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4,05

sur 1089 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pierre Loti connait son sujet, il connait les bateaux, les marins, car il est officier de marine. Il a peut-être côtoyé des pêcheurs de morue, lors de son séjour chez un ami à Rosporden (près de Concarneau), il les décrit fichtrement bien.
Yann dit vouloir se marier avec la mer, alors que Gaud se languit de lui et qu'elle de surcroit ne lui est pas indifférente. Oui, mais trop orgueilleux, il la mènera en bateau pendant trois Islande, trois longs étés sans marins et trois hivers à se fuir. Jusqu'au dernier été, où il craque enfin. "De raison, il ne pouvait pas lui en donner, parce qu'il n'y en avait pas, il n'y en avait eu jamais. Et bien oui, tout simplement il avait fait son têtu et c'était tout " Enfin, c'est le bonheur. le bonheur ne dure jamais. Pour eux, ce fut six jours.
Pierre Loti nous décrit des personnages attachants. On sent beaucoup d'empathie, pour les marins, pour les femmes restées à quai, pour les vieilles comme Yvonne, pour les petits gars morts à la guerre qui ne les concerne pas, pour cette pauvre Gaud languissante, pour ce couple délicieusement heureux. La vie est dure en ce temps-là.
Et connaissant la mer du fond des tripes, il nous raconte les navires, les vagues, les ciels, les vents, les mauvais temps, les tempêtes, comme un peintre, en le lisant je voyais Turner.
Par rapport au livre de Dina (de Herbjorg Wassmo) qui se passe aussi au milieu du XIX°S dans le même milieu de la mer la Bretonne est beaucoup moins délurée. Autant Dina était une femme libre, débordante de vie et capable de tous les excès, autant Gaud est une jeune fille, certes pleine de qualités, mais un peu engoncée dans le carcan des conventions et des interdits. La Norvège était sans doute plus ouverte que la Bretagne.
Evidemment, les conditions de pêche sont bien différentes maintenant, mais il y a toujours des bateaux, toujours des tempêtes et toujours des amants séparés. J'ai bien aimé ce livre, il m'en reste un sentiment de mélancolie, poignant.
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J'avais déjà lu ce texte, il y a bien une quinzaine d'années et je suis ravie de l'avoir relu.

Tout ce que l'on sait de la vie des marins pêcheurs bretons est là, les départs pour des mois d'un travail rude et trop souvent mortel, les femmes restées sur terre qui attendent le retour de l'homme, frère, fils ou mari , les cimetières habités de fratries d'hommes morts en mer...

L'ensemble est porté par l'histoire d'amour entre Yann et Gaud . le plus émouvant étant pour moi Sylvestre et sa grand-mère, un amour tellement fort lie ces deux êtres! C'était d'ailleurs de cette relation là dont je me souvenais le mieux .

L'écriture est très belle ce sont de vrais tableaux qui décrivent la mer et la lumière d''Islande ou la lande de Bretagne .

Bref à lire ou à relire , pour l'histoire d'amour, pour la Bretagne du XIXe siècle, pour la mer d'Islande, bref pour la beauté du texte
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je suis peu intéressé par les polémiques au sujet de son hypothétique homosexualité, de sa littérature dédaigneusement nommée "coloniale ou exotique". Tout ce que je vois, c'est une expression française qui poétise chaque élément, avec un sens de la prosodie remarquable. Une telle technicité fait honneur à notre langue. Curieusement il existe à New York, trois bars à vins assez chics, baptisés Pierre Loti. Cela m'a interpellé car en France il n'a pas le rayonnement d'un Flaubert, Zola, Balzac, Proust ou Maupassant. Mais les américains aiment les romanciers français : Maupassant et Victor Hugo, sont chez eux starisés, ils en ont fait des Dieux ! Là encore j'ai été séduit, par ces pêcheurs d'Islande : je croyais presque être avec eux, sur la mer froide, apercevoir le soleil « ce gros ballon triste flottant dans l'air à quelques mètres au dessus des eaux » c'était magique ! Pour cette capacité à m'emporter, même dans des descriptions qui ordinairement m'endorment, pour sa poésie, il mérite 5 étoiles.
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Je découvre Pierre Loti avec Pêcheur d'Islande. J'ai suivi quelques recommandations vues sur Instagram et je ne regrette absolument pas mon choix de lecture.

L'écriture de Pierre Loti est très immersive : je me suis plusieurs fois promenée sur les chemins côtiers de la lande bretonne, imaginée à Paimpol, ou accoudée à la fenêtre à côté de Gaud.

Les personnages sont parfaitement bien décrits ainsi que toutes leurs émotions. Beaucoup de romantisme délicat et pudique que j'ai adoré parcourir au fil des pages.

Le dénouement est tragique mais plein de poésie et de puissance.

