Parait que c'est un bouquin pour la jeunesse, les aventures de ce gamin de 16 ans, allez OK ça me rajeunit, je me laisse embarquer !
Me suis régalée. Comme une gosse ? Non, pas vraiment. On est à
Brest en 1777. Bien campé, l'endroit, c'est marrant, à la lecture on se sent moins dans un port important du XVIIIè siècle, que dans un décor de cinéma des années 50 façon Quai des Brumes. L'échoppe du papa, le gentil garçon, le sens de la dignité et du devoir, ces prisonniers, dont le jeune croise le regard, et les mystères d'un légendaire S'en-fout-la-mort.
Bouquin pour la jeunesse, lu pendant ma période maritime, je voulais du bateau du Terre-neuve du pêcheur d'Islande du Capitaine Courageux, me vilà encore bien servie dans ces bourrasques bruineuses. J'aime bien, le sens de l'honneur de ces travailleurs de la mer, ça m'hypnotise, durs au mal, âpres, courageux, mornes, souvent, avec une maigre espérance de vie mais c'est comme ça, un fatalisme fatigué… Et puis la jeunesse qui se construit, qui comprend, qui se frotte à la peur, au danger, aux découvertes. L'histoire est bien troussée, et la vie du quartier riche d'anecdotes du quotidien.
Ce
Mac Orlan je le découvre, il a soigné ce style assez particulier, les expressions sont ouvragées, les noms des personnages et des lieux, bien sentis, des fois des mots m'échappent, mais l'ensemble ne m'emmerde pas comme l'a fait
Flaubert dans son Salambôô épuisant de noms propres.
Même si l'écriture n'est pas facile. Un extrait :
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"- Et si Ninon Glao vient pour te voir ?
- Tu la mettras dehors mon mion !" répondit Jean de la Sorgue.
Thomas le Saoz, ainsi surnommé sans doute à cause de son origine anglaise, esquissa un sourire qui lui fit le tour de la tête, et s'en fut tirer son vin".
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Mon mion, je suppose que c'est un raccourci de Mon Mignon,
"le Saoz", quel rapport avec l'origine anglaise ?
Et le sourire qui fait le tour de la tête, c'est pas mimi ça ?
Bref, je continue à aimer mes balades maritimes, marines ou exotiques... C'est vraiment bien, la lecture.