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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le commissaire Laviolette que nous avions enterré lors de son ultime enquête, le parme convient à Laviolette, est miraculeusement ressuscité ! Et n'en est pas à un miracle près ! Ce qui va contribuer à modifier sa vision du monde et à le rendre – dans cette dernière affaire – plus indulgent face à la faiblesse des hommes…et des femmes et plus critique envers la raideur de la justice…
Bien qu'à la retraite depuis sa mort ratée, il est envoyé à Gap par le conseiller Honnoraty, afin d'enquêter avec le juge Chabrand à propos d'une veuve qui a perdu deux maris à très faible intervalle et de manière peu orthodoxe…les deux infortunés ayant succombé sous les assauts érotiques de la belle…et unique héritière.

Assez pour éveiller les soupçons de la justice et des vieilles du village qui n'en sont plus à une histoire croustillante près pour les distraire de leurs veuvages interminables dans cette contrée sauvage au climat rigoureux. D'autant que les défunts maris sont enterrés dans un étrange cimetière, ouvert aux quatre vents sur un panorama splendide et loin de tout caveau familial. Des tombes fières, dont l'une est gravée d'un poème de Valery, « le Cimetière marin » avec une faute que le commissaire se fera un devoir de rectifier. de quoi le ravir, lui rescapé de la mort et miraculé de la vue, ce qu'il n'avouera jamais…fidèle à sa foi d'athée.
L'affaire se complique alors que Chabrand s'éprend de la terrible veuve, Aurore, flanquée de deux inutiles enfants, aussi beaux que dispendieux. Et que Laviolette hérite d'une tontine, cause de toutes ces morts suspectes.

Si le scénario est un peu scabreux, on est charmé par la langue, l'humour et la profonde connaissance de la nature humaine que nous narre Pierre Magnan, profondément attaché à son pays bas-alpin et qui réussit parfaitement à nous en transmettre la beauté et le mystère. Ainsi que les caractères de ses habitants, sculptés par les rigueurs de leur habitat. Encore un régal.
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A la suite d'une mutation à Gap, le commissaire Laviolette doit démêler une affaire complexe de captation d'héritage en plein coeur du Champsaur. Confronté à l'irrationnel et devenu, bien malgré lui, partie prenante de cette affaire, notre limier découvre une vallée alpine baignée par le Drac où les modes de vie semblent figés depuis des décennies. Furetant çà et là au gré de ses humeurs, il y croise de vieilles mégères qui refont le monde chaque jour dans une épicerie d'un autre âge, un notaire désabusé et une gardienne de chèvres soixante-huitarde, amoureuse de poésie.
En compagnie du Juge Chabrand, qui ne reste pas insensible aux charmes des autochtones, il arpente sans fin un cimetière perdu en montagne, entouré d'un paysage de rêve et qu'avoisine une source aux propriétés miraculeuses.
Une fois de plus, Pierre Magnan invite le lecteur à la découverte de cette France profonde, dont il sait si bien vanter les agréments au fil des mots. On s'immerge avec lui dans ce coin perdu des Hautes-Alpes, s'étonnant, au détour d'une page, de voir apparaître un ordinateur ou un prix en euros… plutôt incongrus dans ce contexte.
Si la fin, complètement loufoque, mais d'une réelle puissance littéraire, peut laisser dubitatif, la lecture de ce dernier volet des enquêtes de Laviolette reste un vrai moment de plaisir… et d'évasion !
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L'inspecteur Laviolette modeste de son prénom est un policier fort de caractère, avec qui on se sent bien d'emblée (avec peut-être aussi Robicheaux de Burke et Niémans de Grangé ayant de plus avec ce dernier des affinités puisque comme lui Laviolette meurt et ressuscite si si  enfin presque!)
Vintage sûrement, Laviolette vieillard encore vert malgré quelques ahanements quand il marche et toujours aussi perspicace en matière humaine A deux ans de décrocher pour une retraite bien méritée il se voit confier une ultime enquête dans ses alpes natives Avec douleurs dorsales vestiges de chevrotines qui ont failli l'occire et des problèmes de vue conséquences des mêmes chevrotines il se met, tous les sens aux aguets, à l'ouvrage avec modestie : Un matou, les vibrisses frémissantes, qui se pourlèche les babines

