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EAN : 9791032905906
136 pages
Éditions de l'Observatoire (20/03/2019)
4/5   2 notes
Résumé :
En gagnant contre les partis et en ignorant les syndicats, Emmanuel Macron aurait tué les corps intermédiaires. Or, c’est parce que les corps intermédiaires n’existaient déjà plus qu’Emmanuel Macron a été élu. Et c’est parce qu’ils ne représentaient plus la société civile que les Gilets jaunes ont été possibles. Ceux-ci n’abattent pas le modèle français, ils prospèrent sur ses décombres !Dans ce monde d’après la social-démocratie, d’autres rapports sociaux prennent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Hyper-présidence, corps intermédiaires et gilets jaunes : ce que cela pourrait impliquer pour l'avenir, par un fin connaisseur du corps social en entreprise.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/03/31/note-de-lecture-une-colere-francaise-denis-maillard/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il ne nous revient pas de définir ce qu’a été le mouvement des Gilets jaunes : sondeurs, géographes, démographes, économistes et sociologues se sont rendus à son chevet dès le 17 novembre 2018. Leurs constats peuplent les journaux. Il en ressort un portrait composite. Avec une certitude : ce mouvement populaire qui est né et s’est épanoui dans les zones périurbaines, soutenu jusqu’au bout par une grande majorité de l’opinion, marque un tournant dans l’histoire des relations sociales. À l’instar donc de l’élection d’Emmanuel Macron, en mai 2017, qui a écrit un chapitre inédit de notre histoire politique. Ces deux événements signent une nouvelle ère, une entrée fracassante dans une nouvelle société où les règles d’hier sont brutalement abolies.
Il ne s’agit pas de ce « nouveau monde » un peu factice tant vanté par les fans du président de la République. Il s’agit d’une autre société. En gestation depuis de nombreuses années, elle est arrivée à maturité en moins de deux ans (avril-mai 2017 – novembre-décembre 2018) et se donne enfin à voir pour ce qu’elle est : une « société de marché » travaillée par un processus d’individualisation qui lui confère un aspect hyper-démocratique certes, mais… quasiment irreprésentable. À ce titre, la crise des Gilets jaunes lui sert de révélateur et nous permet d’en dessiner les contours à gros traits avant d’analyser plus finement les soubassements de cette nouvelle grammaire sociale et, surtout, de discerner ce qui vient prendre le relais des anciennes médiations.
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Avril 2014. « Tu vois ça, c’est la pièce des négociations sociales. Eh bien, c’est fini, je ne vais plus perdre mon temps avec les syndicats ! » La salle, désormais vide, que Matteo Renzi désigne à Manuel Valls, lors d’une visite du palais Chigi, à Rome, est celle dans laquelle les Premiers ministres italiens recevaient traditionnellement les partenaires sociaux. Pour Renzi, cette époque est révolue. Il s’agit maintenant de gagner du temps en ignorant les corps intermédiaires pour réformer sans état d’âme dans un dialogue direct avec l’opinion.
10 décembre 2018. En France, après trois semaines de mobilisation et un discours présidentiel de treize minutes, les Gilets jaunes obtiennent plus que toutes les manifestations syndicales d’ampleur nationale depuis douze ans. La dernière fois qu’un pouvoir a ainsi reculé face à la rue, c’était en 2006. À l’issue de grandes manifestations, généralement pacifiques, où la jeunesse a défilé aux côtés du monde du travail, Jacques Chirac avait alors enterré le projet de contrat première embauche (CPE). Mais depuis lors, quelle que soit leur ampleur, toutes les mobilisations syndicales se sont heurtées à un mur de refus. Pire, tout au long de la crise des Gilets jaunes, les syndicats ont été fermement écartés. Une preuve de leurs insuffisances ? De leur obsolescence ? Emmanuel Macron a-t-il finalement adopté cette politique « à l’italienne » ?
Dès 2017, tout au long de sa campagne, celui-ci a annoncé la couleur. Pour le jeune candidat, syndicats et associations ne représentent pas l’intérêt général, mais se contentent d’assurer la défense de leurs adhérents, autrement dit… la défense d’intérêts particuliers. Dès qu’il accède au pouvoir, le Président met en pratique cette vision. C’est à l’État d’assurer son rôle de puissance publique et à son chef, directement élu par les Français, d’incarner le bien commun.
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Dans de plus en plus de cas, les salariés ne vont plus chercher un représentant du personnel ou un délégué syndical pour les aider à régler le problème qu’ils rencontrent avec leur chef, leurs collègues ou leur employeur. Ils n’en voient pas l’utilité. En revanche, ils s’adressent de plus en plus fréquemment directement à un avocat qui prend alors contact avec l’entreprise qui, à son tour, transfère le dossier vers son propre avocat. Ainsi, la conflictualité est externalisée et déportée à l’extérieur de l’entreprise. Les personnes en conflit peuvent donc continuer à vivre les unes à côté des autres sans avoir à assumer directement leur litige. Si cette pratique reste encore pour l’heure l’apanage des cadres et surtout des plus jeunes générations, elle tend à se propager. Et la profession calque aujourd’hui de plus en plus son modèle économique sur la capacité à financer son action à travers ce type d’intervention : l’avocat se rémunère sur les sommes qu’il arrive à obtenir pour son client.
Qu’y a-t-il derrière tout cela ? Le triomphe de l’individu de droit, bien évidemment. Ce qui explique le passage de l’acceptation du conflit collectif au triomphe du seul conflit individuel. En effet, il faut se figurer que dans le rapport à ses propres droits, l’individu s’est également transformé.
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Ce paradigme du "bonheur différé" est désormais balayé par l'affirmation de l'individu et son aspiration au bonheur immédiat.
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Avec les Gilets jaunes, les ronds-points accèdent à la conscience de place.
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