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Citations sur La croisière du Snark (18)

Il est très difficile d'effectuer cette traversée par le travers des alizés. Les baleiniers et autres navigateurs émettent de gand doutes quand à la possibilité de rallier Tahiti depuis les iles Sandwich.
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L'être qui vit est celui qui sort vainqueur de la vie, et cette victoire continuelle lui est aussi nécessaire que l'air respiré par ses narines. Mener à bien une tâche ardue, c'est s'accoutumer à une ambiance hostile. plus l'acte comporte de difficultés, plus grande sera la joie du triomphe. Tel est l'état d'esprit de l'homme qui va s'élancer du tremplin dans la piscine et, après un coup d’œil en arrière, fonce dans l'eau la tête la première. Dès que le nageur quitte le tremplin, son environnement devient féroce, et féroce le châtiment infligé s'il manque son coup et frappe l'eau à plat. Bien sûr, rien ne 'oblige à courir ce risque ; libre à lui de se prélasser au bord de l'eau et de jouir de l'air estival, du soleil et de la terre ferme. Mais ce plongeur ne le conçoit pas ainsi ; en cet instant rapide où il traverse l'air, il vit avec une intensité qu'il ne connaîtrait jamais s'il se contentait de rester allonger sur la berge.

Quant à moi, j'aime mieux être ce sportif plutôt que le badaud, couché sur l'herbe, en train de regarder.
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Brusquement la terre, véritable symphonie en vert aux mille nuances, se referma sur le Snark. Pas de passage dangereux ni d'écueils, plus de mer d'émeraude et d'azur : notre bateau venait de pénétrer d'un seul coup dans la passe et se trouvait maintenant au centre d'un lagon immobile. Sur de minuscules grèves, de jeunes enfants à la peau bronzée nageaient. La mer avait disparu à notre vue. La chaîne d'ancre grinçait dans l’écubier et nous demeurâmes debout sur le pont sans broncher. La scène parut si féerique que nous ne pouvions en croire nos yeux. Cet endroit, figurant sur la carte sous le nom de Pearl Harbour, fut baptisé ensuite par nous Dream Harbour, le port de nos rêves.
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La maison [NB de Teheï et Bihaura, deux polynésiens des îles Marquises] se composait d'une grande pièce, qu'on nous offrît, nos hôtes s'en allant dormir ailleurs. Je tiens à affirmer ici que, si j'ai été souvent reçu par des gens de toutes races et de tous pays, jamais personne ne m'a accueilli avec autant d'urbanité que ce couple à peau brune de Tahaa. Je ne parle pas de leurs présents, de leur générosité naturelle, de leur chère abondante, mais de l'exquise politesse, des égards et du tact qu'ils nous témoignèrent - et surtout de leur sincère sympathie. Faisant abstraction de leurs coutumes traditionnelles, ces gens charmants s'évertuèrent à étudier nos désirs pour nous être agréables, et jamais leur perspicacité ne fut mise en défaut. Il me serait impossible d’énumérer les actes de prévenance dont il nous comblèrent durant notre bref séjour parmi eux. Le trait le plus délicieux de leur hospitalité, c'est que leur courtoisie ne procédait d'aucune éducation, d'aucun idéal social compliqué : elle jaillissait spontanément de leurs cœurs.
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Arrivé à ce point de ma réflexion, je tombais dans le puits sans fond d'un chaos intellectuel. Voyons, me dis-je, nous sommes par une longitude est, donc en avance sur Greenwich. Si nous retardons sur Greenwich, il s'ensuit qu'aujourd'hui est hier ; si, au contraire, nous avançons, hier devient aujourd'hui, mais si hier est aujourd'hui, comment diantre s'appelle aujourd'hui ! Demain ? Absurde ! Pourtant, je ne peux pas me tromper. Lorsque, ce matin, à 8h25, j'ai pris la hauteur du soleil, les astronomes de Greenwich venaient juste de terminer leur repas du soir.
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L'homme nous a trahis et envoyé en mer dans une passoire, mais le Seigneur doit nous protéger, car nous jouissons d'un temps calme.
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A chaque coup de roulis, le Snark projetait par-dessus bord des brassées de bananes, de noix de coco ou un panier de citrons. Une avalanche dorée de ces citrons fut balayée par les vagues sous les dalots. Les énormes paniers d'ignames crevèrent, les ananas et grenades roulèrent en tous sens. Les poulets, libérés de leurs entraves, couraient à présent partout : les uns étaient perchés sur les tentes, les autres se trémoussaient en piaillant sur le beaupré et tentaient le périlleux tour de force de se tenir en équilibre sur le tangon du spinnaker. C'étaient des poulets sauvages, accoutumés au vol. Lorsqu'on essaya de les prendre, ils s'envolèrent au-dessus de la mer, tournèrent en cercle et revinrent sur le Snark. Parfois on ne les voyait plus. Profitant de la confusion qui régnait à bord, un petit cochon de lait se détacha et glissa par-dessus bord.
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Quant à Charmian, je venais de lui démontrer, d'une manière tout à fait inédite, qu elle avait le droit de m'admirer. [...] J'estimais Charmian heureuse, entre toutes les femmes, d'avoir un mari tel que moi.
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À notre départ de San Francisco, j'en savais autant, en matière de médecine, que l'amiral suisse en connait sur l'eau salée. Si, aujourd'hui, quelqu'un s'adressait à moi avant d'entreprendre une longue croisière dans les régions tropicales, je lui donnerais sans hésiter ce conseil : entrez dans une grande pharmacie, voyez un chef de rayon qualifié, et expliquez-vous avec lui. Prenez minutieusement note de toutes ses indications, faites-vous dresser une liste, avec prix, de tous les produits qu'il vous recommandera, rédigez un chèque représentant la somme totale et déchirez-le aussitôt.
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Tout élément qui n'était pas lié au Snark eût été considéré par nous comme une agression intolérable.
Le monde extérieur cessa dès lors d'empiéter sur nous. Notre cloche tintait les heures, mais n'appelait personne. Nul convive à déjeuner, aucun télégramme, aucune sonnerie du téléphone de venait trouver notre délicieuse intimité. Nous n'avions à honorer aucun rendez-vous, nous n'avions plus de train à prendre, plus de journaux à lire pour perdre du temps, à apprendre ce qui arrivait aux quinze cent millions d'humains.
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