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4,48

sur 4231 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu ce livre comme on regarde un road movie époustouflant, bordés de paysages arides, de sensations extrêmes et d'émotions contraires. Il y a, dans ce livre, un peu du film "easy rider", un peu de "la fureur de vivre" aussi, et beaucoup de "nous rêvions juste de liberté".

Le style, tient plus du langage parlé mais le narrateur, Hugo, alias Bohem, s'exprime dans une tonalité d'une justesse touchante. Il raconte sans jugement de valeurs (ce que j'ai apprécié et, ce qui rend, entre autre, les personnages si attachants), sa rencontre avec Freddy, son intégration dans la bande, l'apprentissage des MC (Motos Clubs).

Ces adolescents, écorchés par la vie, rebelles, bagarreurs, délinquants, deviennent, sous le regard de Hugo, des durs au coeur mou, qui s'accrochent les uns aux autres, des frères, qui tracent leur route, cheveux au vent, sur fond de sexe, drogue et rock & roll, toujours plus haut (trop haut ?),

Cette chevauchée tribale est avant tout un hymne fervent à la Liberté et à l'Amitié. L'une et l'autre s'y déclinent de mille et une manières. Que ce soit dans la liberté sauvage, brutale, celle qui mord à pleine dents comme une rage de vivre, ou celle qui procure le plaisir de l'aventure, ou encore celle source d'apaisement et d'introspection. Que ce soit dans l'amitié, cette Amitié avec un grand A, fraternelle, ou fusionnelle. Sans oublier les trahisons ou les blessures qui parfois s'ensuivent.

C'est aussi un parcours initiatique, celui d'Hugo, qui va jusqu'au bout de ses idéaux et de ses choix. Et pour ne rien gâcher, une fin magistrale qui vous cloue sur place! Rien que pour son final, ce livre vaut la petite virée.




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Ils rêvaient juste de liberté et au bout du compte, l'ont-ils trouvé cette foutue liberté? Cette bande d'amis, accrochés tantôt à leur mob tantôt aux barreaux d'une prison... Existe-t-il une frontière à la liberté ? Être libre quand on est jeune, c'est tellement tout et rien à la fois. Alors oui, pour beaucoup, l'adolescence est une des plus belles périodes de la vie, la période où tout est permis, où les limites sont tangibles et transparentes. La bande à Hugo, Oscar, Alex, Freddy, et les autres, ce qu'ils aiment, c'est battre le vent, cogner avant d'en recevoir une, partager l'amour, partager les emmerdes et les plaisirs sauvages. Leur bande c'est des valeurs aussi, loyauté, honneur, respect. C'est une bonne dose d'amitié en pleine figure, ils rêvent d'une amitié infaillible, ils sont comme des frères, comme les mousquetaires, ils sont insouciants, naïfs, ils rêvent et c'est peut-être là-bas qu'elle se terre, la liberté.
Naître et grandir dans les baffonds d'une famille, d'une ville sans éclat, vouloir en sortir, embrasser l'amitié comme seule issue possible, corps et âme et se dire qu'elle est là, la liberté.

