japonaise souhaitent recueillir des témoignages en envoyant des procédés victimes dans le passé.

Ken Liu mène ici un exercice de style surprenant entre la science fiction, le témoignage historique et le documentaire.

Pensant lire une pure fiction, j'ai été déstabilisée de constater que l'Unité 731 n'était pas le fruit de l'imagination de Ken Liu ! Quelle barbarie !

Ce court roman ne laisse franchement pas insensible. Il s'agit pour moi d'un exercice inédit, d'un livre inclassable et intriguant, offrant un regard différent sur le devoir de mémoire, sur les témoignages de l'Histoire, sur les traces du passé et les conséquences sur le présent.
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Quelle claque !

Un court roman d'une densité rare !

Ken Liu nous fait nous poser beaucoup de questions que nous ne nous serions jamais posées à travers ce texte de SF.

Que faire du passé ? Avons réellement envie de connaître la vérité ? Faut-il remuer le couteau dans la plaie ? Et tant d'autres.

Un récit passionnant et très original dans sa forme.

Décidément le format nouvelle et roman court sied parfaitement bien à la SF !
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« Pour lui, ignorer l'histoire, une histoire qui déterminait de biens des façons qui il était, constituait un péché en soi ».

Si vous pouviez voyager dans le passé, où remonteriez-vous ? Dans un épisode de votre propre passé, personnel et intime, afin d'en savourer de nouveau toutes les saveursà présent estompées, voire totalement fanées ? Dans un épisode historique plus lointain et collectif afin de mieux le comprendre, être témoin de ces grands épisodes étant plus parlant pour vous que parcourir les insipides phrases des livres d'histoire ? Dans un fait divers marquant qui a changé ensuite la face du monde afin d'en modifier le cours, sorte d'uchronie vous donnant un sentiment de puissance incroyable et le statut envié d'héros oeuvrant pour le meilleur ?
Étant en train de lire l'incroyable 22/11/1963 de Stephen King, voyage temporel dans lequel le héros tente de changer l'histoire en revenant à chaque voyage, compteur remis à zéro, en septembre 1958, je me suis intéressée à cette nouvelle de Ken Liu qui propose également un voyage dans le passé. @Indimoon m'avait parlé d'un uppercut. Un uppercut ce fut.

« Voir et entendre le passé vous interdirait de rester apathique »

Evan Wei et Akemi Kirino sont deux scientifiques en couple dans la vie. Lui est historien, spécialiste sino-américain du Japon de l'époque de Heian, elle est physicienne expérimentale. Tous deux sont américains mais lui est d'origine chinoise, elle d'origine japonaise. Lorsqu'ils découvrent par hasard, lors d'une séance de cinéma, l'existence de la terrible et effroyable Unité 731 dans les années 1930, centre d'expérimentation des japonais sur des prisonniers chinois, la vie de l'historien est bouleversée.
Le couple met alors ses compétences respectives en commun et élabore un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé, de voir l'histoire se dérouler comme si on assistait à une pièce de théâtre. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État. Un procédé révolutionnaire.
Le silence et le déni, sont tels concernant l'Unité 731 que Wei veut, avec ce procédé, pouvoir réhabiliter les victimes et les familles de victimes, sensibiliser les gens, recueillir les excuses du Japon et la reconnaissance de ces crimes de guerre. Une lutte contre le négationnisme, sans pathos ni haine.

« L'histoire écrite n'a qu'un but : concevoir le récit cohérent d'un ensemble de faits. Nous sommes restés enlisés trop longtemps dans la controverse sur la justesse de ces faits. le voyage temporel mettra la vérité à portée de vue, comme si on regardait par la fenêtre ».

Cette Unité a vraiment existé, je suis allée faire quelques recherches, je ne connaissais absolument pas ce centre, c'est effrayant à l'image des camps de la mort. Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… Vivisection sur des sujets vivants et non endormis, viols, démembrements, expérience de gel, de feu, d'eau bouillante…L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à L Histoire qui est toujours histoire de narration et de points de vue.

« Tenter de rajouter l'empathie et l'émotion aux recherches historiques lui a valu l'opprobre de l'élite universitaire. Or, mêler à l'histoire la subjectivité du récit personnel renforce la vérité au lieu d'en détourner».

