Mélodie de Vienne

J'ai toujours un peu de mal avec les bandeau sur les bouquins, comme celui-ci qui compare Mélodie de Vienne à Dowton Abbey... En réalité, je ne suis pas sûre qu'on puisse faire beaucoup de lien entre les deux, et j'ai quand même sacrément l'impression que ce n'est qu'un artifice commercial pour vendre le bouquin aux afficionados de la famille Crawley.

En réalité, Mélodie de Vienne est un roman sorti initialement aux Etats-Unis en 1944 et qui ne fut a priori traduit en français qu'en 2016. On est donc face à un roman de style classique qui nous plonge dans l'histoire de Vienne et de l'Autrice à travers celle d'une famille fictive. Ernst Lothar brosse près d'un siècle de drames collectifs et personnels, raconte le suicide du prince héritier, l'assassinat de l'archi-duc en 1914, et bien entendu la montée du nazisme et ses conséquences tragiques pour son pays.

On sent à travers les pages de ce pavé une affection profonde de l'auteur pour son pays, pour sa culture, ses traditions et son Histoire, et il réussit à bien mettre en scène une famille face aux évolutions de la société et des mentalités, prise dans le tourbillon des événements. S'il y a quelques longueurs, surtout sur la fin, on ne peut que saluer cette très belle histoire, à lire impérativement si vous allez passer quelques jours à Vienne pour saisir l'âme de cette ville !
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Ce vaste roman est la saga de la famille Alt, des facteurs de pianos de père en fils et le livre s'articule autour de leur vaste demeure sise au 10 Sielerstätte, au coeur de Vienne. L'ancêtre Christophe Alt avait fabriqué un piano sur lequel a joué Mozart et la famille garde cette pièce comme un trésor dans leur salon jaune, une salle réservée aux réceptions.

La famille Alt au complet reside dans cette maison qui est divisée en appartements. Tous les personnages de cette vaste famille sont intéressants et bien esquissés. Nous serons les témoins privilégiés des avatars d'une famille autrichienne mais derrière la saga des Alt l'auteur nous livre l'histoire de l'Autriche entre 1890 et 1940 environ.

L'ascension sociale de cette famille dans le cadre rigide de la société impériale austro-hongroise du XIXè siècle, oblige les Alt à se conformer aux règles de la Haute Société Viennoise.

Franz Alt est issu de la troisième génération, il tombera amoureux de la belle Henriette Stein qui a des origines juives, ce qui déplaira au clan Alt. le mariage se fera contre tous et ce sera un mariage mal assorti malgré la naissance de quatre enfants dont le dernier est adultérin. Henriette a des moeurs trop libres pour l'époque. Les deux fils ainés son totalement différents : l'aîné, Hans sera le préféré de sa mère et deviendra un patriote; le deuxième Hermann s'opposera à la famille et deviendra pro nazi.

La fabrique de pianos va subir les temps nouveaux avec la révolte des ouvriers puis la réquisition par les nazis dans le cadre de la réorganisation des milieux d'affaires en raison des deux ascendances juives (la mère de Hans et Selma son épouse).

Le choc culturel fut particulièrement violent en Autriche à la fin du XIXè siècle, ce qui va secouer toutes les classes sociales mettant en cause les fondements même du pouvoir et de la légitimité. Ceci explique l'exceptionnelle éclosion culturelle de Vienne à cette époque.

Derrière la saga de la famille Alt défilent des faits historiques de premier plan tels que la fin de l'Empire austro-hongrois avec François-Joseph qui, au cours de 70 ans de règne, ne vit pas venir les changements, puis le suicide du Prince héritier Rodolphe (amant d' Henriette dans le roman), l'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, la Première Guerre Mondiale, l'essor du mouvement ouvrier, la montée du nazisme et l'Anschluss de l'Autriche...

C'est une pépite, un livre intéressant et facile à lire dont le sujet recoupe un peu celui de l'oeuvre maitresse de son contemporain Robert Musil, de seulement 10 ans son aîné L'homme sans qualités, un autre roman sur le même thème mais difficile à lire car avant-gardiste et comportant plus de 2000 pages; ce livre n'a été disponible en français que depuis 2011 (deux tomes en Allemand parus en 1930 et 1933).

