AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 894 notes
Je ne connaissais pas David Lodge,ce livre m'a été offert par un de mes patients, je n'ai pas été déçu, il y a même longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman. Il s'agit d'un scénariste qui a une douleur au genou, cette douleur d'origine inconnue résistera à tous les traitements. Il passera entre les mains d'un chirurgien, d'un kiné, d'une acuponctrice, d'un aromathérapeute et d'une psy, rien à faire contre cette douleur. Il va devenir irritable, distrait et devra renoncer au sport. Son couple va pâtir de cette situation, en pleine crise existentielle il va essayer de rebondir. C'est à ce moment qu'il découvrira Kierkegaard et se sera une passion, il va faire des parrallèles entre la vie de l'auteur et la sienne. le tout entrecoupé de rebondissements cocasses et drôles. La narration est une sorte de journal intime qu'il tient sur les conseils de sa psy, une espèce de complexe de Portnoy de la maturité. Un livre drôle, touchant, facile et très bien écrit, je le conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          280
Je m'affiche volontiers comme quelqu'un ayant éteint la télévision, au profit de la lecture bien entendu. Toutefois, pénétrer l'envers du décor d'une production de séries TV ne m'a nullement rebuté. Mais pas au point quand même de me réconcilier avec ce qu'est devenu le contenu de nos programmes dans les mains des producteurs contemporains.
Nous sommes dans l'univers d'un auteur à succès de séries TV, britannique. Cette situation donne à son héros la liberté qu'autorisent l'aisance financière et un emploi du temps affranchi des horaires imposés.
Je découvre David Lodge avec ce livre. J'ai suivi l'impulsion d'une personne assidue de Babelio, éprise de littérature anglaise. J'ai été appâté. Au point de me procurer, sans même attendre le dernier chapitre, un autre ouvrage de cet auteur. Pour transformer l'essai. Ce sera "Un tout petit monde".
C'est comme ça que je conçois Internet. Un formidable outil de diffusion de la connaissance et d'échange, pour aller ensuite faire fonctionner le petit commerce et continuer ainsi à voir des boutiques éclairées dans les rues de nos villes quand le jour décline.
Mais revenons à cet ouvrage de David Lodge: thérapie. Je n'ai a priori pas d'élan spontané vers un sujet qui traite de la dépression, de "psy". Ça me donne le bourdon et me fait penser justement que la télévision n'est pas étrangère à la morosité ambiante dans ses formes bénignes ou plus sévères. Dans le cas présent ma technique d'adoption d'un ouvrage tiré des rayons de mes librairies préférées ne m'a pas rebuté. Je commence par le recto, le titre et auteur si connu ou recommandé, le verso, quatrième de couverture, puis l'entame, un paragraphe, ou deux si on ne me tire pas par la manche pour aller m'ébahir devant une vitrine de chaussures ou de décoration d'intérieur, et puis un autre paragraphe au hasard, en ayant fait volé les pages comme l' illusionniste le fait d'un jeu de cartes. Thérapie a donc emporté mon suffrage. Je le confirme en le refermant.
Notre héros souffre d'un mal-être qu'il ne sait pas décoder lui-même. Il se fait donc aider par des gens dont c'est le métier, selon l'expression consacrée. Il penche plutôt pour les méthodes douces. Mais le résultat se fait attendre. Jusqu'à ce qu'un événement que le lecteur est à cent lieues d'imaginer le mette sur une autre voie. Un mal pour un bien dit-on souvent. Nous voici dans la seconde partie du roman. Elle est plus entraînante que la première qui démarre doucement, il faut bien le dire. Et l'intrigue prend une tournure qui intrigue justement. C'est joliment conçu. Des personnages qui n'ont rien d'attirant a priori deviennent attachants. Et comme de juste, il faudra bien aller faire un tour dans le passé pour dénicher les racines du mal. C'est plein d'inattendus. Parfois un peu trop précis dans les descriptions au point de créer des longueurs, mais c'est supportable. Il y a le piment du côté charnel, parfois très cru. J'ai été gêné par des détails de la vie intime un peu trop intimes, vraiment. On sent là la volonté d'ancrer le récit dans la vraie vie avec son côté le plus trivial.
J'ai apprécié la façon de donner la parole dans la narration à tous les protagonistes de l'affaire. L'idée de confronter le vécu d'un même événement par tous ses acteurs, les transformant tour à tour en narrateur-acteur, les faisant développer leur version des faits, leur point de vue, leur ressenti, comme les témoins à la barre d'un tribunal, est un artifice de construction très intéressant.
C'est un bain de culture anglaise, avec une écriture agréable, donc une traduction réussie. Le seul argument qui me laissera sceptique est à la page 169, édition Rivages poche. Il paraît en effet que les sitcoms ont un rôle thérapeutique. Là, j'ai bien peur que les effets secondaires indésirables du remède aggravent le mal.
Mais peut-être suis-je un peu rétrograde ?
Commenter  J’apprécie          274
Lawrence a 58 ans et depuis peu il a mal au genou. C'est l'occasion pour lui de commencer l'écriture d'un journal intime, dans lequel il raconte sa vie et ses journées, ponctuées de poussées de douleur...