Magnan sait faire parler les morts et les cimetières et les rend même très sympathiques Plus que les vivants qui eux, passent leur temps à essayé de se talocher et s'occire dès qu'ils en ont le temps
Magnan avec ses expressions goûteuses...ses femmes callipyges, ses entéléchies (d'ailleurs mal orthographiés mais c'est peut-être une erreur du typographe ou de la correctrice ) d'un autre temps et ses subjonctifs imparfaits (quand même le livre est sorti en 2010 et Magnan avait quatre vingt huit ans ) … que vous aimassiez… va nous raconter la dernière enquête d'un Laviolette cauteleux matois et jésuite (et c'est un comble pour un franc-maçon) en diable assisté par un aréopage d'aïeules motivées (un peu dans le style d'Agatha Christie... un peu quand même) d'un juge émoustillé à qui les sens feront défaut Meurtres , accidents ,morts naturelles ?
Comment savoir ? Entre le cimetière et l'épicerie, les trajets en deuche et deux croûtes de bon pain Laviolette qui en outre assistera en voyeur à une mémorable scène de fesses (la nuit de noce de la femme callipyge et de son ami le juge) se fait fort de dénouer l'intrigue en passant de surcroît, au XXI ième siècle par un véritable miracle religieux. Comme quoi dieu aime aussi ses mécréants
L'intrigue est un prétexte pour raconter les basses alpes, sa froidure, ses andrônes , ses gens engoncés dans le temps, une vie si parcimonieuse et pourtant si riche qu'il est toujours aussi agréable de suivre A noté cette fois un humour pince sans rire beaucoup plus marqué et très fréquent ainsi qu'une gaillardise très appuyée
Magnan octogénaire très vert ça fait plaisir !


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Comme je l'expliquais pour ma lecture précédente, j'ai trouvé un bémol d'entrée de jeu: dès le début, on est trop directement renvoyé au roman précédent, le parme convient à Laviolette:

"J'avais été laissé pour mort par l'assassin, que j'avais poussé au crime en le persuadant qu'étant seul avec moi, il ne risquait rien à me faire disparaître."

C'était mon cas, puisque de la série des Laviolette je n'ai lu que le sang des Atrides et le commissaire dans la truffière, parmi les tout premiers, et ma lecture trop lointaine fait que je ne me souviens pas de tout, et donc que même les références à ces livres-là ne me rappellent que de trop vagues souvenirs et j'ai trop souvent eu l'impression de passer à côté, ratant par là des développements plus profonds du livre actuel...

Il est donc plus difficile de lire Elégie si on n'a pas lu le parme auparavant, voire même toute la série.

A part ce bémol, je me suis régalée comme d'habitude!

Encore une belle plongée dans l'arrière-pays provençal, une galerie de personnages bien fournie d'atypiques (avec quelques perles dans les prénoms: Jolaine, Télésphore, Thalie...) et de caractères bien campés fermement sur leurs deux jambes, telle cette floppée de vieilles à La Roque, réunies sous la bannière de la Clorinde, et son épicerie volontairement malcommode et inconfortable. C'est qu'il faut le mériter, son bon pain à l'ancienne, et encore plus son intégration dans ce cercle fermé de discutailles!

Et toujours aussi ce style si lyrique tout autant qu'humain et bon vivant, à l'image de notre bon vieux Modeste Laviolette, qui passe par un nouveau petit drame: des problèmes de vue qui l'empêche de lire tout son saoûl comme il aime tant à le faire...

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Hélas, Proust, ce n'est pas la musique de Mozart. On ne le retient pas d'un bout à l'autre sans une note qui vous manque. Il vous faut le gagner. Ce n'est pas non plus comme Valéry où tout est emboîté pour s'aligner dans le souvenir.
(...)
J'avais effeuillé cent fois ce grouillement de familles, comme un album jauni dont on soulève les pages avec précaution.
Or, la vie qui le faisait frémir, il m'était interdit de la pénétrer désormais à cause de ma vue défectueuse."

Mais ce n'est pas la seule chose qui lui fait ressentir le poids des ans encore plus cruellement d'habitude. Entre cette dernière enquête dont l'aboutissement le laisse sur un dilemne moral, quelques nouvelles rencontres et pertes, un petit miracle qui ébranle ses convictions, et son vieux comparse Chabrand qui se laisse aller sur le déclin malgré lui, il y a de quoi justifier sa décision de se retirer définitivement du monde...

C'est avec beaucoup de regret que je devine donc que ce roman sera le dernier Laviolette de Pierre Magnan, mais c'est aussi une conclusion plus que satisfaisante qui clôt la vie active de Laviolette de manière juste et authentique!
Lien : http://tortoise.servhome.org..
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Où nous découvrons que la décharge de chevrotines dans le dos de Laviolette qui clôturait le roman précédent, au lieu de l'envoyer ad patres, l'a rajeuni de dix ans. Dans ce dernier roman de Pierre Magnan l'intrigue policière est quasiment absente. La belle écriture, elle, est toujours présente pour nous parler de la mort. C'est le thème philosophique de ce roman. Giono est un peu délaissé pour Proust. Un roman apaisant pour nous dire au-revoir. Jusqu'à la fin, l'amour et la mort se disputent la vedette. Devinez qui va gagner ?
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