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Le jeune Jack London, les poches vides mais débordant de jeunesse, vif et bouillonnant part à la découverte de l'Amérique.

Il possède l'audace caractéristique de la jeunesse et ses mois de vagabondage sont un véritable laboratoire d'apprentissage socio-culturel qui va forger à jamais son caractère.

L'auteur américain écrit sur les épisodes de sa vie mais il n'est pas un auteur confessionnel. Comme il aimait le dire, « il n'est pas de littérature qui vaille si elle ne s'appuie sur une philosophie de la vie »
Dans ce récit il révèle la part d'ombre du rêve américain ainsi que la vie misérable des laissez pour compte. Cet épisode influencera ses tendances politiques à l'avenir.

On vit pleinement l'aventure avec le jeune London, dans cette jungle épouvantable de violence et de dangers où seuls les plus forts survivent.
Il connaîtra la faim, la violence, la prison et la misère, mais l'absence de monotonie, l'appel de la débrouillardise et le choix d'aller face à l'inconnu et savoir composer avec les affres du moment présent, sont des odes à la liberté que l'auteur chante haut et fort.

Ce roman d'apprentissage par excellence, à la mélancolie douce-amère des premières découvertes, célèbre la beauté féroce de la jeunesse.


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C'est un tourbillon d'aventures, récit certes un peu décousu mais qui fleure bon l'authenticité.
Jack London, 18 ans, est un «tramp», il voyage sans le sou pour le goût du risque et le rêve. Dans son journal, il décrit ses partenaires d'infortune et de passage: des «hobos», qui voyagent pour trouver du travail, et des «bums»,qui voyagent avec leur gnôle. (La postface de Jean-François Duval est une mine d'informations.)

Et tout ce monde voyage gratis entre, sur ou sous les wagons à leurs risques et périls!

On a dit que c'était un hymne à la liberté ou un mauvais exemple pour la jeunesse, c'est selon.
Il est vrai que voler un clochard endormi n'a rien de très, très glorieux. Mais il n'y a pas que cela dans le livre.

L'immersion de London chez les parias du rail est étonnante. Les dangers sont liés non seulement au froid et aux intempéries, mais aussi à chaque arrêt, avec les policiers ou les garde-frein qui leur courent après.

Le leitmotiv de toutes ses mésaventures est la soif de mouvement qui passe au-delà des règles et du confort d'une vie bien rangée. Il refuse tout travail et vit de mendicité plutôt que de vol.
Il tient un journal heureusement pour nous car c'est un témoignage incroyable et une base d'étude sociologique sur les «hobos».

Cette vie chaotique est son oeuvre. On peut se demander s'il trompe la mort pour écrire. Peut-être pas. La jeunesse d'alors le rend invincible.

Cette autobiographie est bien écrite. On ne peut qu'être admiratif de ce travail d'écrivain issu du «peuple d'en-bas».
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En avant l'aventure, et vive la liberté !
L'ami Jack London, qui met toujours beaucoup de lui-même dans ses écrits, fait rayonner ces six nouvelles de toute l'énergie de sa jeunesse, se rappelant son insouciance et sa témérité de « hobo » vagabondant à travers le pays de train en train.
Sacrée école de la vie que cette errance démunie mais libre d'entraves où l'on apprend à déjouer les pièges des gardiens de gare, à inventer chaque jour de nouvelles histoires pour mendier sa pitance, à côtoyer la misère et la violence jusque dans ces zones de non-droit qu'étaient les pénitenciers de la fin du siècle, à traverser les Rocheuses enneigées à califourchon, frigorifié, sur le chasse pierre de la locomotive.
Une vie rude, mais racontée avec tellement d'humour et de panache qu'une fois de plus, je retombe en amour devant une nouvelle facette de mon auteur préféré.

