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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle plaisir de lire la magnifique langue d'Alain Mabanckou. Nous sommes au Congo dans les années soixante dix. Michel est un jeune garçon qui découvre avec candeur et lucidité les complexités de la vie et le monde des adultes.
De son amourette avec Caroline, en passant par la découverte des livres (celle de Rimbaud est magnifique), ces interrogations politiques, existentielles, Michel (Alain Mabanckou ?), tente de trouver une voie que même les adultes ont du mal à trouver.
Tantôt grave, le plus souvent drôle, l'écriture de Mabanckou fait merveille. La rencontre improbable de Michel avec un fou surnommé Petit Piment, les informations entendues sur le radiocassette familial que Michel interprète avec le regard d'un môme de dix ans, ces avions qui zèbrent le ciel, que lui et son ami Lounès, s'amusent à deviner la destination pour rêver d'un ailleurs, autant de moments plein de grâce et de justesse. Un roman initiatique empli de poésie raconté avec un immense talent. Ne grandit pas trop vite petit Michel.
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Une enfance congolaise
Michel, 10 ans, a été adopté par Papa Roger et partage sa vie entre Maman Pauline, sa mère, et Maman Martine, la première femme de Papa Roger. Plus tard il épousera Caroline, et ils vivront ensemble dans un château avec une voiture rouge, deux enfants et un chien blanc. Comme Maman Pauline n'arrive pas à avoir d'autre enfant, un « féticheur » décrète que c'est Michel qui a caché la clé du ventre de sa mère par jalousie, parce qu'il ne veut pas avoir de petits frères et soeurs : il faut donc que Michel rende cette clé à sa maman. Mais Michel trouverait plus simple que Maman Martine qui a eu 7 enfants sans problème, accepte de prendre une graine de Maman Pauline et la fasse pousser dans son ventre… un visionnaire, ce petit Michel !
Je suis née à Pointe-Noire et j'y ai peut-être croisé Alain Mabanckou, alors forcément j'ai beaucoup aimé l'évocation de ces lieux qui ont bercé mon enfance, la Bouenza, le Kouyou, Dolisie… Et bien que je n'aie aucun souvenir de ma ville natale, j'ai beaucoup aimé lire le quotidien de Michel dans sa famille africaine élargie, cette famille où les deux « mamans » de Michel se croisent avec bienveillance et où Marx, Engels et Lénine sont invités à table chez son oncle. C'est le Congo postcolonial vu par les yeux d'un enfant de 10 ans que nous découvrons sous la plume parfois candide, parfois ironique d'Alain Mabanckou. le petit Michel qui découvre avec émerveillement Rimbaud, Brassens ou St-Exupéry décrypte avec une sensibilité et une lucidité qui font souvent défaut aux adultes qui l'entourent, les évènements familiaux, comme l'actualité nationale ou internationale. Ainsi trouve-t-il pour le moins étrange que tonton René, le communiste passionné qui lui a donné son nom, n'hésite pas à spolier toute sa famille pour s'accaparer les héritages successifs… On y redécouvre, sous un angle inédit, l'affaire des diamants Bokassa-Giscard, l'exil du Shah d'Iran, la fuite d'Idi Amin Dada en Arabie Saoudite avec en arrière-plan les aspects pittoresques de la vie quotidienne d'un enfant rêveur et sensible au Congo Brazzaville, l'emprise des « féticheurs » et la subtile toile des relations familiales. Quelques longueurs au début mais au final, un roman touchant et éclairant.
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Un petit garçon de dix ans raconte son enfance à Pointe-Noire,au Congo,fin des annees 70.Il est à la découverte du monde qui l'entoure:les adultes,les filles,la politique...Ce roman autobiographique raconté avec une langue enfantine et répétitive qui fatigue au début,peu à peu nous entraîne dans ce monde de l'enfance haut en couleur,avec sa logique encore intacte(qui semble de la naïveté,mais n'en ai pas).J'ai beaucoup aimé.L'auteur a écrit la suite dans son dernier (à ce qui me paraît ) livre"Lumières de Pointe-Noire"que j'espère lire bientôt.
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Michel est une jeune garçon qui vit dans un quartier populaire de Pointe Noire, au Congo, dans les années 70. Il vit tranquillement avec sa maman Pauline, et plus occasionnellement avec son père, réceptionniste d'un grand hôtel touristique, qui ramène à la maison un transistor avec une cassette de Georges Brassens. C'est l'occasion pour toute la famille d'écouter les informations, notamment Roger Guy Folly, journaliste à la Voix de l'Amérique.
Malgré le climat tourmenté de l'Afrique des années 70, entre l'exil du Shah d'Iran et les diamants de Bokassa, Michel s'intéresse aux sujets de son âge : la tristesse de sa maman qui n'a pas d'autre enfant, les séjours chez l'autre femme de son père et sa fratrie, l'école où les maitres punissent les élèves pas uniquement en leur donnant de mauvais points, la musique, l'amitié et bien sur, les yeux rieurs de la belle Caroline.

