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sur 205 notes
Mauvais sort.
A peine froid, Liwa Ekimakingaï est sorti de sa tombe façon pub Merinos dans le cimetière dit du Frère-Lachaise, à Pointe-Noire. Fort mécontent des circonstances de son trépas inattendu, esprit tourmenté un brin chafouin, le revenant n'en revient pas, le mort n'en démord pas, le claqué rêve de claques et il envisage une riposte post mortem. L'utopie des assassinés. Pour sa vengeance, forcément froide, il ne veut pas se contenter du forfait de base pour esprits tourmentés. Il laisse aux autres le soin de hanter une bicoque en faisant un hou-hou poussif sous un drap à la propreté douteuse et il ne veut pas traiter l'affaire à distance en maraboutant les coupables avec une poupée vaudou. Pas de séance d'acuponcture sur un doudou, dis donc.
Avant d'aller déposer son solde de tout compte, il doit s'habituer à sa nouvelle condition de macchabée. Les horaires ne sont pas les mêmes et la nourriture n'a rien de céleste. Il rencontre certaines figures truculentes du cimetière qui lui expliquent le règlement intérieur. Comme les morts s'ennuient, ils s'occupent en se racontant leur vie. Les biographies sont savoureuses même si aucun n'a eu une mort paisible. Peu importe, le résultat est le même.
Liwa profite également d'une petite sieste, les morts ont droit à un peu de repos, pour assister en songe à sa veillée funéraire auprès de sa grand-mère, Ma Lembe, chargée de son élevage depuis sa naissance. Mon cadavre vu du ciel. C'est l'occasion de se souvenir de son enfance et de son emploi de cuisinier à l'hôtel Victory Palace.
Comme le montre la couverture « Gauguinesque » du roman, le mort porte une tenue de dandy daltonien, look proche de celle du Huggy les Bons Tuyaux dans Starsky&Hutch, car son petit accident de parcours était survenu le jour de la commémoration de l'Indépendance du Congo et qu'il s'était mis sur son 31 pour chasser la gazelle.
Alain Mabanckou n'a rien perdu de son humour et cette histoire à dormir ou mourir debout, malgré son sujet, n'épouvantera personne. Les petites natures peuvent se lancer dans cette lecture sans crainte. Inutile ensuite de faire une cure de Matthieu Ricard ou de Frédéric Lenoir pour revoir la vie en rose avec un sourire béat. Il faudra aussi trouver une autre excuse pour sauter au cou du voisin. Ce n'est pas la version congolaise de l'Exorciste ou de Poltergeist. Les morts sont bien vivants et cette farce est surtout l'occasion de souligner une lutte des classes qui se prolonge dans l'au-delà. Même dans un cimetière, les inégalités perdurent, les riches ont un cimetière réservé et la meilleure vue (un vrai luxe quand on est six pieds sous terre. Il ne manque que le jet privé pour rejoindre le Paradis en première classe). L'auteur dépeint aussi la ville de son enfance, la corruption endémique, le pouvoir (pas magique) des sorciers dans le pays, dont les services se monnayent au bénéfice hommes cupides prêts à tout pour obtenir une place au soleil et au maléfice de tous ceux qui contrarient leurs projets. le comble du chic est d'avoir son charlatan à domicile à plein temps. Solde d'été : Une petite promotion contre un sacrifice humain. No problemo, les affaires sont les affaires. Même les footballeurs s'y mettent…
Une histoire originale et amusante qui me semble néanmoins moins aboutie que d'autres romans d'Alain Mabanckou comme « Petit Piment » par exemple que j'avais particulièrement aimé. Une histoire qui n'est pas à tomber par terre, précaution utile dans un cimetière, mais j'ai passé une bonne Toussaint en cette fin août. Et puis, je préfère fréquenter des manguiers plutôt que des cyprès, même de loin.
Moi, je ne crois qu'au mauvais esprit.

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Un bon héros est-il un héros mort ? C'est le pari que prend Alain Mabanckou dans son dernier roman.

En effet après avoir ressenti le tremblement de terre et le cyclone, et s'être retrouvé allongé sur une butte de terre, l'homme à qui s'adresse les propos de ce roman, dans un tutoiement qui permet habilement de mettre à distance le monde de morts et celui des vivants a préféré se persuader qu'il était vivant.

