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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il s'agit, sauf erreur, du troisième volume des enquêtes du commissaire Laviolette, qui en contient huit, auxquels il faut ajouter les deux romans consacrés à son aïeul, le Gendarme Laviolette. Elles se situent dans un petit monde entre Gap, Forcalquier et Sisteron. C'est la Provence, mais pas l'aimable et riante Provence de Pagnol, c'est la haute Provence, celle de Giono, le haut pays de la sécheresse, du froid, des sources rares, des villages qui se dépeuplent. C'est un pays dont la première richesse est sa population, ses hommes taiseux, durs à la peine et tous formidablement originaux
C'est là qu'est né, vit et évolue Laviolette. Il ne voudrait pas vivre ailleurs, et il a raison, car c'est un étrange pays des merveilles, où le mystère et les fantômes ne sont jamais loin
Je n'y suis jamais allé, mais je l'aime de confiance. Hélas.. le livre a été écrit en 1978, et cet univers existe-t-il encore ? J'ai bien peur qu'on y trouve comme ailleurs des centres villes et centre bourg dépeuplés de leur habitants et de leurs commerces, des fermes abandonnées, des paysans partis, des usines disparues, des supermarchés, des zones commerciales, des lotissements et des ronds-points.
Alors je n'irai pas.
Et l'histoire alors ? Eh bien des cadavres, des chênes truffiers, une truie, des rabassayres, et des crimes, bien sûr, des années mobiles, et une solution et des coupables arrêtés. Mais cela a-t-il beaucoup d'importance ?
L'essentiel est qu'à la fin nous savons que nous allons pouvoir prendre ouvrir un autre roman et retourner au pays de Laviolette. Celui-là vit dans l'esprit des lecteurs et est éternel, autant que faire ce peut.
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Ne faites pas aux truies ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse. Ce n'est pas Roseline qui va me contredire. Vous ne connaissez pas Roseline ? Ah, c'est un tort, venez par ici que je vous la présente. Rosaline est truie truffière, sa spécialité c'est de fourrer son nez un peu partout pour trouver ce joyau qu'on appelle la truffe. Un peu comme le commissaire Laviolette, qui fourre son nez un peu partout pour trouver ce joyau qu'on appelle la vérité. Seulement si la truffe a un goût délicat pour les gourmets, la vérité a souvent un goût amer, même quand on n'est pas coupable.
Nous sommes à Banon, en Haute-Provence, le pays de Giono, (mais il était là bien avant le Virgile de Manosque, et il est toujours là après lui, même si son empreinte épouse les sentiers et les rivières, les villages et les collines).. Peut-être faudra-t-il dire un jour aussi le pays de Magnan. de roman en roman, ce pays prend corps dans une oeuvre, sans doute pas aussi emblématique ou symbolique, comme il peut être chez Giono, mais très réel, très concret, très près des habitants, rude comme eux, secret comme eux et labouré de passions comme eux.
Laviolette est venu pour enquêter sur la disparition mystérieuse de hippies venus s'installer dans la région (vous vous souvenez du « Gendarme en balade », eh bien, ce sont les mêmes). Il va trouver une alliée de choc avec Roseline. Pierre Magnan déroule son histoire comme à son habitude, sans avoir l'air d'y toucher : c'est le propre des romans de cet auteur : il est au carrefour du roman régional et du roman policier, en étant aussi crédible dans les deux cas : la description du pays et de ses habitants est parfaitement restituée, illustrée par des mots du terroirs, par l'évocation de coutumes locales millénaires et par une étude de caractères qui inclut autant l'histoire culturelle du pays que la psychologie des personnages ; le côté policier, lui aussi, ne manque ni de charme ni de saveur : c'est une enquête atypique, où les enquêteurs (un couple insolite, l'homme et la truie), n'en finissent pas de se prendre les pieds dans le tapis avant de trouver, presque par hasard, la solution. Mais avant ce résultat, que de fausses pistes, que de retournements, de coupables tour à tour suspectés et innocentés, de cadavres qui se multiplient comme les fromages du pays … Laviolette est un drôle de bonhomme : ni commissaire Maigret, ni commissaire Bourrel, ni commissaire Moulin, ni commissaire San-Antonio, Laviolette est un poète, un épicurien, un de ces êtres qui ont l'air de faire partie du décor, mais qui sont à cent pour cent au coeur de l'action, de la réflexion et de l'enquête. Seulement il n'en a pas l'air.
C'est sans doute la raison pour laquelle il finit par résoudre ses enquêtes : il s'immerge dans le pays, et dans la mentalité de ses habitants (il n'a pas trop de mal, puisqu'il en fait partie), il est plus près de Maigret et Colombo que de Moulin et San-A. Et c'est par la psychologie et la finesse qu'il parvient à ses fins. D'autant plus qu'il a du nez. Pas autant que Roselyne, mais quand même…
On n'est jamais déçu en lisant Pierre Magnan : c'est déjà un dépaysement agréable dans un pays magnifique (ceux qui habitent le disent, on peut les croire, mais ils sont loin d'être les seuls), en plus l'auteur nous gratifie d'une belle enquête policière, originale, plaisante, et très bien écrite.
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Le meilleur des Laviolette à mon goût : du suspense (beaucoup) mêlé à une parfaite envie de vivre (et de goûter à cette fameuse omelette aux truffes) et un sens de la poésie agraire exceptionnel. Magnan nous offre une enquête toute en lenteur dans le magnifique village de Banon avec toute une galerie de personnages originaux et complexes, s'adonnant à diverses folies et à des meurtres sanguinaires et crapuleux. La décomplexion est longue et le fumet prend avec plaisir pour ne s'éteindre que très tardivement, car ici point ne faut une seule enquête, mais bien deux qui s'entremêlent avec délice, c'est fin, les discours sont sculptés à la perfection, les mots sont souples et restent longs en bouche ... comme un bon vin ou un bon plat, on savoure ce récit avec une certaine délectation naturelle !
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Une belle prose précise et poétique à la fois, dont l'humour et la finesse des dialogues ne cède rien à la gravité et au suspense du scénario.
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