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Citations sur Martin Eden (679)

" - Oh! je vous pardonne! dit-il avec impatience. Il n'y a vraiment, d'ailleurs, rien à pardonner. Chacun agit selon ses propres lumières et ne peut faire davantage. C'est comme si je vous demandais de me pardonner de n'avoir pu trouver « une situation ».
- Je croyais bien faire, protesta Ruth. Vous le savez. Vous eussé-je aimé si je n'avais pas cru agir pour votre bien ?
- Bon! mais tout en croyant bien faire, vous vouliez détruire ce qui fait ma personnalité. Oui! (Elle voulait l'interrompre, mais il l'en empêcha). Oui, vous eussiez détruit ma littérature, mon avenir. Ma nature est éprise de réalisme, et l'esprit bourgeois hait le réalisme par lâcheté, par peur de la vie. Vous avez tout fait pour me faire craindre la vie. Vous m'eussiez banalisé à la mesure de votre vie bourgeoise, où tout est mesquin, faux et vulgaire."
Elle eut un geste de protestation.
" - La vulgarité - une vulgarité cordiale, je l'admets - est la base de la culture bourgeoise et de ses raffinements. Comme je vous l'ai dit, vous vouliez me modeler à l'image des vôtres, d'après l'idéal de votre classe, les préjugés de votre classe. "
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L'argent, la célébrité affluaient vers lui ; comme une comète il flamboyait au firmament littéraire et la sensation quil créait l'amusait, plutôt qu'elle ne I'interessait. Une seule chose l'étonnait - une toute petite chose. Bien des gens eussent été intrigués s'ils s'étaient doutés de son étonnement. Le juge Blount l'invita à diner! C'était là cette petite chose qui devait en devenir une si grande dans son esprit. Il avait insulté le juge, l'avait abominablement maltraité et le juge, l'ayant rencontré dans la rue, l'avait invité à dîner !.. Martin énuméra les nombreuses occasions de l'inviter que le juge Blount avait eues chez les Morse et qu'il avait négligées. Pourquoi ne l'avait-il pas invité alors? Lui, Martin, n'avait cependant pas changé. C'était bien le même Martin Eden. Quelle différence y avait-il donc à présent ? Le fait que ses ouvrages avaient été imprimés ? Mais il les avait écrits au moment même où le juge, se ralliant à l'avis général, se moquait de ses idées et de Spencer. Ce n'était donc nullement à cause de sa valeur réelle, mais à cause d'une valeur purement fictive, que le juge Blount l'invitait à diner. Martin ricana et accepta l'invitation. tout en s'émerveillant de sa magnanimité.
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L'argent, pour lui, n'était plus que le moyen de satisfaire un désir momentané. Sans boussole, sans rames, sans port à l'horizon, il se laissait aller à la dérive, sans lutter davantage, puisque lutter c'est vivre et que vivre c'est souffrir.
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" - Vous avez étudié la biologie", dit-il tout haut. A sa stupéfaction, Brissenden secoua la tête.
" - Mais vous émettez des vérités que la biologie seule peut donner, insista Martin, tandis que l'autre le fixait d'un air vague. Vos conclusions sont les mêmes.
- Enchanté de l'apprendre! répondit l'autre. Il m'est fort rassurant de savoir que mes pauvres connaissances m'ont amené, par un raccourci, à la vérité, Quant à moi, je ne me préoccupe jamais de savoir si j'ai raison ou non. Cela n'a aucune importance. L'homme ne peut jamais atteindre I'Ultime vérité."
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Pourquoi perdrait-il son temps avec cet homme qui lui déplaisait ? Ce n'était ni à cause de l'homme ni à cause de la boisson qu'il avait acceptée, c'était à cause des vives lumières, des glaces, de l'étincellement des cristaux et de l'argenterie, des visages heureux et riants, du brouhaha des voix. Oui, de cela surtout : il avait besoin d'entendre les voix de ces hommes heureux, arrivés, qui dépensent et jouissent. Il se sentait seul, terriblement : voilà pourquoi il avait sauté sur l'invitation comme la bonite saute sur le chiffon blanc au bout de l'hameçon.
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Entendre Barillo chanter une phrase d'amour d'une voix céleste, entendre la Tetraloni lui donner la réplique d'une voix également céleste et les entendre accompagnés par une musique colorée, rutilante, est un régal absolument merveilleux. Je fais mieux que l'admettre : je l'affirme. Mais, tout l'effet en est gâté quand je les regarde, quand je vois la Tetraloni - cent kilos et 1,85 m - et Barillo, avec sa figure huileuse, son torse trapu et ses jambes trop courtes; quand je les vois tous deux prendre des poses plastiques, se frapper la poitrine, agiter leurs bras en l'air comme des fous échappés d'un asile d'aliénés! Et quand on me demande de m'imaginer que j'assiste à une scène d'amour entre une jeune et belle princesse et un prince charmant, eh bien non! je ne puis accepter cela, voilà tout !... C'est stupide, absurde et faux! C'est surtout faux. Ne me dites pas que qui que ce soit au monde a jamais chanté son amour de cette manière. Comment! mais si je vous faisais la cour ainsi, vous m'enverriez des gifles!
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" - Mais le latin, c'est plus que de la culture, dit Ruth. C'est une base.
- Eh bien, allez-vous vous y mettre ? " insista Olney.
Martin fut très ennuyé, car il voyait que Ruth attendait anxieusement sa réponse.
" - J'ai peur de ne pas avoir le temps, dit-il enfin. Mais cela me plairait.
- Vous voyez ! Martin ne recherche pas la culture!"
Olney exultait.
" - Il essaie d'arriver quelque part, de faire quelque chose!
- Mais c'est un entraînement mental ! C'est cela qui discipline les cerveaux ! " Ruth regarda Martin comme si elle en attendait un changement d'idées.
" - Les Joueurs de football ont besoin de s'entraîner avant les grands matches. C'est à quoi sert le latin pour l'intellectuel : il entraîne. "
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Il s'assit soigneusement sur le bord de sa chaise, très embarrassé de ses mains. Partout où il les mettait, elles étaient gênantes. Arthur quitta la pièce et Martin Eden le suivit d'un regard d'envie. Il se sentait perdu, tout seul, dans ce salon, avec cette femme-esprit. Il n'y avait, hélas! pas le moindre barman à qui demander des boissons, pas de petit groom à envoyer au coin de la rue acheter une canette de bière afin d'établir un courant sympathique à la faveur d'un breuvage sociable...
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Mais la corporation des banquiers tomba au plus bas dans l'estime de Martin et, toute la soirée, il resta sous l'impression que le mot "banquier" était synonyme de diseur de platitudes.
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Deux douleurs se mêlaient : le mal sourd de la déception et la vive morsure de l'amour.
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