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4,05

sur 1089 notes
Après avoir lu « A Islande » de Ian Manook, il fallait que je relise « pêcheur d'Islande ». Loti était un marin et la mer, il connaissait, mais c'était un militaire, pas un pécheur de morues. Ses descriptions maritimes sont superbes, tout comme ce qu'il décrit de l'attente de celles qui sont restées à terre. Les descriptions de la vie à bord des islandais de Paimpol, pêchant tranquillement en chantant Jean-François de Nantes ou en discutant de femmes, péchent par contre, à mon avis, par excès de romantisme. La version moderne et plus dure de Manook est sans doute plus représentative de ce dur métier que beaucoup payaient de leur vie. Un beau roman cependant même si je préfère personnellement le réalisme de Mannook au romantisme un peu désuet de Loti.
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Dans ce roman, le plus connu sûrement de Pierre Loti, on suit Gaud, fille d'un commerçant prospère de Paimpol, et Yann, un pêcheur breton qui prend régulièrement le large pour les mers du Nord, un « Islandais » comme on appelle ces pêcheurs.

Ayant passé mon adolescence à Paimpol, et mes parents y habitant toujours, je me devais de lire un jour ce roman, et de découvrir de manière plus générale Pierre Loti.

La mémoire de ces « pêcheurs d'Islande » est toujours profondément encrée dans l'Histoire et la culture de Paimpol et ses environs, il y a un vrai passé avec l'Islande et la pêche, passionnant d'ailleurs.

C'est un très beau roman, qui m'a d'autant plus plu que j'ai grandi sur ces côtes bretonnes alors j'arrivais parfaitement à visualiser certaines scènes et imaginer la vie d'autrefois. On y suit le quotidien tant des marins au large que des femmes attendant le retour de leur mari ou des veuves, nombreuses.

C'est un récit d'amour, de deuil. La mer, vivante, parfois paisible, parfois dangereuse voire mortelle, et ses marins. C'est beau, certains passages ou descriptions sont magnifiques.

Je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume de Pierre Loti, je serai curieuse de découvrir le reste de son oeuvre.
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Les voyages forment la jeunesse..Il font aussi découvrir la littérature.
En vacances à Paimpol, j'ai entrepris la lecture après avoir parcouru à pied les différents lieux du roman. Et là, quel choc... Ce livre m'a ému à un point que la pudeur m'empêche d'exprimer. Cette histoire d'amour entre Gaud et Yann sur fond d'une Bretagne du 19 e siècle et de la pêche en Islande est d'une poésie incroyable. Pierre Loti a ce don assez unique de rendre vivant les éléments : la mer et la Bretagne deviennent ainsi des personnages à part entière du roman.
La description des Mers d'Islande est certes à la limite du fantastique et la Bretagne du 19 e siècle assez idéalisée mais cela ne fait que renforcer la force et la poésie de ce roman.Enfin, cette histoire est aussi résolument moderne par la difficulté à communiquer pour ces deux êtres..Dorénavant, à côté de Tristan et Yseu, Roméo et Juliette, il y aura Gaud et Yann dans mon panthéon de l'Amour..Au final, le succès de ce livre à sa sortie en 1886 est tout à fait justifié
Je ne sais plus quel auteur disait : "lire est un acte physique"..
Avec ce livre, c'est tout à fait cela : j'ai eu l'impression pour la première fois d'être dans un état second en le lisant tellement j'ai été transporté par cette
histoire et cette poésie..
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Sylvestre et Yann sont pêcheurs. En Bretagne, tous ceux qui, comme eux, partent vers le Nord pendant les mois d'été pour pêcher la morue sont des Islandais puisqu'ils s'approchent bien près de cette île septentrionale. À bord de la Marie, Sylvestre et Yann n'envisagent pas d'autre vie que celle qu'ils mènent. Mais Sylvestre est en âge d'effectuer son service militaire et c'est en Chine, bien loin de sa grand-mère Yvonne, qu'il va faire combattre pour la France. Quant à Yann, ce beau et grand garçon de 27 ans, il ne pense qu'à la mer, au grand dam de Gaud, la cousine de Sylvestre qui s'est éprise de ce jeune homme fort et doux. Pendant deux ans, n'osant se déclarer et attendant une parole de Yann, Gaud aime en silence. Quand un drame finit par les unir, la mer attend son heure, prête à rappeler sa promesse à Yann. « Un de ces jours, oui, je ferai mes noces […], mais avec aucune fille du pays ; non, moi, ce sera avec la mer. » (p. 22) Cette fanfaronnade pourrait être prémonitoire et bien funeste : avec la mer, les noces consommées sont stériles et cruelles.

