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Une petite nouvelle qui nous plonge rapidement dans une ambiance angoissante. Au fur et à mesure que les pages se tournent le mystère s'épaissit et l'atmosphère devient de plus en plus oppressante.

Ce que j'ai pu regretter, c'est que la nouvelle soit trop courte. J'ai apprécié le style et l'intrigue et malheureusement comme à chaque fois lorsque l'on apprécie une histoire, elle est toujours trop courte. Dommage que Lovecraft n'ai pas eu envie de développer un peu.




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On continue donc cette série très excitante de "lovecrafteries" avec un autre texte d'une qualité remarquable: "Celui qui hantait les ténèbres".

Une chose est incroyable, dans ce texte: la fabuleuse ambiance gothique déployée par Lovecraft. Paysage urbain plein d'ombre et d'individus qui rôdent, rumeurs le long des pavés, orages illuminant par intermittence des quartiers hantés... Tout est là pour passer un excellent moment de lecture. Et c'est bien ce qu'il se passe: un plaisir phénoménal.
On suit (une nouvelle fois) la décadence d'un personnage, qui confronté à l'indicible, ne parviendra pas à garder son esprit intact. Notre cher Robert Blake va donc découvrir ce que cache cette église qui ne cesse de l'hypnotiser et s'approcher du bien-fondé de certaines rumeurs...

Le récit est, encore une fois, exceptionnellement bien orchestré. le rythme est bon, la prose est ensorcelante, l'intrigue aguicheuse. On comprend bien que Lovecraft, sans forcément se répéter, utilise bien des ressorts semblables dans ses récits. Aucune reproche ici, mais une constatation que je garde pour moi-même: je ne vais probablement pas lire tous les bouquins de Lovecraft que j'ai en ma possession à la suite. Je préfère tout de même rester prudent, ce serait tellement dommage de faire une overdose.

En tous les cas, "Celui qui hantait les ténèbres" est une histoire très réussie, où se mêlent tous les domaines d'excellence de Lovecraft: une capacité à cerner l'indiscernable, ou encore à entreprendre l'élaboration d'atmosphères extasiantes.
Un très grand moment de lecture, donc.
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Dans "celui qui hantait les ténèbres", Robert Blake ( la nouvelle est dédiée à Robert Bloch, autre important auteur fantastique et ami de Lovecraft, et cette fois se passe dans la ville réelle de Providence, où résidait Lovecraft), écrivain amateur d'Esotérisme, est fasciné par une sorte d'église néogothique abandonnée qu'il voit depuis sa fenêtre. Il entreprend d'aller la visiter et découvre qu'elle terrifie les habitants du quartier. En effet, le bâtiment désaffecté a autrefois habité un culte secret démantelé depuis une vingtaine d'année, et on prétend que les nuits d'orage, de drôles de bruits se font encore entendre dans les combles. Evidemmet, robert veut aller y voir de plus près, et découvre plusieurs objets ayant servi aux rituels: statues, sièges, boîte gravée contenant un polyèdre qui ne ressemble à rien de connu et qu'il va toucher, bien sur. L'objet en question semble lui envoyer des visions, un peu comme une boule de cristal, mais des visions d'autres mondes. Et il trouve également un squelette, celui d'un journaliste venu enquêter des décennies plus tôt sur la secte et que personne n'a jamais revu. Assassinat, ou crise cardiaque causé par une terreur intense? Toujours est-il que depuis qu'il a touché les objets magiques, Blake a des visions de plus en plus fascinantes et angoissantes. Il en est sûr: sa visite a libéré une entité monstrueuse qui était enfermée dans le cristal et n'attend qu'une occasion pour s'échapper.
( nouvelle chroniquée à l'adresse ci-dessous, en même temps que 2 autres textes du même auteur)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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Avec Lovecraft, on sait ce pour quoi on paye et, la plupart du temps, on en a pour notre argent. En effet, toutes ses nouvelles plongent le lecteur dans des atmosphères similaires, même si elles sont très peu connectées entre-elles. Néanmoins, de toutes celles que j'ai lu, celle-ci me semble la plus avancée dans ses théories de mondes parallèles et de Dieux extra-terrestres antérieurs à la race humaine.
Du coup, malheureusement, j'ai vraiment eu la nette impression que ses élucubrations fantasmagoriques et horrifiques dont l'auteur est friand, au lieu de parler de l'innommable, étaient cette fois-ci tout à fait nommées et, du coup, complètement incomprises. Comme si j'avais raté un épisode antérieur où tout ceci aurait été expliqué.

