Le chant du silence

J'observe ce village de pêcheurs, je scrute ces habitants. le fil se délie dans ma tête. Il est l'heure de voir si j'en tiens le dénouement ...

Dans ce thriller, les silences en disent peut-être plus que les paroles. Damien retrouve la ville de son enfance, et va devoir se confronter à son passé.
Les non-dits ne résistent pas au temps qui passe et vont se révéler à Damien.

Entre le roman noir et le thriller, Jérôme Loubry explore le passage de l'adolescence avec la construction de l'adulte qu'on va devenir, mais aussi le lien avec les parents.
Jérôme Loubry a construit brillamment ses personnages, en prenant le temps de nous livrer leur psychologie. J'ai pu ressentir leurs émotions, la rage viscéral qui habite certains d'entre eux.

J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur choisissent ses mots en rapport avec la mer qui apporte une réelle valeur et appuie sur cette ambiance maritime & brumeuse. Un milieu peu exploité dans le paysage du thriller que j'ai l'habitude de lire.

Malgré une fin légèrement prévisible, j'ai vraiment apprécié ma lecture au côté de Damien.

J'irai cracher sur vos tombes !
24 ans après avoir dû quitter sa petite ville portuaire, sa vie, son père et ses amis, Damien revient pour l'enterrement de son père qui s'est suicidé. Il ne l'avait pas revu, et revient plein de haine : ce père a gâché sa vie et celle de sa mère, les a poussés à partir, a tué son meilleur ami, et a fait 5 ans de prison. Son nom est maudit.
Le monde est gris, du gris clair à l'anthracite, et les éclaircies sont très rares. « Est-ce vrai, comme le prétend ta mère, que tu as besoin de plus de couleurs, qu'ici tout est gris et que c'est moi qui tiens le feutre qui attriste ton univers ? » Une ville portuaire triste, en déclin, des mobil-homes, une marée noire, le poisson qui se fait rare. Une chape de silence qui pèse sur les amours naissants, les amitiés d'adolescents, et les jalousies. Et la violence. La tendresse est là pourtant, pour qui sait la voir, avec le souvenir et la fidélité.
Ce livre est construit sur des aller retours entre les derniers jours d'insouciance, en 1995 et le retour en 2019. Ce qui s'est entre temps passé est raconté au travers de différents regards, par des récits ou des carnets, et les perspectives se découvrent au fur et à mesure, comme la marée. le livre est à la hauteur des précédents romans de Jérôme Loubry, chaque personnage sonne vrai, construit autour de ses failles, enfermé dans ce huis-clos. le livre tient sur un fil, par la justesse des personnages, des émotions, chacun explore sa culpabilité, sa haine, sa violence, à tour de rôle, et va vers son destin. Dans le même temps, point une grande tendresse, et l'amour des pères et grands-pères qui vivent pour leur enfant est à l'ancre.
Qui pourra se libérer de son passé ?

Il y a des livres que l'on a hâte de lire sans trop savoir pourquoi.
J'avais déjà lu deux romans de Jérôme Loubry que j'avais bien aimés mais celui-ci m'attirait particulièrement . Et je dois dire que je l'ai dévoré.
Il fait partie des romans que l'on ne doit pas trop interrompre pour bien s'y retrouver avec des aller retour dans le passé.
L'histoire avance donc sur plusieurs périodes et on sent que l'auteur nous prépare un coup fourré. Et si j'avais commencé à deviner des choses bien avant la fin de l'histoire il me manquait l'articulation.
Hormis ce formidable suspense j'ai beaucoup apprécié la psychologie des personnages. Ils sont tout à fait crédibles. J'ai beaucoup aimé les passages relatifs au père.
L'ambiance autour de la pêche est très bien restituée : passion du métier, la mer qui effraie et attire, la pollution, les difficultés financières, les absences, une vie de famille sacrifiée.
Ambiance noire créée par une écriture très travaillée et poétique.
On en redemande.

J'imagine bien un plan serré sur le visage de Damien, les yeux un peu fous, qui répond aux questions d'un homme qu'on entendrait qu'en off. Les réponses de Damien sont les souvenirs qu'il a enfant puis l'adolescence qu'il déroule jusqu'à l'âge adulte pour enfin comprendre tous les mensonges qui ont jalonnés sa vie. Ceci pour dire que la lecture du dernier roman de Jérôme Loubry m'a été très visuelle, un brin cinématographique. Ça tient à l'écriture que j'ai trouvé plus ténue, plus serrée que ses précédents romans. Ça tient également aux personnages, aux paysages marins mais surtout à l'intrigue !
Quand Damien apprend que son père, Jean, est mort, il revient dans la ville de son enfance pour assister à son enterrement. Une fois la tombe mise en terre, Damien fait ce qu'il a promis de faire : cracher sur la tombe de ce père assassin ! Et puis retrouver Oriane, cette jeune fille qu'il a toujours aimé en réalité.
En rangeant les affaires de ce père maudit, Damien découvre dans une de ses parkas, une vieille photo qui va faire éclater toutes ses certitudes les plus absolues.
Je n'aime pas la couverture, mais j'aime le titre à propos ! Un roman avec un côté sombre, noir dans lequel j'ai ressenti le plaisir de l'auteur à l'écrire.