En observant l'effet de sa disparition soudaine sur son entourage, et pour sa grand-mère qui l'a élevé, l'homme nous livre un récit qui parle de Pointe-Noire, de certains de ses plus originaux ressortissants, de son histoire passée. Puis de son histoire personnelle, celle qui l'a conduit dans ce cimetière en compagnie de trépassés qui lui conteront des événements en relation avec les quelques célébrités échouées autour de lui.

Un peu perdue dans les premiers chapitres, je me suis plus accrochée à la deuxième partie, celle qui relate le destin tragique de notre personnage en tenue bariolée.

Roman original, et instructif, conté comme d'habitude avec verve et détermination, pour ne pas dire truculence (clin d'oeil à l'auteur qui redoute ce qualificatif attribué à son écriture !)


304 pages Seuil 19 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Au cimetière du Frère-Lachaise, à Pointe-Noire au Congo, Liwa Ekimakingaï commis de cuisine à l'hôtel Victory Palace entame sa nouvelle vie. Comme tous les cadavres il doit rester quatre jours en plein air avec sa famille, les compatissants, les collègues du Grand-Marché autour de lui et surtout les chanteurs-danseuses-pleureuses afin que son voyage vers l'au-delà se fasse dans la danse et dans la joie
Emporté dans un songe il revoit son quartier des Trois-Cents, les images de son enfance, de son adolescence tous les lieux qui ont marqué son existence et sa chère Grand-mère Mâ Lembé qui depuis la mort d'Albertine était à la fois sa grand-mère et sa mère. L'occasion pour le lecteur de faire connaissance de Papa Bonheur le pasteur débonnaire de l'église pentecôtiste « Grâce à Dieu », de Marteau-Piqueur le teigneux inspecteur de police.
Liwa sort de sa tombe pour rencontrer ses voisins du cimetière, Prosper Milandou DRH à la Lyonnaise des Eaux, Mâ Mapassa dont les deux enfants ont été empoisonnés, une femme corbeau, L'Artiste, un musicien bossu qui héberge des esprits dans sa bosse. Un vieil homme surnommé Mamba Noir qui est le chef des habitants du cimetière.

Vous l'aurez compris ce roman au milieu des jeteurs de sorts, des féticheurs, des sorciers est un vrai régal. Jamais je n'ai parcouru les allées d'un cimetière avec autant de plaisir. Alain Mabanckou est un conteur, ses personnages sont savoureux et il nous entraîne dans les coutumes funéraires de son pays natal avec une joie non dissimulée. Il nous dépeint aussi avec sa verve un pays où la corruption est une tradition, où les humains signent des pactes avec les esprits. Plongez vite dans cet univers truculent pour passer un agréable moment. Un coup de coeur.
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Dans un cimetière, il y a autant d'histoires qu'il y a de tombes, nous dit l'auteur. Et il en rencontre notre héros des voisins de terre, et du coup leurs histoires. Qu'il est plaisant ce livre qui nous fait aller au(x) Congo. On apprend de nombreuses traditions ethniques, qui font réfléchir à nos propres croyances. On apprend beaucoup sur les hommes politiques et leur corruption et comment les esprits interagissent aussi même en cette matière. Et surtout on apprend pourquoi il se retrouve, notre héros, à vivre son rêve le plus long. Très enrichissante cette lecture.
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Mais qui est donc ce nouveau venu au cimetière du Frère-Lachaise? Pourquoi est-il pleuré par tous alors qu'il n'était pas célèbre et qu'il n'avait pas eu encore le temps d'accomplir de grandes choses du fait de son jeune âge ?

Alors que Liwa Ekimakingaï, commis de cuisine de Pointe-Noire avait une longue vie devant lui, le jeune homme se réveille la vision trouble au beau milieu des morts au cimetière du Frère-Lachaise. C'est alors qu'il va rencontrer une multitude de résidents du lieu qui vont tour à tour lui raconter leur histoire et le dissuader de se venger. Mais pourquoi le spectre de Liwa Ekimakingaï devrait se venger? de qui et de quoi?

En écoutant ce livre, j'ai rapidement été plongée dans les croyances et les coutumes de la République du Congo, ce qui a été pour moi une première. J'ai vraiment apprécié être accompagné par la voix de son auteur, Alain Mabanckou qui a réussi à nous transmettre avec justesse les émotions insufflées par sa plume. le choix des sonorités choisies par Lizzie m'a donné l'impression d'un voyage en Afrique, et ce, pour mon plus grand plaisir.