La mer est bien plus qu'un décor ou un lieu : entité nourricière et assassine, elle donne autant qu'elle prend. Craints et respectés, les flots gardent une dimension mythologique, presque magique et les femmes qui restent à terre savent qu'elles ne peuvent pas disputer leurs hommes et leurs fils à cette maîtresse exigeante. « Inquiète, elle l'était beaucoup dans son bonheur, qui lui semblait quelque chose de trop inespéré, d'instable comme les rêves. » (p. 217)

J'avais découvert Pierre Loti quand j'étais adolescente avec aziyadé qui ne m'avait pas vraiment convaincue. Je gardais cependant Pêcheur d'Islande pour la bonne bouche : quand il est question de Bretagne, de rudes amours et d'océan, je ne résiste pas. Certains aspects de ce roman m'ont rappelé Les travailleurs de la mer de Victor Hugo. Pierre Loti, s'il est moins épique, n'en est pas moins émouvant : il peint à merveille les chagrins profonds des hommes à tel point que j'ai souvent versé une larme sur les pages de ce roman.
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Louis-Marie-Julien Viaud a été officier de marine, et ses romans sont largement inspirés de ces nombreux voyages, de son gout pour l'exotisme !
Amour, Mer, Mort sont les thèmes de ce roman qui se déroule au XIX ° siècle en Bretagne !
C'est la rude vie de ces marins qui partent tous les étés pêcher les morues dans le Nord, du coté de l'Islande : d'ou leur surnom: les islandais !
Il y a Sylvestre : 17 ans qui va être obligé d'aller faire son service militaire en Chine, et Yann : 27 ans, taiseux et timide qui est passionné par la mer !
Lors d'un bal, Gaud fille de Mevel, ancien islandais qui a fait fortune et vit à Paris, s'éprend de ce grand et beau marin qui navigue sur la "Marie " avec le capitaine Guermer, mais Yann n'y prête pas attention et la considère comme une parisienne gâtée et riche ! Après le décès de M.Mevel , Gaud devenue pauvre va se réfugier chez la vieille Yvonne, grand-mère de Sylvestre et elle est obligée d'aller travailler pour survivre. Mais, elle aime toujours son Yann qui part de plus en plus pêcher en haute mer.. Hélas, entre-temps, Sylvestre est obligé de partir au Tonkin et les 2 femmes restent seules !
Une histoire d'amour classique qui va se concrétiser après 2 ans d'attente par un mariage entre Gaud et Yann ! Son bien aimé va être obligé de partir 6 jours après et ne reviendra pas !
C'est le triste sort de ces femmes de marins qui attendent désespérément leurs hommes, qui guettent au bord des falaises l'arrivée des morutiers !
Pierre Loti nous immerge dans la vie des pauvres marins qui se battaient contre les éléments, qui trouvaient souvent la mort loin de chez eux en laissant des veuves, des orphelins, des familles entières les pleurer !
Pierre Loti avait épousé une japonaise de 18 ans lors de son séjour au Japon et, l'avait laissée (comme Madame Butterfly ) grâce à un mariage temporaire ! Et, ce fut pour lui l'occasion d'écrire " Madame Chrysanthème ", puis fasciné par l'Empire Ottoman : il avait eu au cours de son séjour à Stamboul une jeune maîtresse : un autre livre: "aziyadé " , puis une liaison avec une jeune " basque " et un fils non reconnu " Ramuntcho " sans oublier le fameux "Roman d'un spahi " inspiré d'un voyage au Sénégal ! Tous lus pendant mon adolescence ! ! !
Chroniqueur, essayiste Pierre Loti avec son écriture limpide, poétique nous fait vivre avant l'heure des moments d'histoire, d'humanité et, nous livre sa quête du bonheur : " Mon mal, j'enchante ".
L.C thématique de juin 2023 : l'auteur est un HOMME.
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Paru en 1886, on sent bien comment nos sociétés ont évoluées depuis.
Au delà de ça, c'est un chouette petit roman sur la vie des bretons à cette époque, et plus particulièrement les marins. Alors leur vie n'était pas tendre, partis la moitié de l'année, sans être sûrs d'en revenir. Et les femmes qui s'occupaient de tout pendant ce temps là !
Il y a bien sûr une histoire d'amour, que j'ai appréciée, moi qui n'aime pas particulièrement cela.
J'ai passé un bon moment aux côtés de Gaud et Yann, avec une petite préférence pour l'histoire dans l'histoire de la grand-mère et son petit-fils Sylvestre.