Le nouveau Jérôme Loubry est un bon cru et tranche un peu avec ses précédents romans. Dans celui-ci, Damien revient pour enterrer son père et cracher sur sa tombe au passage. Après avoir purgé une peine de prison pour meurtre, il se serait suicidé du haut de la baie des veuves. Damien en veut à ce père qui lui a gâché son adolescence, qui l'a éloigné de son premier amour. Alors qu'il pensait avoir tout réglé avec son passé, Damien s'aperçoit qu'on ne lui a peut-être pas tout dit et que son père n'était peut-être pas l'homme qu'il était.

Jérôme Loubry choisit pour cadre une petite ville de pêcheurs au bord de la faillite, agonisante tandis que les boulettes de pétrole viennent s'épanouir sur la plage. Damien est fils de pêcheurs. On découvre un monde dur et sans pitié où les hommes dépendent de l'océan, jamais bien tendre. L'auteur a choisir d'alterner les époques. On découvre ainsi Damien alors qu'il est ado, entouré de ses deux meilleurs amis: Oriane et Gustave. Dans les années 90, il est insouciant. C'est le temps des premières amours, des premières rivalités également.

On peut dire que ce roman-ci prend son temps. L'auteur pose avant tout un décor, une ambiance avec des personnages denses et intéressants. Mais il y a un loup bien sûr. L'auteur nous balade de fausse piste en fausse piste. La force du roman réside selon moi dans les non-dits, les secrets de famille inavouables.C'est un livre sur l'histoire d'une relation manquée entre un fils et son père. Un père taiseux, un adolescent rebelle, un manque de tendresse évident: le terreau est là pour faire de cette histoire un drame familial avant tout.

Les soupçons se portent sur une multitude de personnages. Alors, oui, j'avais deviné l'identité du coupable mais peu importe. J'ai aimé ce roman parce que l'auteur lui donne une dimension sociale qu'on ne retrouve peut-être pas dans ses autres livres. Ses personnages sont plus riches, plus denses et donnent à réfléchir.

Le chant du silence apparaît ainsi davantage comme un roman noir qu'un thriller pur jus mais peu importe, Jérôme Loubry réussit encore brillamment à embarquer son lecteur dans une histoire riche et palpitante.
Lien : https://carolivre.wordpress...

Damien est contraint de retourner dans son village d'enfance pour assister aux funérailles de son père, retrouvé mort au pied d'une falaise. Un père qu'il tient en mésestime depuis l'été 1995 où ce dernier n'est devenu, à ses yeux, qu'un meurtrier salissant son nom à jamais. S'il était bien décidé à ne rester que le temps des obsèques c'était sans compter ses retrouvailles avec son amour d'enfance. Retrouvant le quartier des pêcheurs qu'il connaissait par coeur, Damien est bien loin de se douter que bientôt toutes ses certitudes voteront en éclats...

Quel bonheur de se plonger dans un roman de cet auteur. Les refuges et les soeurs de montmorts ont été deux gros coups de coeur dont je me souviens encore avec passion. Plus nous aimons un auteur plus l'attente est forte mais Jérôme Loubry parvient encore à nous surprendre. Ici, ce n'est pas tant par un dénouement  spectaculaire (à l'image des deux autres romans précités) mais je n'en ai pas moins apprécié ma lecture. Comme à son habitude, l'auteur tisse avec brio une ambiance de plus en plus pesante. Dès les premières pages, nous sommes plongés en plein coeur de ce port de pêche, au bord de la dérive, qui semble cacher bien des secrets. Les relations entre les personnages sont, quant à elles, soigneusement décortiquées. La rage de Damien se dissipe au fur et à mesure que les doutes s'installent. Les chapitres alternant entre l'adolescence de Damien et sa quête de vérité donne beaucoup de rythme au récit. Et si, nous voudrions bien faire durer le plaisir, impossible de ne pas tourner les pages avec frénésie. Sous ses airs de thriller très attendu, ce roman nous offre plein de surprises tant les sujets abordés en toile de fond sont aussi nombreux que passionnants. Au service de cette histoire haletante, une écriture dans laquelle s'installe une forme de mélancolie et de poésie qui m'ont beaucoup touchée.

⛵️AU NOM DU PÈRE 🌊
Vingt ans après l'avoir fui, Damien est de retour dans son village natal breton, pour les obsèques de son père. Désormais quadragénaire, il est venu pour cracher sur la tombe de ce paternel meurtrier auquel il n'a jamais pardonné son crime.
Mais que s'est-il vraiment passé pendant l'été 1995 ? Comment le père de Damien est devenu un assassin ? C'est ce que le quadra va tenter de comprendre avec l'aide d'un policier et d'Oriane, son premier amour qu'il n'a jamais oublié...

