Goya

Goya peintre de la violence mais aussi de la douceur; Goya ami des esprits éclairés mais ténébreux aficionado des taureaux et des sorcières même s'il veut les démasquer où clamer - bàrbara diversion - la barbarie du divertissement; Goya anticlérical mais sans conteste le peintre religieux le plus profond et le plus sincère de l'Espagne de son temps; Goya portraitiste des rois et de l'aristocratie mais interprète attentif du peuple, de ses joies comme de son travail et de ses détresses; Goya ennemi de la guerre qui ne cache pas son admiration pour les hommes et les femmes héros de l'indépendance; Goya qui exprime avec un égal bonheur la délicatesse la plus exquise et la trivialité la plus blessante... Goya, qu'on ne peut résumer homme vivant, éternellement vivant, avec toutes les contradictions d'un être en perpétuel développement; Goya peintre de la vie, dans tous ses contrastes, des abîmes du subconscient aux cimes de la mystique, et toujours avec la même sincérité.

Réduire la personnalité de Goya, à la fois complexe et facile à comprendre, à un seul trait, même s'il s'impose à l'imagination, serait le trahir immanquablement. En ce diable d'homme, l'ange palpite sans répit.