Roman entièrement immersif dans cet univers de jeunes dépossédés, tout y est pour nous faire plonger avec cette bande de jeunes, le langage, la violence, la drogue, les rêves éhontés de jeunes en cavale obsédés par cette liberté qui n'a pas de prix. Une liberté qui pousse des idées de bonheur, de meilleur, mais quand on est jeune, on ne mesure pas vraiment la cachette de la liberté et du bonheur. Ce ne sont que des rêves éparpillés qui crèvent dans le ventre du malheur, des rêves six pieds sous terre sous la croûte noire de jeunes en sang.
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En commençant ce livre, je m'attendais à un livre d'aventures, proche de la nature, dans le genre "Into the wild".
Et bien, pas du tout...
On rencontre ici des jeunes, style "sales gamins", une bande de "p'tits cons" comme on pourrait les appeler. le genre de jeunes pas "bien sous tout rapport", et qui "vont mal tourner" !!!
Et pourtant, on s'attache à ces jeunes, on leur pardonne leurs aventures pas toujours très nettes, leurs expériences... Et on parcourt le pays à moto avec eux, au fil de leurs rencontres.
Ce livre, c'est l'histoire de Bohem. Bohem et ses rêves, ses illusions, et ses désillusions.
C'est l'autre côté du miroir qui n'est pas vraiment noir, tout compte fait...
Le rêve, la liberté, la fraternité, l'amitié, la fidélité. Des mots, des valeurs qui n'ont pas la même valeur pour chacun, sur une échelle dont la graduation n'est pas non plus la même.
Et sans vouloir spoiler la fin de l'histoire, les dernières lignes m'ont fait venir la larme à l'oeil.
Une histoire que je n'oublierai pas de sitôt, grâce aux valeurs qu'elle véhicule, malgré les apparences...
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Tu rêvais de liberté, Hugo ? Ou Bohem, si tu préfères. Oui, je pense que tu préfères que je t'appelle Bohem, toi qui n'es heureux que sans attache, sur la route, vers l'infini et au-delà.
L'as-tu trouvée ta liberté ? Par moments, certainement. Mais derrière tout ce que tu peux raconter d'exaltant – l'amitié, la bande, l'amour des femmes partagé entre tous les membres du clan, le sentiment d'être soi -, je n'y ai vu souvent que désespoir caché.
La drogue, la déconne, la castagne, ça fait partie de ta vie, et même si tu as pris énormément de plaisir à en tâter les contours et même à en empoigner les reliefs, ça ne t'a pas rendu totalement heureux. Car les limites, c'est facile de les dépasser, mais c'est difficile de rentrer à nouveau à l'intérieur.


La liberté existe-t-elle, Bohem ? La fraternité, l'honneur, le respect, la fidélité ? Tu y crois, tu y croyais...
Moi aussi je rêve de liberté, mais pas à ta manière.
La fidélité, l'honneur, la fraternité : oui, cent fois oui ! Mais pas en déconnant, pas au mépris des autres qui ne font pas partie de ta bande. Les vieux, comme tu dis, ou les bourges (entre nous, le monde n'est pas fait que de « mauvais garçons » et de bourgeois !), ou l'école. Ah là là, si tu m'avais rencontrée, peut-être m'aurais-tu méprisée, vu que je suis un petit prof. Car les autres, tu ne t'en approches pas vraiment, n'est-ce pas ?
Mais c'est vrai que tu n'as connu que des gens détestables, à commencer par tes parents ! Tous ceux qui ont un soupçon d'autorité t'ont tourné le dos, ou plutôt ont voulu te casser et même plus que ça.
T'as vraiment pas eu de bonne fée penchée sur ton berceau, Hugo, et pour cela, je t'admire d'avoir voulu rêver ta vie, et de l'avoir vécu, ce rêve. Même si le cauchemar t'attend au tournant...


Comment dire, Hugo, comment te dire que j'ai aimé lire tes aventures (oui, ce sont véritablement des aventures, avec tes drôles de rencontres), mais que j'ai été agacée, souvent, par ce comportement de caste (oui, je sais, le mot est peut-être un peu fort).
C'est vrai que tu t'exprimes bien, que tu nous ouvres ton coeur sans détour et avec tellement de naïveté et de foi en la vie ! Comme ami, il n'y a pas mieux que toi !
J'aurais aimé te connaitre, mais j'aurais eu peur de tes réactions épidermiques, sans fards, qui entrainent souvent des gros ennuis, il faut le dire.
J'aurais aimé traverser avec toi les USA, découvrir ces paysages infinis, ces villes, et l'océan.


Et je referme ton livre avec deux interrogations :
Qu'est-ce que la liberté ? Est-elle unique ou y en a-t-il plusieurs sortes ? Comme dirait un autre motard, peut-on simplement être « libre dans sa tête » ou faut-il vivre une vie sans attaches ?
Qu'est-ce que l'amitié ? Se « contenter d'aimer ses amis jusque dans leurs erreurs, en leur donnant le choix de se brûler », ou essayer de les changer quand ils s'enfoncent dans un chemin différent et qu'ils se renient ?


