). A mon sens, les personnages sont assez stéréotypés et ne présentent pas grand intérêt.
Ce sur quoi il faut davantage se focaliser, c'est, d'une part, la structure même du roman: il y a deux voix narratives, celle d'Helen et celle de Ralph, qui s'expriment en alternance. Chacun d'eux se raconte, en fait, par le biais de leur « journal intime ». En ce qui concerne Helen, elle pose traditionnellement ses pensées intimes par écrit par le biais du traitement de texte. La partie de Ralph est, quant à elle, plus remarquable puisqu'elle allie différentes sortes de mode d'expression: le tout premier chapitre, par exemple, est l'expression directe de son flux de pensée puisqu'il s'agit de la transcription écrite de son enregistrement audio sur dictaphone de ce qu'il appelle « petite expérience sur la conscience en tant que phénomène perçu à la première personne ». Ce mode d'expression réapparaît à plusieurs reprises. Et j'ai trouvé ce procédé assez déroutant, spécialement quand le roman débute ainsi, par une espèce d'éruption discontinue des pensées du professeur. Si vous avez lu
Virginia Woolf,
Henry James ou
James Joyce, vous retrouverez cette tentative d'appréhension du flux de conscience à la sauce Lodge. Plus rarement, d'autres chapitres de Messenger sont narrés de façon classique. Enfin, deux sections sont uniquement constituées d'échanges de mail entre Helen et Ralph ou entre Ralph et une étudiante tchèque, Ludmila.
Pensées Secrètes est un roman qui se lit vite dans l'ensemble mais qui m'a demandé un minimum de concentration et de curiosité quand il est question des expériences cognitives de Messenger et ses collègues. Malgré les quelques facilités que j'ai pu relevées plus haut, je veux surtout retenir cette confrontation entre science et littérature issue du dialogue des deux principaux protagonistes, et à cet égard, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman.
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