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EAN : 9782020042918
Seuil (01/11/1975)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Quatrième de couverture : Ce livre étudie tous les concepts clés de la stratégie révolutionnaire de Gramsci : bloc historique, hégémonie, rôle des intellectuels, parti, conception de l'État et de ses appareils dans la société « politique » et « civile », rapports entre infrastructures et superstructures, entre objectivité et subjectivité. Le projet est de transformer les données objectives conditionnant les masses en idéologie révolutionnaire, à travers une permanen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lecture d'une époque pas si lointaine (Que sont cinquante années dans l'histoire de l'humanité ? Rien, si ce n'est le souffle d'une seconde !).
Comme Maria-Antonietta Macciocchi, nous étions alors nombreux à penser que mener « (…) la lutte dans les superstructures, où la domination de la bourgeoisie, héritage d'une longue histoire, est la plus pesante. Pesante, mais en crise profonde, irréversible. D'où la nécessité urgente d'une autre conception du monde (…) » était une nécessité autant qu'un devoir.
Aujourd'hui, si plus que jamais nous mesurons la profondeur et le caractère irréversible de la crise que connait notre système, nous mesurons aussi avec effarement la distance qui sépare ceux qui seraient les premiers bénéficiaires de cette « autre conception du monde » des idées émises par Gramsci et analysées par Maria-Antonietta Macciocchi.
L'hydre est là qui nous attend et dont l'une des têtes, la nièce de la principale, « a lancé une « école » de sciences politiques à Lyon et cite très souvent Antonio Gramsci. », comme on peut le lire dans un article du journal le Monde du 4 octobre 2019 !
Porca Miseria aurait hurlé Antonio en lisant cela !
Et le spectacle affligeant de la lutte des égos politiques et de l'inanité des concepts échangés par les uns et par les autres, n'arrange rien.
Relisez Gramsci, mais pas façon école de Lyon…

Lien : https://camalonga.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En posant la question des intellectuels, Gramsci aborde un problème théorique que le marxisme n'avait jamais soulevé : l'intellectuel est défini comme le « représentant de l'hégémonie », « le fonctionnaire de la superstructure », « le commis du groupe dominant », celui qui assure le consensus idéologique (commandement + hégémonie) de la masse autour du groupe dirigeant, qui sert de charnière entre la superstructure et l'infrastructure. Le rôle que joue l'intellectuel, à un niveau aussi important, peut cependant être modifié dans le sens d'un renversement total, en s'inscrivant dans une configuration historique qui n'est plus traditionnelle, dans laquelle il trouve de quoi établir un nouveau rapport organique avec la classe révolutionnaire montante, le prolétariat, en l'occurrence : l'intellectuel se trouve « organiquement » contraint d'accomplir une gigantesque tâche historique révolutionnaire qui, en raison même de son adhésion, ne peut pas être différée plus longtemps, surtout dans les moments de crise de la superstructure. Le rapprochement que Gramsci opère entre la classe ouvrière et les intellectuels, en tant qu' « intellectuels organiques du prolétariat », constitue une révolution dans la pensée communiste puisqu'il renverse l'orientation que les partis communistes avaient donnée à cet énorme problème.
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Mon travail n'était pas un travail d'érudition, ce n'était pas un « cours » poli comme une boule de billard, ni une œuvre académique, universitaire, mais un travail militant […]. J'avais accepté cette série de cours dans une université comme Vincennes avec pour objectif précis de refléter en Occident la pensée de Gramsci, une pensée qui nous offre le plus grand nombre d'indications théoriques et politiques pour développer la lutte idéologique, pour ouvrir, donc, le front de la « troisième ligne » (comme dit Engels) du combat contre le capitalisme, et pour rapprocher de nous, idéologiquement, la révolution culturelle à travers la conception de « l'hégémonie » : la Révolution culturelle non comme un événement stéréotypé ou mécaniquement imité, mais comme expérience de greffe sur l'arbre de notre pensée marxiste. […]. Les dernières pages que j'avais laissées sur mon bureau concernaient l'essai de Gramsci sur les intellectuels, et sur l'influence idéologique que l'hégémonie bourgeoise exerce à travers ses propres intellectuels, les grands intellectuels, les intellectuels traditionnels, auxquels il faut opposer les « intellectuels organiques » du prolétariat, pour faire du prolétariat une classe idéologiquement hégémonique avant même d'être dominante.
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Je comprends, à mon modeste niveau de Vincennes, le lien de complicité tacite qui unit entre eux ceux que l'on appela en Mai « les Mandarins de la culture ». Je comprends que chacun a son propre groupe, derrière lequel il se retranche. Chacun s'abrite derrière un professeur important, et ils forment ensemble autant d'agrégats moléculaires-protecteurs, appelés aussi, chez nous en Italie, « maffia universitaire ». Au fond, je suis en marge de tout cela, en dehors, étrangère et femme, privée aussi de la « protection » d'un « baron universitaire » qui a son code de règles non écrites et que j'ai ignorées. Non seulement par ignorance, mais par désir de netteté, comme en politique. […] Mais non, dis-je, ici, à Paris, de Vincennes aux grandes écoles, ne sont-ils pas ce qu'il y a de plus raffiné sur le plan culturel ? Puis je me rappelle Gramsci : « … Toute époque dite de décadence où le vieux monde se désagrège, est caractérisée par une pensée raffinée et hautement spéculative » (M.S., p.43). De fait, je sais, de près, que le monde culturel français se désagrège lentement, se défait ; des siècles de culture qui se noient dans l'abstraction, dans l'impuissance ; spectacle grandiose et terrible.
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On peut dire que la France est à Gramsci ce que l'Angleterre fut à Marx et à Engels et ce que l'Allemagne fut à Lénine, du point de vue de l'analyse et de l'effort de recherche sur la fonction de l'Etat moderne créé par la bourgeoisie, dans la perspective de jeter les bases de la révolution socialiste en Occident. […] A propos de la France, ce pays occidental dans lequel, toujours selon Gramsci, la bourgeoisie a le mieux su, depuis le XVIIIème siècle, s'assurer une complète domination idéologique, il écrit : « L'hégémonie bourgeoise est très puissante et a de riches réserves. Les intellectuels sont très concentrés (l'Institut, l'Université, les grands journaux et les revues de Paris) et, quoique très nombreux, ils sont complètement inféodés aux institutions culturelles nationales.

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Ce qui est important, sans une étude sur Gramsci, c'est le point de vue révolutionnaire par rapport auquel il faut se placer, ce point de vue révolutionnaire qu'il adopta tout en l'élucidant lui-même - à la fois "auteur et acteur ", à la façon de Dante dans la Divine Comédie - et c'est sur cette constante que se fonde sa recherche, sa volonté de créer quelque chose "für ewig", pour toujours.

p12
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Video de Maria-Antonietta Macciocchi (2) Voir plusAjouter une vidéo

Maria Antonietta Macciocchi
Bernard PIVOT reçoit Maria-Antonietta MACCIOCCHI pour son livre "La Femme à la valise", édité chez Grasset, sur le voyage intellectuel d'une femme en Europe. - Elle rappelle qu'elle était journaliste correspondante en Europe dans les années 60, suivant toute la construction européenne en tant qu'intellectuelle. - Elle affirme qu'il peut exister une identité européenne multiple, mais...
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