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3,62

sur 212 notes
Frustrant. C'est le mot qui me vient à l'esprit en refermant le livre.

Ce roman est très riche, truffé d'idées originales et de trouvailles. La verve de l'auteur s'accorde à merveille avec l'ambiance magico-africaine du récit.
Pourtant, il manque une grande histoire à ce livre. Plus qu'un roman, c'est une succession d'anecdotes et de fables. À chaque instant, on croise des idées géniales, en se disant que cela va être enfin la route principale que va suivre le livre, et puis l'idée s'éteint et nous laisse en plan, pour faire aussitôt la place à une autre.

J'ai trouvé la première partie – judicieusement intitulée « le rêve le plus long de ta mort » – interminable, à la limite de reposer le livre. Mais ensuite, la mosaïque de récits alignés les uns à la suite des autres – chaque mort raconte son histoire – devient intéressante. On s'attend à ce que tous ces destins finissent par se rejoindre et s'imbriquer, mais non, à la fin commence une énième piste qui, cette fois, est la bonne, et explique le décès du jeune héros.

En fait, je suis frustré que cette dernière histoire ne tienne pas la place principale du roman, car elle porte vraiment en elle tous les germes pour faire une oeuvre prenante, entre l'art de raconter d'Alain Mabanckou, son univers haut en couleurs, et l'intrigue qui tenait bien la route.

Il existe les auteurs-insectes, qui pondent des centaines d'oeufs d'idées et les laissent grandir tout seuls, et les auteurs-mammifères, qui font très peu d'enfants mais s'occupent de les élever.

Alain Mabanckou a fait le choix respectable d'être un auteur-insecte…

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A la fois peinture sociale et extraordinaire fable africaine, « Le Commerce des Allongés » nous projette dans un monde stupéfiant où la mort est une nouvelle vie et où les esprits ont encore des histoires envoûtantes à nous conter. Pointe-noire au cimetière du Frère-Lachaise, Liwa dont le nom signifie ironiquement « la mort a peur de toi » se réveille « du rêve le plus le long de sa mort » dans cet univers singulier, vêtu encore de ses plus beaux atours. Veillée, procession funéraire, danses et chants en son honneur, il n'a rien manqué. Il remonte le fil de son existence et se souvient de ses amis avec qui il a fait les 400 coups mais surtout de sa grand-mère bien-aimée, Mâ Lembé qui l'a élevé avec bienveillance suite au décès de sa mère et qui le veille encore aujourd'hui au moment de sa mort. Mais Liwa n'en a pas finit avec les vivants. Il sent qu'il a encore quelque chose à régler.
Un récit fantastique et émouvant où se mêlent la satire sociale et la sorcellerie et qui nous dépeint avec justesse les traditions africaines dans la vie comme dans la mort. On se laisse tout doucement bercer par la parole des esprits qui se révèlent bien plus vivants et sages que les vivants eux-mêmes. Une magnifique découverte!
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Je n'aime pas le thème de la mort ni les sombres histoires qu'il engendre autour de lui.
Mais c'était quand même Alain Mabanckou et surtout quand même POINTE-NOIRE dont on parlait !
Achat direct (compulsif sans doute)

Puis arrive le moment de véritablement rentabiliser l'acte d'achat et accomplir le devoir de lecture… fastidieux, j'ai peiné à me mettre dedans.
Les références sur la culture et la ville Océane me retiennent. hélas je ne retrouve pas la plume humoristique de mon écrivain (dans mémoire de porc-épic…)
Demotivation… et puis non, je ne peux pas laisser un livre inachevé.
Je me force a le terminer, j'accroche un fin fil de l'histoire.
Roman terminé mais les sentiments mitigés :(

