Quelques formules chocs, dans cette ode à l'amitié.
« On peut être libre à plusieurs, j'ai dit. Moi, j'ai connu des solitudes qui ressemblaient vachement à des prisons ».
« Parce qu'en vrai Oscar avait raison, on nageait dans la merde depuis le jour de notre naissance, et il n'y avait pas un seul enfoiré pour nous jeter une bouée de sauvetage, et c'était fatigant, à force, de faire semblant de croire encore à quelque chose ».
« Et qu'on vienne pas me faire des beaux
poèmes sur la solitude. Parce que la solitude, la vraie, ma parole, c'est une belle salope, et il arrive un moment où vous êtes arrivés au bout du bout de vos pensées solitaires et puis derrière il y a plus rien du tout, et même la mort je crois que c'est un peu moins chiant. »
* * *
Mais n'est pas
Queneau qui veut, et ce style parlé, surtout dans la bouche d'un garçon de 17 -18 ans, lasse… Dans
Zazie dans le métro, le perroquet lançait : «Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. ». Dans ce road movie à moto, ils roulent, ils roulent c'est (presque) tout ce qu'ils savent faire… Vols, violences, drogues, amour libre, des thèmes vus et revus, égrenés et répétés pendant près de 500 pages.
C'est dommage, l'émotion pointe, souvent, la fin est marquante, mais dans l'ensemble, on tourne un peu en rond.