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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Gustavo Sanchez Sanchez, dit « Grandroute », autoproclamé meilleur commissaire-priseur du monde.raconte aux pauvres lecteurs que nous sommes comment il est venu à exercer ce métier et comment il a abouti à un morceau de bravoure totale à savoir la vente aux enchères de ses propres dents, qu'il fait passer pour des dents d'illustres grands hommes.Il se fait retirer r toutes ses dents pour les mettre aux enchères en faisant croire qu'elles appartiennent à différentes figures historiques, de Platon à Virginia Woolf.

Farce complètement farfelue et rocambolesque autour d'un personnage qu'il est tout autant, ce texte écrit par une jeune romancière mexicaine vivant à New York n'est jamais linéaire et facile à appréhender.

Un style et un projet aussi atypique que cynique et drôle, qui pourra dérouter un lecteur peu habitué à ce genre de littérature.

A l'origine, comme Valéria Luiselli l'explique dans une post face, cette histoire une commande pour une exposition et a fini par devenir une réflexion le sens et la valeur des objets, et plus profondément l'attachement sentimental aux objets quotidiens. de même on apprend que le livre a largement évolué entre la première parution ( édition en espagnol) et les suivantes ( édition en anglais), la romancière ayant utilisé des éléments qu'on lui a donné au gré de rencontres et ateliers pour faire évaluer certains de ses personnages et même construire des arbres généalogiques dans le roman, qui n'existaient pas à l'origine.

Cette réflexion, qu'on peut voir comme une critique de l'art contemporain, rend, une fois qu'on a pris connaissance de ses éléments, la fantaisie de départ plus profonde et moins gratuite que prévu et font de cette histoire de mes dents un objet aussi déroutant que prenant et certainement l'un des OLNI ( objets littéraires non identifiés) les plus marquants de cette rentrée littéraire 2017 .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Roman qui se veut résolument original dans sa structure, sa présentation et son histoire. Je m'y étais plongée sur conseil de ma libraire et vu la référence à Vila-Matas (encore lui !) au quatrième de couverture.

C'est largement trop déjanté pour moi, je n'ai pas ris ni même souri, mais j'ai apprécié cette recherche de style pour sortir des sentiers battus. J'aime tellement peu les romans construits avec algorithmes ou lorsque l'on sent les études à l'américaine de "creative writing" dans la trame convenue de beaucoup trop de romans aujourd'hui que je souligne grandement ce genre de tentatives.
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Voilà un livre atypique et farfelu, pas désagréable mais qui laisse un goût pour le moins étrange.

On suit les aventures de Grandroute. Celui-ci est atteint de collectionnite aigüe depuis l'enfance (ongles, pailles, tout y passe) et souffre d'un complexe concernant ses dents. Il se découvre sur le tard une passion pour la vente aux enchères et devient commissaire-priseur. Il invente des méthodes de vente originales et il décide un jour de vendre ses propres dents en les faisant passer pour celles de personnages célèbres.

Si j'ai trouvé ce début assez amusant bien que déroutant, j'ai nagé dans la perplexité par la suite. C'est une plongée dans l'absurde le plus total. J'ai hésité entre un rire franchement nerveux et une envie d'envoyer le livre en l'air en hurlant au foutage de gueule. le récit tourne à l'exercice de style, sûrement brillant mais très agaçant. Cela devient une succession de digressions, un étalage de références littéraires, d'extraits de textes, de mots en chinois, latin ou russe et de phrases sans queue ni tête qui semblent tout droit sorties d'un cadavre exquis.