Un port breton en pleine décrépitude, des marins dépressifs mais courageux, la pollution, les directives européennes qui écrasent tout, les commerces qui ferment, une veuve de marin folle et muette qui fait peur aux enfants... En quelques chapitres, Jérôme Loubry installe une atmosphère de désolation qui nous a rappelé le début des "Refuges"... Alors, certes, l'intrigue du "Chant du silence" est plus classique et son dénouement beaucoup moins inattendu que celui des "Refuges", le chef d'oeuvre de Loubry. Reste que le polar nous a captivées par ses personnages abîmés par la vie, par sa dimension sociale et ses questions de filiation. Sommes nous marqués dès l'enfance par les fautes de nos parents ou peut-on échapper aux secrets de famille ?
Bref, on vous conseille ce bon cru d'appellation contrôlée Jérôme Loubry à siroter lentement pour bien débuter 2023 !

Il sort aujourd'hui, il vous tente ? Quel est votre Loubry préféré ?
Bisous 😘 Fran & Flo 🍍

J'ai lu tous les précédents romans de Jérôme Loubry et je peux donc vous dire que celui-ci est un peu un mélange du Douzième chapitre et des Refuges.
À la mort de son père, qu'il n'avait pas revu depuis l'adolescence, Damien revient dans le village portuaire de son enfance. Il déteste son père, alcoolique, violent et qui a fait de la prison pour meurtre, donc il revient non pas pour lui rendre hommage mais pour cracher sur son cercueil... Et aussi pour revoir son amour d'enfance, Oriane, qu'il n'avait pas revue depuis que sa mère l'a emmené loin de son père.
Le testament de son père trouble Damien de par la somme considérable qu'il lui laisse. Et puis il y a cette photo retrouvée dans ses affaires, de sa mère avec un autre homme... Et il y a aussi ce flic qui tente de démontrer à Damien que son père n'était pas si mauvais que ça. Mis bout à bout ces éléments poussent Damien à en savoir plus sur son père, sur cette somme d'argent et sur le meurtre qui a eu lieu ici, il y a 30 ans...
On retrouve tous les éléments qu'on aime chez Loubry et il réussit tout de même à en faire une intrigue originale et prenante.
Comme j'ai eu la version épreuves non corrigées, je pense qu'il y aura des modifications ; j'espère que la construction et l'agencement de certains chapitres sera mieux faite dans la version définitive car les alternances passé/présent ne collaient pas bien parfois. Il y a aussi un dialogue entre 2 ados vers la fin, qui ne faisait pas très paroles d'ados de 13 ans et qui sort un peu de la suspension consentie d'incrédulité. L'ami imaginaire de Damien n'est pas mentionné assez tôt ni assez souvent dans la version que j'ai lue, j'espère aussi qu'il sera plus présent dans la version finale, pour une meilleure compréhension. Dites-moi, si vous avez lu la version non corrigée, si vous avez ressenti ça aussi, et si vous avez lu la version définitive, à votre avis, est-ce que ça a été modifié.
J'ai tout de même passé un très bon moment de lecture grâce à cette intrigue multi-strates, cette cold case riche en émotions. L'atmosphère de bord de mer, de port déserté donne vraiment l'impression d'y être, c'est écrit de belle manière et j'avais l'impression parfois de me retrouver dans un poème de Baudelaire. Ayant à peu près l'âge du personnage principal, ses souvenirs d'enfance étaient un peu, pour moi, nostalgiques.
Il n'y avait pas mention de David Mallet dedans et j'en ai été étonnée, mais bon, il ne peut pas être partout...

Par contre la couverture est terriblement spoiler !

Un coup de coeur pour cet auteur de polar qui m'a enmené dans un univers un peu différent du thriller habituel, j'ai adoré le style, l'ambiance qui est proche du roman noir. le portrait psychologique des personnages, une réflexion aussi sur les relations entre parents et enfants, de l'émotion et un suspense jusqu'à la fin. Un sujet difficile qui m'a touché..

Si d'ordinaire, je ne suis pas une grande friande des thrillers, je dois avouer que celui-ci a su me surprendre très positivement ! On est plongé dans une ambiance grise, dans ce village portuaire à tout le monde se connaît et où survient un terrible meurtre qui accuse condamne le père de Damien, le personnage principal. Au gré des pages, l'intrigue se dévoile ainsi que les différents secrets. L'auteur joue avec nos sens, nos perceptions de l'histoire pour influencer notre jugement et nous mener par le bout du nez, jusqu'à de fausses pistes. La dimension psychologique m'a beaucoup plu, j'ai aimé douter de tout ce que je lisais et faire mes propres théories, souvent erronées. Pour finir, le livre se conclut en beauté, avec des rebondissements inattendus et une conclusion pleine d'humanité.