J'ai trouvé beaucoup d'amusement, de fraicheur et de naïveté à ce livre d'Alain Mabanckou. Si l'écriture m'a d'abord un peu désarçonnée (les formulations et le vocabulaire sont empruntés à ceux d'un enfant de 10 ans), elle participe au final au parti pris de l'auteur de laisser s'exprimer son malicieux petit protagoniste.
Le microcosme qui gravite autour du jeune héros est très réussi : les personnages décrits semblent plus vrais que nature (j'ai adoré le tonton René, terrible oncle richissime et communiste), les centres d'intérêts sont vraisemblables (les amis, la nourriture, l'amour, la poésie, les ... moustiques aussi !), les amalgames sur la situation politique ou les difficultés de compréhension de la chanson de Brassens sont drôles, quant aux coutumes locales et façons de vivre évoquées, elles m'ont fait voyager !
Alain Mabanckou nous invite à observer ce jeune garçon en train de grandir (et oui, demain, il aura vingt ans... ou après-demain plutôt !). La bienveillance qu'il manifeste envers lui est contagieuse, et même si, au final, j'ai trouvé que l'ouvrage manquait un peu de profondeur, j'ai apprécié l'espoir et l'optimisme qui se dégageaient de cette lecture.
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Dans ce récit initiatique fortement autobiographique, Alain Mabanckou raconte l'enfance d'un garçon d'une dizaine d'années, dans le Congo-Brazaville des années 70. Michel (Alias Alain) vit à Pointe Noire avec sa Maman Pauline et son Papa Roger. Il est parfois gardé par Maman Martine, la première femme de Papa Roger, ce dernier étant bigame. Michel évoque sa vie quotidienne, bien différente de celle d'un petit français né dans les mêmes années, comme on peut s'en douter (je suis de la même génération qu'Alain Mabanckou, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle). J'ai été sidérée, notamment, par la façon dont fonctionnait l'école, avec le bourrage de crâne dans l'enseignement du communisme. le Congo de cette époque-là vit sa première décennie postcoloniale, sous le joug d'un régime marxiste. Michel, sans tout comprendre, vu son âge, n'est pas sans remarquer que l'idéologie communiste est parfois curieusement détournée. J'ai beaucoup aimé également l'analyse du jeune garçon sur les évènements mondiaux de l'époque et notamment sur ce qui se passe en France.

Michel est un enfant plutôt heureux, choyé par les siens mais un poids pèse sur sa poitrine : la tristesse de Maman Pauline, qui ne parvient pas à avoir d'autres enfants. Maman Pauline et Papa Roger finissent par consulter un fétichiste qui leur annonce que Michel détient la clé de la fertilité de sa mère. Pauvre Michel, qui doit se débattre avec la culpabilité que lui cause cette annonce. Quand il n'est pas à l'école ou dans sa famille, Michel s'amuse avec son copain Lounès ou rêve de la soeur de ce dernier, la jolie Caroline avec laquelle il veut se marier, avoir deux enfants et un petit chien blanc. Il écoute aussi, sur un magnétophone, une seule et unique chanson "Auprès de mon arbre", du chanteur barbu (comme il l'appelle). Il s'interroge sur le sens de certaines paroles tout comme il s'intéresse au "Petit prince" et à Arthur Rimbaud.

J'ai vraiment aimé écouter Alain Mabanckou raconter son enfance. Je pense que, dans le cas présent, la voix et notamment l'accent de Mabanckou apportent un énorme "plus" à l'histoire. C'est un texte rafraichissant, amusant, sérieux parfois. La fausse naiveté de Michel peut déranger. Il est évident que l'adulte qui a écrit ce livre se substitue parfois à l'enfant mais cela ne m'a pas perturbée plus que ça car j'avais acté le principe dès le départ.