Je tiens à remercier Lizzie et Netgalley France de m'avoir offert la possibilité de découvrir " le commerce des Allongés", ouvrage que j'ai beaucoup aimé. Au travers de son oeuvre Alain Mabanckou a réussi à nous dresser le portrait d'une ville marquée par son passé colonial et où les différences sociales demeurent importantes au sein même de la population de Pointe-Noire.

Je ne peux que vous conseiller cette lecture qui vous permettra d'en apprendre plus sur la République du Congo et sur ses traditions🙂
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Liwa Ekimakingaï sort de sa tombe après qu'un cyclone se soit abattu sur le cimetière du Frère-Lachaise à Pointe Noire au Congo. Il est complètement désorienté, car il ne comprend pas tout de suite qu'il est mort. Il veut retourner dans son quartier, mais tout le monde fuit devant lui et près la maison de sa grand-mère, ses amis et ses voisins le pleurent accompagnés par des professionnelles. Liwa suit les quatre jours de funérailles avant son enterrement, même si ses proches ignorent sa présence. Sa tombe est située au pied d'un manguier et les autres habitants du cimetière viennent le visiter, lui raconter leur vie et leur mort, mais surtout lui expliquer le règlement du lieu. Liwa est bien décidé à se venger de son assassinat et en personne, il ne saurait se contenter de hanter les coupables, les autres habitants du cimetière veulent à tout prix le dissuader de ce funeste projet.

Les autres morts sont des personnages truculents, il y a un musicien qui a fait un pacte avec le diable pour connaître le succès, l'ancien gardien du lieu, une femme dont les jumeaux ont été sacrifiés par leur oncle, un politicien véreux qui voulait toujours plus de pouvoir et un haut fonctionnaire qui a commencé une carrière en France avant de se voir promettre monts et merveilles s'il revenait au pays par un puissant qu'il a malheureusement suivi dans sa chute. Ils nous racontent leur vie, tout comme Liwa qui revisite son quartier, son histoire et celle de sa grand-mère qui l'a élevé après le décès de sa mère. C'est l'occasion de parler de Pointe-Noire et de son histoire où la corruption règne en maître ainsi que les sorciers et un pasteur pentecôtiste qui connaîtra aussi une triste fin. L'auteur dénonce les inégalités sociales très importantes et qui perdurent au-delà de la mort, il y a un cimetière pour les pauvres et un autre pour les riches. Les défunts pauvres n'ont pas le droit de rencontrer les riches. Les sorciers ont un grand pouvoir, les politiques leur accordent une grande place, ne reculant même pas devant des sacrifices humains.

Liwa est un personnage haut en couleur, à l'image de la tenue très bigarrée qu'il avait choisi pour fêter l'indépendance dans l'espoir de faire une rencontre galante. Malheureusement il portait un parfum utilisé normalement pour les défunts, ce qui a attiré une jeune fille aussi bien décidée à venger l'infanticide dont elle a été victime.

La langue de l'auteur est magnifique, fluide et truculente. Il nous plonge dans cette ville et nous fait vraiment voyager. Malgré le sujet, ce livre n'a rien de triste ou d'horrifique, bien au contraire. C'est un voyage burlesque et plein d'humour, aucun passage n'est effrayant avec ces morts encore bien vivants. Ils nous incitent à profiter pleinement de notre vie tant qu'on le peut. le message est délivré avec légèreté, il n'y a rien de lourd ou de moralisateur dans ce beau texte qui m'a enchantée. Je l'ai écouté en audio grâce à Netgalley et Lizzie. Il est lu par l'auteur, avec son accent africain, sa gouaille et toujours le bon ton pour nous transporter en Afrique, la musique entre les chapitres renforce encore cette impression. J'ai adoré ce roman et je le recommande chaleureusement.

#LecommercedesAllongés #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Bière qui roule n'amasse pas mousse !