Voilà, Hugo, Bohem, ce que je voulais te dire. Je t'ai accompagné plusieurs jours dans un monde tout à fait inconnu de moi. J'ai découvert des gens exaltants et des gens méprisables, des doux au coeur de fer et des méchants au coeur de velours.
Et finalement, je me rends compte que l'homme est si complexe qu'on ne peut jamais le ranger dans une catégorie. Jamais.
Tout comme la liberté et l'amitié.
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"How long
do you think
he is gonna last
carryin' on outta gas... ?"

(Hendrix)

J'ai longtemps hésité...
J'aime bien les écrits de Loevenbruck, certains même beaucoup, et les premiers billets enthousiastes concernant ce roman m'ont communiqué l'envie de le lire au plus vite.
Mais voilà - à la énième critique dithyrambique, je commençais à prendre peur de ne pas être "à la hauteur" de cette lecture; de faire partie de ces "1%" qui vont peut-être passer à côté... Mais après tout, ça parle de la liberté, non ?

Alors, me voilà aussi, lancée sur la route avec le MC de Providence. Je préfère passer sous silence mes années d'auto école, mais la moto de Bohem, j'ai réussi de la démarrer du premier coup... et je n'ai jamais calé pendant le voyage !
"Bienvenue au club", a dit quelqu'un...

"Bon sang, ce que c'est beau, l'océan"... disait Bohem.
Et ce que c'est beau, le désert et les couchers de soleil, quand on arrête la bécane après une journée à avaler la poussière de la route.
Ce que c'est beau, l'honneur, l'amitié, et la solidarité entre motards, n'est-ce pas, Bohem ?
Ce que c'est beau, la liberté...
Mais ta liberté, existe t-elle vraiment ?
Bohem est un sacré conteur, il raconte comme il respire, et nous sommes suspendus à son récit pour savoir si, un jour, il trouve ce qu'il cherche avec tant de conviction.

Tout compte fait - qu'est-ce que la liberté ? De quoi veut-on se libérer ? De notre passé, des entraves de la civilisation, du système qui nous met dans les "boîtes" ?
Peu importe où tu roules, Bohem, tu ne vas jamais te libérer de toi-même, ni de ton amitié avec Freddy, qui a refusé de prendre cette route avec toi.
Sa place a été ailleurs; il n'avait pas besoin de "sex, drugs & rock'n'roll" pour se sentir vivant...
Les sages paroles disent qu'il faut se libérer des autres, pour être libre complètement - et quand t'arrives à ça, personne ne peut te la prendre, ta liberté - sauf une autre personne.
Alors, c'était qui ? Ton père borné, Freddy, Alex, ou les flics ?
Réfléchis, Bohem !
Mais les vraies amitiés restent; t'as compris tout ça...

Un beau road movie tout en images, où on hésite entre la tendresse et la compréhension envers cette bande de "mauvais garçons", et l'envie de leur en coller une, quand ils prennent un peu trop des libertés avec la liberté.
La fin est infiniment triste...

... mais je préfère toujours "L'Apothicaire".

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Get your motor runnin'
Head out on the highway
Lookin' for adventure...

Les vrais amateurs auront reconnu l'hymne des bikers "Born to be wild", la chanson des Steppenwolf, chanson que j'ai passé en boucle pendant des années!
On visualise les images d'Easy Rider, l'équipée sauvage, Rusty james ... ou bien de la fameuse série "Sons of Anarchy"!
Lorsque Hugo et ses potes Oscar et Alex, mal calibrés pour la vie scolaire, pas faits pour une vie conformiste, vont démarrer sur leurs bécanes rutilantes et rechercher les fils de la liberté, sur les routes illimitées de cette vie de nomade, c'est tout de suite les images qui nous viennent en tête!
Mais tout n'est pas si simple cependant, malgré leurs désirs de folies aventurières, ils vont vite être confrontés à d'autres systèmes de codes, de rituels qui n'appartiennent qu'aux MC (Motorbike Clubs), et devoir composer avec des vieux loups de la route pas toujours sympas!

C'est un véritable road trip, mais c'est bien plus que ça, une histoire d'amitié, une quête, un sacrément bon roman d'aventures!
Le seul petit gravillon dans ma botte de motard, c'est le rôle attribué aux filles! Y en a, oui, mais leur rôle est vraiment mineur, c'est vraiment une histoire de mecs, de gugusses qui n'ont peur de rien.
Mais, ça se lit bien, super bien même, le style est simple, fluide, béton, j'oserais dire.

Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le conseille en écoutant tous les standards rocks années 70, (Creedence, Blue Oyster Cult, Steppenwolf, Doors, ...) C'est carrément un must! En selle!
We were born, born to be wild
We can climb so high
I never wanna die
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Lorsque je repense à mes vacances estivales, une musique, un paysage, un roman, une rencontre, une odeur, un plat, un sourire viennent illustrer mes souvenirs.
En 1991, en Australie, c'étaient R.E.M "Loosing my religion" et Stephen King qui m'accompagnaient dans l'Outback.
En 2015, en Bretagne, c'étaient Sinead O'Connor, Albert Cohen et sa Belle du Seigneur et qui hantaient mes explorations côtières.
En 2020, au Tessin, en cet été particulier "made in Covid", c'est Feu ! Chatterton et Henri Loevenbruck qui inspiraient mes contemplations et mes expéditions montagnardes.
Nous rêvions juste de liberté... Comment ne pas y voir un clin d'oeil en cette période de pandémie et de restrictions sanitaires ?
Comment ne pas avoir envie de rejoindre Hugo et sa bande pour des virées insouciantes, riches de petits larcins, d'amitié, de provocations, de petits plaisirs et d'aventures ?
Nous rêvions juste de liberté est un livre d'hommes. Un livre viril et brut. Un livre violent et sans concessions.
Presque insupportable.
Car lorsqu'on aperçoit enfin un peu de ciel bleu dans ce monde de brutes, un nuage menaçant vient couvrir notre vue, assombrir nos espoirs, arroser et éteindre nos envies les plus fortes.
On tremble, on frissonne, on vibre à fond ! Autant que le moteur maquillé de Lipstick.
Oui ce livre est un coup de poing, un coup de coeur, un coup de chaleur !
Oui, ce livre mériterait la note maximale.
Mais...
Eh oui, il y a un bémol dans cette harmonie (ou cacophonie) de klaxons de moteurs déjantés, dans la folie de cette jeunesse d'une petite ville de bout du monde, dans ce roman pourtant captivant.
Ce bémol, ce sont les longueurs, les redites, l'histoire qui se répète encore et encore. Et un schéma qui revient : une lueur d'espoir - un pépin - une course poursuite avec la police ou une autre bande de motards - une bagarre - une privation de liberté... Et on recommence. On repart pour un tour de piste.

Heureusement, la fin de ce roman est une véritable apothéose d'émotions et de questionnements ! Un feu d'artifice qui ne laisse aucun lecteur sur le côté de la route !
Quelle écriture ! Quelle force ! Quel talent !!!

Nous rêvions juste de liberté : la lecture de mes vacances 2020 !
Sans hésitation.
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Heureux qui comme Hugo
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Hugo
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes années

Par un petit matin d'été
Quand le soleil vous chante au coeur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Quand on est mieux ici qu'ailleurs
Quand un ami fait le bonheur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Avec le soleil et le vent
Avec la pluie et le beau temps

On vivait pas contents
Ma moto, Providence et moi
Ma moto, mes poteaux et moi

Heureux qui comme Hugo
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Hugo
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes vallées,

Par un joli matin d'été
Quand le soleil vous chante au coeur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Quand c'en est fini des malheurs
Quand Freddy sèche vos pleurs
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Ma moto, mes souvenirs et moi
Ma moto, ma liberté et moi