A écouter ! (ou à lire, mais à mon avis, c'est moins bien !).

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Nous sommes dans les années 70 en république populaire du Congo, du coté de Pointe-Noire, la capitale économique de ce pays. C'est un régime marxiste-léniniste qui s'applique. Michel a entre neuf et dix ans. Il est le fils unique de maman Pauline et il fait partie de la grande famille de papa Roger qui l'a choisi pour fils.


Son oncle René est un marxiste exalté donnant une place importante à Marx, Engels et Lénine dans son salon et qui n'hésite pas en parallèle à spolier son entourage familial de tous les biens matériels issus des héritages successifs.


Michel nous conte les personnages hauts en couleur de son enfance dans un quartier populaire de Pointe-Noire et l'apprentissage de la vie d'un mome. Par l'amitié de Lounès, le fils du tailleur du quartier. Par l'amour de Caroline, la soeur de Lounès. Par la rivalité de Mabélé, un prétendant de Caroline, footballeur, castagneur et lecteur de Marcel Pagnol. Par le sens des responsabilités de papa Roger. Par la folie de Petit Piment, qui fut dans un autre vie un étudiant en philosophie et un cadre d'entreprise. Par la détresse de sa mère dans son désir de concevoir d'autres enfants. Par maman Martine, sa deuxième mère...




Ce que le regard de Michel restitue, c'est à la fois l'atmosphère de ce quartier, l'ambiance d'une époque où etre traité de "capitalistes!" ou "impérialistes!" au Congo était la pire des insultes. Mais Alain Mabanckou brosse également par les nouvelles que papa Roger écoute de la voix de l'Amerique, les hauts faits de l'actualité internationale de l'époque, comme les frasques d'Idi Amin Dada, la chute et les pérégrinations du Chah d'Iran, la neutralisation de Jacques Mesrine ou les otages du Liban...



Je trouve très interessant la manière avec laquelle il rappelle combien cette actualité façonne l'imaginaire de la jeunesse de ce que l'on appelait le Tiers monde. Michel écoute avec la meme attention que son père, ce poste radio ainsi que les interprétations passionnées de papa Roger.

Ce roman alterne à la fois entre la réalité de ce que Michel voit autour de lui et cette intrusion du lointain.

Mabanckou utilise une écriture qui permet d'exprimer le ressenti de Michel, de mieux rentrer dans l'imaginaire en gestation de cet enfant. de comprendre ses mécanismes de défense face l'absurdité des choix des adultes ou encore dans une lutte féroce pour gagner le coeur d'une fille. Par les mots plutot qur par les poings.

L'interet de ce roman réside dans ces petites étincelles d'émotion que nous transmet Michel, dans son désir d'etre accepté et d'etre aimé.

Pour terminer, il est difficile d'évoquer un texte du romancier congolais sans les références littéraires qu'il sème avec extase dans ses livres. Il y a en une qui traverse tout l'ouvrage : celle à Arthur Rimbaud. dont le visage sourit à Michel. C'est assez amusant de voir cet enfant se débattre pour tenter de rentrer et comprendre un texte de ce poete.

Un roman qui m'a replongé dans une époque où je revais d'avoir 20 ans jour. Ce titre, Demain j'aurai vingt ans, est inspiré d'un vers de Tchicaya U Tam'si, celui qu'on appelait aussi le Rimbaud noir. Un très beau roman.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Avoir vingt ans, est –ce identique sous toutes les latitudes ? le processus de maturation d'un enfant dépend-il de constantes ?

Il semble que oui à la lecture de l'ouvrage d'Alain Mabanckou Demain, j'aurai vingt ans ,qui relate l'enfance dans le Congo des années soixante-dix , d'une jeune garçon âgé de dix ans nomme Michel .Ce dernier est ainsi informé par son père adoptif , réceptionniste à l'hôtel Victory Palace , des échos de la politique internationale et de la situation de son pays , le Congo, qui accueille des touristes excessivement tristes selon son père : « C'est pas tout : il faut aussi bien faire rire les clients. Papa Roger a donc toujours un mot pour que ces Blancs rient car, dit-il, avec le froid qu'il ya là-bas en Europe les Blancs ne rient pas beaucoup. »

Michel est étonné des récits de son oncle tonton René, militant marxiste convaincu, qui tente en vain de l'initier aux rudiments d'un marxisme-léninisme transposé à grand-peine au cadre local congolais .Il éprouve de l'affection et de l'admiration pour cet oncle décidément infatigable, dont la force de conviction emporte son admiration d'enfant.

