La Ligue des ténèbres, tome 5 : Dans l'antre d'Ishbehel

Pas le moins du monde découragés par leur (més)aventure au sein de Sinik, la Ligue a repris la route transdimensionnelle et atterri dans un nouvel univers (oui, préparez-vous à cette intro, parce qu'elle va devenir rituelle, au moins autant que Thomas demandant à ces gentils nouveaux gens qui pointent des armes sur eux où se trouve le Sussex).

Ores donc, la Ligue débarque cette fois-ci dans le petit village de Piédepaur, où les paysans sont sous la coupe d'un culte noir, celui du terrible dieu Ishbehel.
La première rencontre avec deux prêtresses du clergé et les ouailles serviles s'engage évidemment sous des auspices peu favorables, et malgré la tentante suggestion du professeur de bâtir un rayon de la mort pour s'éviter de probables douloureux instants, c'est finalement la machine à voyager entre les mondes – et la présence d'esprit de Ginger ! – qui va sauver temporairement nos héros.
Vous vous souvenez quand on disait que le professeur construisait des machines sans même s'en rendre compte parfois ? Ou se trompait quant aux effets (il suffit de voir comment une machine censément d'invisibilité leur permet de faire tout ça…) ? Eh ben rebelote : M. Nutter, il est fort. Tellement fort, qu'il a créé un traducteur universel sans même y penser. Et grâce à lui, la Ligue va réussir à convaincre les paysans peu coopératifs à se retourner contre leurs maîtres, et à la considérer comme leurs sauveurs. La. Classe.
Bon, il faut avouer qu'il n'a pas fallu les pousser bien fort dans la bonne direction. Forcément quand celui qui régente vos vies n'a qu'une envie, c'est de vous asservir et vous sacrifier, étonnement, si on vous offre une porte de sortie, vous allez avoir tendance à la prendre.
Et revoilà nos héros sur les rails, à la tête d'une petite armée pour renverser le culte d'Ishbehel et… prendre le pouvoir. On ne change pas une équipe qui gagne, pas vrai ?

Ainsi donc, cet épisode 5 nous emmène dans les recoins de la sword and sorcery, avec ses anciens dieux noirs et leurs cultistes aux noms terribles (et avec beaucoup de consonnes…) ainsi qu'aux représentations venues d'un autre monde, leurs prêtres et sorciers prêts à sacrifier de vaillants héros au nom de puissances terrifiantes. Point de grand barbare aux muscles saillants et à l'épée/hache gigantesque cependant, mais nos amis de la Ligue font une prestation plus que correcte face aux servants d'Ishbehel.

L'histoire joue très bien sur les clichés et codes du genre, notamment la description de l'apparence d'Ishbehel qui est absolument terrible, ou encore les remarques sarcastiques de Sam sur les noms de certains cultistes peu gâtés à la naissance.
L'ambiance du temple noir colle très bien à ce qu'on attend dans un tel lieu, même si avoir quatre victoriens légèrement déjantés promet quelques belles surprises quant aux rebondissements et autres procédés employés pour se tirer de là.
On suit également un certain schéma, mais sans se fatiguer ou prévoir à l'avance ce qui va se passer ; au contraire, la fin est même très franchement surprenante.

Au final, un épisode qui, à mon sens, fait la part belle à l'humour en jouant avec le sérieux habituel des concepts noirs et terribles de ce genre d'histoires. C'est plein de petites références, et c'est amusant de voir la Ligue personnifier les archétypes de héros de sword and sorcery, tout en gardant leur coté décalé.
Et puis la petite surprise de fin d'épisode fait plaisir, même si on se doute bien que ça ne va pas durer !

Comme toujours, on oublie pas d'aller sur la page de l'auteur, et de participer pour gagner le petit bonus ! (avouez qu'il donne envie : on rentre dans la tête du professeur… Ou alors ça donne des frissons. Au choix.)
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