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"Eeeeeet toi nooon plus, tu n'as pas channngé" me surprends-je à fredonner en refermant ces "Pensées secrètes" de David Lodge. Julio Iglésias ne fait pas partie de mon univers musical, loin s'en faut, mais pour le coup il n'a pas tort le crooner latino.

Plus de vingt ans sans lire David Lodge et, un peu comme John Irving, je le retrouve tel que je l'ai connu. Les deux compères semblent inlassablement recycler les ingrédients qui firent leurs premiers succès.
L'américain, plus trash et plus inattendu parvient, bon an, mal an, à assurer la digestion de sa production.
Rien de tel avec Lodge, ses marivaudages universitaires à l'anglaise tournent en ronds et son humour "déjà lu" évite tout juste le naufrage.

Si c'est votre premier Lodge, vous passerez un agréable moment, si vous l'avez déjà pratiqué, passez à autre chose.
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« le métier d'écrivain vous met à nu, d'une façon ou d'une autre. Même si l'oeuvre n'est pas ouvertement autobiographique, elle révèle indirectement vos pensées, vos désirs, vos fantasmes et vos priorités. »

David Lodge pourrait s'exclamer « Helen Reed, c'est moi », tant le personnage féminin principal du roman Pensées secrètes emprunte des traits à l'écrivain et professeur d'université qui décrit l'évolution de la société britannique en parlant du milieu universitaire dont il a longtemps fait partie.

Nous sommes à la toute fin du XXème siècle. le débat entre importance de la recherche scientifique et création littéraire est au centre des discussions entre Helen Reed engagée pour un semestre comme « écrivain invité » pour un cursus d'écriture créative et Ralph Messenger, directeur de l'Institut des sciences cognitives dont les doctorants sont penchés sur l'intelligence artificielle.

Leurs points de vue sont diamétralement opposés comme les deux bâtiments principaux de la fictive Université de Gloucester, pensée dans les années 1960 comme un immense campus à l'américaine au milieu de la campagne anglaise mais dont seules deux facultés ont vu le jour : celle des lettres et celles des sciences. Si Messenger voudrait avoir une liaison avec Helen, celle-ci s'y refuse. Elle s'est prise d'amitié pour Carrie, l'épouse américaine de Ralph. Son éducation catholique et le souvenir de son mari mort brutalement un an auparavant la retiennent ; ce qui ne l'empêche pas de continuer à fréquenter Ralph pour des échanges d'idées sur la conscience, vue de leurs points de vue divergents. Elle se sert même des idées inspirées par les sciences cognitives pour les travaux dirigés de ses étudiants. Au cours du semestre, tant la fréquentation de ses étudiants que de Ralph et des autres professeurs donnera un élan inattendu à sa vie.
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Un pur régal
Un de mes livres préférés de David Lodge, lui-même étant l'un de mes auteurs favoris.
Un livre particulièrement plaisant à lire, drôle, inventif, tout en étant, comme souvent chez Lodge très moderne sur le plan littéraire. le roman est composé de différents types d'écrits (rapports, lettres etc...) et tout cela compose un roman harmonieux et touchant.
Humour, modernité littéraire, finesse le tout dans une forme plaisante et très accessible.
Vraiment d'adore !
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Pensées secrètes
J'ai lu ce livre avec un a priori défavorable, la bonne conscience, le déballage des fantasmes croustillants et l'ironie de salon ne m'intéressant pas beaucoup. du coup je n'ai peut-être pas apprécié convenablement cet ouvrage. A revoir en fonction des avis des Babelios.
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Moi qui adore David Lodge, ce n'est pas le livre que j'ai préféré. Moins d'humour que dans d'autres romans. Cela dit ça se lit bien, sans ennui et les personnages sont bien cernés mais l'intrigue manque un peu d'intérêt et il y a des longueurs. Pour découvrir l'auteur, préférer ses autres romans.
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Ce roman est passionnant par son intrigue et instructif par les sujets qu'il aborde dans les domaines scientifiques et littéraires et les réflexions philosophiques qu'il suscite.
Le style est agréable et la psychologie des personnages est cohérente.
Il est paru en 2001, époque du premier essor des recherches en Intelligence Artificielle. L'IA était alors confinée dans les laboratoires. L'ambition des chercheurs était grande. Il s'agissait de faire raisonner les ordinateurs, de leur apprendre à apprendre. le héros masculin du roman est profondément matérialiste en ce sens qu'il considère que les pensées, la conscience ne sont en tout et pour tout que le résultat de la matière dont l'Homme est constitué. En première conséquence, il doit être possible de les modéliser et en deuxième tout s'arrête après la mort.
Ce débat sur la conscience est plus que jamais d'actualité entre croyants et non croyants notamment.
Depuis cette époque, l'IA est devenue plus pragmatique et trouve de plus en plus d'applications hors des laboratoires. le terme intelligence est resté mais l'algorithmie employée est du domaine de la statistique.
C'est avant tout la vitesse de calcul des ordinateurs qui rend possible ces traitements d'apparence intelligents et non la finesse des algorithmes.
En ce qui concerne l'intrigue, l'idée de confronter les pensées des deux héros à travers leurs journaux intimes est intéressante et plutôt bien menée.
Ralph Messenger a pour objectif une expérience scientifique appliquée à lui-même. A l'aide d'un enregistreur/décodeur vocal il voudrait enregistrer au fur et à mesure toutes les pensées qui le traversent sans filtrage. Cette expérience est malheureusement biaisée par la simple action de traduire la pensée par la parole.
Helen Reed tient de façon plus classique un journal intime sur son ordinateur.
Il va sans dire que de tels documents ne doivent pas être divulgués surtout lorsqu'ils révèlent des liaisons censées rester secrètes ou qu'ils révèlent certaines inclinations.

