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3,62

sur 210 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Contes Africains 2023
Découverte de ce livre dans l'émission "La grande librairie" lorsque Alain Mabanckou est venu le présenter.
Un roman qui mélange contes africains, croyances ou légendes, humour mais aussi tristesse, mélancolie.
Un bon moment passé au Congo au pays des âmes parties ailleurs mais bien vivantes malgré tout.
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« Les images qui te hantent sont plutôt celles de tes dernières heures, celles d'un trépassé cloîtré dans un cercueil et conduit en grande pompe dans sa demeure finale, ici, au cimetière du Frère-Lachaise. »

Rien ne va plus pour Liwa Ekimakingaï, le mal-nommé « La mort a eu peur de moi », le voici mort et enterré au cimetière du Frère-Lachaise de Pointe-Noire.
Désormais il erre et lévite entre les tombes, cherchant à comprendre les raisons de son trépas quelques jours plus tôt.

Le cimetière est loin d'être aussi tranquille qu'on pourrait l'imaginer. On y croise même beaucoup de monde !
Durant ces quelques jours, Liwa Ekimakingaï va ainsi rencontrer toute une galerie de personnages, souvent truculents, qui seront là pour le guider dans ce nouveau monde qu'est la mort. du DRH Prosper Milandou à l'Artiste (« l'incomparable, le seul, l'éternel et unique Lully Madeira »), en passant le Vieil Homme (Mamba Noir), tous racontent à leur manière le Congo d'aujourd'hui.

La plume d'Alain Mabanckou est sensible et touchante quand il dépeint la relation de Liwa avec sa grand-mère Mâ Lembé, ou encore quand il évoque la solidarité entre les habitants du quartier des Trois-Cents. Elle devient piquante et ironique quand il nous parle de corruption, de croyances et de sorcellerie, ou plus généralement de sociologie et d'une lutte des classes qui perdure jusque dans la mort (la ville compte deux cimetières, un pour les riches et un pour les pauvres).

Une multitude de personnages, d'histoires et de légendes, qui m'a fait craindre à mi-chemin du récit de m'être moi-même égarée dans ce cimetière du Frère-Lachaise. Mais non, Alain Mabanckou en bon conteur garde le cap de son histoire et dans une dernière partie plus convenue revient à la quête de Liwa.
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Comme d'habitude une belle histoire congolaise, peut être un peu plus difficile à appréhender au début. de nouveau personnages et une partie de l'histoire du pays racontée par Alain Mabancou. Nous avons un panel de personnages existants ou imaginaires.
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3.75/5

Après un début laborieux à cause du récit à la seconde personne que je n'apprécie pas du tout, le réalisme magique a pris le dessus par la suite et a su relancer mon intérêt pour cette histoire. 


À travers cette narration originale, nous suivons les pérégrinations de Liwa Ekimakingaï, jeune homme fraîchement passé à l'état de fantôme qui, en plus de devoir se faire à sa nouvelle condition, rêve les événements de sa vie passée et fait la rencontre des occupants de sa nouvelle demeure, le cimetière de Frère-Lachaise.


En véritable roman social, le récit nous en apprend plus sur les débuts de l'indépendance du Congo-Brazzaville, sur les croyances, coutumes et sur la politique du Pays. Il s'attarde aussi sur les inégalités entre les différentes classes sociales qui se perpétuent jusqu'au cimetière.
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Frustrant. C'est le mot qui me vient à l'esprit en refermant le livre.

Ce roman est très riche, truffé d'idées originales et de trouvailles. La verve de l'auteur s'accorde à merveille avec l'ambiance magico-africaine du récit.
Pourtant, il manque une grande histoire à ce livre. Plus qu'un roman, c'est une succession d'anecdotes et de fables. À chaque instant, on croise des idées géniales, en se disant que cela va être enfin la route principale que va suivre le livre, et puis l'idée s'éteint et nous laisse en plan, pour faire aussitôt la place à une autre.

J'ai trouvé la première partie – judicieusement intitulée « le rêve le plus long de ta mort » – interminable, à la limite de reposer le livre. Mais ensuite, la mosaïque de récits alignés les uns à la suite des autres – chaque mort raconte son histoire – devient intéressante. On s'attend à ce que tous ces destins finissent par se rejoindre et s'imbriquer, mais non, à la fin commence une énième piste qui, cette fois, est la bonne, et explique le décès du jeune héros.

En fait, je suis frustré que cette dernière histoire ne tienne pas la place principale du roman, car elle porte vraiment en elle tous les germes pour faire une oeuvre prenante, entre l'art de raconter d'Alain Mabanckou, son univers haut en couleurs, et l'intrigue qui tenait bien la route.

Il existe les auteurs-insectes, qui pondent des centaines d'oeufs d'idées et les laissent grandir tout seuls, et les auteurs-mammifères, qui font très peu d'enfants mais s'occupent de les élever.