Je suis têtue, j'ai continué à lire pour voir jusqu'où tout ça pouvait bien aller. Et voilà que la dernière partie et la postface apportent un nouvel éclairage sur tout le récit ! L'ensemble prend alors un tour beaucoup plus ironique et devient une réflexion sur l'intérêt qu'on porte aux objets, à la valeur qu'on leur accorde en fonction des histoires qu'on nous raconte sur ces objets et qui influencent nos perceptions. On découvre alors une mise en abyme du récit puisque, de la même manière, on porte un regard différent sur le texte après avoir lu les histoires qui l'entourent. Que ce soit une oeuvre d'art ou ce livre, le sens qu'on lui donne dépend de ce qu'on nous en raconte et c'est plus l'esprit de l'oeuvre que l'oeuvre elle-même qu'on achète ou qu'on lit. Car, en fait, le réel ne nous suffit pas, personne ne s'en contente et nous aimons tous qu'on nous raconte des histoires.

Ce texte a donc finalement une démarche assez intéressante. Il semble placer la littérature dans l'art contemporain et donne l'impression de mettre le lecteur au coeur d'une expérience. Je dois dire que je ne sais pas encore vraiment ce que j'en pense. En tout cas, il ne laisse pas indifférent.
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Ce livre, commande pour une exposition dans la galerie d'art d'une usine de jus de fruit à Ecatepec, dans un quartier pauvre de Mexico, est le résultat d'une collaboration entre l'écrivain et un groupe d'ouvriers de l'usine. En cela, il constitue déjà une oeuvre particulière et intéressante.

Le héros est un sympathique escroc à la petite semaine, ancien portier de l'usine de jus de fruit et actuellement commissaire-priseur de son état, possesseur des dents de Marylin … et inventeur de théories sur le discours des commissaires-priseurs. L'atmosphère est très bien rendue et rappelle les romans de Céline et le très beau « Amores Perros » d'Inarritu. le tout est parsemé de clins d'oeil à Sartre, Proust, Montaigne, Quintilien, …

Malheureusement après ce début déjanté très réussi, le roman s'essouffle et j'ai dû m'accrocher pour terminer cette histoire. Et donc impression mitigée …
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Ce livre est né de la commande véridique d'une entreprise de jus de fruits, le groupe Jumex qui finance parallèlement à son activité commerciale une galerie d'art du même nom installée dans une banlieue déshéritée de Mexico. L'auteur, Valeria Luiselli, a créé son personnage, Grandroute, avec la collaboration d'employés de l'usine réunis hebdomadairement dans un atelier de lecture improvisé. La progression de son histoire a tenu compte des réactions de ces ouvriers-lecteurs au fur et à mesure que des épisodes du roman leur étaient livrés. Grandroute, le héros, après avoir végété de nombreuses années dans un emploi de gardien de sécurité, est soudain devenu commissaire priseur après avoir effectué un stage aux Etats Unis. Mais un commissaire priseur d'un genre particulier. En effet il collectionne les objets les plus hétéroclites, dont certains proviennent même d'une décharge privée, et les revend aux enchères en attribuant leur possession à des auteurs célèbres de la littérature mondiale, tels que Unamuno, Virginia Woolf et bien d'autres. Il crée à leur propos des anecdotes qui stimulent l'imagination du public des salles de vente et parvient à amasser une fortune considérable. Cela va-t-il durer, et dans quelles aventures cocasses notre personnage va-t-il s'embarquer ?
Ce roman ressemble à une parabole : le post-capitalisme ne finit-il pas par vendre du vent, et ne devrait-il pas tout aussi bien se reconvertir dans les productions immatérielles que constituent les belles histoires ? L'histoire m'a d'abord déconcertée, mais elle ne manque ni d'intérêt, ni d'originalité. Elle est même furieusement inventive quant au fond et à la forme : elle s'apparente dans le domaine de la littérature à ce qu'est la performance dans celui de l'art.
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Ce court livre a été écrit environ 5 ans avant le fabuleuse ‘Archive des enfants perdus', et on peut dire qu'il s'agit d'un livre expérimental à bien des égards. Dans sa postface, Luiselli explique que c'est le fruit d'une interaction avec un club de lecture de travailleurs mexicains. Il peut être préférable de le savoir avant de commencer la littérature. Car le livre lui-même a ainsi pris la forme d'une installation, après les sculptures qui sont devenues à la mode au XXe siècle et qui tentent de combler le fossé entre les histoires et la matière. Luiselli semble essayer quelque chose de similaire avec un livre plein de références métafictionnelles, mais qui donne en même temps l'impression que tout cela n'est qu'un jeu.

