Alain Mabanckou, écrivain d'origine congolaise, vit en Californie depuis 15 ans (Santa Monica d'abord, Los Angeles ensuite) et enseigne dans cet état. Dans ce texte, il revient sur ses quinze ans en Californie, tout en nous parlant de l'actualité : la Covid, le confinement en France, les proches, touchés par la maladie. Actualité américaine aussi, avec Trump, son élection, et les réactions qu'elle a pu susciter, la sécheresse en Californie, et le travail des gouverneurs successifs pour gérer au mieux tous les problèmes.
Sujet brûlant entre tous : le racisme. Il est question de la violence faite aux Afro-américains, de la peur, qui est toujours là quand une intervention policière est en cours, de la place des SDF dans la ville, à la périphérie de la ville, de ses personnes (les chiffres sont effarants) qui vivent quasiment dans des campements de fortune : l'autre visage de l'Amérique, celui que l'on ne voit jamais.
Alain Mabanckou est professeur, et s'il nous parle de son enseignement, il nous parle aussi de culture dans ce livre. Il nous parle des écrivains américains, ceux qui parlent de ce sont on n'a jamais parlé avant eux, je pense à
James Baldwin, à
Ernest J. Gaines, des auteurs qui ne sont pas là pour être plaisants, mais pour dire. Il nous parle aussi des écrivains contemporains, comme
Pia Petersen, et des personnalités engagées de notre temps. La culture, c'est aussi le rap, et le sort violent qui est souvent celui des rappeurs (agression, prison, mort parfois). Il nous parle du basket ball, de LeBron James et de
Kobe Bryant, élégant jusqu'au bout envers celui qui a dépassé son propre record –
Kobe Bryant et sa fille, à qui hommage est rendu aussi.
La culture, c'est aussi pour moi la bien-nommée SAPE (La société des ambianceurs et des personnes élégantes), cette passion pour les vêtements et l'élégance, les codes qui la régissent, ce sujet est d'autant plus intéressant que l'on n'en parle pas souvent.
Ces « rumeurs » furent très agréables à lire, par leur richesse, leur variété, leur questionnement aussi, entre sujets graves et le fameux « culte du corps » des californiens, sans oublier les restaurants et les cafés qui ne sont pas toujours des modèles d'équilibre diététique. Paradoxe californien ? Oui, un peu.
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