Alain Mabanckou a fait le choix respectable d'être un auteur-insecte…

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Le commentaire de Lynda :
Le récit que je viens de découvrir est celui de Liwa Ekimakingaï, le jeune homme, élevé par sa grand-mère, est employé comme cuisinier à l'hôtel Victory Palace de Pointe-Noire.
Il va nous raconter les dernières heures de sa vie, on le découvre qui assiste à sa propre veillée funèbre et à son enterrement.
Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Pour se venger ?
Alain Mabanckou nous propose un roman d'une grande originalité, qui m'a permis d'en apprendre beaucoup sur certaines pratiques, il a une plume acéré, très agréable à lire.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans cette histoire, il m'a fallu plusieurs chapitres pour trouver mes marques, mais une fois chose faire ma lecture est devenue très agréable.
Liwa Ekimakingaï est un personnage auquel on s'attache, le destin tragique de cet homme ne peut que nous toucher, ce roman est une belle découverte, je me promets de relire cet auteur.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Derrière ses abords de fable fantastique où les morts reviennent pour terminer leurs affaires inachevées, ce récit acquiert la profondeur d'un véritable roman social. Prenant place dans la ville de Pointe-Noire, sur la côte congolaise, il s'attache à décrire le tissu d'une société vérolée par le conflit des classes, les superstitions meurtrières et la corruption des élites politiques. L'histoire est racontée à la seconde personne du singulier, ce qui est assez inhabituel dans la mécanique narrative, mais qui a le mérite de mettre en regard du lecteur, vivant cela va de soi, le personnage principal nommé Liwa Ekimakingaï, qui lui est mort et enterré.

Le jeune homme se réveille pourtant au Frère-Lachaise, le cimetière des pauvres. Sorti de sa tombe, il a conservé les habits de soirée bariolés qu'il portait au moment de son décès. le voici dans le monde à l'envers, celui où marchent les trépassés capables, quand volonté ou nécessité se manifeste, de prendre forme dans le monde des vivants. « Les images se bousculent dans ce rêve le plus long de ta mort. » Pourquoi Liwa est-il mort et que doit-il faire dans cette nouvelle existence parallèle qui s'offre à lui avec son cortège de souvenirs et d'interrogations ? Les images de son enfance et de son adolescence ressurgissent, ses pensées vont vers sa grand-mère Mâ Lembé qui l'a élevé. Puis viennent les rencontres avec les curieux habitants du Frère-Lachaise, ces morts qui lui parlent et le guident : DRH homosexuel, artiste bossu, ou encore ce vieil homme au livre que l'on nomme Mamba Noir, le patron des lieux.

Au fil des chapitres courts, presque des nouvelles emboitées dans cette histoire gigogne, on découvre les croyances et les travers des Ponténégrins, leurs habitudes de vie, l'environnement de cette ville avec ses quartiers riches et pauvres, ses cimetières où la ségrégation se poursuit jusque dans la mort, son port où se nouent les ficelles économiques de la cité. Si je n'avais pas reçu ce livre en service presse, je ne serais pas allé spontanément vers lui, mais je le referme aujourd'hui avec la satisfaction d'avoir fait une agréable découverte.
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Dans « La grande librairie » c'est un écrivain bien sympathique qui présente son livre avec humour. Dés les premières pages, on le reconnaît avec ses vêtements originaux. Ensuite c'est vrai que l'idée des morts-vivants est amusante. La difficulté que j'ai ressentie a été de m'adapter au monde des sorciers ou sorcières, aux personnages diplomatiques inconnus pour moi, à la corruption générale pour obtenir des pouvoirs. Les lieux de la ville ne me parlent pas non-plus et ont dû en enchanter plus d'un. Les souvenirs d'adresses emblématiques, des magasins, des objets de son enfance ne résonnent pas en moi. Ce n'est pas ennuyeux, il y a un suspense jusqu'à la fin, de belles relations entre petit-fils et grand-mère. J'ai trouvé de l'intérêt à la présentation des tranches de vie des morts, aux conflits des riches et pauvres, à la répétition générationnelle des naissances, aux rites, sacrifices, à l'entraide, au poids des traditions, à l'influence des villages . Les personnages sont superbement décrits, certaines scènes resteront gravées, le rythme est bien là, on entend l'auteur raconter. Perdue quand il s'agit d'ethnies, de luttes, de guerre, cela a retardé mon avancement dans le roman et a freiné mon enthousiasme.
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Tu le constateras dès le premier mot : ce roman est surprenant, car déjà ce n'est pas commun d'écrire toute une histoire à la deuxième personne du singulier ! Mais ainsi te glisseras-tu plus facilement dans la peau du personnage de Liwa, ou plutôt dans sa dépouille parce qu'ici les défunts continuent d'avoir une existence. Surtout, il faudra que tu te départes d'une rationalité trop occidentale et tu découvriras que les morts, que l'on promène avec faste dans les rues de la ville, interagissent avec le monde des vivants. Sans doute t'agaceras-tu des longues énumérations de lieux que seuls les habitants de Pointe-Noire sauraient apprécier par nostalgie. J'espère en revanche que tu te régaleras comme moi du récit de ces incroyables rencontres faites au coin d'une tombe. Et derrière les protagonistes imaginaires, entreverras-tu peut-être aussi la fable politique d'un pays bien réel.
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Le jeune congolais Liwa Ekimakingaï vient tout juste de passer l'arme à gauche dans des conditions inexpliquées et découvre brusquement la vie après la mort. Après ses premières escapades post-mortem, il fait connaissance avec les autres macchabées qui résident comme lui au Cimetière du Frère-Lachaise, des personnages bavards et pas avares d'anecdotes. C'est avec humour qu'Alain Mabanckou dénonce certains travers de la société congolaise : superstition, corruption, soif de pouvoir... Entre sorcières, féticheurs et morts-vivants, ce roman empreint de réalisme magique est l'occasion de faire voir le Congo contemporain à travers les derniers instants de Liwa son décès. Un bon moment de lecture !
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