Je pense donc que pour bien apprécier cette nouvelle, il faut absolument la lire après les récits qui précèdent, en espérant que tous ces noms suggèrent des idées précises plutôt qu'une impression de « DEUS EX MACHINA » regrettable.
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Excellent texte de Lovecraft, aussi court que terrifiant.
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Celui qui hante les ténèbres (1935, in Weird Tales 1936). Dans cette nouvelle, Lovecraft met en scène son ami Robert Bloch sous les traits de Robert Blake, artiste, écrivain et peintre qui vient de s'installer à Providence, dans College Street, à proximité de la Brown University et de sa bibliothèque John Hay. Il est connu pour ses oeuvres fantastiques comme Celui qui creuse sous la terre, l'Escalier de la Crypte, Shaggaï, dans la vallée de Pnath et le Dévoreur venu des Étoiles. Il est fasciné par le paysage de la ville qu'il observe de sa fenêtre et notamment par la colline de Federal Hill au faîte de laquelle il remarque une église qui semble déserte. Il finit par se décider, traverse la ville et arrive dans un quartier où les habitants ont des visages exotiques et le peau mate. Avec difficultés, un quidam se décide de répondre à ses questions et lui explique que l'église abandonnée a été le siège d'un culte maléfique qui appelait des êtres atroces à sortir d'un gouffre noir inconnu. Une opération d'exorcisme a du reste dû y être menée.
Blake pénètre dans les lieux par un soupirail. La nef colossale était un espace maintenant dévasté, avec des amoncellements et montagnes de poussière sur ses bancs à caissons, autel, chaires et choeur, et des enchevêtrements titanesques de toiles d'araignées tendues sous les ogives de la galerie et s'entrelaçant sous les colonnes gothiques du cloître. Sur toute cette désolation silencieuse jouait une lumière sans source visible tandis que le soleil de fin d'après-midi lançait ses rayons déclinant à travers les étranges panneaux mi- obturés des grandes baies de l'abside. Il découvre dans la sacristie une bibliothèque de livres maudits et un petit carnet rempli de signes incompréhensibles. Dans le clocher, il met la main sur un petit coffret dans lequel est entreposé un « Trapézoèdre Luisant » et le cadavre d'un journaliste, Edwin M. Lillibridge dont le journal parle de la secte « la Sagesse des Etoiles » et d'invocations à « Celui qui Hante les Ténèbres » par le biais du trapézoèdre. La contemplation de cette pierre a sur lui d'étranges effets : Il se sentait enchevêtré dans quelque chose – quelque chose qui n'était pas dans la pierre, mais qui à travers elle l'avait regardé –, quelque chose qui pourrait le suivre désormais sans cesse avec une connaissance qui débordait la vue physique.
Il s'enfuit, rentre chez lui, mais reste obnubilé par son aventure. Il apprend par la presse que les bruits qui agitent le quartier de l'église redoublent d'intensité lors des nuits d'orage, lorsque le courant « saute ». Et de plonger dans des cauchemars terrifiants au cours desquels il se retrouve dans l'église en proie au Chaos Ultime. On le retrouvera mort à sa fenêtre, les traits tordus par une horreur indicible.

° Cette nouvelle est la revanche du Visiteur venu de l'Espace (1935) dans laquelle Robert Bloch va tuer Lovecraft….
Un écrivain oisif en manque d'inspiration met la main sur un exemplaire du de Vermis Mysteriis. Il se rend chez un ami et lui met ce livre entre les mains. L'ami imprudent récite alors une formule en latin et attire sur lui la fureur d'un vampire stellaire qui le vide de son sang. L'écrivain qui a acheté le livre repart en brûlant la maison.

° Livres : Dans la sacristie, il découvrit un bureau mangé des vers et plusieurs rayonnages montant jusqu'au plafond, surchargés de livres moisis dont les titres lui inspirèrent une horreur sans nom, car ces volumes renfermaient les secrets et les formules redoutables des temps fabuleux antérieurs à l'existence de l'homme. Blake lui-même en avait déjà lu plusieurs : une traduction latine du Necronomicon, le sinistre Liber Ivonis, l'infâme Culte des Goules du comte d'Erlette, l'Unaussprechlichen Kulten de von Juntz, et le de Vermis Mysteriis de Ludvig Prinn. En outre, il y en avait d'autres qu'il ne connaissait que de réputation (tels que les Manuscrits pnakotiques et le Livre de Dzyan), et un ouvrage rédigé en caractères indéchiffrables, mais contenant certains symboles et diagrammes parfaitement clairs pour un étudiant ès sciences occultes.
Apparaissent dans cette nouvelle :
* de Vermis Mysteriis, créé par Robert Bloch dans le Tueur Stellaire. Il est censé avoir été écrit en prison par un certain Ludvig Prinn, brûlé vif à Bruxelles par l'Inquisition au XVe siècle ou XVIe siècle ; d'après ses propres dires, Prinn était un survivant de la neuvième croisade (1271-1272).
* le Livre de Dzyan supposé être un ancien texte, d'origine tibétaine, et possiblement relié à une branche ésotérique du Lamaïsme. Il a été la base de la Théosophie, le mouvement spiritualiste ésotérique fondé par Helena Blavatsky en 1875 et diffusé par la Société théosophique. L'oeuvre majeure de cette dernière, La Doctrine Secrète (1888), se propose de faire l'étude de certaines stances (voir Wikisource) tirées de cet ouvrage légendaire, identifié depuis plusieurs années par des chercheurs anglo-saxons avec le livre de Kiu-Te.
° Les créatures : le panthéon habituel est au rendez-vous avec Yog Sothoth, Nyarlathotep le Pharaon Noir, Azathoth, le Chaos Ultime…
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Il est des auteurs incontournables de la nouvelle fantastique. Et en la matière, l'un des maîtres est sans conteste H. P. Lovecraft. Cet auteur du début du XXème siècle a écrit de nombreux textes en la matière, contribuant à l'essor du genre.