Challenge XIXème siècle, édition 2018
Challenge USA: un livre, un Etat
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En 1907 Jack London remet en forme 9 textes qui relatent son expérience de vagabond du rail à la fin du 19ème siècle, lors de la grande dépression qui pousse des milliers de chômeurs et de laissés pour compte vers le vagabondage. La plupart prennent la route à la recherche de travail, mais pour Jack, qui a à peine 18 ans, c'est aussi, et surtout, le goût du défi et des aventures, le plaisir de rencontres diverses et variées, un apprentissage de la vie. Peu importe alors pour lui s'il souffre de la faim, de la chaleur ou du froid, il traverse l'Amérique d'Est en Ouest et d'Ouest en Est en passager clandestin sur les trains, mendiant pour se nourrir. Il a même fait partie de l'armée de vagabonds du "général" Kelly, sorte de mouvement social rudimentaire. le récit est décousu, les épisodes ne sont pas dans un ordre strictement chronologique, mais il a les qualités de ce défaut : le ton, le style sont d'une authenticité sans pareille. J'avais presque l'impression que Jack me racontait ses mésaventures de la veille, du mois dernier ou à la rigueur de l'an passé. Et peu importe si les lieux et les noms des trains ne me parlent pas, que les détails techniques sur ces trains d'un autre temps me dépassent, je me sens plongée dans l'action, dans l'ivresse de l'aventure et du jeu du chat et de la souris avec les autorités. Un des passages les plus durs est le récit de ses 30 jours de prison, juste pour vagabondage, occasion de découvrir un monde de non-droit et de loi du plus fort. Car si Jack aime alors cette vie, et nous le fait sentir, il a parfaitement conscience de la dureté de la vie qu'il mène, des risques d'accident. Mais impossible de résister aux courses-poursuites avec les gardes, tout au long de ces récits on ressent le besoin d'action permanent de Jack qui ne cesse de traverser des voies, de courir, de se cacher. Sans être un grand texte littéraire, c'est un beau témoignage sur la vie des vagabonds de l'époque, et un des tout premiers textes sur l'appel de la Route.
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Un fervent témoignage sur la vie du vagabondage, il faut avoir vécu ces faits pour savoir aussi bien les rendre. En effet notre grand Jack London a été vagabond, et, avec Les Vagabonds du rail, il nous fait partager un passé des lendemains incertains, mais incroyablement dépourvus de stress, tout malheur était une flaque d'eau qu'on sautait comme le ferait un enfant , chaque minute avait sa peine, chaque seconde consistait à trouver une issue à chaque obstacle, tout ce qui comptait pour lui, aussi valable pour tout ce monde, continuer sa route, sans sous, sans un espoir quelconque, on se laissait seulement guider par le vent, on bifurquait aux endroits rocailleux comme un fleuve, on s'envolait comme un oiseaux face au danger, on changeait de couleur quand l'inconnu était trop puissant...

On découvre un monde truculent dans ce beau récit, d'ailleurs le rythme est tenu avec la même verdeur, on y retrouve cette pétulance de la jeunesse, cette appétence à l'aventure et ce gout de la liberté. le monde des vagabonds est toute une société vivant dans une société, les règles régissent ce monde, la plus fondamentale est de toujours se tenir sur ses gardes, savoir comment fonctionne la communication car ça communique singulièrement d'autant plus que l'amitié est payable
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"De temps à autre, dans les journaux, magazines et annuaires biographiques, je lis des articles où l'on m'apprend, en termes choisis, que si je me suis mêlé aux vagabonds, c'est afin d'étudier la sociologie. Excellente attention de la part des biographes, mais la vérité est tout autre : c'est que la vie qui débordait en moi, l'amour de l'aventure qui coulait dans mes veines, ne me laissaient aucun répit. La sociologie ne fut pour moi qu'un accident : elle vint ensuite, tout comme on se mouille la peau en faisant un plongeon dans l'eau. Je "brûlai le dur" parce que je ne pouvais faire autrement, parce que je ne possédais pas, dans mon gousset, le prix d'un billet de chemin de fer, parce qu'il me répugnait de moisir sur place, parce que, ma foi, tout simplement… parce que cela me semblait plus facile que de m'abstenir."