Congo, Pointe-Noire, cimetière du Frère-Lachaise (le cimetière des pauvres)

Un cyclone violent vient d'ébranler le sol comme les sépultures alentours et de la sienne, toute fraîche encore, émerge péniblement Liwa, étonnamment surpris de s'extraire de sa bière. Il se trouve drôlement attifé pour un tel lieu, bariolé de couleurs criardes de la tête aux pieds.
Désorienté aussi, chamboulé, tourneboulé même.
Sens dessus dessous.
Plus aucun repère au sortir de ce mortuaire repaire.
Rien ! Que dalle (funéraire) !
Tombé de sa tombe, voilà qui n'est pas banal ! Serait-ce une mise en boîte que cette sortie de cercueil ?

Un rêve insolite l'extrait de la moite pesanteur de l'ossuaire puisque maintenant il vole dans le ciel par-dessous les toits (si bleu, si calme).
Loin de son oreiller, ses rêveries emplumées vont le mener à survoler les différentes étapes de sa courte existence, de la couche au tombeau, lui qui plane au-dessus de son propre cadavre que pleurent ses proches éperdus de chagrin, durant les quatre jours que durent les funérailles qu'il finira par suivre, lui aussi (mais sans les commentaires de Stéphane Bern, sûrement occupé ailleurs) le long des boulevards et artères encombrés.

La nuit, tous les chagrins sont gris.

L'est-il lui aussi, gris, pour voluter de la sorte, comme la fumée vaporeuse d'une tabagie hallucinogène excessive ?
Et ce songe post-mortem va même lui faire remonter le temps bien en amont de sa propre existence, puisque sa grand-mère comme sa mère viennent hanter ses pensées évanescentes dans des scènes cocasses parfois anciennes et hautement folkloriques pour certaines (ha, la plainte à la gendarmerie).

Ce media hallucinatoire permet alors au narrateur de nous brosser le fonctionnement de la cité-bidonville dominée, un temps, par le pasteur autoproclamé de l'église évangélique ‘grâce à dieu' dont l'attitude équivoque (euphémisme) suscitera bien des interrogations (interrogatoires) qui lui vaudront une funeste fin peu enviable pour une fine lame.
Chaque chapitre devient alors un épisode épique de cette saga africa (ambiance de la brousse, attention les secousses) et se termine par un cliffhanger qui nous tient en suspens (c'est la définition même) et nous interdit de refermer ce livre.

Nous sommes hameçonnés !

En un flashback Lelouchien (Chabada bada, chabada bada…), on devine la vie et l'influence de sa pittoresque grand-mère comme les secrets de la naissance de sa propre mère ou les traditions ancestrales qui gèrent la cohabitation des différentes tributs et castes sociales composant la population éclectique de la ville tentaculaire.

Comme si cet onirique voyage au dessus de son quartier et de son convoi funéraire ne suffisait pas à perturber Liwa, le voilà qui se retrouve de nouveau égaré et bigarré sur sa propre bière tombale toute fraîche (c'est meilleur) à entreprendre de faire connaissance avec son nouvel environnement géographiquement quadrillé.

 Agacé par certaines épitaphes mal orthographiées, il se met en tête de les corriger quand vient à passer un autre trépassé au passé compassé qui le met en demeure de respecter les dernières de ses condisciples.

Croix de bois, croix de fer, si je meurs, je vais au…cimetière (un peu de logique, que diable !)

Ce trépassé lui raconte sa vie passée de haut fonctionnaire dépassé par les événements, qui a fait ses études et le début de sa carrière en France avant de se faire abuser grave à son arrivée au pays, obligé, de son avenir brillant faire tintin au Congo.
Il lui révèle surtout être l'âme responsable de cette partie de la nécropole où il résidera désormais (le DRH), âme parmi les âmes qui vivent leur éternité dans ce monde parallèle qu'il vient de découvrir à son corps défendant.

D'autres figures éteintes viendront accueillir ce nouveau-mort et former une galerie étonnante autour de Liwa pour le dissuader de retourner se venger de son brutal et tragique trépas dans le monde des vivants.
Y parviendront-ils ou son besoin sera-t-il si vivace que le jeune macchabée cadavérique fera la morte oreille ?
Pourquoi se venger, d'ailleurs ? Dans quelles conditions est-il passé de vie à trépas ? Qui devrait se sentir en danger de cette vengeance envisagée ?

