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Très bonne traduction de l'arabe égyptien en français. J'ai apprécié le travail de traducteur. Il a réussi à me faire connaître la belle plume de Naguib Mahfouz, le grand écrivain du monde arabe. le roman décrit bien les pensées des gens opportunistes et leurs relations dans la société. Ce que j'ai aussi aimé: la description de la société égyptienne dans les années 1930, avant de tomber dans l'islamisme qui est arrivé après et que l'on connaît.
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Quatre étudiants achèvent leur parcours scolaire avec des idéaux en tête et toute l'énergie de leur jeunesse. Mahgoub Abd el-Dayim est l'un d'eux. S'il partage la vie étudiante de ses camarades, il perçoit également toutes leurs différences. Issu d'une famille modeste, il fonde ses espoirs sur sa réussite universitaire pour accéder à une vie bourgeoise et luxueuse. Pourtant son diplôme ne lui promet pas l'accession à un emploi privilégié.

Lorsqu'un riche aristocrate, Qasim bey Fahmi, lui propose un marché scandaleux pour cacher sa liaison avec la somptueuse Ishane, sa maîtresse, Mahgoub n'hésite pas une seconde. Sans aucun scrupule, il accepte un contrat de mariage de façade pour parvenir à l'ascension sociale et financière tant convoitée. Dans cette quête de richesse, Mahgoub balayera sa famille et ses amis d'un simple geste. Jusqu'où son ambition le mènera-t-il ?

Avec une écriture magnifique, ce roman social porte un regard juste sur la société égyptienne des années 30. le portrait d'un homme submergé par ses aspirations arrivistes dans une société rongée par la corruption est fascinant.
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J'avais découvert cet auteur il y a très longtemps et chaque livre lu est un ravissement, comme ses livres lavaient mon esprit et mes yeux de tout ce qui m'avait déplu et remettaient à neuf ma capacité de découverte et d'accueil.., et bien à nouveau c'est le cas ici. J'ai tout aimé y compris la traduction bien que le personnage principal soit assez vil et l'histoire évoque un monde balzacien empli de jalousies, de mensonges et faux semblants, de trahison, d'ambition , de hontes, de renoncements, d'humiliation et la perte de sa propre estime... tout cela pour une réussite sociale somme toute vaine et éphémère ? Et ce faisant, au Caire dans les années 40. J'adore...
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Chaque chapitre de ce livre est haletant. du début jusqu'à la fin, on est pris par ce souffle romanesque qui questionne à la fois la condition humaine et nous présente une photographie de la société égyptienne dans les années 30.

A l'image de ce morcellement politique, des personnages représentent différentes sensibilités:

Ma'moun Radwan est le plus religieux

Ali Taha, comme son ami, est aussi plein de convictions mais les siennes sont politiques, sociales et socialistes.

Ahmed Badir, lui, est le seul des quatre à mener de front ses études et un emploi : journaliste dans un journal cairote

Mahgoub Abd el-Dayim est un égocentrique revenu de tout qui profère une philosophie du « après moi le déluge » qu'il résume régulièrement, dans leurs discussions, par un « baste »

Finesse psychologique, nuances , complexité. réalisme social politique humain.

Pas de pathos ou du misérabilisme.
La pauvreté est décrite dans sa cruauté mais n'est nullement source d'empathie mais de rage. Pas de solidarité. Gloire à celui qui sait se faire au mieux caméléon et courtisan envers des bonnes personnes. La nature des moyens comptent peu. C'est le point final qui importe. Changer de classe sociale. Oublier ses origines. Ignorer des parents restés à l'état de pauvreté.

On découvre un monde fait de corruption et sans scrupule. Mahgoub Abd el-Dayim, l'étudiant pauvre, est absolument détestable.

» Sa dérision envers les hommes de science ne le cédait en rien à celle qu'il témoignait aux hommes de religion. Il n'avait dans l'existence qu'un seul but: le plaisir et la puissance,par les voies et moyens les plus simples , sans obéir à une morale, une religion ou une vertu. »

Tout est pipé, les nominations aux poste jusqu'au concours de beauté.

Avec l'argent et les ambitions sociales, on peut arranger un mariage avec Ihsane,la fille qu'on a toujours aimé.

« N'y a-t-il pas dans le succès amoureux la même jouissance, la même fierté que dans le triomphe guerrier?

Mais l'argent et la puissance n'achètent nullement l'amour d'un coeur.

Au sommet , on est maître de beaucoup mais l'amour » est un oiseau de bohème » comme le chantait Carmen. Et la jalousie rend obsolète les certitudes de puissance.