Décidément pas un thème pour moi.
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Liwa Ekimakingaï sort de sa tombe après qu'un cyclone se soit abattu sur le cimetière du Frère-Lachaise à Pointe Noire au Congo. Il est complètement désorienté, car il ne comprend pas tout de suite qu'il est mort. Il veut retourner dans son quartier, mais tout le monde fuit devant lui et près la maison de sa grand-mère, ses amis et ses voisins le pleurent accompagnés par des professionnelles. Liwa suit les quatre jours de funérailles avant son enterrement, même si ses proches ignorent sa présence. Sa tombe est située au pied d'un manguier et les autres habitants du cimetière viennent le visiter, lui raconter leur vie et leur mort, mais surtout lui expliquer le règlement du lieu. Liwa est bien décidé à se venger de son assassinat et en personne, il ne saurait se contenter de hanter les coupables, les autres habitants du cimetière veulent à tout prix le dissuader de ce funeste projet.

Les autres morts sont des personnages truculents, il y a un musicien qui a fait un pacte avec le diable pour connaître le succès, l'ancien gardien du lieu, une femme dont les jumeaux ont été sacrifiés par leur oncle, un politicien véreux qui voulait toujours plus de pouvoir et un haut fonctionnaire qui a commencé une carrière en France avant de se voir promettre monts et merveilles s'il revenait au pays par un puissant qu'il a malheureusement suivi dans sa chute. Ils nous racontent leur vie, tout comme Liwa qui revisite son quartier, son histoire et celle de sa grand-mère qui l'a élevé après le décès de sa mère. C'est l'occasion de parler de Pointe-Noire et de son histoire où la corruption règne en maître ainsi que les sorciers et un pasteur pentecôtiste qui connaîtra aussi une triste fin. L'auteur dénonce les inégalités sociales très importantes et qui perdurent au-delà de la mort, il y a un cimetière pour les pauvres et un autre pour les riches. Les défunts pauvres n'ont pas le droit de rencontrer les riches. Les sorciers ont un grand pouvoir, les politiques leur accordent une grande place, ne reculant même pas devant des sacrifices humains.

Liwa est un personnage haut en couleur, à l'image de la tenue très bigarrée qu'il avait choisi pour fêter l'indépendance dans l'espoir de faire une rencontre galante. Malheureusement il portait un parfum utilisé normalement pour les défunts, ce qui a attiré une jeune fille aussi bien décidée à venger l'infanticide dont elle a été victime.

La langue de l'auteur est magnifique, fluide et truculente. Il nous plonge dans cette ville et nous fait vraiment voyager. Malgré le sujet, ce livre n'a rien de triste ou d'horrifique, bien au contraire. C'est un voyage burlesque et plein d'humour, aucun passage n'est effrayant avec ces morts encore bien vivants. Ils nous incitent à profiter pleinement de notre vie tant qu'on le peut. le message est délivré avec légèreté, il n'y a rien de lourd ou de moralisateur dans ce beau texte qui m'a enchantée. Je l'ai écouté en audio grâce à Netgalley et Lizzie. Il est lu par l'auteur, avec son accent africain, sa gouaille et toujours le bon ton pour nous transporter en Afrique, la musique entre les chapitres renforce encore cette impression. J'ai adoré ce roman et je le recommande chaleureusement.

#LecommercedesAllongés #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Le commentaire de Lynda :
Le récit que je viens de découvrir est celui de Liwa Ekimakingaï, le jeune homme, élevé par sa grand-mère, est employé comme cuisinier à l'hôtel Victory Palace de Pointe-Noire.
Il va nous raconter les dernières heures de sa vie, on le découvre qui assiste à sa propre veillée funèbre et à son enterrement.
Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Pour se venger ?
Alain Mabanckou nous propose un roman d'une grande originalité, qui m'a permis d'en apprendre beaucoup sur certaines pratiques, il a une plume acéré, très agréable à lire.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans cette histoire, il m'a fallu plusieurs chapitres pour trouver mes marques, mais une fois chose faire ma lecture est devenue très agréable.
Liwa Ekimakingaï est un personnage auquel on s'attache, le destin tragique de cet homme ne peut que nous toucher, ce roman est une belle découverte, je me promets de relire cet auteur.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Derrière ses abords de fable fantastique où les morts reviennent pour terminer leurs affaires inachevées, ce récit acquiert la profondeur d'un véritable roman social. Prenant place dans la ville de Pointe-Noire, sur la côte congolaise, il s'attache à décrire le tissu d'une société vérolée par le conflit des classes, les superstitions meurtrières et la corruption des élites politiques. L'histoire est racontée à la seconde personne du singulier, ce qui est assez inhabituel dans la mécanique narrative, mais qui a le mérite de mettre en regard du lecteur, vivant cela va de soi, le personnage principal nommé Liwa Ekimakingaï, qui lui est mort et enterré.