Merci challenge solidaire 2022 !
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Pour moi, Pêcheur d'Islande de Pierre Loti est, avant tout, un souvenir d'enfance…
Ce roman figurait dans la petite bibliothèque de ma grand-mère, au pied de son lit. C'était un petit livre à la couverture souple, recouvert de papier kraft, avec le titre et le nom de l'auteur écrit d'une belle écriture à la plume sur une étiquette aux bords dentelés…
Je l'ai lu très jeune, l'avais trouvé beau et triste, vraiment TRÉS triste… J'avais déjà un grand sens du tragique et je me souviens toujours des dernier mots… Je ne les citerai pas ici pour ne pas divulgâcher le dénouement de ce magnifique récit.
Je viens de le redécouvrir grâce à une très belle et très fidèle adaptation radiophonique sur France Culture.

Une intrigue très simple…
Yann est marin et il se proclame "fiancé à la mer". Il aime son métier par-dessus tout. de plus, il est fier et peu causant. Alors il hésite, parce qu'il est pauvre, à parler mariage avec Gaud, une fille d'armateur, un peu rêveuse, un peu étrangère, mal préparée à la vie d'attente de femme d'Islandais.
Gaud attend et espère qu'il va se déclarer…Il se décide à peine quelques jours avant le début de la nouvelle saison de pêche…

Une histoire de marins bretons qui vont pêcher la morue en mer d'Islande pendant les mois de printemps et d'été, quand il fait jour presque tout le temps ; on peut ainsi y travailler trente heures d'affilée dans des conditions épouvantables… Pierre Loti décrit ces conditions de travail difficiles, sur de petits bateaux entre la saumure et l'océan. La pêche se fait à la ligne, les poissons sont éventrés, vidés et stockés au sel dans la soute… L'auteur connaît bien les conditions de navigation, ayant été marin lui-même et l'ensemble est particulièrement réaliste, nous plongeant dans l'espace réduit, au milieu des hommes, de leurs histoires, de leurs chants, des manoeuvres et de la fatigue… Il nous parle aussi d'amitié virile et de pudeur…
Pierre Loti évoque aussi les mois d'hiver sur la terre ferme, quand Paimpol fête le retour des hommes, quand on se fiance, se marie, fait des enfants qui naîtront quand leurs pères seront repartis…

Une histoire de solitude dans les landes et les villages bretons pour les femmes qui attendent le retour de leurs maris, fiancés, fils, petits-fils, frères… et pour les veuves et toutes les endeuillées qui n'attendent plus rien…
Il y a plusieurs attentes : l'attente délicieuse du bonheur à venir, l'attente nerveuse quand les premiers bateaux rentrent au port, l'attente anxieuse quand certains ne reviennent pas, l'attente désespérée quand il faut bien se résigner à l'irréparable…
Aux côtés de l'héroïne, Pierre Loti donne la parole à toute une galerie de femmes de tous âges.