Une saga d'une ampleur comparable à Les Buddenbrook de Thomas Mann (1901) et à La famille Karnovski d'Israel Joshua Singer (1943).
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MELODIE DE VIENNE ERNST LOTHAN
Sur fond de saga familiale les Alts ont comme titre de noblesse envers l'Empereur le piano sortant des ateliers C. Alts sur lequel à joué Mozart.
Mais à travers eux j'ai découvert d'abord l'esprit Austro-Hongrois puis Autrichien que je n'imaginais pas et qui manque cruellement dans nos livres d'histoire. J'ai beaucoup appris et compris. La fin me donna le coeur lourd, La famille est fictive sauf la l'histoire. Et je citerais le LITERAISHE WELT
: Les meilleurs romans sont ceux dans lesquels l'impardonnable brutalité de l'histoire se reflète dans les destins individuel. C'est valable encore aujourd'hui. J'ai vraiment aimé ce roman et surtout le côté historique vu des Autrichiens. Je le conseille

Je ne sais pas pourquoi (la période peut-être) le début de ma lecture a été très laborieux, sur les premières 300 pages...et j'ai lu les 300 suivantes en une seule fois, jusque tard dans la nuit. Plus de 600 pages car on y trouve tour à tour une histoire d'amour, une histoire de rivalités, un roman policier, un double roman de formation, un roman politique aussi.
Ne vous fiez pas au bandeau qui fait référence à Downton Abbey, ici on ne voit que les "maitres", la famille Alt, une famille de grand bourgeois, comptant des hommes politiques et qui, à cause du testament d'un ancêtre, doit vivre dans le même immeuble. Si vous avez aimé l'immeuble Yacoubian, ce roman est pour vous : la société de l'immeuble raconte la composition, l'évolution et les changements du pays de la fin du 19ème siècle à 1940. Si vous aimez les sagas familiales, comme par exemple les Thibauld, ce roman est pour vous aussi : on voit principalement une mère et un fils, mais à travers eux, on suit la destinée (souvent tragique) de l'ensemble de la famille.
L'auteur, Lothar, est un Viennois, qui a été obligé de partir aux États-Unis à cause de ses origines juives en 1938, explique qu'il a écrit ce roman pour rendre l'Autriche vivante pour les non-Autrichiens, au-delà des clichés véhiculées sur elle. C'est une réussite.
Le style d'écriture est très intéressant, presque cinématographique : on commence souvent dans les pensées d'un personnage, centré sur lui-même puis le champ s'élargit (tout comme on suit la vie de l'immeuble, qui s'élargit pour être la vie de l'empire). La scène où Henriette, d'origine juive (et qui n'y a jamais pensé, ayant été catholique toute sa vie et ayant vécu parmi les catholiques) et qui comprend peu à peu qu'on la traite vraiment bizarrement dans ce restaurant où elle a pourtant ses habitudes est d'abord inoffensive (on pense qu'Henriette, plus toute jeune, perd la tête) puis de plus en plus de peur s'installe en nous pour ce personnage...
A lire donc pour découvrir un pays proche, souvent rencontré en cours d'histoire mais qu'on connait finalement bien peu.

Dans ce roman, Ernst Lothar décrit la vie d'une famille vivantà Vienne. le livre couvre la période allant de 1888 à 1940. Plus je tournais les pages du livre, plus j'avais envie d'en connaître plus sur l'histoire de l'Autriche et de Vienne. C'est comme si ce roman me fournissait les pièces du puzzle pour mieux comprendre la préparation de la seconde guerre mondiale. Roman très intéressant et très bien écrit.

Mélodie de Vienne, est d'une saga avec un point d'ancrage la maison familiale
on découvre Vienne au travers de la vie familiale et professionnelle ; la famille ALT, ses destins croisés et sur 30 ans jusqu'à l'annexion nazie.
C'est un peu long mais on se laisse emporter et on comprends que l'auteur ait fuit l' Autriche tant aimée en 1938.

Un roman très prenant, qui retrace l'histoire d'une demeure viennoise et de ses habitants, une famille, pendant tout un siècle, au tournant de l'histoire de l'Autriche. Un croisement entre les Buddenbrooks de Thomas Mann et le Monde d'hier de Stefan Zweig. Ce monde englué dans des traditions s'effondre avec la première guerre mondiale et bouscule la vie de cette famille.

J'ai eu peur, au début, d'avoir atterri dans un traquenard littéraire. Et puis la lecture est devenue passionnante!
J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture « européenne », et je suis bien contente d'être « passée » en Autriche avec celui-ci!
Le style est agréable et le vocabulaire à la hauteur de mes attentes.
En prime: les liens avec les faits historiques du moment, pour allier imagination et réalité.

Plutôt Buddenbrook que Downton Abbey

Une saga familiale qui porte presque autant sur les habitants du n°10 que sur la maison elle-même et l'esprit autrichien. Un peu lent mais passionnant.
Une critique plus détaillée et d'autres sur
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