Un autre personnage du roman aiguise beaucoup sa curiosité, c'est Roger Guy Folly, journaliste à La Voix de l'Amérique, dont les interventions contredisent celles de l'oncle Roger, mais font connaître à cet enfant les premiers contours de la géographie mondiale, et le familiarisent avec les conflits et drames de l'époque : « Oui , Idi Amin Dada est vraiment un monstre plus méchant que le dragon .Moi, je n'ai plus envie de suivre son histoire que papa Roger veut nous forcer à écouter(…) Je ne peux pas quitter la table, on dirait un impoli sinon on va croire que moi Michel je ne veux pas m'informer sur ce qui se passe dans un pays de notre continent. »

Le jeune Michel est éveillé au sentiment amoureux par Geneviève, jeune fille séduisante mais inaccessible var promise à un autre homme, Yaya Gaston et de surcroît sensiblement plus âgée que lui .Il surprend un soir leurs ébats amoureux : « Ils parlent tout bas pour que je n'écoute rien. Mais pourquoi au lieu de crier au secours se met-elle à rigoler ? »
La fausse naïveté du personnage, le comique des situations, l'évocation de l'Afrique des années 70, et ses enthousiasmes postcoloniaux rattachent ce roman à la catégorie des Bildungsromane, les romans d'initiation, et le rendent hautement recommandable.


Lien : http://www.bretstephan.com
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Pour qui a vécu à Pointe Noire (Congo, Brazzaville), ce livre est pour vous.
Plongée dans la cité, que de couleurs, de bruits, d'odeurs...
Et bon nombre d'anecdotes, liées à ce quartier grouillant et si typique. ..
Retour vers le futur à la lecture de lieux arpentés lors de mon séjour là-bas. ... Un régal
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Pointe-Noire, Congo. J'ai découvert avec bonheur la fraîcheur du petit Michel qui entrevoit le monde des adultes avec ses yeux d'enfant. Il raconte sa maman Pauline, son papa Roger mais aussi ses frères et soeurs, ses amis. Il parle d'amour, d'amitié, de la guerre, de la lecture… Michel sait qu'il se passe des choses dans le monde des années 1970, les guerres, les chefs d'Etat… Tout n'est pas très clair pour lui mais il écoute avec intérêt la radio de papa Roger ou les chansons de Brassens qui gardent une part de mystère… Et surtout il attend avec impatience de retrouver le sourire d'Arthur Rimbaud sur le livre de son père.
J'ai aimé cette innocence mais aussi ces doux moments aux allures autobiographiques. Il est comparé sur la quatrième de couverture à La vie devant soi mais je le trouve différent… et le côté dépaysant donne un petit plus à ce livre !
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Changement de registre pour Alain Mabanckou avec son nouveau roman : Demain j'aurai vingt ans. Mais modéré, hein, que les fans se rassurent, l'auteur de Verre cassé, Mémoires de porc-épic ou Black bazar n'a toujours pas sa langue dans sa poche et son style, toujours imagé, rebondit comme une balle de ping pong dans des figures cocasses à l'irrésistible saveur. Simplement, le genre est neuf pour lui, celui du roman à hauteur d'enfant, auto-biographique forcément, du coté de Pointe- Noire, au sud du Congo sur la façade atlantique. Michel, le jeune narrateur, alter ego de Mabanckou, découvre littéralement le monde en ces années 70. le petit monde qui l'entoure, avec ses personnages hauts en couleur et le grand combat entre le capitalisme et le communisme (l'injure suprême étant de traiter son ennemi "d'opium du peuple") et le vaste monde, à travers la radio, et les nouvelles qui traversent les ondes : l'exil du Shah, les diamants de Giscard, la saga de Mesrine ...
Et puis bon, il y a les filles, continent à explorer. La tendresse est le sentiment qui irrigue le livre mais attention, sans mièvrerie, avec juste une naïveté désarmante qui cache une ironie mordante. Demain j'aurai vingt ans est le roman le plus "gentil" de Mabanckou, dépourvu de noirceur (quoique) et de cynisme. On a déjà lu ailleurs de tels souvenirs de jeunesse, Mabanckou ne prétend pas révolutionner le genre et c'est cette modestie, alliée à cette langue fluide et revigorante, qui donne tout son intérêt à un livre au doux parfum d'enfance.
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