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3,92

sur 714 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De l'avis de certains " supporters " de Jerôme Loubry , il semblerait que ce roman ne soit pas son meilleur , c'est tout au moins ce qui m'a été rapporté par mon libraire avec qui nous en discutions .Pour ma part , loin d'avoir lu tous ses ouvrages , et n'étant pas spécialement fidèle à un auteur , je donnerai un avis plutôt favorable dans la mesure où , météo plus que maussade aidant , j'ai commencé ma lecture un matin pour la terminer sur les coups d' une heure du matin la nuit d'aprés .Un signe que j'ai tout de même tourné rapidement les pages , avide de parvenir au bout d'une histoire tout aussi sombre et anxyogène que l'air du temps , mais passionnante .
Pensez donc , ça commence par des obsèques .Bonjour l'ambiance .Le fils du " héros de la fête "s'avance devant la tombe de feu son père et , publiquement , crache sur le cercueil .Comment un fils peut -il en arriver là ? Qu'est-ce qui peut bien justifier un tel geste de souffrance et de colère , voire de haine ?
C'est bien là tout l'enjeu de ce récit qui , en nous transportant tantôt en 2019 , tantôt en 1995 nous délivrera les tenants et aboutissants de ce geste peu humain .
Passant d'une époque à une autre avec un style trés " coulant "et des dialogues au diapason , l'auteur sait capter notre attention et nous garder toujours sous sa coupe . le lieu de l'action , trés " intimiste " donne au récit la part de mystère qu'il faut et contribue à maintenir un climat finalement assez oppressant .
Les personnages essentiels sont relativement peu nombreux et portent chacun en eux une part ensoleillée et une part obscure , chacun peut être impliqué dans ce noeud qui ne veut pas dire son nom .
Par contre , les retrouvailles de Damien , le cracheur et son amour de jeunesse , Oriane vont redonner à notre moral en berne , un sacré coup de mieux et de nombreuses raisons d'espérer des jours plus apaisés .
Si ce n'est pas le meilleur roman de Loubry , alors je vais vite me précipiter sur les autres .Par contre , ce n'est que mon avis et loin de moi l'idée de contester d'autres avis de personnes tout autant voire plus , respectables que moi .
Allez , chers amis et amies , je vous laisse .Aujourd'hui , chez nous , le froid est présent mais ....le soleil ( ah , le soleil , enfin ) aussi alors , pour moi ce sera ...dehors !!!
Comment ça , je ne vous ai rien dit de l'histoire ? Mince , c'est vrai . Mais plus le temps , excusez mais ...le soleil ! Et puis , vous êtes grands , hein , pas besoin de vous résumer .Ma philosophie :ne jamais trop en dire ! Vous verrez dans le roman , c'est ....une qualité .
Amitiés à tous et toutes .
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Laissez-vous bercer par le lent balancement des vagues, mais prenez garde aux ressacs, ils sont insidieux.

Jérôme Loubry n'est décidément pas du genre à se reposer sur ses lauriers. A chaque livre une autre ambiance, à chaque roman une autre manière d'appréhender l'histoire. Tel un conteur à la recherche continuelle d'une nouvelle forme narrative, tout en gardant ses bases.

Car ce Chant du silence est davantage un roman noir qu'un thriller, même si les amateurs de ce dernier genre auront de quoi se sustenter durant la seconde partie.

Ce qui frappe dès les premières pages, c'est le soin tout particulier apporté à l'écriture, moins directe, apprêtée à construire subtilement une ambiance. L'atmosphère y compte alors davantage que l'intrigue, mais la servira ensuite.

Il était essentiel pour l'auteur de décrire l'importance de l'environnement, et cette mer qui forme et déforme les gens qui en vivent, directement ou par ricochets. D'où l'importance de se laisser porter par les vagues de mots et s'imprégner de cette ambiance pour découvrir peu à peu ceux qui en sont le sel, les personnages.

Ces protagonistes qu'on va apprendre à connaître, à travers leur complexité autant que leurs failles. Parfois en décalage (volontaire) avec la langueur des mots. Comme Damien, qui vient cracher sa haine du père, au sens propre comme au figuré, dès les premiers chapitres. Une violence frontale, en dichotomie avec la plume aérienne des premiers chapitres.

Cette dualité est une bonne image de ce roman à cheval entre deux genres, même s'il se cherche parfois. Une manière aussi de se laisser emporter par les mots autant que par les vagues d'émotions.