Un petit éclairage concernant le genre qu'est la nouvelle fantastique s'impose donc au préalable. La nouvelle – étudiée dès le collège si mes souvenirs sont bons – est un récit qui se veut très court. La nouvelle fantastique quant à elle, aime à nous plonger dans les méandres du doute à travers une courte histoire. le Horla de Maupassant en est un très bon exemple. le lecteur, sans cesse placé en situation de doute, ne sait que croire : est-ce son esprit qui se joue de lui (et nous tendrions alors vers la folie) ou bien des évènements inexplicables ont-ils bien eu lieu (nous tendrions alors vers le paranormal) ?

Robert Blake part s'installer dans un village perdu où la superstition règne. Les villageois n'auront de cesse de le mettre en garde : l'église est maudite, il ne faut pas s'en approcher. Il s'avère qu'ils n'avaient pas tout à fait tort et que la réalité est bien pire encore que ce que Robert pouvait imaginer. En entrant dans l'église, Robert va définitivement franchir les limites du rationnel. Très rapidement, Lovecraft écarte l'hypothèse exclusive de la folie pure. Si Robert Blake avait sans conteste un certain grain de folie, cela ne faisait pas pour autant de lui un fou ni un affabulateur. Sceptique quant à la présence d'une puissance maléfique au sein du clocher, Robert Blake est bien décidé à mener l'enquête. La peur des villageois doit bien avoir une origine rationnelle. Or, ce n'est bien entendu pas le cas et le mal qui se tapit dans les ténèbres n'attend qu'une occasion de s'en échapper. Cette recherche de la vérité coûtera la vie à Robert.

Avec Lovecraft, la nouvelle fantastique prend une dimension supplémentaire aux nuances nettement plus horrifiques. Celui qui hantait les ténèbres est une parfaite illustration du style de l'auteur. le lecteur est ici happé dans un récit à la dimension horrifique certaine et peine à imaginer qu'il s'agit là de simple folie du protagoniste principal.

Lovecraft nous plonge dans un univers où la folie, l'horreur et la terreur sont les maîtres mots. le présent texte, tombé dans le domaine public, peut se trouver gratuitement en version numérique grâce à des traducteurs bénévoles. Grâce à ces bénévoles, dont je remercie le travail et l'implication (même si certains s'appliqueront à dire qu'il n'est pas parfait, cela n'en reste pas moins une dure tâche et un travail des plus honorables), je me suis offert un intense moment d'angoisse. Pour vous fixer le contexte : nuit et orage soudain. Voilà, tout est dit. Autant vous dire que progressivement, je montais de plus en plus l'intensité du rétroéclairage de ma liseuse ! Cependant, même si petit à petit je sentais monter l'angoisse, impossible de lâcher l'histoire jusqu'à la fin (bon en même temps, allez essayer de vous endormir après ça !). Très courte, elle n'en reste cependant pas moins intense.
A cela s'ajoute un univers fascinant : entre science-fiction et fantastique, l'horreur y prédomine, pour le plus grand plaisir du lecteur. Totalement happé par le récit, le lecteur ne peut résister à l'ambiance glauque du récit, se laissant lui aussi submergé par l'angoisse qui s'en dégage.

Celui qui hantait les ténèbres est une petite nouvelle fantastique, courte mais intense, à l'univers que l'on devine riche. A sa lecture, on ne peut que comprendre pourquoi H.P. Lovecraft est reconnu comme l'un des maîtres du genre et comment il a réussi à s'imposer dans ce milieu. Bref, cette nouvelle m'a vraiment donné envie de découvrir davantage les textes de Lovecraft. Il ne me reste plus qu'à attendre une bonne nuit d'orage, histoire d'être en condition optimale !
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Mon premier Lovecraft, j'avais unpeu peur d'être déçu mais non loin de la, cela me pousse unpeu plus a découvrir cet auteur de génie. Lu en audio il fait parti des peu de libre que je souhaite obtenir en livre. Hâte de continuer ma découverte horrifique et fantastique.
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Il est assez ironique que ma précédente lecture avant celle ci fut La Maison Maudite, car les similitudes entre ces deux textes sont légion. On y retrouve une fascination étrange pour un bâtiment dont l'aura mystique laisse à penser qu'elle abrite dieu sait quoi en son seuil, et finit par amener le protagoniste principal au coeur d'un maelström chaotique. Cependant, le plaisir de voir comment Lovecraft pose ses ambiances selon les lieux reste inégalé et ce, malgré une sensation de "déjà lu" présente sur cette nouvelle qui est heureusement étoffée par l'introduction du culte de la Sagesse Étoilée et d'une étrange pierre aux contours carmin
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