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4,05

sur 1089 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans son livre, Pêcheur d'Islande, Pierre Loti décrit la vie menée par les habitants de Paimpol et de ses environs au 19ème siècle. de février à août, les hommes partaient en mer d'Islande pour pêcher la morue. Les femmes restaient à terre et attendaient leur retour. Lors de noces, Gaud tombera amoureuse de Yann Gaos. Malgré une attirance mutuelle, Yann se défilera pendant 2 ans et ce n'est que la 3ème année qu'il demandera à Gaud de l'épouser. Les noces seront préparés au plus vite pour qu'elles soient célébrer avant la nouvelle saison de pêche et après 6 jours de mariage, Yann repartira vers l'Islande et ne reviendra pas…
Le livre décrit très bien la vie de ces bretons d'alors, avec la dureté des éléments, que ce soit sur terre ou en mer et la pauvreté des familles. On visualise facilement le quotidien des hommes et femmes de cette époque, la rusticité des habitations et les difficultés de tous les jours. La mort est omniprésente et touchait toutes les familles : mort en mer, mais aussi mort à la guerre pour Sylvestre, le quasi beau-frère de Yann qui ne reviendra pas de ses 5 ans de service au Tonkin. La mer est un personnage à part entière. Gaud devra s'incliner face à cette « fiancée » qui lui prendra son homme. Les sentiments et émotions des différents personnages sont très bien décrits. le personnage de la grand-mère de Sylvestre est particulièrement attachant, elle qui n'a plus de larmes pour pleurer tous ses hommes que la mer ou la vie lui a pris. le chapitre où elle va à Paimpol, convoquée par l'administration, pour apprendre que son dernier petit fils est décédé est particulièrement touchant.
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« Ce calme de la brume, cette obscurité blanche endormaient l'esprit. Tout en pêchant, on se chantait pour soi-même quelque air du pays à demi-voix, de peur d'éloigner les poissons. Les pensées se faisaient plus lentes et plus rares ; elles semblaient se distendre, s'allonger en durée afin d'arriver à remplir le temps sans y laisser des vides, des intervalles de non-être. »
Telle est la vie de ces pêcheurs d'Islande que Pierre Loti raconte, depuis la pêche jusqu'à la lointaine Chine – où quelque drame injuste se joue –, en passant par la Bretagne, terre de ces hommes qui se frottent à l'immensité aussi irrésistible qu'assassine : le large.
Malgré ladite immensité, ce roman est une oeuvre de l'intimité : celle des pensées, des sentiments, des espoirs et des chagrins des personnages qui composent cette histoire cruelle. Personnages marqués par la rudesse de l'existence, nés sur une terre rude, mais forts de cette humanité qui le rend si dignes et attachants. Il faut dire que ces gens-là vivent tous sous la coupe de la mer, cette ombrageuse dame qui, telles les Parques, préside à leurs destinées. « La mer, leur tombeau de demain », dit funestement le texte. Cela incite à une certaine humilité.
Tueuse mais séductrice, la mer : « Les lames, frisées en volutes, continuaient de se courir après, de se réunir, de s'agripper les unes les autres pour devenir toujours plus hautes, et, entre elles, les vides se creusaient. »
Ici, le bonheur se paie comptant et de la plus terrible façon. Et puisque c'est écrit avec un talent inouï, on en éprouve une tristesse tout aussi inouïe.
Récit de la simplicité, le roman de Pierre Loti nous déroule, comme en une longue prière littéraire, la fragilité de l'existence. En écho, les mineurs de Germinal pourraient se dire les frères de ces marins bretons. Même s'il est ici question des damnés de la mer et non de la terre.
Enfin, au regard du destin de Gaud et Yann, de Sylvestre et quelques autres, ces vers de Ronsard me viennent spontanément à l'esprit :
« Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie. »
Le bonheur se prend, il ne s'attend pas…