Le silence peut être assourdissant, créant des acouphènes émotionnels qui perturbent l'écoute de soi. A la mort de son père, Damien va tenter de comprendre, parfois à son corps défendant. Mais le retour vers le passé n'est pas de tout repos et va déterrer des souffrances enfouies depuis des décennies.

A mon sens, le grand intérêt de ce roman assez dense, 450 pages, est bien ce travail sur les relations interpersonnelles, sur les ressentis, les douleurs, les humeurs, les colères, les aigreurs, les amours. Tant de vagues d'émotions qui construisent (et détruisent) les personnages.

La partie « thriller » est plus classique même si efficace. Elle n'a en tout cas de sens que grâce à cette ambiance et à ces personnages torturés par les éléments autant que par les hommes.

Avec le chant du silence, Jérôme Loubry s'essaye au roman noir avec allant et une éloquence que nous ne lui connaissions pas encore. Sans perdre ce qui a fait le succès de ses livres passés, à coups de surprises finales. du Noir au plus près de l'humanité des personnages.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Jérôme Loubry s'est constitué un lectorat de fidèles, le dernier roman paru de cet auteur devait donc mériter le détour. Qu'en est-il ?

La trame est assez simple : Damien revient pour l'enterrement de son père dans le bourg où il a grandi, un petit port de pêche, définitivement associé dans ses souvenirs à de bons moments passés avec son copain Gustave, et surtout à son amour d'adolescent, Oriane. Un trio soudé.
Pourtant, depuis qu'il en est parti pour suivre sa mère à la ville, tout à changé, et il n'y revient qu'à contre-coeur. Gustave est mort… tué par le père de Damien, pêcheur de la coopérative locale. Une mort sans intention de la donner. Depuis, ce dernier a été incarcéré, puis est ressorti de prison pour vivoter dans son modeste bungalow, dans un port désormais à l'abandon, où tout le monde ne le voyait plus que comme l'assassin d'un gosse.

Damien partage cette vision. Il se rappelle un père colérique, les disputes avec sa mère, leur départ à la ville. Autant dire qu'à l'annonce de sa mort, Damien assiste à l'enterrement avec la boule au ventre et un rejet renouvelé de ce paternel.

Pourtant petit à petit, au fil des révélations de Franck, un ancien copain de son père, marin devenu policier, et en recroisant ses anciennes relations, Damien sent confusément que son père l'aimait sans doute bien plus qu'il ne le pensait et que les aveux de son père manquaient peut-être de spontanéité.

Rapidement, le lecteur est plongé dans une intrigue plus psychologique que vraiment policière. le contexte marin, la rude vie des pêcheurs, l'angoisse face à ce que peut signifier une mauvaise pêche, les histoires de gamins, de romance idyllique et d'amitiés éternelles, et l'hostilité des habituels harceleurs, jouant de leur force à défaut d'avoir un gramme de jugeote, constituent l'ossature du livre. C'est à la fois la force du récit et sa faiblesse, quand l'auteur multiplie les détours, joue avec des personnages et concrètement avance peu dans son intrigue.

Le final se voudrait hitchcockien, je ne l'ai trouvé que tiré par les cheveux, ce qui du coup affecte grandement le ressenti général du livre. Pas certain que lise un autre opus de Jérôme Loubry.
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Cracher sur sa tombe. C'était le voeu de Damien, son ultime oraison au vieux, son vieux, drapé dans son paletot de marin sans mer, plus imbibé d'alcool que d'embruns, celui qui avait froidement assassiné son meilleur ami de longues années plus tôt.
L'heure est arrivée et Damien rejoint le littoral pour cet adieu aux saveurs d'exorcisme.
Rien n'a changé dans la petite ville côtière. Sauf qu'il n'y a plus de marins. Parce que plus de poissons, moissonnés au large par les navires industriels ; parce que trop de pétrole échoué après une énième marée noire. le village de pêcheurs est désert et, à quai, les fileyeurs s'érodent inexorablement.
Aux trois sirènes, c'est Oriane, son amour d'antan qui a repris le bar. Elle est belle et n'a jamais cessé de l'attendre.
Mais rien ne va se passer comme prévu. Dès son arrivée, Franck, ancien ami de son père devenu flic, fait à Damien des révélations troublantes. Et si le vieux était mort ni accidenté ni suicidé ?
Lentement, le doute s'insinue.

