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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La remise du Prix Mac Orlan à Céline Navarre pour son prometteur « L'envers des ombres » m'a donné envie de relire « L'ancre de miséricorde » (dans l'édition Nelson de 1951).

Superbe description de Brest, avant la révolution, par un adolescent fils d'un commerçant installé rue de Siam. Peinture qui fait écho à celle de Philippe de Villiers dans son « Charrette » qui décrit le milieu aristocratique.

Yves-Marie Morgat, 16 ans, rencontre dans la boutique paternelle Jérome Burns, médecin retraité de la marine, installé dans le faubourg de Recouvrance. Il croise en ville un éboueur Jean de la Sorgue, bagnard en fin de peine condamné à des travaux d'utilité collective. Au fil des jours une double relation se noue puis se consolide dans un rapport enfant-parent qui fait de notre héros une marionnette manipulée alternativement par les deux adultes à qui il « rend des services ».

Emprise terrible qui rend Yves-Marie complice involontaire d'un crime, qui le libère, et en fait un homme apte à nouer des relations adulte-adulte.

Roman d'une saisissante actualité quand on songe aux adolescents participants, par exemple, au trafics de drogues, et qui analyse avec finesse et psychologie la relation de sujétion que certains adultes créent pour exploiter des ados.

PS : L'envers des ombres
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Le vent de l'aventure qui souffle du large, enivrant le jeune Yves-Marie Morgat, pénètre dans la petite boutique d'un shipchandler du bas de la rue de Siam à Brest.
Il y fait résonner le nom longtemps oublié de "Petit Radet", ce gibier de potence qui naviguait, il y a quelques années, sous le pavillon noir des gentilshommes de fortune.
Yves-Marie a seize ans.
Il est promis à un brillant avenir d'officier à l'école d'artillerie de Metz ...
Si il parvient à résister à l'appel du grand large et à son amitié pour Jean de la Sorgue, le vieux bagnard repenti.
Heureusement, l'énigmatique Jérôme Burns, l’honnête bourgeois de Recouvrance, devenu l'ami, le confident, saura lui désigner le cap à suivre ...
Pierre Mac Orlan nous offre, avec "l'ancre de miséricorde", un magnifique roman d'aventure, chargé de mots comme un galion espagnol peut l'être de riches doublons et de précieux ducats.
Mac Orlan excelle dans les peintures de personnages, de paysages.
Avec ce roman, nous emportant sur ses pavés que le brouillard de la nuit rend plus glissant que des écailles de poisson, il peint avec justesse le Brest de cette fin du XVIIIème siècle.
Il trace l'esquisse de personnages qui prennent vie, qui meurent, qui paraissent authentiques.
Le récit est poignant.
Il prend de l'épaisseur tout au long de son développement pour atteindre un puissant épilogue, presque inattendu.
Pourtant ce livre est passionnant, non par son intrigue qui est assez classique, mais plutôt par son ambiance, ses décors, par les relations que tissent entre eux les acteurs de ce drame.
Pierre Mac Orlan avait des histoires plein sa besace.
Celle-ci est peut-être une des plus belles ....
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Parait que c'est un bouquin pour la jeunesse, les aventures de ce gamin de 16 ans, allez OK ça me rajeunit, je me laisse embarquer !
Me suis régalée. Comme une gosse ? Non, pas vraiment. On est à Brest en 1777. Bien campé, l'endroit, c'est marrant, à la lecture on se sent moins dans un port important du XVIIIè siècle, que dans un décor de cinéma des années 50 façon Quai des Brumes. L'échoppe du papa, le gentil garçon, le sens de la dignité et du devoir, ces prisonniers, dont le jeune croise le regard, et les mystères d'un légendaire S'en-fout-la-mort.
Bouquin pour la jeunesse, lu pendant ma période maritime, je voulais du bateau du Terre-neuve du pêcheur d'Islande du Capitaine Courageux, me vilà encore bien servie dans ces bourrasques bruineuses. J'aime bien, le sens de l'honneur de ces travailleurs de la mer, ça m'hypnotise, durs au mal, âpres, courageux, mornes, souvent, avec une maigre espérance de vie mais c'est comme ça, un fatalisme fatigué… Et puis la jeunesse qui se construit, qui comprend, qui se frotte à la peur, au danger, aux découvertes. L'histoire est bien troussée, et la vie du quartier riche d'anecdotes du quotidien.
Ce Mac Orlan je le découvre, il a soigné ce style assez particulier, les expressions sont ouvragées, les noms des personnages et des lieux, bien sentis, des fois des mots m'échappent, mais l'ensemble ne m'emmerde pas comme l'a fait Flaubert dans son Salambôô épuisant de noms propres.
Même si l'écriture n'est pas facile. Un extrait :
.
"- Et si Ninon Glao vient pour te voir ?
- Tu la mettras dehors mon mion !" répondit Jean de la Sorgue.
Thomas le Saoz, ainsi surnommé sans doute à cause de son origine anglaise, esquissa un sourire qui lui fit le tour de la tête, et s'en fut tirer son vin".
.
Mon mion, je suppose que c'est un raccourci de Mon Mignon,
"le Saoz", quel rapport avec l'origine anglaise ?
Et le sourire qui fait le tour de la tête, c'est pas mimi ça ?
Bref, je continue à aimer mes balades maritimes, marines ou exotiques... C'est vraiment bien, la lecture.
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Dans le Brest du 18 ième siècle, Petit Morgat est un jeune homme de 16 ans qui termine ses études au collège des Jésuites et qui rêve d'aventures maritimes mais qui se destine a être militaire dans l'infanterie. Puis un jour, un bagnard réussit a le convaincre de son innocence et lui demande de l'aider dans une affaire mystérieuse où il est question d'un pirate sanguinaire Petit Radet. Commence alors pour Petit Morgat le début de son aventure initiatique où il va cotoyer le monde de la canaille, où il perdre beaucoup de ses illusions enfantines et où il va connaître la mort et la trahison.



Pierre Mac Orlan est un écrivain français du 20 ième siècle a qui l'on doit (entre autres) le célèbre "Le Quai des brumes" (dont est tiré le film de Marcel Carné avec Jean Gabin et Michèle Morgan) ainsi que l'excellent "A bord de l'étoile Matutine".

Dans "L'Ancre de la Miséricorde", l'auteur nous plonge dans un roman d'aventures qui tire son influence du livre de Robert Louis Stevenson "L'île au trésor". le héros est aussi un jeune homme qui vit près de la mer et il vit aussi une vie monotone. Mais alors que Jim Hawkins, le héros de Stevenson, s'embarque a bord de L'Hispaniola pour y vivre de nombreuses aventures, Petit Morgat lui reste a Brest et c'est dans sa ville natale qu'il va connaître le parfum de l'aventure. Grâce au talent incontestable de conteur de PIerre Mac Orlan, nous sommes emmener a travers la ville de Brest alors que la guerre menace entre la France et l'Angleterre.

Un livre de genre réussit qui nous plonge avec bonheur dans le monde de l'enfance où se côtoient brigands et pirates.

Ma note 8/10.
Lien : http://www.desgoutsetdeslivr..
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