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En cette fin du XIXe siècle, la vie des marins bretons est rude. Les plus vaillants partent six mois par an pour pêcher la morue au large de l'Islande. Travail harassant sur une mer déchaînée et dangereuse. A terre, les femmes - mères, épouses, promises – attendent leur retour. Yann est un de ces « islandais » : séduisant, dur à la tâche et taciturne. La jeune Gaud l'aime en secret.
Voilà l'essentiel de l'histoire racontée par Pierre Loti. L'auteur n'use pas de rebondissements en cascade pour tenir le lecteur en haleine. Au contraire, il s'appuie sur de fidèles descriptions de la mer, du ciel, des maisons bretonnes, des familles de Paimpol…
Ce roman a le charme suranné des grandes oeuvres classiques. Pour moi, il a tenu ses promesses d'évasion et d'émotion.
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Non Loti n'était pas breton, mais c'est à s'y méprendre tant son récit témoigne de sa tendresse et de sa poésie à l'égard de ces gens de Paimpol. Près de 140 ans après sa première publication, Pêcheur d'Islande est d'une vivacité et d'un rythme très moderne. Loti dépeint l'attachement des populations à la mer, celle qui les enrichit, les unit et les tue. Très attachants,les personnages du roman s'en remettent à la cruauté de leur vie. Loti évite très subtilement le pathos, et préfère mettre en lumière la sensibilité, l'humilité et la vaillance. Merci au Capitaine pour ce trait d'union entre gens de mer. En cette année de commémoration charentaise, nul doute que la Bretagne pourrait tout autant louer son talent.
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Quelle merveille que ce roman ! Je découvre Pierre Loti avec ce classique. Totalement immergée dans la littérature "maritime" ces dernières semaines j'ai souhaité poursuivre avec ce roman dont je ne savais rien avant de commencer ma lecture.
Très vite j'ai été absorbée par l'ambiance et l'histoire d'amour chaste et touchante de Gaud et Yann. Si l'on pressent dès les premiers chapitres que la mer dans ce roman n'est pas une maîtresse que l'on délaisse facilement pour lui préférer des amours plus terrestres, l'on ne peut s'empêcher de s'attacher et d'espérer, tout comme la belle Gaud, éperdument amoureuse du beau et ténébreux pêcheur islandais.
Nous sommes néanmoins bien loin d'un roman à l'eau de rose, le vrai sujet du livre, le personnage principal, c'est bien la mer. A ses côtés on côtoie les hommes qui l'affrontent, s'y accrochent pour survivre la moitié de l'année et les femmes restées à terre, condamnées à l'attente et à l'angoisse.
L'ambiance, les décors, les moments à bord de ces bateaux de pêche sont admirablement écrits, les habitudes, le mobilier y sont détaillés avec précision mais sans longueur.

Tout comme Yann lors des longues pêches estivales, jamais de temps mort, jamais d'ennui dans ce récit. Tout à tour en mer et sur terre nous sommes à la merci nous aussi de "ces eaux noires et profondes".
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J'avais ce livre dans ma bibliothèque depuis quelques décennies mais j'hésitais à l'ouvrir, idée préconçue qu'il ne me conviendrait pas, une histoire de pêcheurs à mourir d'ennui.
Et pourtant, quel dommage d'avoir autant différé la lecture de ce monument de la littérature française.
Il se lit aussi simplement qu'il est écrit, nous partageons les saisons de pêche des hommes de cette Bretagne de pêcheurs ainsi que le quotidien de ces femmes qui attendent le retour de leurs hommes, qui, quelquefois en font des veuves, la mer les ayant gardés pour elle.
Nous vivons cela de façon intime en suivant le quotidien de la grand-mère Yvonne, de son dernier petit fils Sylvestre, de Yann, son meilleur ami, comme un frère pour lui, de Gaud, la demoiselle de la ville, venue vivre dans ce petit village du bout de Bretagne.
Tout n'est que délicatesse dans ce livre, il nous fait participer à la vie simple de ces villages de pêcheurs du XIX ème siècle, rythmés par le départ et le retour des hommes les « Islandais », qui partaient pêcher le poisson jusque dans les riches eaux de la mer d'Islande.
En somme, un vrai coup de coeur, il est dommage que tout comme Gaud et Yann, j'ai perdu tout ce temps, trop fière pour profiter de ce bonheur qui était à portée de main…
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Gaud est une fille du pays de Paimpol, parti jeune à Paris avec son père qui a fait fortune dans a pêche. Elle rentre vivre à Paimpol à l'âge de 20 ans. Lors de festivité, elle rencontre et tombe éperdument amoureuse de Yann, un jeune pécheur d'Islande grand et fort travaillant sur le bateau "La Marie". Mais lui n'aime que la mer et dit être marié avec elle.
La vie des islandais, ces pécheurs qui partent du printemps à l'automne vers l'Islande pour pécher, est une vie dangereuse avec les naufrages mais aussi dure pour les familles dans l'attente d'un potentiel retour et de cette absence.
Pécheur d'Islande raconte au fil de plusieurs saisons comment Gaud toujours amoureuse de Yann essaie de se rapprocher de lui qui la fuit au début puis leur amour.