Jerome Loubry livre ici un roman plus noir que polar. Bien sûr, on tourne les pages avec curiosité, hameçonné dès le premier lancer de ligne. Mais le coeur du roman n'est pas là. Il pulse dans les silences, tous ces non-dits qu'on dérobe aux enfants; ces trahisons petites ou grandes qui vous tordent aux heures de l'adolescence. Et le silence est ici tonitruant, rythmé par la houle qui emporte les secrets, les malaxe, et les recrache en cadavres livides sur la jetée.
Je découvre Jerôme Loubry avec ce texte, et j'avoue avoir été conquise tant par l'écriture que par la justesse du regard posé sur cette communauté éreintée économiquement et cadenassée de silences et d'aigreurs.
Le chemin de Damien le mène là où tout commence toujours, entre amour et trahison. de cela, on pouvait être prévenu. Ce n'est pas le cas du final qui m'a coupé les jambes....
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Un romancier que j'apprécie.
Damien revient dans sa ville natale, un port en bord de mer sans doute dans le nord de la France, pour la sépulture de son père. Il ne l'avait pas reçu depuis très longtemps et lui en veut car il a tué son ami d'enfance, Gustave. Ce retour sera l'occasion de se replonger dans le passé. Il retrouvera son amour d'adolescence Oriane. Grâce à l'aide d'un policier, il va découvrir de nombreux secrets et s'apercevoir que son père n'était pas l'homme qu'il pensait.
Une ambiance particulière sur fond de crise économique de la pêche.
Des personnages très bien décrits psychologiquement et du suspens. J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
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"Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" disait S.Gainsbourg, ce n'est pas en mauve mais de gris et de tumultes que l'auteur teinte son histoire.

Les amitiés à la vie à la mort de trois jeunes gens, l'agonie d'un petit port de pêche, le désoeuvrement de pêcheurs rattrapés par les larmes de sirènes. Une coopérative moribonde, une famille dysfonctionnelle. Voici le décor d'une intrigue passionnante où l'on espère trouver un arc-en-ciel qui ne colorera jamais le ciel de Damien, Gustave et Oriane.

Entre passé et présent, Jérôme Loubry déroule les évènements selon les points de vue de personnages ballotés dans un maelstrom d'émotions fortes comme les tempêtes sur l'océan.

Violences frontales ou insidieuses, ancrées par l'amertume, la peur de l'abandon, nous donnent à voir ce que la somme des choix faits par les protagonistes va livrer comme résultats sinistres.

La vérité aurait-elle pu changer le destin tracé par les volontés de bien faire de parents si différents ?

Les sirènes seraient-elles plus dangereuses encore lorsqu'elles décident de faire silence plutôt que d'enjôler par leur chant ? En fileyeur d'exception, l'auteur nous prend dans ses filets, nous entraîne au fond de l'âme humaine entre noirceur et soif de couleurs, avec finesse, en ciselant le décor et les mots pour nous balloter dans un suspense omniprésent jusqu'à l'épilogue.

Un roman noir captivant.