Le jeune homme se réveille pourtant au Frère-Lachaise, le cimetière des pauvres. Sorti de sa tombe, il a conservé les habits de soirée bariolés qu'il portait au moment de son décès. le voici dans le monde à l'envers, celui où marchent les trépassés capables, quand volonté ou nécessité se manifeste, de prendre forme dans le monde des vivants. « Les images se bousculent dans ce rêve le plus long de ta mort. » Pourquoi Liwa est-il mort et que doit-il faire dans cette nouvelle existence parallèle qui s'offre à lui avec son cortège de souvenirs et d'interrogations ? Les images de son enfance et de son adolescence ressurgissent, ses pensées vont vers sa grand-mère Mâ Lembé qui l'a élevé. Puis viennent les rencontres avec les curieux habitants du Frère-Lachaise, ces morts qui lui parlent et le guident : DRH homosexuel, artiste bossu, ou encore ce vieil homme au livre que l'on nomme Mamba Noir, le patron des lieux.

Au fil des chapitres courts, presque des nouvelles emboitées dans cette histoire gigogne, on découvre les croyances et les travers des Ponténégrins, leurs habitudes de vie, l'environnement de cette ville avec ses quartiers riches et pauvres, ses cimetières où la ségrégation se poursuit jusque dans la mort, son port où se nouent les ficelles économiques de la cité. Si je n'avais pas reçu ce livre en service presse, je ne serais pas allé spontanément vers lui, mais je le referme aujourd'hui avec la satisfaction d'avoir fait une agréable découverte.
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Dans « La grande librairie » c'est un écrivain bien sympathique qui présente son livre avec humour. Dés les premières pages, on le reconnaît avec ses vêtements originaux. Ensuite c'est vrai que l'idée des morts-vivants est amusante. La difficulté que j'ai ressentie a été de m'adapter au monde des sorciers ou sorcières, aux personnages diplomatiques inconnus pour moi, à la corruption générale pour obtenir des pouvoirs. Les lieux de la ville ne me parlent pas non-plus et ont dû en enchanter plus d'un. Les souvenirs d'adresses emblématiques, des magasins, des objets de son enfance ne résonnent pas en moi. Ce n'est pas ennuyeux, il y a un suspense jusqu'à la fin, de belles relations entre petit-fils et grand-mère. J'ai trouvé de l'intérêt à la présentation des tranches de vie des morts, aux conflits des riches et pauvres, à la répétition générationnelle des naissances, aux rites, sacrifices, à l'entraide, au poids des traditions, à l'influence des villages . Les personnages sont superbement décrits, certaines scènes resteront gravées, le rythme est bien là, on entend l'auteur raconter. Perdue quand il s'agit d'ethnies, de luttes, de guerre, cela a retardé mon avancement dans le roman et a freiné mon enthousiasme.
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Séduite par la couverture colorée qui m'a fait de l'oeil pendant des mois, j'ai démarré ce livre avec un enthousiasme non feint. le commerce des allongés d'Alain Mabanckou est une oeuvre qui conte des parcours de vie à la lumière de la mort. Sympathique sans être incontournable.

