AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 160 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
10 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pierre Loti semble avoir été un étrange voyageur amoureux. (Lisez sur Wikipedia la description de son mariage au Japon !) de nombreuses rencontres avec des femmes « exotiques »* il a tiré autant de romans du même qualificatif.

Je ne le connaissais que pour avoir beaucoup aimé Les désenchantées, roman d'amour, où il mettait en scène un écrivain vieillissant, qui n'est plus séducteur volontaire mais toujours content de plaire, et déclaration d'amour à Istamboul presque plus qu'à ses femmes.
Le personnage Ramuntcho ne porte pas le nom d'une des amoureuses de Loti, mais celui d'un de ses fils (non déclarés), né d'une liaison avec une femme basque, qu'il a emmenée dans sa ville natale. Et le roman raconte l'histoire du fils d'une pauvre basque. Sa mère a quitté son père, riche monsieur de la ville, avant qu'il ne l'abandonne tout à fait, pour revenir dans son village. Je ne peux pas m'empêcher de penser que Loti songe ici à un destin qu'aurait pu avoir son fils.

Mais j'ai assez joué les Sainte-Beuve de troisième classe, revenons au texte. Vermeer fait remarquer sur Babelio que Loti y décrit un Pays Basque de carte postale (pelote et contrebande, rêve d'émigration) qui n'a guère plu aux basques. Pour moi, le problème essentiel est que l'auteur se regarde décrire en belles phrases, belles pages, beaux chapitres, cette région qu'il aime. Loti a été un auteur admiré, voire adulé, pour son style, il laisser glisser plume et imagination poétique pendant trop longtemps, et son intrigue fait l'escargot, ça ne bouge vraiment que pendant les dernières pages. La langue reste belle, mais ce n'est plus vraiment un roman, juste une situation : les amours contrariées d'un très jeune couple un peu stéréotypé.
Outre la langue, j'ai aimé la description de cette société basque et cette critique discrète des excès du catholicisme (sous la plume d'un protestant). Mais tout cela n'existe plus et n'a qu'un intérêt historique limité. Ma dernière question, en constatant qu'une version (bibliothèque verte) a été éditée pour les jeunes lecteurs dans la 2e moitié du XXe siècle : croyait-on encore aux effets moraux sur la jeunesse d'une telle lecture ?

*Bretons et Basques sont exotiques, pour Loti
Commenter  J’apprécie          302
Pierre Loti est un écrivain de l'impressionnisme. Comme ces peintres de la fin du XIX ème siècle, il accorde beaucoup d'importance aux variations de la lumière au fil des saisons, aux changements subtils apportés au paysage par le passage du temps qu'il décrit par petites touches, comme un peintre impressionniste à nouveau. Pour saisir cette évolution lente, le récit ne peut pas être celui de l'action, des péripéties, mais celui de la répétition dans la durée. Loti écrit donc peu au passé simple, mais à l'imparfait. Ainsi, même lorsqu'il évoque des actions qui pourraient être épiques, qui pourraient donner lieu en tout cas à une mise en récit comme les ruses des contrebandiers ou l'enlèvement de Gracieuse, ne sont pas approfondis ; le but de l'écriture de Loti n'est donc pas de créer un sentiment d'urgence ou de suspense, mais de voir l'écoulement du temps. Cela peut créer un sentiment de longueur : les descriptions sont belles, mais j'ai regretté un manque de péripéties.
Ce temps s'écoule, oui, à son rythme. Les descriptions sont partagées entre "l'autrefois" en partie fantasmé avec ses coutumes et sa langue, le temps des ancêtres, et un "aujourd'hui" qui est l'entrée dans la modernité, avec la conscription, la nationalisation française, le train et même l'immigration en Amérique du Sud. Ce contraste est intéressant, familier aux romans de Loti qui oppose souvent le paysage de ses rêveries et de ses imaginations à celui de la modernisation de cette fin du XIX ème siècle.
Si j'ai été charmée par les descriptions, je les ai cependant trouvées assez longues, et je n'ai pas accroché à la romance assez mièvre entre deux personnages principaux assez peu caractérisés, surtout que la fin est annoncée dès le début.
Commenter  J’apprécie          100
Loti Pierre
Ramuntcho

Roman semblable à d'autre du même auteur. Souvent des amours malheureuses.
Ici Ramuntcho est un jeune homme du pays basque, il joue à la pelote basque, sport important de la région mais il va aussi devenir contrebandier comme beaucoup d'autres.
Il est amoureux de Gracieuse et promet de l'épouser à son retour, mais il se fait attendre trois ans. La mère de cette dernière en a assez et décide de la placer dans un couvent. Couvent hors duquel Ramuntcho va tenter de l'enlever mais l'aventure va rater.
Roman d'amour si l'on veut, mais bien triste.
Mais au-delà de cette histoire il faut aussi voir le pays basque et les descriptions faites par l'auteur, certes, cela date de 1892 mais il donne une image importante et savoureuse de toute cette région quelque peu particulière.
Je viens de le relire avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          80
Ce livre m'a permis une relecture du roman Ramuntcho avec un oeil différent. Effectivement, je ne m'étais jamais penchée sur la vie de cet auteur, mais après l'avoir lu en préambule, on ne peut qu'avoir le sentiment que Pierre Loti a imaginé la vie que pourrait avoir son fils conçu avec une Basquaise.
Ramuntcho n'en est que plus mélancolique. Plus profond.