En une centaine de page, Ken Liu nous offre un récit d'une humanité, d'une richesse, d'une intelligence stupéfiante narré sur la base d'un ensemble de témoignages, d'interviews, de conférences de personnes tant chinoises que japonaises. Un documentaire dans lequel, au-delà des atrocités dont nous prenons connaissance, sont interrogées les questions relatives à la reconnaissance des crimes de guerre, celles relatives aux méthodes utilisées par les historiens et au rôle de l'histoire, celles liées à la valeur du témoignage personnel. Les crimes commis par le passé sont-ils à mettre au compteur du présent ou du futur ? Sommes-nous responsables des actes de nos ancêtres tant d'un point de vue collectif que personnel ? Quelles auraient été nos réactions dans les ténèbres et sous la pression ?
Toutes ces questions juridiques, scientifiques, philosophiques et éthiques, donnent beaucoup de profondeur au récit en lui évitant un certain voyeurisme, écueil dans lequel il est facile de tomber lorsque nous parlons d'atrocités. Sans pour autant passer à côté du côté effroyable des exactions perpétrées. Il y a un équilibre subtil qui nous permet à la fois d'être choqués et en même temps de nous interroger posément. le coeur côtoie la raison avec gravité. Touchés et posés, nous sommes en même temps, ce jusqu'à la fin qui m'a personnellement beaucoup marquée.
En cela, en cette balance délicate, le texte est un très grand texte. Percutant et enrichissant en très peu de pages. Un uppercut pour ne jamais oublier !


« Ce texte est dédié à la mémoire d'Iris Chang et de toutes les victimes de l'Unité 731. L'idée d'écrire un récit sous forme de documentaire m'est venue à la lecture de la nouvelle : Aimer ce que l'on voit : un documentaire, de Ted Chiang »…

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Sous un fond de SF, Ken Liu nous remet dans le contexte de la 2nd Guerre mondiale, plus particulièrement pendant l'occupation des territoires de chines par le Japon. L'unité 731 !

Les professeurs américains : Evan Wei historien d'origine chinois et Akemi Kirino, physicienne d'origine japonaise, travaillent ensemble et mettent au point une technologie permettant d'observer le passé. Cette observation est destructrice, car chaque évènement ne peut être vu qu'une seule fois par une seule personne. le but d'Evan était de focaliser le monde entier sur les victimes de l'unité 731. Permettre aux familles et survivants de faire la paix avec le passé. Cependant, le réveil du passé n'a pas été sans conséquence pour les professeurs. La tension suscitée suite aux témoignages a pris des proportions socio-politiques que l'auteur a intelligemment présenté.

L'auteur nous parle à travers ses sauts temporels des atrocités perpétrés dans le cadre de l'unité 731 par le Japon, soutenu par d'autres États qui ont profité des résultats de leurs recherches inhumaines. Je ne vais pas entrer dans les détails ici des expériences menées dans cette unité.

Mon avis lecture est loin de représenter la finesse de ce livre que j'ai trouvé intelligemment écrit. Ce livre m'a fait découvrir une tranche de l'histoire qui m'était inconnue. Ce qui me rappelle une autre lecture : « on ne se sent concerner par la guerre que quand elle est chez nous » C'est triste !
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J'ai enfin terminé L'homme qui mit fin à l'histoire.

Pour commencer, j'ai du mal à faire correspondre le titre avec ce que j'ai lu. En effet, je pensais à un quelconque rebondissement qui le justifierait, mais je suis peut-être passée à côté, à moins qu'il ne soit fait référence aux pans de passé qui s'effacent dès lors qu'ils sont observés par un "voyageur".

Le point positif de ce "roman", on va dire documentaire, n'est-ce pas, parce que ce n'est pas un roman, est que j'ai découvert des événements dont je n'avais absolument pas connaissance.

Le livre se présente donc sous forme de documentaire, entre interviews et témoignages, et j'ai avancé dans la nébulosité la plus complète jusqu'à presque la moitié du "récit", entre ce que je ne comprenais pas et ce qui ne m'intéressait pas vraiment. La physique et moi, on n'est pas potes.

Puis, un sursaut et la lumière fut : par un système de connexion de neurones trop complexes pour que je puisse en expliquer la cause, quelques lueurs de compréhension sont parvenues jusqu'à moi... trop fugaces pour que ça dure et l'auteur m'a vite à nouveau perdue, ou inversement.

Je ne sais que dire sur ce récit, sinon qu'il est à la fois génial et pas fait pour moi.

Je voulais le relire, en espérant qu'à la lumière de ma première lecture complète, la première moitié serait plus compréhensible, mais j'ai eu tellement de mal avec le dernier tiers que je n'en ai pas le courage.

Le texte est trop saccadé, je n'ai éprouvé aucune empathie ou presque, alors que les faits étaient plus qu'horribles, mais la narration est tellement froide et distante que pour arriver à s'immerger, du moins moi, c'était mission impossible.

Voilà, je suis désolée et je vous invite à lire les retours des lecteurs et lectrices qui l'ont compris et aimé. Je ne devrais même pas poster ce non-retour.
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