J'ai beaucoup apprécié que l'auteur révèle en annexe les lectures qui l'ont inspirées et les noms des spécialistes qui l'ont introduit dans le domaine des sciences cognitives et donc le travail de documentation auquel il s'est astreint et que certains auteurs actuels croient pouvoir éviter.

Le talent n'est rien sans travail !
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Il convient de souligner l'excellence et la constance de l' oeuvre de David Lodge. Ce nouveau roman traite de ses sujets habituels, la religion, la recherche universitaire et le sexe, mais également du deuil et comme souvent, explore des thèmes pointus comme ici l'intelligence artificielle, capables de stimuler notre intérêt même si au départ ils semblent bien distants.

Sensibles, ces romans ne me laissent jamais inchangé, et je remercie David Lodge pour ces concentrés de sagesse.
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Helen Reed a accepté un remplacement de six mois dans une université où elle pourra être logée et oublier sa grande maison qu'elle partageait avec Martin ,son mari ,disparu brutalement.Un peu esseulée ,elle va être intégrée par le couple Messenger qui vont l'inviter régulièrement .Ralph Messenger est professeur à l'université et a une réputation de coureur de jupons invétéré tandis que Carrie ,sa femme ,s'occupe du foyer et travaille sur un projet de roman historique.Succombera -t'elle aux avances de Ralph?Un bon roman
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"- Nous ne saurons jamais avec certitude ce que pense vraiment quelqu'un d'autre. Tout comme personne ne peut connaitre nos pensées aussi intimement que nous.
- C'est pour ça, je suppose que les gens lisent des romans. Pour savoir ce qui peut se passer dans la tête d'autres individus.
- Mais tout ce qu'ils découvrent, en réalité, c'est ce qui s'est passé dans la tête de l'auteur. Il ne s'agit pas d'un vrai savoir".

Nous voici au coeur du roman de David Lodge mettant en scène un microcosme décrit avec humour et autodérision, l'université, et où les deux personnages principaux sont un spécialiste en sciences cognitives et une romancière.
Ralph Messenger, cinquante ans, marié avec enfants, scientifique responsable à l'université de Gloucester (fictive), grand coureur de jupons, fait la connaissance de la romancière londonienne Helen Reed, la quarantaine et veuve depuis peu, chargée du cours de création littéraire pendant un semestre.
Tous deux intelligents et lucides, ils entameront des conversations très intéressantes sur la conscience, domaine dans lequel ils excellent, chacun dans leur partie – opposée – évidemment.
Cela donne lieu à un vrai débat sur la conscience de soi et tout ce que cela implique : la mort, la croyance en un Etre quel qu'il soit, les émotions comme les larmes et le rire… La science est-elle capable de répondre à toutes ces questions ? « N'y a-t-il pas des domaines de l'humain qui se dérobent à toute méthode scientifique ? Je pense au bonheur, à la tristesse, au sens du sublime, à l'amour… »

Réflexions aussi sur la littérature, le besoin qu'ont les humains de raconter des histoires, « un des outils fondamentaux pour donner un sens à ce qu'ils vivent, et cela depuis la nuit des temps », et particulièrement depuis l'ère du roman, où « les écrivains sont requis d'inventer à chaque coup une nouvelle histoire ».

Mais rassurez-vous, ce n'est pas qu'intellectuel !
Le dada de David Lodge, c'est la société gravitant autour de l'université : les professeurs, les élèves, mais aussi les épouses, les maitresses, les amis, les traitres.
Tout ce petit monde s'agite et nous les observons, grâce à nos deux personnages principaux antinomiques, de manière très complète.
C'est un roman jouissif, où l'intellect rejoint le sensible, où les drames côtoient la raison pure.
Pour moi, c'est un des meilleurs romans de cet auteur, complet et, cerise sur le gâteau, saupoudré d'humour british.
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). A mon sens,  les personnages sont assez stéréotypés et ne présentent pas grand intérêt.
          Ce sur quoi il faut davantage se focaliser, c'est, d'une part, la structure même du roman: il y a deux voix narratives, celle d'Helen et celle de Ralph, qui s'expriment en alternance. Chacun d'eux se raconte, en fait, par le biais de leur « journal intime ». En ce qui concerne Helen, elle pose traditionnellement ses pensées intimes par écrit par le biais du traitement de texte. La partie de Ralph  est, quant à elle, plus remarquable puisqu'elle allie différentes sortes de mode d'expression: le tout premier chapitre, par exemple, est l'expression directe de son flux de pensée puisqu'il s'agit de la transcription écrite de son enregistrement audio sur dictaphone de ce qu'il appelle « petite expérience sur la conscience en tant que phénomène perçu à la première personne ». Ce mode d'expression réapparaît à plusieurs reprises. Et j'ai trouvé ce procédé assez déroutant, spécialement quand le roman débute ainsi, par une espèce d'éruption discontinue des pensées du professeur. Si vous avez lu Virginia Woolf, Henry James ou James Joyce, vous retrouverez cette tentative d'appréhension du flux de conscience à la sauce Lodge. Plus rarement, d'autres chapitres de Messenger sont narrés de façon classique. Enfin, deux sections sont uniquement constituées d'échanges de mail entre Helen et Ralph ou entre Ralph et une étudiante tchèque, Ludmila.
Pensées Secrètes est un roman qui se lit vite dans l'ensemble mais qui m'a demandé un minimum de concentration et de curiosité quand il est question des expériences cognitives de Messenger et ses collègues. Malgré les quelques facilités que j'ai pu relevées plus haut, je veux surtout retenir cette confrontation entre science et littérature issue du dialogue des deux principaux protagonistes, et à cet égard, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman.
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