Sept ans que ce livre attendait dans ma PAL. La déception est d'autant plus grande que j'avais beaucoup aimé La Chute du British Museum, à tel point qu'il avait fini n°4 dans mon top des lectures 2018.
Malheureusement, vu les attentes, cet opus publié 30 ans après l'autre souffre de comparaisons potentiellement arbitraires : par rapport au premier, il manque de verve, de peps, de cynisme acide. Et d'intérêt aussi, carrément. Au bout du quart, on n'apprend rien d'extraordinaire sur la vie de cet homme qui abuse du jeu de mot PIG, signifiant à l'origine "Problème Interne du Genou" mais qu'il transforme très vite en "Point d'Interrogation Général" à toutes les sauces contextuelles.
Il ne sait pas ce qui ne va pas, vu toutes les réussites sociales de sa vie. Il jacasse sur ses affaires personnelles et professionnelles, rien ne bouge, jusqu'à ce que sa femme Sally le quitte. Là, il va bouger, mais tout en continuant de jacasser sur ses affaires personnelles, professionnelles et surtout sexuelles, en n'étant toujours pas plus que ça intéressant ni attachant.
Je ne suis pas allée au bout. le récit enchaîne sur des monologues de personnages secondaires qui croisent la route de Lawrence et ça n'avait pas l'air plus folichon que ça. L'humour et la satire n'ont pas du tout frappé à ma porte, malgré l'annonce éditoriale et la critique globale. Frustration, ennui, fatigue, déception...
Au revoir, Lodge.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
Commenter  J’apprécie          250
Un très beau moment de lecture ! le personnage principal (je n'ose pas écrire le héros), scénariste télé vieillissant a tout pour être heureux : succès, argent, bonheur conjugal, maitresse platonique... Si ce n'était une douleur tenace au genou, qui le fait consulter tous les spécialistes possibles. de thérapie en thérapie, sa vie tourne au malheur. Quitté par sa femme, il part à la recherche de toutes les femmes qui lui ont manifesté de l'intérêt, provoquant de nouvelles catastrophes...

J'ai adoré l'humour de ce texte, clairement divisé en trois partie : un journal intime écrit à la demande d'un psy, un peu geignard, mais d'une ironie à la fois bon enfant et percutante sur la société anglaise des années 90 (valable aussi pour la nôtre), puis une succession de témoignages hilarant sur l'attitude du mari abandonné, et enfin une troisième partie, plus touchante, dans laquelle le personnage se reconstruit.

L'auteur réussit l'exploit de réunir humour sans concession, tendresse pour ces personnages, légèreté et critique de son époque. A lire !

Commenter  J’apprécie          180
En commençant le livre Thérapie de David Lodge, je n'ai pu m'empêcher de me rappeler le début du livre « Vivre à corps perdu » de l'anthropologue Robert F. Murphy : «Dans la vie de l'Américain des classes moyennes, il existe une période paisible qui se situe quelque part entre la réalisation de ses ambitions et le début d'un déclin physique accusé. C'est un moment où la capacité de gain et sa position dans l'existence se trouvent à leur zénith ou en sont proches, mais avant le début du troisième âge ou la découverte du diabète. Ce nonobstant, ou peut-être pour cette raison même, l'approche de l'âge mûr représente généralement une période de doute, de remise en question et de crainte de l'échec, car c'est alors que se pose la terrible question : tout s'arrête-t-il là ? »

Pour l'Anglais Lawrence Passmore, le déclin semble avoir commencé à 57 ans. Scénariste d'une sitcom à succès, il est heureusement marié depuis près de 30 ans avec la belle, intelligente et sportive Sally. Ils vivent dans une grande maison à Rummige (ville imaginaire du nord de l'Angleterre présente dans tous les romans de David Lodge). Leurs deux grands enfants ont quitté la maison après de passionnantes études.