Le roman est basé sur la curieuse vie de Gustave Sanchez Sanchez, surnommé Grandroute ; curieuse vie en effet, du moins dans les premiers chapitres, où l'on entend Gustave interpréter un monologue grandiose et raconter l'improbable histoire de sa vie. Ses dents tordues y jouent un rôle symbolique et matériel important. Comme je l'ai mentionné, Gustave est vantard, un peu intello (avec une accumulation de clins d'oeil aux grands de la littérature et de la philosophie) et dans l'ensemble plutôt espiègle, à la fois dans le sens charmant et répugnant (y compris un biopic de Luiselli elle-même).

À la fin, il y a un rebondissement un peu prévisible dans lequel on voit un autre narrateur éclairer la vie de Gustave d'un tout autre jour, qui s'avère beaucoup moins grandiose. Une dernière série de photos en noir et blanc (Sebald ?) et une chronologie tentent de donner à l'histoire de Sanchez une apparence pseudo-objective.
Comme mentionné, cela semble être une expérience d'écriture qui veut principalement raconter une histoire métafictionnelle, dans un sens postmoderne ; les nombreuses devises avant chaque chapitre portent presque toutes sur la relation problématique entre signe et signifié ; ça en dit assez. En même temps, Luiselli fait de son mieux pour percer le contenu intellectuel de son roman. Au moins pour moi, c'était amusant et intrigant au début, mais après un certain temps, la magie s'est dissipée.
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Comme j'aime les ouvrages atypiques, celui-ci m'a particulièrement plu. Et ce qui est encore mieux, c'est que c'est à la fois l'histoire ET le style de l'écrivain qui sont originaux! Dès les premières pages, je me suis sentie embarquée tambour battant, de manière pétillante et intelligente, marrante et subtile, en bref j'ai été séduite au premier regard! le rythme est soutenu et ne laisse pas de répit! du côté de l'histoire, on suit un personnage principal, "le meilleur commissaire-priseur du monde", lancé dans une fuite en avant vers le profit, guidé par la recherche du meilleur moyen d'extorquer encore plus d'argent à ses clients, avec le plus de panache possible. Une idée saugrenue concernant ses dents, alliée au pouvoir de l'hyperbole, va l'entraîner dans une situation imprévue. Très tôt dans le roman, l'absurde s'invite dans tous les interstices, il faut l'accepter, sous peine de passer à côté du livre! le chapitre final donne le sens à l'ensemble, et éclaire les errances hyperboliques précédentes. Il est vrai que les longues diatribes farfelues du personnage principal me sont apparues lassantes à un moment du récit, mais il faut passer l'étape car l'auteure sait mener sa barque et la chute vaut le détour! J'ai beaucoup aimé le travail de l'écrivaine, qui sait dépasser l'histoire qu'elle raconte, et sait manipuler son récit comme une oeuvre plastique et malléable. Une histoire qui fait également réfléchir sur les objets et le sens qu'on leur donne, sur la variabilité de nos perceptions, sur l'importance du contexte et sur les possibilités infinies des interprétations des uns et des autres... A découvrir!
Lien : https://lorenaisreadingabook..
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C'est d'abord la couverture qui vous intriguera : « L'histoire de mes dents » de Valeria Luiselli, publié chez L'Olivier, est aisément reconnaissable aux dessins de molaires et canines surmontés du nom de leurs illustres ‘propriétaires' (Platon, Borges…)…le contenu du livre est au diapason, décalé, hilarant, audacieux !
Gustavo ‘Granroute' Sanchez est ‘le meilleur commissaire-priseur du monde'; par conséquent il peut vendre avec un bagou incroyable à peu près n'importe quoi, à commencer par ses dents, qu'il met aux enchères dans une église, en laissant croire qu'elles sont issues de bouches célèbres. Mais son fils, Siddhârta, présent lors de la vente, est déterminé à s'emparer des collections de son père.
