Les éditions du Seuil et leur collection, "Romans Voix autochtones" nous permettent de découvrir la littérature de ceux que nous appelons les autochtones. Après avoir lu et apprécié la lecture de cinq petits indiens (https://www.babelio.com/livres/Good-Cinq-petits-Indiens/1475992/critiques/3400652) et l'univers des pensionnats pour les autochtones canadiens.
Cette fois, nous allons découvrir l'Australie et la vie des autochtones.
L'auteure nous plonge au coeur du bush australien et nous allons rencontrer Kerry, qui va revenir dans sa ville natale, au bord de sa Harley. Dés les premières pages, elle va appréhender la nature et va écouter les chants et paroles des corbeaux. Elle a quitté sa ville natale, sa famille mais elle revient pour l'enterrement de son père et va retrouver sa famille : sa mére, tireuse de cartes, son frère aîné qui vivote, et reste plus souvent sur le canapé à ronger sa rage, son jeune fils, anorexique et lui qui préfère rester dans sa chambre et jouer à ses jeux vidéos, un autre frère, qui a mieux réussi et qui est fonctionnaire à Sydney. Plane aussi le fantôme de sa soeur aînée, disparue alors qu'elle avait 16 ans. Nous allons assister à une cérémonie funèbre avec les traditions mais sur cette île, propriété de la famille, le maire de la Ville y verrait bien la construction d'une prison : que nenni l'environnement, que nenni les traditions, cette prison donnerait du travail et lui permettrait à lui maire d'arrondir ses fins de mois (quelques pots de vin pour la construction !!).
La famille alors recomposée, malgré des désaccords, des disputes, va se ressouder et tenter de sauver leurs terres, leurs traditions.
Un texte traduit par
David Fauquemberg qui va nous entraîner dans ce territoire, dans les sentiments de chacun et de belles pages sur la nature, sur les traditions, sur les ressentis, les espoirs, déceptions de chacun.
Ce texte parle de tradition, de famille, d'écologie, de la difficulté de trouver sa place, en tant qu'Indiens, de femmes dans une société brutale, impitoyable.
Ce texte crie, pulse mais il y a aussi des moments de poésie, de communion avec la nature, de sentiments entre êtres. Des pages terribles mais un cri d'espoir et le portrait d'une femme qui a décidé de rester debout malgré tous les aléas, les violences qu'elle croise : quelle belle image quand elle roule sur sa Harley, qu'elle se baigne pour rejoindre l'île de ses ancêtres.
Une collection avec de superbes couvertures, des titres poétiques et qui nous fait découvrir des mondes que nous devons préserver, en gardant les traditions mais en allant aussi de l'avant.
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Cellequiparleauxcorbeaux #NetGalleyFrance