Voilà là (itou) une originale radiographie d'un pays qui fut longtemps une colonie française à travers cette galerie de portraits atypiques, ces parcours insolites ou se côtoient des espoirs, des regrets, des désillusions, des sacrifices ou des farces et des feintes pour ces vies défuntes et défaites par la corruption, les magouilles ou les traditions, les croyances tenaces et les trafiquants…d'âmes !

Qui sait quelles séquelles infinies trimballent les disparus qui, contrairement à ce que chante Brassens, ne semble pas passer leur mort en vacances si on en croit ce récit  ?

Une lecture enthousiaste entreprise pour avoir entendu l'auteur sur Inter dans une interview passionnante et riche en expressions colorées et si dépaysantes. Une verve implacable, une farce aux allures de pamphlet, une certaine vision de l'Afrique ou coups d'états et sorciers maléfiques rythment le cours de la vie publique.
J'ai rêvé d'un autre monde..

Un conte fantaisiste et fantastique ou les morts aux dents blanches règlent leur compte aux vivants aux dents longues.
Mordant !
 
 
 
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Liwa Ikimakingaï était encore un jeune homme quand il réveille mort au cimetière du Frère-Lachaise de Pointe-Noire, au Congo. Comment cela est-il arrivé ? Il vivait sans histoires avec sa grand-mère Mâ Lembé, travaillait à l'hôtel Victory Palace.
J'étais curieuse de ce nouveau roman d'Alain mabanckou et pourtant, je n'avais lu que Verre cassé, il y a de cela quelques années. le titre est surprenant et même si je préfère ne lire que le début du résumé pour garder un peu de découverte dans ma lecture, j'ai tout de suite accroché à l'histoire. J'ai lu des histoires qui retracent la vie de leurs héros au crépuscule de leur vie mais ici, c'est l'esprit du jeune Liwa qui se "réveille" après sa mort. Mais de quoi est-il mort alors qu'il fêtait tout juste avec les autres ponténégrains la fête nationale congolaise ? le roman retrace brièvement sa vie en alternant celle-ci avec ses grandioses rencontres post-mortems qui lui racontent une Afrique très supersticieuse qui n'hésitent pas à sacrifier ses semblables pour accéder au pouvoir. J'ai aimé la façon originale utilisée par Mabanckou pour montrer la corruption dans la ville congolaise, d'utiilser sa langue colorée pour plus bas instincts humains. C'est juste dommage que le héros défunt soit un peu effacé dans ce commerce des morts. Une belle critique sociale de ce Congo contemporain, qui me restera longtemps en tête. (surtout quand elle m'est narrée directement par l'auteur !)
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Alain Mabanckou donne un aperçu du tableau sociopolitique du Congo-Brazzaville avec ce roman.

De longues journées de funérailles sous la plume ponctuée d'humour et d'autodérision de l'auteur.

La rencontre de plusieurs personnages hauts en couleurs pour le défunt Liwa Ekimakingaï.
Un héros qui n'est pas prêt de se coucher car il est fin prêt à nous en raconter.
Découvrons, avec lui, Pointe-Noire et son cimetière dit Frère-Lachaise, en revenant à un soir de 15 août, jour de fête de l'indépendance du pays, qui lui fut fatal.

Des allures de conte pour ce roman social où je lis une première fois l'auteur, découvrant ainsi quelques aspects de la culture africaine autour de la mort. Rituels et usages, croyances … et fantaisies, etc.
Une approche aussi sur la lutte des classes, des plus nantis aux plus pauvres de la société, et sur les injustices pointées du doigt.
*
J'avais apprécié le passage de l'auteur à La Grande Librairie, il a capté mon attention, pourtant je n'ai pas accroché avec ce roman, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, bien qu'original ça m'a semblé trop confus et j'ai terminé ma lecture en diagonale.
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J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque municipale car c'était leur coup de coeur accompagné de commentaires " de la gouaille , des couleurs, une atmosphère , des revenants, des personnages truculents"
Au début, j'ai eu des difficultés à rentrer dans l'histoire car je m'éloigne de ma zone de confort avec ce livre.
Finalement, je ne fus pas déçue car cela m'a apporté des connaissances sur la culture et les modes de vie africains.
C'est avant tout un roman social où la lutte des classes de poursuit après la mort. Ce qui est étonnant dans ce livre c'est que les personnages morts sont beaucoup plus vivants que les vivants eux mêmes.
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