Liwa Akimakingai, jeune cuisinier à l'hôtel Victory Palance de Pointe-Noire, se réveille dans l'au-delà et la tête à l'envers ; à l'endroit où git son corps, dans le modeste cimetière de la ville.

Le garçon se souvient pourtant seulement du costume qu'il portait lors de la fête de l'indépendance du Congo, par une chaude soirée d'été.

Que s'est-il passé ce soir là? Cela pourrait-il avoir un rapport avec la jeune femme rencontrée en boîte de nuit alors qu'il était sur le point de quitter la fête?

Etre mort, quelle sottise finalement, lui qui était encore bien vivant il y a seulement un instant.

Dans ce roman qui est loin d'être une enquête centrée sur les causes de la mort du garçon, l'auteur nous embarque dans la vie des mystérieux résidents du cimetière du Frère-Lachaise. Des âmes qui ont vécu des vies à la fois banales et extraordinaires et qui semblent vouloir partager leurs histoires avec le nouveau venu, à tout prix. Des récits plus ou moins touchants qui ne m'ont par ailleurs que peu embarqués avec eux. Et le tutoiement utilisé par l'auteur pour raconter n'aide pas le lecteur à s'immerger pleinement.

Il me semble que les histoires des personnages ne s'accordent pas ensemble et que l'absurdité de la mort en est le seul point commun. Il est dommage que l'émotion ressorte peu. J'aurais également aimé en découvrir davantage sur le lien entre Liwa et sa Grand-mère maternelle; relation que je trouve sous-exploitée.

Je m'attendais également à ce que la lutte des classes ainsi que le côté politique du roman ressortent davantage ; mais là, encore une fois, je reste malheureusement sur ma faim.

Vous l'aurez compris, j'ai le sentiment que le livre ne sait pas se positionner. Enquête ? Roman social ? Vengeance guerrière ? Conte ? On ne sait pas sur quel pied danser. Même s'il n'est pas impossible de traiter toutes ces thématiques dans une seule et même histoire, l'auteur ne parvient pas, selon moi, à les réconcilier. Pour autant, la découverte des rites mortuaires et plus globalement de la culture et de la politique congolaise m'ont véritablement intéressés.

Ainsi, sans passer un mauvais moment, je n'ai pas été transportée, vous l'aurez compris. J'aurais plaisir à lire un autre de ces romans par ailleurs, fortement plébiscité par la presse, en espérant en savoir plus sur le Congo et l'humour caustique de l'auteur.
Lien : https://www.chroniquesdurena..
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Alain Mabanckou est, sans conteste, un conteur ! Il nous déroule ce conte, animé de personnages étranges ! Ou serait-ce plutôt des esprits, des défunts ? Des féticheurs ? Des jeteurs de sort ?
Toujours cette envie enjouée de nous faire partager les coutumes de son pays natal, ici ses coutumes funéraires mais aussi sa corruption qui semblent une tradition.
Sa verve sublime ce roman surprenant !
Un « joli » coup de coeur !
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Tu le constateras dès le premier mot : ce roman est surprenant, car déjà ce n'est pas commun d'écrire toute une histoire à la deuxième personne du singulier ! Mais ainsi te glisseras-tu plus facilement dans la peau du personnage de Liwa, ou plutôt dans sa dépouille parce qu'ici les défunts continuent d'avoir une existence. Surtout, il faudra que tu te départes d'une rationalité trop occidentale et tu découvriras que les morts, que l'on promène avec faste dans les rues de la ville, interagissent avec le monde des vivants. Sans doute t'agaceras-tu des longues énumérations de lieux que seuls les habitants de Pointe-Noire sauraient apprécier par nostalgie. J'espère en revanche que tu te régaleras comme moi du récit de ces incroyables rencontres faites au coin d'une tombe. Et derrière les protagonistes imaginaires, entreverras-tu peut-être aussi la fable politique d'un pays bien réel.
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