Pierre Loti raconte la dureté de la vie de ses pécheurs que cela soit du point de vue des "Islandais" mais aussi de ceux restés sur la terre. Témoignage d'une époque passée, remplacé un temps par les Terres neuves mais aussi de l'histoire d'un territoire.

Dans la première partie du lire, l'histoire suit aussi Sylvestre, fiancé à une des seur de Yann et servant sur le même navire et aussi ami d'enfance de Gaud qui doit partir pour le service militaire dans le Tonkin, province de Chine. Pierre Loti dans les passages concernant Sylvestre, montre toutes les horreurs imposés par cette guerre à l'autre bout du monde par l'intéressé et mais par les familles, ici sa grand-mère seul famille restante.

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Classique ? surtout pas, quel dommage : les Classiques tout le monde les connait mais personne ne les a lus !
Roman d'amour ? non, roman des passions.
D'aventures peut être ? pas plus, ces gens-là ne cherchent rien d'autre que la vie.
Du terroir ? ça impliquerait une limite géographique, difficile à poser face à l'Océan…

C'est en tous cas un véritable coup de coeur pour moi, en plus que des coups au coeur et à l'âme. Il est rare que j'éprouve l'envie de noter des phrases entières sur un calepin, et tout aussi inhabituelle la furieuse envie de relire intégralement l'oeuvre celle-ci à peine terminée, à voix haute, pour qu'un maximum de personnes puissent entendre, écouter, vibrer !!

Je n'exagère pas en écrivant que c'est un roman magistral, en espérant que mon enthousiasme sera communicatif et vous fera lire les premières pages : il n'en faut pas plus pour être englouti.
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Ce livre est d'une naïveté franchement désarmante. L'histoire d'amour, les descriptions des paysages hyperboréaux, la vie de ces "islandais" de Bretagne, etc. : tout semble évident sous la plume de Pierre Loti qui nous livre ici un récit d'une grande douceur. Je n'ai qu'un seul regret : ne pas avoir été au bord de la mer au moment où je le lisais.
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Chaque année, en février jusqu'à la fin de l'été, les marins de Paimpol prennent la mer pour les côtes islandaises. Là-bas, la pêche à la morue, fructueuse, permet à ces hommes, ces pères et ces fils de subvenir aux besoins de leurs familles. 

Pendant ces longs mois d'absence, dans les chaumières de ce port breton, les femmes, elles, doivent faire face à l'attente, à la solitude et à l'inquiétude de ne pas les voir revenir. Car si la mer nourrit cette région, elle reprend aussi beaucoup d'hommes. 

La jeune Gaud, de retour au pays après avoir vécu à Paris, s'éprend ardemment de Yann, un marin têtu et taiseux qui vit au rythme de la pêche, de ces départs lointains vers les mers du Nord. Et il y a le jeune Sylvestre, dix-sept ans, qu'un lien fort unit à Yann et qui doit prendre les armes pour son pays en effectuant son service militaire.

Que ce soit sur terre ou en mer, Pierre Loti se révèle être un talentueux conteur et, de sa plume, il brosse une toile incroyablement réaliste de la vie à cette époque au coeur de ce port breton. Des conditions de travail extrêmement rudes de ces marins islandais, surnom qu'ils doivent à leur lieu de pêche, à la description du quotidien de celles qui restent, tout est absolument saisissant. 

La mer est le personnage central de ce récit magnifique et poignant mais les autres ne sont pas en reste et marquent les esprits comme la vieille Yvonne par exemple. de plus, l'auteur dépeint superbement les sentiments qui les habitent. J'ai refermé ce livre bouleversée et envoûtée par cette histoire.

Un roman de toute beauté. 
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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