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Le chant du silence en effet, le silence des choses que l'on ne dit pas pour le protagoniste qui reste campé sur ses croyances par rapport à ce qu'il s'est passé avec son propre père aujourd'hui décédé. Ce dernier nourrit des rancoeurs contre son père croyant détenir la vérité .
Mais les doutes du fils s'installent petit à petit dans cette bourgade de pêcheurs où tout le monde a ses propres croyances et ses vérités pas toujours bonnes à entendre.
J'ai décidé à la suite de cette lecture de lire les Refuges du même auteur avec toujours cette atmosphère bien particulière des villes côtières ou d'iles.
Si l'on aime cette atmosphère alors aimera faire ce voyage en compagnie de ces marins désespérés par leur métier passion.
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Jérôme Loubry est un auteur qui nous emmène à chaque roman dans un univers différent.
C'est Damien qui nous raconte son histoire. Il retourne dans son village natal pour l'enterrement de son père. Un père qu'il déteste, car ce dernier est un meurtrier et cela a perturbé son adolescence. Bien malgré lui, Damien replonge dans ses souvenirs d'enfance, et il va découvrir des secrets bien cachés, des mensonges, des non-dits.
Des personnages qui sont très bien travaillés. Damien est un personnage très attachants. Il y a beaucoup d'émotions qui passent, la colère,la douleur, la tristesse, les amours. Les interactions entre les différents personnages sont bien faites, et cela rend les personnages très crédibles et réels.
Le décor est bien travaillés aussi : un port de pêche en déclin, les pontons, les bateaux,une marée noire, l'océan. J'ai très bien visualisé les paysages.
Il y a une alternance dans les chapitres en juillet 2019 et juillet 1995. La double temporalité fonctionne bien, elle nous permet de deviner et découvrir les secrets petit à petit.
Le style d'écriture est fluide. Les pages se tournent facilement. L'intrigue est classique, un final sans grande révélation car on s'en doute un peu. En tout cas ce n'est pas l'intrigue la plus marquante de l'auteur, mais je retiendrais l'ambiance et la psychologie des personnages.
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2019. Damien retourne sur les lieux de son enfance et de son adolescence. Cinq jours plus tôt, son père, qu'il n'a plus revu depuis 1995, s'est donné la mort, en se jetant du haut de la baie des veuves. Damien se rend aux funérailles ; il n'éprouve aucune tristesse. Il vient pour cracher sur la tombe : son père était un assassin.


Il s'installe dans le mobile-home du défunt où il reçoit la visite d'un policier : Franck. Celui-ci lui dit que Jean était un homme bon et lui suggère de revoir son jugement. Damien refuse jusqu'à ce qu'il découvre une photo, qui éclaire ses souvenirs d'une manière différente. Il ravive sa mémoire et entame alors un voyage douloureux dans le passé, illuminé par le plaisir de revoir Oriane, son amour de jeunesse.


1995. Gustave, Oriane et Damien entaillent la paume de leur main pour sceller leur amitié. Cet été-là, leur principale occupation est d'observer Lily la folle et de détourner ses pièges. Ils ne comprennent pas l'indulgence dont elle jouit, même si elle est la dernière à avoir attendu son mari sur la baie des veuves. Depuis le décès de celui qui la battait et qui la torturait, les marins tolèrent ses excentricités.


Cependant, malgré leur pacte, Gustave s'éloigne de ses amis. Il supporte, difficilement, de « tenir la chandelle ». Il se sent délaissé depuis qu'Oriane et Damien sont en couple. Je me suis, énormément, attachée au trio et j'ai regretté qu'il soit séparé par des évènements tragiques.


Le récit alterne entre les deux temporalités. Bien que plus de deux décennies les séparent, la ville semble enlisée dans le passé. Certaines connaissances sont restées, Lily la folle perpétue les superstitions barbares, mais la ville, assommée par les épreuves de juillet 1995, semble s'être éteinte depuis le départ de Damien. L'atmosphère et les éléments sont des personnages de l'intrigue. Marée noire, forêt, vandalismes nocturnes, soirées au bar, rêves brisés, habitations isolées, je me suis aperçue que j'ai visualisé une grande partie de l'histoire en noir et gris. Les émotions de Damien ont renforcé cette sensation : sa colère rentrée, telle la braise sous la cendre ; son amour pour Oriane, qui n'attend que d'être réveillé représente la couleur qui s'apprête à jaillir.


Quand je lis Jérôme Loubry, je suis attentive à tous les indices. Aussi, j'ai très vite eu des certitudes. Certaines se sont révélées fausses et d'autres vraies. Cependant, même si je n'ai pas été entièrement surprise par le dévoilement des vérités, j'ai été subjuguée par le chemin pour les découvrir. Je n'étais jamais sûre de moi, un élément réfutait, parfois, mes déductions et j'acceptais de me laisser manipuler, dans un sens ou un autre. J'ai aimé le suspense psychologique, car j'oscillais entre la conviction et le doute.


J'ai adoré le chant du silence.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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J'ai beaucoup vu passer ce livre et lu beaucoup de critique élogieuse et je trouve que c'est mérité.

Jérome Loubry a su avec sa plume et son imagination rendre ce récit captivant.

J'ai adoré suivre cette histoire à double temporalité et aux secrets bien gardés. Ce thriller angoissant m'a tenu en haleine du début à la fin.

Un suspens omniprésent et un dénouement surprenant ont fait que je ne me suis à aucun moment ennuyer avec ma lecture.

Un auteur que j'aimerai continuer à decouvrir
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