Un beau coup de coeur pour ce roman!
Lien : https://cestecrit.com/2024/0..
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[Livre audio, lu par Victoria pour le site litteratureaudio.com]
Un très beau livre, plein d'atmosphères et de paysages, de beaux personnages sobres. Une histoire toute simple dont on sent venir le dénouement bien à l'avance, mais finalement les événements semblent n'être qu'un prétexte aux descriptions superbes, tant des émotions que des lumières ou des ambiances.

La lecture par Victoria est de très bonne qualité. Je déplore l'usage de bruits de fond qui m'ont parfois semblé trop envahissants. Néanmoins, malgré ce petit détail, je vous recommande ce roman audio.
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Que l'écriture de Pierre Loti est belle ! Un grand roman d'amour. Amour que se partagent la mer et une femme, reste à savoir laquelle des deux l'emportera et si pareil amour peut se partager. Il y a une force incroyable dans ces pages qui nous feraient presque sentir les embruns chaque fois qu'on les ouvre. Un texte vraiment magnifique qui mérite d'être lu et relu.
Lien : http://madimado.com/2013/07/..
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Pêcheur d'Islande, paru en 1886, fut le plus grand succès de Pierre Loti.

Ecrivain et officier de la marine française, le décor de son roman se situe, comme pour nombre d'autres, en Bretagne.

Son écriture très poétique nous fait partager la vie rude des pêcheurs bretons qui, au péril de leur vie, partent pour de longues campagnes de pêche à la morue en Islande. Au milieu de magnifiques descriptions de ces paysages presque lunaires, on ressent la difficulté de leur métier face aux caprices de la mer qui emporte régulièrement nombre de vaillants marins. Sur fond d'une romance entre Yann, pêcheur d'Islande et Gaud, une jeune demoiselle du village, il nous présente également la vie de leurs familles attendant avec impatience et crainte leur retour à la fin de l'été. La joie du retour des hommes ou la tristesse de leur disparition en mer nous remplissent d'émotion à chaque page et on y retrouve les deux visages de la mer, celle calme qui permet aux hommes de pêcher et de nourrir leur famille et celle coléreuse qui n'hésite pas à leur prendre leur vie. L'auteur parvient avec agilité à nous faire prendre conscience que l'homme peut ne pas être grand-chose face aux éléments naturels, tels que la mer. Il fait un parallèle un peu surprenant avec la guerre de Chine qui, à la période du roman, tire à sa fin mais entraîne toujours des pertes humaines difficiles à comprendre pour les familles de ces hommes exilés loin de chez eux.
J'ai pris beaucoup de plaisir à relire cette oeuvre toujours aussi poignante et dont la belle écriture entraîne un plaisir de lire sans cesse renouvelé.
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. « Malgré sa coiffe elle avait un air de demoiselle. debout elle était un peu grande ; sa taille était moulée comme celle d'une élégante. C'est vrai, elle avait bien commencé par être une petite Gaud, courant pieds nus dans l'eau, n'ayant plus de mère, allant presque à l'abandon pendant ces saisons de pêche que son père passait en Islande ».
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. Je vais poursuivre avec d'autres livres de cet écrivain voyageur. J'ai commencé à me pencher sur la vie de l'auteur, elle est passionnante!
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. Dès les premiers mots une saveur iodée vous envoûte. J'ai tout découvert de ces pêcheurs de morues qui au 19ème siècle partaient pour des campagnes de pêche longues et terribles où cadences infernales rimaient avec insécurité et hostilité du milieu. Une mer qui nourrit, une mer qui engloutit.
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. C'est depuis Paimpol, la Bretagne est un réel personnage du roman, que Pierre Loti, nous raconte cette histoire d'amour passionnée entre Gaud et Yann. Une histoire intimiste, pudique et romantique. Vous vous verrez traquer l'horizon au côté de ces femmes qui attendent le retour des êtres aimés, serez emportés par la poésie des paysages, le courage et l'abnégation de ces hommes, la fidélité de ces coeurs à jamais unis, la solidarité et la rudesse de cette vie.
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. Cette mélancolie vous touchera, j'en suis persuadée, alors laissez-vous chavirer…
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Un roman très beau et poétique, mais d'une tristesse insoutenable en ce qui me concerne (je suis très sensible ^^). L'épisode de Sylvestre et de sa grand-mère Yvonne m'a fait verser bien des larmes. A lire quand on est d'humeur mélancolique, pour devenir encore plus triste et pleurer un bon coup.

Les descriptions de la Bretagne et de la mer sont vraiment sublimes, et j'ai beaucoup aimé le style de cet écrivain que je ne connaissais pas : très simple mais poétique.
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On aime ou on aime pas ce roman à la beauté déprimante.
Toujours est il qu'avec cette oeuvre Loti se detache clairement comme le champion du monde de l'hypotypose.
Fermez les yeux. Vous y êtes.
Moi qui suis en général réticent à traverser les longues descriptions balzaciennes, j'ai été séduit par celles de Loti dans cet ouvrage en particulier.
Un vrai tableau, frais et humide, en camaïeu de gris et de vert.
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