Ça fait quelques temps maintenant que je suis les écrits de
Catherine Loiseau, et que j'ai la chance de compter parmi ses bêta-lectrices. Et quand je dis « chance », le terme n'est pas galvaudé, parce que ses récits sont toujours un régal, que ce soit l'univers – original et bien ficelé –, les personnages attachants, l'action ou l'humour.
La Ligue des ténèbres n'y fait bien sûr pas exception.
Déjà, parlons un peu du format : il s'agit d'un feuilleton steampunk, c'est-à-dire d'une suite de nouvelles racontant les aventures des différents protagonistes au fil du temps. Outre qu'il colle plutôt à l'époque du XIXe, où les histoires à épisodes étaient courantes et que d'emblée, on se retrouve dans une sorte de mise en abyme plutôt sympathique, c'est aussi un format intéressant quand on a pas forcément le temps de lire longtemps tout en ayant la possibilité de lire une histoire complète. Comme une bonne série TV, on a passé un agréable moment et on en redemande !
Ce premier épisode au nom engageant nous plante donc le décors et les personnages : Samantha (Sam), la narratrice, jeune Irlandaise d'origine qui travaille chez un drapier londonien en rêvant d'étrangler ces clients trop pénibles, et qui préfère passer du temps chez son voisin, M. Nutter, un vieil homme excentrique réparateur de montres. Dès le début, leurs caractères sont bien campés, avec une Sam à la nature bien affirmée qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, ce qui va d'ailleurs lui coûter son emploi (mais soyons honnêtes : cette cliente, on l'aurait tous rembarrée pareillement ^^).
Edmund Nutter, dans le plus pur style des gentils savants fous, tête en l'air, le temps d'attention d'un chiot, plus d'idées minute qu'un générateur d'idées (toutes farfelues, évidemment !) et foncièrement sympathique. On comprend parfaitement pourquoi Sam aime se réfugier chez lui, d'autant que tous ses plans de machines étranges mais irréalistes vendent un peu du rêve, dans son quotidien pas folichon.
Si Samantha reste la narratrice, plutôt pragmatique et censée, Nutter apporte la touche de folie et l'humour, et le duo fonctionne bien. Et puis vient le moment où Sam apprend que l'une des inventions du professeur fonctionne pour de bon, et qu'en plus, on vient de la lui dérober ! S'ensuit alors une recherche dans le Londres mal famé de l'époque, bon moyen de nous plonger un peu plus dans l'ambiance steampunk, d'autant que l'auteur maîtrise bien son sujet.
La suite et fin est à l'avenant du début : efficace, prenante, drôle par moments, avec sa dose de surprise et de révélations.
Quelques mots tout de même quant au style : simple et fluide, il nous plonge activement dans l'histoire. le « je » nous place proches de Sam dont on connait toutes les pensées, sans pour autant délaisser les autres personnages mais en gardant une petite part de mystère quant à leurs intentions, ce qui fait fonctionner plutôt habilement les différents gags. En tout cas, ça se lit très bien et avec plaisir.
Au final, ce premier épisode est un début très prometteur : les personnages sont tout de suite attachants (avec une petite mention pour le professeur Nutter et sa folie douce, que j'aime vraiment beaucoup) ; on est dans une ambiance assez light (ce qui change un peu de la dark fantasy, même si c'est cool !) avec un humour présent et léger, bien dosé ; l'histoire est bien construite et maintient bien le suspens tout du long, et le côté steam rend le tout encore plus sympathique.
À noter que sur le site de l'auteur, vous pourrez retrouver des petites explications sur sa façon de travailler et d'écrire l'épisode. Un petit jeu vous est également proposé pour gagner un bonus en fin de lecture : http://catherine-loiseau.fr/la-ligue-des-tenebres/episode-1
Une lecture très agréable que je recommande, en attendant l'épisode 2 le mois prochain !
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