Lawrence ressent d'inattendues et fulgurantes douleurs au genou droit qui n'ont pas cessé malgré une opération chirurgicale obtenue dans des délais très courts (pour le système de santé britannique). Il décide alors de se tourner vers les thérapies alternatives comme la physiothérapie, l'acupuncture ou l'aromathérapie. Comme il déprime et angoisse, il décide également de consulter une praticienne de la thérapie comportementale cognitive, qui lui demande de tenir un journal intime. A force de s'interroger sur son mal être, il en vient à s'intéresser à l'existentialisme et à son fondateur, le philosophe danois Soren Kirkegaard. le producteur de la sitcom lui demande de réécrire la fin de la troisième saison, étant donné que l'actrice principale veut arrêter la télévision pour jouer au théâtre. En cas de refus, il sera remplacé par un autre scénariste. Sally lui annonce brusquement qu'elle veut qu'ils se séparent.

David Lodge utilise toujours les mêmes ingrédients pour ses romans, même si les proportions et la recette sont différentes. A l'époque post-Thatcher (on est en 1993), les universitaires « de gauche » sont confrontés à des renversements de valeur. le savoir n'est plus synonyme de prestige social. le catholicisme et la foi en général sont assaisonnés de philosophie existentialiste.

La richesse et les biens matériels peuvent-ils compenser le déclin physique et des valeurs morales ? Faut-il chercher le bonheur dans le passé ou sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ?
Commenter  J’apprécie          150
C'est sous les conseils de sa thérapeute que Lawrence Passmore commence son journal intime, qui compose ce roman, dans le but de comprendre pourquoi ça ne va pas. Riche, talentueux, créatif, admiré et aimé, Mister Passmore n'en est en effet pas moins déprimé et surtout il n'en souffre pas moins d'une incongrue, fâcheuse et mystérieuse douleur au genoux, dont l'origine, la cause et le traitement restent, malgré de nombreuses tentatives thérapeutiques en tous genres, un point d'interrogation générale.

Alors un journal, pourquoi pas, pour suivre l'évolution de son mal mais aussi pour regarder un peu sa vie en face, car celle-ci, sous ses airs fabuleux, est peut-être plus vide et douloureuse qu'il n'y parait...

De ses problèmes de couples aux aléas de sa vie de scénariste, de ses complexes de petit chauve à ses aspirations de philosophe et son amour pour Kierkegaard, nous en apprendrons un paquet sur le petit Tubby Passmore, qui, bien loin d'être un héros habituel, sauras nous charmer petit à petit, par son honnêteté, son sens de l'à propos et surtout sa quête de sens qui le mènera de la superficialité d'un plateau télé au pèlerinage et de la petite satisfaction de soi au grand amour avec un grand A.

Je ne connaissais pas David Lodge mais je suis conquise devant cette première rencontre. le quatrième de couverture insiste sur son humour et sur son talent dans la satyre du monde actuel mais je lui ai trouvé bien plus que ça, une vraie profondeur, presque un chemin philosophique quelque part. Et oui, tout en douceur, en sourire et en divertissement, il est aussi question ici d'esthétique, d'étique et de religion...
Un peu long par moments et pas toujours absolument bouleversant, c'est vrai, ce roman mérite néanmoins sans aucun doute ses quatre étoiles!
Commenter  J’apprécie          152
Un seul ménisque vous manque...et tout est détraqué!

Le genou est le tendon d'Achille de Lawrence Passmore...Ils sont si mal en point -le genou, et son propriétaire par voie de conséquence- que rien ne va plus...

Crise professionnelle, crise conjugale, et même crise existentielle! Même l'agréable passe-temps de l'adultère perd son pouvoir divertissant: au parador espagnol où Lawrence emmène sa maîtresse, tout s'effondre à cause d'une chasse d'eau parcimonieuse qui refuse d'évacuer les petites crottes de lapin de la dame, constipée par le chorizo...

Aux grands maux, les grands remèdes: notre british hero se tourne vers le chemin de Compostelle pour venir à bout de ses doutes ...et de son genou (là je comprends moins bien, randonneuse moi même, je ne me hasarderais pas sur le GR 65 avec un genou défaillant...mais enfin Lawrence est anglais, keep a stiff upper lip,, et toute cette sorte de choses!)