Oublions l'Histoire, qui n'est finalement que l'objet du Livre I , et concentrons-nous sur les intitulés des livres II à VII : ‘Les Hyperboliques', ‘Les Paraboliques', ‘Les Allégoriques', etc. On comprend alors qu'on est face à un brillant exercice de style, illustré dans chaque chapitre par d'innombrables petites histoires formant le tissu du roman. Certes savoureuses et souvent très drôles, ces digressions nuisent cependant un peu à la cohésion de l'ensemble. Par ailleurs, le témoignage de Gustavo, qui occupe la majeure partie du livre, laisse la place à celui de son ‘disciple' Voragine, qui a sa propre version des faits, et finalement à l'auteur, qui dévoile encore un autre niveau de lecture. Personnellement, j'y ai vu surtout une ode fantaisiste à l'éternelle puissance des histoires.
Afin de poursuivre la déambulation, suivez le lien :
Lien : http://bit.ly/2vAc2Zt
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Vous l'aimerez ou vous ne pourrez pas le finir, mais je gage que cet "essai-roman" ne vous laissera pas indifférent.
Gustavo "Grandroute" Sanchez devient par les hasards de la vie un commissaire-priseur. Ou plutôt un vendeur de tout et de rien, à condition qu'il s'enrichisse.
Un passé chaotique (un peu par sa faute, comme le montrent ses choix), une large propension à citer un certain Napoléon (pas Bonaparte, l'autre), et une péripétie très bizarre (coulrophobiques, s'abstenir), notre imitateur de Janis Joplin nous interroge sur notre rapport aux objets, à la valeur de l'art contemporain et à celle du poids des figures historiques.
En conclusion, parfait si vous aimez l'absurde !
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Durant toute ma lecture j'ai été complètement perdue face au personnage atypique de Grandroute. Devais (pouvais-je ?) m'y attacher ou non ? Était-il un vieux fou ou un pauvre type ? Quelles mésaventures allaient-ils bien pouvoir encore lui arriver ?
Au départ, j'ai eu bien du mal à me sentir concernée par le récit de son enfance, de ses différents métiers mais comment comprendre quelqu'un sans connaître son histoire ? Alors je me suis accrochée, j'ai laissé défiler les pages jusqu'à ce qu'il devienne enfin commissaire-priseur. Un drôle de commissaire priseur à vrai dire mais qui semble t-il est le meilleur de tous. Puis vient l'achat de ses dents, de ses nouvelles dents, lui qui les avait toujours eu pourries. Puis vient la vente aux enchères de ses dents et l'énorme mensonge qui va avec. Puis viennent les étranges retrouvailles avec son fils. A chaque instant je me suis sentie comme sur un fil, attendant que l'histoire décolle, que je comprenne enfin où l'auteur voulait en venir et la délivrance a eu lieu au tout dernier chapitre, lorsque Grandroute cesse de raconter son histoire et qu'un nouveau personnage prend la parole. Alors tout se dénoue et l'on comprend à quel point nous avons été dupé. Si j'ai été très partagée sur les chapitres précédents, ce tout dernier m'a enchantée ! A lui seul il dit bien des choses sur le pouvoir des objets, sur la solitude aussi, sur la manière dont une histoire peut changer du tout au tout en fonction de la personne qui la raconte.
Voilà un style de littérature bien différente de ce que j'ai l'habitude de lire et rien que pour cela je suis heureuse d'avoir lu ce livre car c'est une totale découverte et c'est ce que j'aime par dessus tout ! C'est très bien écrit mais j'avoue tout de même que j'ai été un peu abasourdie par tant d'absurdité.
Un grand merci aux éditions de l'olivier pour cette découverte.
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