Les grandes marées de Jim Lynch était dans My Book Box #22 de mars 2018, dont le thème était Histoires d'eau. Dans cette box, il y avait aussi des bonbons, des photos, des marque-pages Gallmeister, ainsi qu'une interview de l'auteur en plus du petit magazine.
J'ai glissé ce roman dans ma valise, espérant réussir à le lire au bord de la mer, cette fois-ci – oui, je l'avais déjà glissé dans ma valise l'été dernier, mais je n'avais pas eu le temps de le lire et je savais que j'aurais besoin de la proximité de la mer pour me plonger dedans.
Les grandes marées de Jim Lynch a reçu plusieurs prix. L'auteur, grand amateur de voile et de la mer, a travaillé comme reporter à Puget Sound, lieu de l'intrigue de ce premier roman, assez difficile à mettre dans une catégorie.
Miles est un adolescent de treize ans haut comme trois pommes passionné par l'océan. Il passe son temps sur la plage à observer les berniques, les étoiles de mer et autres crabes… Il en ramasse d'ailleurs avec son « associé » pour les vendre aux restaurants et aquariums du coin. Ce qu'il préfère par-dessus tout, c'est se promener sur la plage de Puget Sound la nuit. Et c'est lors d'une escapade nocturne, qu'il fait une incroyable découverte. Une incroyable découverte qui va bousculer son quotidien et faire de cet été un été unique en son genre.
Miles est un ado atypique. Sa meilleure amie est une vieille diseuse de bonne aventure à qui il apporte des sandwiches chaque jour car elle n'est plus capable de se faire à manger. Il connaît l'océan comme sa poche et aucun de ses habitants ne lui est inconnu. Il est capable de réciter des passages entiers des livres de
Rachel Carson, biologiste, zoologiste et écologiste américaine. Mais il est aussi comme tous les gamins de son âge, effrayé que ses parents se séparent et amoureux de son ancienne baby-sitter. Il est désarmant, un petit génie qui n'a pas toutes les clés pour comprendre le monde. Bref, une de ces voix atypiques que j'aime particulièrement.
Je suis tombée sous le charme tout de suite. de l'histoire – il faut dire que j'ai une prédilection pour les romans initiatiques, ça me plaît d'être la spectatrice de l'éclosion d'un personnage, de son passage de l'enfance à la vie adulte. C'est souvent intense. Et touchant. Mais je suis surtout tombée sous le charme de Jim Lynch. Son écriture et sa façon de parler de la mer, de la nature, de l'importance d'être attentif à ce qui nous entoure et surtout de l'écoute bienveillante. Ce roman est finalement aussi un roman écologiste, même si l'auteur s'en défend. On ne peut pas parler aussi bien de l'océan si on n'a pas l'envie profonde de le préserver. Et j'invite tout le monde à lire ce roman. Cela donnera peut-être envie à certains d'écouter et à d'autres d'être plus délicats avec leur environnement. J'avoue être encore un peu énervée d'avoir ramassé des déchets plastiques laissés sur la plage par des – des quoi d'ailleurs ? – et fait une remarque à une mère et sa fille qui malgré les panneaux d'interdiction ramassaient des galets pendant que le reste de la famille faisaient des cairns sur le sillon (guère mieux, puisqu'ils perdent leur signification d'origine et créent des problèmes d'érosion). Je m'arrête là car cette chronique n'est pas sensée être un manifeste écologiste, mais franchement si tout le monde pouvait être touchée par la plume de Jim Lynch, je suis certaine que le monde serait beaucoup plus beau et serein.
Encore un grand bravo à l'équipe de My Book Box d'avoir réussi à dénicher un si joli roman. Maintenant que j'ai lu Les grandes marées, je n'ai qu'une envie : me précipiter dans une librairie pour acheter le second roman de l'auteur :
Face au vent.
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