Vous l'avez compris: David Lodge nous régale d'un livre léger,brillant, souvent hilarant,qui parfois effleure quelques questions graves, mais où l'humour qui est la politesse du désespoir comme chacun sait se charge vite de tout remettre à bonne distance...
Commenter  J’apprécie          140
J'ai eu moi aussi du mal à m'attacher à ce personnage mollement égocentrique et à ses péripéties parfois improbables. le ton sarcastique, que j'ai déjà apprécié chez David Lodge, n'a pas suffit. J'ai de loin préféré La Vie en Sourdine.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          135
Je lis un Lodge par an, pendant mes congés, en août. C'est un moment que j'affectionne. Ici, je n'ai pas été déçu : après un premier tiers un peu lent, parfait pour communier avec l'etat depressif du personnage principal, j'ai beaucoup aimé la seconde partie. L'auteur y donne la parole à l'entourzge du personnage principal : chaque personnage paraît tellement réaliste ! Et tellement conforme aux descriptions détaillées dans la première partie ! Pour un lecteur qui a été pèlerin, la fin du roman donne à nos réfléchir : pourquoi marchons-nous ? Vers quoi ? Animé par quoi ?
Commenter  J’apprécie          120
Journal de Lawrence Passmore, scénariste de séries télévisées, qu'il a entamé sur les conseils de l'une de ses thérapeutes, pour calmer son esprit torturé. Dans un style très britannique, il entremêle des épisodes de sa vie professionnelle et des épisodes passés et présents de sa vie sentimentale. le premier tiers du livre m'a lassé, mais la suite m'a ravi !

Comme disent les psychologues, Lawrence Passmore est en souffrance, mais voyez-le plutôt comme un vieil ours bougonnant qui attirera vite votre sympathie. La psychologue qu'il consulte pour une thérapie comportementale cognitive lui suggère de faire son propre portrait, ce qui le décide à tenir un journal qui constitue la première et la troisième partie du livre. Suite à un grave revers de sa vie conjugale, Lawrence a perdu le goût de le tenir pendant près de trois mois. Cette période correspond à la deuxième partie du roman, qui est constituée de demi dialogues de proches du scénariste. Par demi dialogue, j'entends par exemple une conversation téléphonique où seule la partie d'un des deux interlocuteurs est retranscrite. La troisième partie comporte également une longue incise, « Maureen. Une chronique », où Lawrence raconte son premier amour d'adolescent.

Ce livre, comme d'autres livres de David Lodge, est généralement présenté comme une oeuvre d'humour anglais hilarante. Personnellement, je distingue deux styles d'humour anglais. Je vois d'une part l'humour absurde, comme celui des Monty Pythons ou de Douglas Adam, auteur du célèbre « Guide du routard galactique ». C'est un humour que je consomme sans modération et sans me lasser, c'est l'humour de mon compatriote Philippe Geluck (ahhh... les talents belges....). Et puis, il y a cet humour de saillies pince sans rire, souvent sarcastiques ou cyniques. Cet humour-là, je l'adore comme la surprise raffinée d'une touche d'épice qui relève un plat. Mais avec trop d'épices, j'ai les yeux qui pleurent...

L'humour de David Lodge relève plutôt de cette deuxième catégorie. Au début de la première partie, le tableau désespérant de son séjour à l'hôpital m'a bien fait rire ! Mais à la fin de cette partie, j'avais les yeux qui pleuraient. Surdose d'humour sarcastique. La même qui m'avait fait classer David Lodge parmi les auteurs que je ne lirais plus, jusqu'à ce que quelqu'un me conseille de tout de même essayer « Thérapie ». Et j'ai bien fait de m'accrocher car les deux parties suivantes furent un régal !

Les demi dialogues de la seconde partie sont une trouvaille bien amusante, tant pour la forme que pour le fond, car ils donnent les vues de différents personnages sur des mêmes situations.

Quant à la troisième partie, je l'ai trouvée tendre et romantique, sans être à l'eau de rose, avec juste la bonne petite dose d'humour pour la rendre joyeuse. Lawrence Passmore devient attendrissant, humain. On trouve dans ce livre de fins tableaux de relations entre une homme et une femme, à la limite entre amour et amitié.

Pour ses deux dernières parties, qui valent la peine de traverser la première, je vous recommanderai donc ce roman, amusant mais pas hilarant. L'humour anglais provoque des réactions particulièrement subjectives, qui peuvent varier fortement d'un lecteur à l'autre. Faites-vous donc votre propre avis, suivant votre sensibilité !
Commenter  J’apprécie          126




Lecteurs (2172) Voir plus



Quiz Voir plus

David Lodge

Avec David Lodge il vaut mieux avoir

La vie en berne
La vie en sourdine
La vie en lambeaux
La vie aux trousses

10 questions
39 lecteurs ont répondu
Thème : David LodgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}