Un amour impossible (on se demande pourquoi…) entre Yann et Gaud, des atermoiements, une longue fréquentation, puis un bien court mariage d'à peine quelques jours avant le départ pour la campagne de pêche… Yann est taiseux, maladroit et Gaud bien discrète… Enfant, je ne comprenais pas leurs réticences, j'avais envie de les secouer un peu pour faire avancer leurs affaires, déjà sensible au charme du beau Yann.
Pierre Loti nous donne à lire les pensées intimes de Gaud, tout ce qu'elle ne montre pas, ses désirs, ses coquetteries, .sa patience…

Une rivalité entre les femmes et la mer qui prend les hommes et ne les rend pas toujours… Les descriptions des états maritimes sont le pendant des portraits de femme, comme une sorte de miroir. Ainsi, lors des noces, la mer se déchaine, comme attendant son tribut. L'élément liquide devient un personnage féminin à part entière, pourvoyeuse et prédatrice.

Je ne me souvenais pas vraiment de la participation de Sylvestre à la guerre du Tonkin… Pourtant, encore une fois, j'ai retrouvé les mots exacts qu'il prononce quand il est mortellement touché. Cet ancrage historique, avec la description des champs de batailles, met la barbarie des hommes en parallèle avec les dangers de la vie en mer.

Un roman qui m'avait profondément impressionnée.
Un récit magnifique, cruel.



Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Cadeau de ma grand-mère lorsque j'étais toute jeune, j'en ai gardé une impression positive, je savais que j'avais aimé mais je ne m'en souvenais pas du tout!
Plus de 30 ans plus tard je redécouvre donc ce magnifique récit : les conditions de vie sont rudes pour les pêcheurs bretons de ce roman qui partent plus de la moitié de l'année en mer, près de l'Islande, pour pêcher la morue. La vie est dure sur le bateau, malgré la camaraderie entre marins. Et à terre, les femmes patientent, avec comme "chat noir" les multiples tombes des marins jamais revenus.
Et pourtant, l'auteur retranscrit tout l'amour qu'ils ont pour leur pays, pour leur métier et les rêves d'avenir qu'ils forment.
J'ai redécouvert les descriptions de la mer et de la brume avec grand plaisir et j'ai partagé l'attente et l'espoir de Gaud avec tendresse.
Une superbe lecture.
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Un roman dramatique, roman d'amour dont la mer est l'un des personnages principaux. On lit avec plaisir cette fresque détaillant la dure vie des pêcheurs, des hommes envoûtés par une mer qui peut souvent devenir cruelle, surtout pour les êtres chers endeuillés après la perte d'un mari ou fils.
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Pas un coup de coeur, mais pas une déception non plus... Les avis sont soient fort élogieux, soit très en demi-teinte... Je me situerai entre les deux ! C'est une position plutôt sans engagement ça !!! C'est que j'ai beaucoup aimé l'écriture de Loti, pleine de finesse, délicate, mais rude à la fois, comme cette mer qui se déchaîne... pleine de poésie aussi, mais sauvage également, comme les vagues qui frappent fort sur les côtes escarpées qui forment ce si beau et grand paysage breton. J'ai également aimé l'attente de l'être aimé, celui parti en mer, et qui chaque instant nous fait douter de son retour... l'amour naissant entre Gaud et Yann, leur histoire fragile, est également très beau à lire... Mais... ce roman est également très lent, peut-être trop lent pour moi, qui m'a fait quelques fois cette envie de sauter des passages pour aller plus rapidement dans l'histoire... Chose que je n'ai pas faite, bien-sur, pour bien m'imprégner de l'écriture de Loti...
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