Voilà qui est dit.
Jack London, cet auteur prolifique qui n'aura eu que dix-sept ans pour écrire une cinquantaine d'ouvrages dont quarante-trois parus de son vivant, Jack London donc vivait pour l'aventure et la racontait ensuite, plutôt que de décider de la vivre pour l'étudier et en faire un roman ou un récit.

C'est donc bien après avoir vécu la vie de "hobo" et avoir "brûlé le dur" qu'il nous livre un récit mouvementé de ses pérégrinations, ferroviaires ou non, dans un joyeux désordre mélangeant ses expériences de la faim, de la mendicité, de la solidarité entre vagabonds, des voyages sur le toit d'un wagon ou sous un second, coincé sur les essieux, entre deux autres et parfois tout de même, à l'abri à l'intérieur, de la course contre les gardes-frein et contre les policiers chargés d'arrêter ces clochards sans feu ni lieu, du pénitencier dont il a fait l'expérience aussi, et de la part qu'il a prise à la Marche du général Kelly en 1894, une marche de deux mille chômeurs et vagabonds allant à Washington réclamer du travail.

Des mille façons dont il parvient à embobiner des âmes charitables aux mille autres d'attraper un train en marche, Jack London nous livre ses trucs, le vocabulaire de ces vagabonds du rail dont il a partagé le quotidien.

Sa plume est alerte, on croirait le voir s'animer en nous détaillant comment il est parvenu à chaparder le meilleur des rations des vagabonds du général Kelly, et ses démêlés avec les "taureaux", ces policiers qui lui couraient après pour le jeter hors de la ville ou dans une geôle nous font rire autant qu'ils nous ébahissent.