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Club de lecture Babelio février 2018
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Providence, ce n'est pas le paradis, mais plutôt l'enfer pour ces jeunes qui veulent simplement vivre. de son enfance, Hugo le locuteur « revoit vaguement des temps difficiles, tristes parfois, des coups de poing dans le ventre, la faim dedans pareil » et puis la mort de sa petite soeur Véra, et puis le chagrin dévastateur de sa mère qui l'oublie, et puis la violence de son père rempli de colère, et puis l'école où il faut qu'il se montre à la hauteur.
L'école, cela signifie les règlements sinistres, l'obligation de lire le Règlement « pour cause de nouvel élève », règlement dont notre héros n'a qu'une envie, c'est de ne pas le respecter.
Il entre dans une bande, en essayant de ne « pas paraitre trop mort de faim rayon amitié », il sait ce que veut dire se faire accepter, avec la moralité qu'il se forge à travers les coups reçus.
Ne pas dénoncer les autres, ne pas cafter.
Reprendre en volant ce que la vie ne lui pas donné.
Être capable de sauter dans le vide, au risque de rester estropié ou de mourir, si un ami vous le demande, en preuve de sa confiance.
Valoriser l'amitié de ses potes. Ne nous mentons pas, il n'a rien reçu jusqu'à présent, alors Hugo la valorise multipliée par cent.
S'assumer lui-même et ne pas chercher les responsabilités ailleurs que dans ses actes.
Braver les interdits imbéciles en signant « la déclaration d'indépendance »
Se foutre des mots comme chance, opportunité, destin, avenir : des enfoirés ces mots -là.
S'évader d'une Providence fallacieuse, point.
Aller de castagne en castagne, avec un coeur gros comme on n'en rêve plus.
Et, par-dessus tout, puisque pas d'espoir autrement, vouloir être libre, avec la bande bien entendu : c'est un rêve, qui se réalise dans la fuite, car il n'y a aucune autre issue à la providence, que d'en partir.

Road trip écrit avec un vocabulaire très inventif, voilà pourquoi j'ai intercalé des bouts de phrase, l'inadaptation de ces jeunes à un bassin ouvrier rétrograde, et qui souhaitent mieux pour eux, la liberté en premier, Henri Loewenbruck nous plonge dans l'histoire de ces jeunes qui peuvent passer un été à réparer de vieilles motos, puis de les mettre en marche. Avec pour but : l'évasion.
Livre cependant beaucoup trop long, une fois qu'on a compris, on a compris.
Nous aussi, d'ailleurs, on a besoin de liberté.
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Une poussière se soulève de l'asphalte brûlant, la poussière de ma bécane, la poussière de ma vie. le moteur vrombit au milieu d'un silence qui s'épanche comme sur les plaines d'un cimetière. Une lune, bleue, illumine la voie, celle qui me mènera au bonheur complet, à la liberté, celle de vivre, celle d'aimer. Aimer la vie, aimer le sourire de cette serveuse venue rouler son cul avec ma pinte de bière. Je craque toujours pour un sourire, ma braguette, elle craque pour son cul. Je me retrouve dans un coin de la salle, dans la pénombre des vies tristes, là où la poussière est plus abondante, là où je ne risque pas de gêner ces gens heureux qui roulent des mécaniques, qui roulent sur des machines rutilantes ou sur des femmes ruisselantes en écoutant Led Zep.

Quand j'ai fini ma bière, pis mon whisky, j'enfourche ma bécane bichonnée et je roule seul, au milieu de la poussière, avec j'imagine, un sentiment de liberté. Même pas envie de fonder un club, la solitude est ce qui me va le mieux, même en bécane, surtout. Alors un club avec écusson et règles, je sais pas, j'ai pas eu le temps de mater tous les épisodes de Sons of Anarchy. Je poursuis donc mon chemin, la voie tracée sur le bitume brûlant. Quelques gars derrière moi. La vie de bohème en somme, le cuir usé et poussiéreux, les santiags usées et poussiéreuse, ma vie trop longue et encore plus poussiéreuse.

Bien sûr, je m'arrête dans quelques bouges, histoire de rendre hommage aux serveuses, là où on te sert un whisky poussiéreux. En ce lieu sombre, dès que je m'assois sur ces hauts tabourets, une bière sur le comptoir, ma face qui se reflète dans le miroir d'en face, je ne peux que détourner le regard de cette putain de vie et filer en douce chevaucher Lipstick, la puissance de ma bécane chromée sans l'ombre d'une poussière, le phare projetant les inquiétantes ombres des solitaires. La nuit, belle et immense, se pare de sa tenue de jais, la lune bleue s'est même dérobée de ma route, mon regard perdu vers un horizon sans fin. Je roule dans le noir, dans la profondeur des ténèbres, trop tard pour mon salut. Je rêvais juste de liberté, d'amour et de rock'n'roll, la poussière a eu raison de moi...
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