« La jalousie est-elle innée et est-ce , comme la dignité, une convention sociale? Non, elle est innée, sans aucun doute ! Les hommes en souffrent comme les humains, ni plus ni moins! Nous sommes jaloux à partir du moment où nous aimons, et nous nous estimons dignes d'être aimés »

Naguib Mahfouz signe en 1945 un livre politique du cynisme social et un roman d'amour et de jalousie. Surnommé « le Balzac du Nil », il a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1988.
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C'est un peu l'histoire d'un « Bel-ami » cairote , sauf qu'il n'est pas beau mais par contre c'est sur la femme qu'il bâtit son ascension sociale . Dans cette société égyptienne des années 1930 profondément inégalitaire et corrompue on voit à l'oeuvre à travers des destins individuels les courants qui encore de nos jours la structurent . Un roman plein de finesse psychologique et sociologique.
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J'apprécie les romans qui savent au travers de phrase bien rodée nous transporter dans des pays lointains. Tel a été le charme qu'a exercé ce roman sur moi... J'ai aimé suivre les personnages du roman, comme si j'étais avec eux, au Caire
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Magnifique livre, avec en toile de fond (ou en sujet principal) le système égyptien, avec ses luttes de pouvoir, ses hiérarchies sociales, sa corruption endémique, la chappe de plomb entretenu par le système machiste... Et en sujet principale (ou en toile de fond) une belle histoire d'amour qui finit mal. Pauvres égyptiennes !!
Réaliste, profond, un beau livre, même si j'ai de loin préféré le passage des miracles.
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La Belle du Caire est un autre roman social de Naguib Mahfouz. Il n'a peut-être pas la même envergure que d'autres de ses oeuvres mais le résultat est le même. On y présente une jeunesse estudiantine un peu désoeuvrée, qui achève son parcours universitaire mais seuls quelques privilégiés peuvent espérer trouver un emploi bien rémunéré. Et cela, pas sans contacts ou, à tout le moins, sans argent. Mais comment «acheter» une position sans emploi. C'est un cercle vicieux. Ainsi, cette société égyptienne de la première moitié du XXe siècle est corrompue et, si on se fie à l'histoire récente récente, elle l'est restée un bon moment. Dans tous les cas, l'auteur a bien su la reconstituer à travers une multitude de petits détails.

Mais, dans La Belle du Caire, cette société corrompue ne sert que d'arrière-plan. Ce qui importe, ce sont les étudiants. Certains sont plus chanceux que d'autres, plus riches, plus brillants, en couple. Ce n'est pas le cas de Mahgoub Abd el-Dayim, qui envie ses camarades. À travers ce jeune homme, aux parents malades et sans soutien financier, on se rend compte que la jeunesse est partout pareille : elle recherche l'amour, un emploi, l'aisance financière, le succès, une position dans le monde. Et, pour y arriver, Mahgoub doit accepter un marché scrupuleux. Tout le long du roman, je pouvais comprendre ce jeune homme mais, malheureusement, il ne me paraissait pas sympathique alors je n'ai pas suivi ses aventures avec autant d'intérêt que je l'aurais espéré. N'empêche, j'ai quand même apprécié cette lecture.
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« Les soucis d'un jeune homme qui quitte sa tenue d'étudiant pour affronter seul, surtout dans le cas de Mahgoub, ce géant masqué, fort de toutes les chances de bonheur et de tous les aléas du sort, que l'on nomme avenir. »

La Belle du Caire de Naguib Mahfouz est un somptueux roman sur le Caire des années trente. Il dépeint la condition des femmes et plus largement de l'évolution de la société gangrénée par les passe-droits dans la fonction publique et les faits du prince. Sans parler des pauvres qui sont parfois devant des choix cruels pour survivre. Ce livre dépeint des personnages qu'il me sera difficile d'oublier tant la plume de l'auteur nous fait entrer dans les esprits avec finesse et profondeur, dans les méandres de la conscience. Cruels dilemmes ! Je comprends toutefois qu'un ventre affamé puisse conduire à voir les choses de travers.

« Il niait à la fois le bien et le mal et rejetait la société qui les avait inventés. Il croyait en lui seul. Il y avait, certes, le plaisir et le douloureux, l'utile et le nuisible, mais le bien et le mal ? de vaines chimères ! »

Bien évidemment j'ai eu du mal à supporter le caractère du personnage principal et pourtant j'ai eu de la peine pour lui. Mahfouz est un auteur d'une sensibilité et d'une intelligence qui pousse très en avant l'introspection. J'aime beaucoup. Une petite préférence pour Vienne la nuit mais seulement au regard des personnages dépeints.
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La meme histoire racontee différemment aurait pu etre un vaudeville hilarant, mais c'est au contraire un drame bien profond qui attend le lecteur. La description de l'Egypte au debut du vingtième siecle y est passionnante et les personnages qui y evoluent sont birn decrits, meme si un peu caricaturaux.
On est entrainé au fil du roman par la noirceur du caractere de Maghoub, qui s'accentue avec le cumul de ses mauvaises actions. La fin est abrupte, catastrophique, livree a l'appréciation du lecteur, laissant un petit gout de d'amertume et de satisfaction, l'amour n'ayant pas reussi a triompher sur la noirceur qui a mené a la déchéance.
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