C'est une lecture sans temps mort, qui embarque en un seul grand mouvement plein de générosité et d'humanité.
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En 1894, à 18 ans, Jack London part sur les routes vivre une vie de vagabond. Il a déjà une vie bien remplie derrière lui, après avoir été pilleur d'huîtres puis mousse sur un baleinier. Comme il l'explique, ce n'est pas la recherche d'un emploi qui le jette sur les routes mais le goût pour une vie d'aventure, brûler le dur c'est à dire voyager en resquillant dans les trains, sur les plate-formes, les toits ou barres transversales sur les chariots des essieux le fascine et le séduit. Une vie de rencontres de saisonniers, de hobos, qui partagent les trucs pour ne pas se faire serrer par les "taureaux" - les flics - ou connaître le bon emplacement pour attraper un train là où son ralentissement est maximal; une vie précaire quelquefois solitaire, ou en bande, échangeant les bonnes histoires lors de voyages qui peuvent durer plusieurs jours, la recherche d'un repas pour lequel il faut savoir se faire conteur et s'adapter rapidement à l'interlocuteur pour avoir une chance de manger. Au fil des voyages, des hobos se retrouvent, s'entraident s'échangent des nouvelles des uns et des autres...Après quelques mois de cette vie, il décidera de reprendre des études à Berkeley, mais à 19 ans il est en complet décalage avec les jeunes étudiants qu'il côtoie, et abandonnera rapidement pour devenir journaliste et écrivain.
Avec La Route : Les Vagabonds du rail, Jack London, avec tout son talent de conteur et d'analyse de l'âme humaine transforme son expérience individuelle en une aventure universelle, amorçant un courant littéraire dans lequel se fondront plus tard, Jim Tully et Jack Kerouac.
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Une fois célèbre, London revient sur ses années de vagabondage au coeur du continent nord-américain. En tant qu'ancienne fan des beatnicks en général et de Kerouac en particulier, j'avais bien sûr été bercée par les allusions à cette époque des hobos et autres: je viens ici d'apprendre que si les hobos étaient plutôt des vagabonds à la recherche de travail sur le continent, les tramps étaient eux des vagabonds poètes de la "trempe" de Kerouac et Cassady. C'est cet imaginaire qui m'a poussée à lire, enfin, La Route de London.
Bizarrement, je suis entrée en terrain connu: en fait ce livre a tout simplement été une impressionnante source d'inspiration pour beaucoup d'artistes, comme il est d'ailleurs dit dans la postface de mon édition (libretto). J'ai retrouvé cette frénésie de la vie et cette exigence de vivre l'instant qui a fait la base de l'écriture de Kerouac, et comme lui, ces allers-retours incessants et parfois insensés sur le continent. Et puis, chez Chaplin, on retrouve ces vagabonds poursuivis par la police, rusés et affamés.
Mais je n'ai pas retrouvé, par contre, la poésie que j'espérais, celle des grands ciels étoilés et des rues sombres et silencieuses, mais par contre de longues pages où London explique comment prendre un train en marche.
Le monde qu'il décrit est celui d'en bas, avec ses violences et ses méfaits, un passage intéressant sur la prison où sont envoyés les vagabonds, et de manière générale la cruauté qu'il peut exister dans ce milieu, qui s'explique d'ailleurs par la nécessité de survivre (on est loin ici des beatnicks qui pouvaient rentrer chez eux une fois leur course terminée, à l'exception de Neal Cassady, le seul authentique). Après avoir lu ce livre, je ne suis pas surprise qu'il ait pu écrire des romans comme Croc-Blanc qui n'est qu'une transfiguration de ce qu'il a vécu et pu observer
des relations humaines.
C'est, c'est vrai, un témoignage important et intéressant d'une certaine époque, mais j'avoue être restée sur ma faim.
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Encore une fois Jack London me surprend ! A travers son expérience de vagabond dans les années 1892, je découvre une fois de plus un jeune homme courageux, intrépide et culotté. Et par la même occasion, il partage un bout de l'histoire des Etats-unis avec cette période de grande dépression qui pousse des milliers de chômeurs et vagabonds sur les routes à la demande d'industriels qui veulent relancer la croissance par de grands travaux publics (en l'occurrence la construction ou réaménagements de routes) . Des marches de la faim en somme, auquel London va brièvement participer. La chronologie de son récit n'est pas toujours claire mais son témoignage, de la vie des vagabonds du rail comme celle de prisonniers, est fascinant ! On en apprend beaucoup sur les hobos (vagabonds) et sur leurs stratégies pour prendre un train ou gagner un repas .
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Quel plaisir de retrouver l'auteur de "Martin Eden" et même s'il évoque brièvement la mer, c'est sur terre, en train, que Jack London nous fait voyager avec "La route : Les vagabonds du rail".
Il choisit le récit pour raconter sa jeunesse de hobo, ce qui est surprenant car on s'imagine mal un jeune homme de dix-huit ans faire la route sans le sou quand on sait que c'est un immense écrivain. Ceci explique peut-être cela. D'ailleurs, il écrit que la sincérité est une qualité essentielle pour raconter des histoires et qu'il faut savoir convaincre lorsqu'on est poussé par la nécessité.
C'est donc un témoignage que Jack London nous livre, celui de ses années de galère quand il sillonne les États-Unis et saute de train en train sans véritable but sauf celui de manger et de bouger.
Les anecdotes se succèdent par chapitres décrivant la vie des miséreux en proie à la faim, au froid, au désespoir, au tabassage des gardes-freins avec lesquels il faut ruser sans cesse pour empêcher d'être jeté au fossé, aux taureaux (les flics) qui les emmènent en prison où aux travaux forcés dans les carrières. Il raconte d'ailleurs son enfermement au pénitencier et les horreurs de cette vie dangereuse. C'est aussi pour lui l'occasion de rencontres et d'expériences qui nourriront son oeuvre plus tard car le Jack London du récit qui interpelle le lecteur reste un hobo qui aime les livres.


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