Pour ce qui est des autres récits du Pays Basque, ils mettent en évidence le style descriptif de la plume de Loti. Il y décrit finement et avec une clairvoyance les paysages et les us et coutumes des années 1900.
Qui d'ailleurs, mieux qu'un étranger, peut capter aussi bien des détails qui sont transparents pour l'autochtone qui les a toujours eu sous les yeux ?

Ce livre m'a rendu nostalgique d'un Pays Basque que je n'ai pas connu.
Quoi que, aux vues des descriptions de M. Loti, certaines choses, à plus d'un siècle d'écart, ne changent pas : le charme et les couleurs de chaque saison de la région. Et la critique égoïste de l'étranger (comme lui) contre le développement du tourisme et des infrastructures, voulant garder le Pays Basque comme lui l'a trouvé et aimé. Il serait horrifié de voir la côte basque aujourd'hui mais certainement surpris de voir que la culture et la langue y ont perduré...
Commenter  J’apprécie          80
Raymond et Gracieuse sont deux jeunes gens très amoureux qui rêvent ensemble d'un avenir commun, d'un mariage prochain (après le service militaire de Raymond) - peut-être d'un grand départ pour « les Amériques ». Et je n'en dirai pas plus - à ce propos, quelle est cette nouvelle mode chez Babelio de raconter l'histoire au complet dans la fiche du livre ainsi que dans les commentaires ? Pas très sympa pour les copains.
Comme toujours chez Loti, le récit est emprunt de tristesse, il exprime la nostalgie d'un rêve manqué, d'un royaume perdu. Les vieilles villes « fuient » les protagonistes, dans un village isolé « un dernier faisceau de rayons trace un halo couleur de cuivre et d'or » au-dessus d'un vieux clocher, les terres sont sombres et brunes, colorés « par la mort des fougères ».
La qualité de la langue est stratosphérique, c'est superbement écrit, et l'on apprend pas mal de vocabulaire. Cela se lit comme un long poème en prose, un peu comme Mireille de Frédéric Mistral.
La France que décrit Loti, a-t-elle seulement existé ? Il y a un petit côté carte postale désuet , un refus de la modernité (l'auteur n'aime pas le train !)
L'histoire est jolie bien que triste, mais bon…. Elle n'est pas non plus passionnante. J'étais content de terminer le livre, malgré une fin un peu plus palpitante ( pour moi il y a un creux au milieu de l'histoire)
En bref, Ramuntcho est un classique intéressant à lire, surtout si vous aimez la belle écriture, mais je trouve que ça n'a pas bien vieilli, contrairement à aziyadé qui m'a laissé un bien meilleur souvenir.
Commenter  J’apprécie          50
Loti peint le pays basque comme un lieu exotique, primitif, coupé de la civilisation moderne dans laquelle il se sent si mal à l'aise. Les paysages sont beaux, les filles sont belles, les garçons jouent à la pelote, font de la contrebande, et tombent amoureux. L'écriture est ampoulée à l'extrême, presque pédante. Tout ça semble bien mièvre.
Et pourtant ! Pourtant, entre les lignes, on entend une souffrance, un cri. Peut-être est-ce Loti lui-même, le déraciné, qui cherche en vain un endroit sur cette terre où il pourrait enfin se poser ?
Commenter  J’apprécie          50
Ce n'est pas le meilleur Loti...A l'évocation du Pays basque on s'attend à autre chose...Surtout quand on le connait et qu'on y a certaines attaches! le caractère unique de ce pays et de cette population n'est pas assez mis en évidence, dommage...
Commenter  J’apprécie          20
un joli récit qui immerge dans l'intimité du pays basque. Ramuntcho n'est pas des plus chanceux... le prix à payer alors quand on est pas pur sang basque ?
Commenter  J’apprécie          10
Je préfère Loti en Bretagne (Mon frère Yves, Pêcheurs d'Islande), à ce Loti basque. Mais ça se lit quand même.....
Commenter  J’apprécie          10
A pas ouf' bien vieilli, mais genre pas ouf', très prude, certes très proche des éléments de culture basque, mais aussi très romantisé, très "à la Carmen", style Mérimée et le fantasme qu'inspirait l'Espagne en cette fin de XIXème siècle. C'est cependant très agréable de se faire balader dans cette épreuve de Sisyphe qu'est le travail de contrebandier.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (381) Voir plus



Quiz Voir plus

Le pays des Lotiphiles

Le vrai nom de Pierre Loti était :

Louis Poirier
Henri Beyle
Julien Viaud
Fréderic Louis Sauser

10 questions
49 lecteurs ont répondu
Thème : Pierre LotiCréer un quiz sur ce livre

{* *}